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%tV R £ JT CHAP.X. 171<br />
por£t&e fev£e , & y ctebarque fes foldats, fens que les Romaintf ofafient<br />
& ptf6fenter 5 ce qui fit pius de plaifir aux Lilybeens que le fecours<br />
mfyryBf quelqite capable qu'il filt d'augmenter, tc kurs forces & leurs<br />
eip&ances. Imilcon , dans le deflein qu'ii avoit de mettre fe ifeu aux<br />
machine6 des affiegeana , Sc voulant faireufage des bonnes difoofition$<br />
i parqifloient £tre les habitans & les foldats fraicheme&t d$barqu6$j<br />
ceux-ia parce qrfils fe voioient fecourus., ceux-ci parce qtfik n*avoient<br />
encore «en fouffert, convoque une aflemblee des uris 4p des autres: &<br />
parmidiftours ou il promett&it a ceux qui fe fignaleroient, & 4 tous<br />
en g6n£ral 3 des pr&fens & des graces de la part de la Republique des<br />
Car-<br />
•Jn*l 3e leurs voiles, encore moins de leurs avi- dant rien ne branle Sc rien he remue, je n*en vois<br />
tons, & denagor «"ilJeAnehli, commeondit, de- pas 1% raiion: eft-rce faute de courage« ou d^expehout<br />
a. la hfiHCf r)ojn ieulc,mcnt. ils n'eu£fent pft l'a- J^nce ? Je ne deciderai pas la-^kflus: &'il me f'eborder<br />
, mais ils s'expofoient encore d'etre emportes toit permis, je dirois que le courage ne leur ma%<br />
dans le fort avec les mmrms far rimpetuojuf du quoitpas, mais que leur ignorance dans la marine<br />
weat ce qui fit quilsnoferent Uur m emfyecher Ven- les diipenioit de bien de manceuvres hardies, quf<br />
tregl p?rtte mance^yi-J n'etpit pas ce qu*il y avoit les autres pcuples plus exerces dans cet art n'euf-<br />
le plus I redbuter , rtolybe ne dit-H pas une ou fent pas laifle echaper. H efl hors. He doute que les<br />
dcux pages plus bas , que h pafle etoit tres-diffi- Hornains n/y ex,cellerent jamais ; car quand ics<br />
cile. & tresdangcreufe , exitre des bfin.cs de fable. Hiftoricns ne nous rapprendroient pas , fexemple<br />
ff rfctpit aonc pas pomble aux Romains de s'op- dcs faits que Polybe rapporte, nous meneroit a M<br />
pofer *a JlentEee du leeours qui venoit de Cartlia^ convictiori. 11 eft vifible que leurs vaifleaux JA<br />
gp , fans fe precipiter dans un peril manifefre , le toient tres-lourds 6c tres-grafTferqment cprurruits,<br />
vent 8cles flots leur etant tout a rait contrai- leurs pilotes & leur chiourme fans expprience.<br />
Jtes', au lieii que tout etoit favorablc aux enne- 1'exemple dc tant de naufrages achevc de nous en.<br />
mis: rentree du port, qupique difticile , etoit convaincre $ on ne les reconnok pas ieulement a<br />
diipofge de tejje fbrj^ ojie Jes vaifleaux y en- ccs marques dans la premiere guerre Punique,<br />
fnoaent a Ja file , les uns tierriere les autres , 8c mais encore dans cellc d^Antiocnus Fan f6%. de grains , dont la<br />
France manquoit, apprit Tur fa routc que la rlotte<br />
Angloiie bloqudit le port de Dunkerque, ou il a-<br />
-voit ordre de debarquer. L^entree en etoit difficilp'j<br />
il ral]oit pafler artravers .cette fjptte , 2c lurmonter<br />
pne infinite d'obftacks tres-perilleux: il<br />
iie laifla pas que de tentcr ravantute, & dela mcttre<br />
a rin par les manceuvres les plus hardies , les<br />
plus Mes £c les plus xpGxs dont on ait jamais pui<br />
parler.<br />
J4 fle iiiis nullement furpris qu'Annibal ioit^itte<br />
dans le port^c Lilybee avec ibn coiiyoi, rjCn<br />
n'etoit plus aife que cette entrepriie: mais celle<br />
d'en fortir quelques joiars apres , ^vofla ce qui me<br />
Cirprcnd | car bien que le vent lui fut favorablc,<br />
u ne pouvoit j^y^ter ee iemble d'etre attaque par<br />
1'armec Romame, ou d'en ^tre iuivi. En efiet le<br />
m£roe vent c|u| le pouflbit hors du port, n'etoit<br />
pas moins avantageux 8c moins favorable auxRomains<br />
pour 4e joindre 8c pour le combattre , &<br />
•cependant ils le laiflcnt pafTer; cela me fembledifficile<br />
a comprendre. Je m'imagine aflez que les<br />
premiers navires pouvotent aiiement s'echaper,<br />
parce il falloit du tems pour appareiller., mais<br />
les autres qui fuivoient a la file , pouvoient-ils efiter<br />
d'ctre abordes debout au corps? £t cepen*<br />
k etoient gueres plus<br />
ayances dans la conflruclrion que la premiere fois<br />
qu'ils monterent fur mer. Qui le croiroit? Ils ne<br />
Tetoient gueres davantage du tems meme de Cefar.<br />
Quoiqu'on pretende que les Tyriens §c les<br />
Carthaginois etoicnt les plus habiles hommes de<br />
mer dont 1'Hiftoire fafle mention, nous nevoions<br />
pas qu-ils aient furpafle les Rhodiens en adrefle,<br />
eri experience, 8c meme dans laconftru&ion. Ceiar<br />
nous fait tres-bien connoitre 1'ignorance des<br />
Romains dans la marine: s'ils ont tait qaelques<br />
bons coups dans les a6lions navales, Jes Rhodiens.<br />
en ont eu eux feuls la gloire , autant par leur adrefle<br />
que par leur couragc j c'efl: a 1'cxperipnce,<br />
& a la hardiefle d'£uphranor, qui comm^ndoit les<br />
galeres de Rhodes, qu'il dut la vi£toire quHlremporta<br />
iur les Egyptiens aupres d^Alexandrie. C6far<br />
en fek un eloge tres-hpnorable j il afllire qu'ii<br />
lui dut le gain de cettc batailtel II y avoit, dit-iiy<br />
dies bancs-de fable^entre les cleux armees: or comme<br />
la pafle etoit etroite , chacun attendoit que<br />
1'autre paflat pour le charger endefbrdre •. Euphranor<br />
voiant Ceiar dans l'incertitude, fe chargea de<br />
pafler le premier avec quatre galeres*; elles fbnt<br />
tout a rinftant invefties par les eimemis: mais elles<br />
fe demelerent fi bien par leur adrefle 8c par leur<br />
expeiience , qu'on ne put jamais leur gagner le<br />
flanc , 8c les joindre debout au corps: de foite<br />
qu'ori eut le tems de les fecourir,