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TALK AB OUT<br />
22<br />
QUEL CHIFFRE<br />
D’AFFAIRES?<br />
Selon la lettre d’information<br />
<strong>Expertise</strong>, les départements Real<br />
Estate représentent environ 15%<br />
du chiffre d’affaires total des<br />
grands cabinets d’avocats. Dans<br />
les 18 cabinets qui ont collaboré<br />
à une enquête d’<strong>Expertise</strong>, 57 des<br />
329 associés livrent des conseils<br />
en immobilier (dans le sens<br />
large du terme, en ce compris la<br />
planification, etc.). En tout, les<br />
cabinets concernés comptent<br />
1.330 avocats dont 196 s’occupent<br />
d’immobilier et d’affaires<br />
apparentées. Lire plus dans le<br />
’Topic Law Firms’ d’<strong>Expertise</strong> News<br />
du 23 septembre 2011.<br />
www.expertisenews.com<br />
“ LES CLIENTS ATTENDENT UNE PLUS GRANDE DISPONIBILITÉ.”<br />
Michael Bollen<br />
Et cette limite est-elle franchie aujourd’hui?<br />
— Wouter Neven — ’Je pense que oui. Je suis même certain que la limite a été franchie<br />
dans plusieurs cabinets. Certains cabinets comptent tout simplement trop peu de collabora-<br />
teurs pour conseiller comme il se doit un gros deal qui se présenterait.’<br />
— Michael Bollen — ’D’ailleurs, jusqu’où peut-on aller? Un avocat n’a pas tellement de<br />
frais que cela non plus. Vous pouvez utiliser un papier meilleur marché et du café moins cher<br />
mais ça ne va pas forcément le faire. Vous allez vite tailler dans la substance. Si vous mettez<br />
votre capital humain dehors, il ne reste plus grand-chose.’<br />
— Lieven Peeters — ’Ce qu’on observe de nouveau, c’est qu’on demande aux ’cheveux<br />
gris’ dans les cabinets de se faire plus visibles dans les deals et de prendre place autour de<br />
la table. Autrefois, comme partenaire, on pouvait détacher une équipe de jeunes gens sur un<br />
dossier et se tenir un peu en retrait mais aujourd’hui, ce n’est plus si évident que cela. Les<br />
avocats expérimentés doivent aussi s’impliquer dès le début et durant toute la transaction.<br />
Les clients attendent une plus grande disponibilité.’<br />
Les rémunérations sont-elles aussi sous pression? J’entends<br />
qu’on organise de plus en plus de pitches?<br />
— Wouter Neven — ’Les clients sont toujours prêts à payer<br />
pour la qualité. Mais il est vrai qu’il règne une certaine com-<br />
pétition et que les clients mettent les cabinets en concurren-<br />
ce. Mais les honoraires ne sont qu’un élément. L’expérience<br />
et la disponibilité sont au moins tout aussi importantes. A ce<br />
sujet, je rejoins Lieven. Aujourd’hui, on attend une disponibi-<br />
lité beaucoup plus grande de l’associé dirigeant. On n’attend<br />
pas de lui qu’il introduise du business mais qu’il fasse du<br />
business.’<br />
— Lieven Peeters — ’Rester à table et ne pas s’en aller.’<br />
— Wouter Neven — ’Tout à fait. Toujours être présent lors<br />
des négociations et faire preuve d’une grande implication<br />
dans les dossiers. C’est important. Mais je vois aussi que<br />
certains cabinets, lorsqu’on demande des pitches, donnent<br />
des prix dans le but de conquérir des parts de marché, et<br />
qu’ils présentent des rémunérations horaires dont on sait<br />
qu’elles ne sont pas tenables.’<br />
Dumping?<br />
— Wouter Neven — ’En fait, oui.’<br />
La concurrence augmente?<br />
— Lieven Peeters — ’La concurrence est nécessaire et il<br />
y en a toujours eu. Mais je constate effectivement des pra-<br />
tiques de dumping et je me demande si cette stratégie est<br />
réellement tenable à long terme. Il faut quand même un cer-<br />
tain niveau d’honoraires pour pouvoir payer ses collabora-<br />
teurs. Si l’on compte cinquante euros de l’heure, je ne pense<br />
pas qu’il soit possible que l’associé dirigeant soit lui-même<br />
présent à toutes les réunions.’<br />
Le service n’est plus assuré?<br />
— Lieven Peeters — ’Je le crains un peu.’<br />
— Wouter Neven — ’Dans le monde des avocats d’affai-<br />
res, chaque dossier est examiné a posteriori quant à sa ren-<br />
tabilité et dans ces cas-là, votre dossier risque effectivement<br />
de devenir non rentable, à moins de réduire l’implication de<br />
l’associé au minimum.<br />
— Michael Bollen — ’Je ne crois pas au dumping. C’est<br />
vrai que ces pratiques existent, nous le constatons, mais<br />
il s’agit là d’une vision à très court terme. On peut certes<br />
conquérir des parts de marché mais on crée dans le même<br />
temps un modèle d’attentes. Si vous pouviez pratiquer ces<br />
prix en 2011, vous pourrez alors toujours les pratiquer en<br />
2012, raisonnera le client.’