Prestige magazine 2018 ED4

UN MERVEILLEUX CADEAU DE LA NATURE
Alessandra Donà
PERLES NATURELLES VS. PERLES DE CULTURE
La perle naît d’une concrétion calcaire autour d’un grain de sable ou d’un fragment de
coquillage à l’intérieur d’une huître. Les glandes de l’huître réagissent en produisant de
la nacre et en isolant ainsi le corps étranger. Elles fabriquent, couche après couche, une
perle ronde et brillante. Les perles naturelles apparaissent de manière fortuite, tandis que
les perles de culture – comme leur nom l’indique - sont cultivées par l’homme. Par son
exclusivité et sa brillance exceptionnelle (on parle d’orient), la perle naturelle était si recherchée
que les huîtres ont failli devenir une espèce en voie de disparition à force d’être
pêchées. Au début du 20e siècle, les Japonais se lancent dans la culture d’huîtres en s’efforçant
de reproduire le processus naturel de formation des perles. Plusieurs techniques
ont été mises au point, donnant naissance à divers types de perles de culture.
EAU DOUCE OU EAU SALÉE ?
Les plus fréquentes sont les perles d’eau douce. Elles apparaissent sous la coquille des
moules d’eau douce cultivées dans des lacs en Chine et au Japon. Leur palette de coloris
va du blanc pur au pourpre, en passant par toutes les nuances de rose. Leurs formes
peuvent varier du tout au tout, de la sphère parfaite à la goutte ou à la poire. Elles se rapprochent
en cela des perles naturelles. Une moule peut produire jusqu’à dix fois plus de
perles qu’une huître, ce qui explique la fréquence des perles d’eau douce. Elles sont nettement
moins coûteuses à produire, puisque leur culture se passe de bateaux et de pêche
aux huîtres. On comprend dès lors la différence de prix entre ces deux sortes de perles.
Les perles d’eau salée sont exclusivement cultivées dans des huîtres prélevées en mer
ou dans l’océan. Les huîtres sauvages sont réputées donner des perles du plus bel orient
et donc offrir un résultat final supérieur. Les perles d’eau de mer sont cultivées principalement
en Indonésie, en Thaïlande, au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il
en existe plusieurs sortes. Les perles d’Akoya sont cultivées dans une espèce d’huître
typiquement japonaise. Celles-ci produisent de très belles perles rondes de 2 à 9 mm
de diamètre, à l’orient incomparable. Ces perles sont les plus petites du genre et servent
surtout à la confection de colliers classiques. Les perles des mers du sud sont composées
de la plus fine et de la plus belle nacre qui soit. On les cultive en Australie, aux Philippines
et en Indonésie. Leur diamètre atteint 10 à 20 mm. Leur zone de culture limitée et la
durée du processus expliquent leur rareté et donc leur prix élevé. Les coloris varient du
blanc argenté au crème, en passant par le jaune miel. Elles doivent leur incroyable éclat
à la superposition de leurs nombreuses couches de nacre. Les plus appréciées sont les
fameuses perles de Tahiti à la palette de coloris unique : du gris sombre au vert olive, en
passant par le vert paon, le gris clair et l’aubergine. Le prix d’un collier composé de perles
de Tahiti parfaitement rondes et vertes peut ainsi atteindre des sommets. A noter que les
formes un peu plus baroques également sont très appréciées.
INTEMPORELLES
Les perles se portent en toute occasion et flattent n’importe quel visage. La tendance est
actuellement aux perles d’eau douce de forme baroque. Les créateurs relèvent le défi :
ils se font fort de travailler des perles que l’on jugeait inutilisables il y a encore peu. Pas
question donc de laisser de côté les perles d’eau douce, même les plus tourmentées !
Cela dit, la perle ronde classique reste très appréciée. Les grands noms de la mode,
comme Gucci, Chanel et Oscar de la Renta la mettent à l’honneur dans tous ses états : en
boucles d’oreilles, en tour de cou, en bracelet mais aussi en ornement de col et en bijou
de cheveux. Vous l’aurez compris, la perle reste plus que jamais une valeur sûre.
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Alessandra Donà