La rentrée - Bibliothèque numérique de Sceaux - Ville de Sceaux

Jean-Yves Le Bouillonnec,
député maire de Cachan et
président de Paris Métropole
Quels sont les enjeux de Paris Métropole ?
Autour d’une même table, les élus des collectivités
adhérentes partagent une réflexion commune
pour dessiner une vision partagée de la
métropole capitale et construire la cohérence
de l’action publique. Nous poursuivons le travail
et les réflexions engagés depuis la création du
syndicat il y a plus d’un an maintenant. Nous
allons formaliser nos propositions sur la question
des transports et des déplacements, celle
du logement, ainsi que sur le sujet du développement
économique et de la solidarité. D’autres
sujets comme celui du pôle de La Défense, celui
des sites aéroportuaires dans l’équilibre de la
métropole se sont ajoutés à nos priorités. Dans
le même temps, Paris Métropole a tenu sa place
et assumé sa mission d’interlocuteur de l’État et
des collectivités dans les travaux autour du texte
de loi sur le Grand Paris, et va continuer de le
faire dans les débats publics qui sont organisés.
Où en est Paris Métropole aujourd’hui ?
Comme nous le souhaitions, notre syndicat grandit.
D’une part, la loi a convié Paris Métropole à
participer dans les instances qui contribueront
à écrire le devenir de notre territoire. D’autre
part, de nombreuses collectivités s’apprêtent
à nous rejoindre comme nous l’attendions. Les
élus qui ont participé à la Conférence métropolitaine
à l’origine de Paris Métropole et qui
sont aujourd’hui membres de notre syndicat
mixte, se satisfont de voir d’autres collègues
maires, présidents d’intercommunalités et de
départements les rejoindre pour renforcer notre
représentativité et valoriser notre réflexion commune.
Je crois que chacun est conscient de
l’enjeu de créer ensemble une métropole plus
juste, plus performante et plus durable. C’est
le seul moyen d’améliorer les conditions de vie
des habitants de notre territoire.
Quels sont les grands projets à venir ?
Dès le mois de septembre vont s’enclencher les
débats publics autour du tracé du futur métro
automatique autour de Paris, question essentielle
pour l’avenir du territoire. Par ailleurs, Paris
Métropole va également entamer la deuxième
étape de son appel à initiatives : chaque collectivité
membre propose un projet d’envergure
métropolitaine pour contribuer à la cohésion
et la cohérence du territoire. Enfin, nous continuerons
à porter la voix des collectivités et des
habitants pour qu’ils soient pleinement pris en
compte dans les nouvelles réalités de la région
capitale.
© Graphéine
De la conférence métropolitaine
au syndicat mixte Paris Métropole
En 2001, la nouvelle majorité municipale parisienne
crée une délégation à la coopé ration
avec les collectivités territoriales d’Île-de-
France. Confiée à Pierre Mansat, adjoint au
maire, elle vise à construire une métropole
plus juste et plus équilibrée afin de corriger les
inégalités du territoire et les injustices engendrées.
Paris se tourne ainsi vers ses voisins.
La réflexion conduite pendant des années
par quelques maires de l’agglomération
particulièrement investis ainsi que la
volonté nouvelle de dialogue et d’ouverture
manifestée par la ville de Paris, ont
permis la mise sur pied de la Conférence
métropolitaine qui s’est réunie pour la
première fois en 2006. La Conférence
métropolitaine fonctionne sur le mode du
consensus, un fait rare qui mérite d’être
souligné et qui témoigne du pragmatisme
inhérent aux élus locaux, rejoints
ensuite par les présidents des départements
franciliens, les responsables des
EPCI et le président de la région Île-de-
France. En 2008, 124 collectivités ont
participé aux travaux de la Conférence
métropolitaine.
Pour autant, il est apparu aux élus qu’il
fallait aller plus loin et engager des
études et des simulations sur un certain
nombre de domaines de la gestion
publique locale pour ensuite les discuter
ensemble. Pour garantir un niveau élevé
d’analyse, de recherche et de propositions,
il fallait une structure plus intégrée,
dotée d’un budget et surtout indépendante des
institutions existantes : c’est ainsi qu’est né
le syndicat mixte ouvert Paris Métropole.
Sceaux, qui s’est engagée très tôt dans la
réflexion sur le Grand Paris, était notamment
fondatrice du secrétariat permanent de la
Conférence métropolitaine et a été l’une
des premières villes à adhérer au syndicat
d’études mixte Paris Métropole dès novembre
2008. Pour Philippe Laurent, maire de
Sceaux, “l’histoire et le positionnement original
de Sceaux dans l’agglomération nous
commandent d’être un acteur engagé dans
la construction métropolitaine”.
À l’époque, le fait que, pour adhérer, les communes
doivent faire délibérer leurs conseils
municipaux conduit à ce que le débat sur
l’organisation de la zone dense soit lancé dans
chacune de ces communes. Cette validation
démocratique donne depuis une autre portée
aux analyses développées par le syndicat Paris
Métropole sur des questions aussi sensibles
que le développement des infrastructures de
transport, le logement, l’habitat, le développement
économique, la gouvernance, etc.
Le 10 juin 2009, Jean-Yves Le Bouillonnec,
député-maire de Cachan, a été élu président
de Paris Métropole. Philippe Laurent, maire
de Sceaux, a été élu vice-président aux côtés
de Bertrand Delanoë, maire de Paris, de Jean-
Paul Huchon, président du conseil régional
d’Île-de-France, de Patrick Braouezec, président
de la communauté d’agglomération
Plaine Commune et de Jacques J.P. Martin,
maire de Nogent-sur-Marne.
Cette nouvelle donne politique non partisane
vise à créer des dynamiques de coopération
et de solidarité territoriale, car créer un pouvoir
d’agglomération, c’est mieux penser l’aménagement
du territoire, mais c’est aussi contribuer
à forger une appartenance commune à
ce même territoire.
En effet, aujourd’hui, du fait de son histoire,
l’agglomération parisienne a un fonctionnement
et un statut très particuliers. Paris tient
une place non négligeable sur la scène internationale,
mais contrairement à ses homologues
de rang mondial (Londres, Berlin,
Lisbonne, Madrid, etc.), elle n’est pas dotée
d’une structure administrative unique pour
l’ensemble de son agglomération. Or, l’agglomération
parisienne n’est pas un territoire
comme les autres et ne l’a jamais été.
Aujourd’hui encore, l’Île-de-France génère
28 % du PIB français et concentre les plus
grandes inégalités et richesses. C’est pourquoi
les villes du Grand Paris doivent réfléchir
ensemble sur leurs politiques publiques, leur
solidarité et leur gouvernance.
La raison d’être de ce syndicat donc, mais
également son fonctionnement, sont inédits
puisqu’au sein de Paris Métropole, chaque
collectivité, quelle que soit sa taille, représente
une voix. Cette logique de coopération est
source de développement, car elle permet
l’échange et l’information dans un contexte
démocratique, mais elle est aussi source
d’économie et de bonne gestion car elle
permet de prendre en compte toutes les
grandes questions urbaines qui dépassent
SCEAUX MAGAZINE 406 l SEPTEMBRE 2010 l 5