Edito 2 Se préparer à l'audit de certification ISO 3 - EPSM Lille ...

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LA SANTÉ AU TRAVAIL
Hépatites professionnelles
Les atteintes du foie d'origine professionnelle peuvent être toxiques ou virales.
L'atteinte peut être bénigne (simple syndrome grippal), allant jusqu'au décès après
destruction aiguë du foie, ou évoluer sur un mode plus lent, avec risques de cirrhose
et/ou de cancer hépatique.
Des substances peuvent générer
des hépatites toxiques ; ce sont
principalement des solvants ou
des métaux. Nous citerons quelques
exemples, dont le dichloropropane,
principalement utilisé comme solvant
et décapant des vernis et des peintures,
dégraissant des métaux. Mentionnons
également le dichloropropene,
employé avant plantation, pour détruire
les parasites.
L'arsenic a été employé jusqu'en
2004dans le traitement du bois, les
pesticides et le traitement de la vigne.
Le cadmium, permet la fabrication de
batteries et d'accumulateurs rechargeables
; il est retrouvé dans les pigments
EPSM Mag - Mars 2008 - n°52
jaunes ou oranges des peintures,
encres et émaux.
Enfin, les organochlorés, employés
comme insecticides pour le traitement
des sols et des semences (ex: diénochlore,
lindane).
Les symptômes d'intoxication par ces
produits peuvent être aigus (avec douleurs
abdominales, vomissements, parfois
fièvre et diarrhée), ou évoluer lentement
vers une destruction du foie ou
un cancer.
La prévention passe par l'information
et la formation des professionnels, par
les « bonnes pratiques », et l'emploi
d'équipements de protection individuelle
(masque à cartouche, gants).
Les hépatites infectieuses
L'hépatite A est la plus fréquente des
hépatites virales en France. Sa transmission
est « oro-fécale » par contact
direct avec des personnes infectées,
ou indirectement, après ingestion d'aliments
contaminés (coquillages) ou par
contact avec une eau souillée. Le médecin
du travail peut recommander
une vaccination pour les personnels
de crèche, de services pour l'enfance
et la jeunesse handicapées. Il en est de
même pour les personnels ayant
contact avec les eaux usées, et les personnels
de restauration collective. La
vaccination comprend une première
injection suivie d'une seconde 6 mois à
un an plus tard. Les rappels sont réalisés
tous les 10 ans.
En milieu de soins, la transmission des
hépatites B et C se fait après accident
exposant au sang (AES), par piqûre ou
coupure. Le risque est évalué de 5 à
43% pour l'hépatite B, de 3% pour
l'hépatite C.
La plupart des hépatites B ou C aiguës
sont sans symptômes, retrouvant dans
certains cas fièvre, nausées, vomissements,
jaunissement des yeux et de la
peau.
L'évolution peut être chronique, avec
cirrhose ou cancer du foie.
La prévention repose en grande partie
sur les bonnes pratiques au lit du patient,
et les précautions de sécurité
avec les liquides biologiques.
Rappelons le port de gants (rôle « d'essuyage
» de l'aiguille souillée), la protection
de toute plaie du professionnel
par un pansement, l'importance du lavage
des mains immédiatement après
un contact cutané avec du sang, et
systématiquement après tout soin. Les
risques de projection seront limités par
le port de masque, de lunettes et de
surblouse. Les aiguilles ne doivent jamais
être re-capuchonnées ni pliées, et
doivent être éliminées dans un conteneur
rigide (DASRI).
La protection pour l'hépatite B passe
par la vaccination obligatoire pour les
soignants.
D r Benoît Deleplancque