ROBO-LAWYERS! ROBO-LAWYERS! - National
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collègues blogueurs. Vous noterez que pour chaque billet, on<br />
retrouve fréquemment des commentaires laissés par des<br />
lecteurs. Ces lecteurs sont généralement aussi des blogueurs<br />
qui laisseront derrière eux, au sein de leurs commentaires, des<br />
références à leurs sources ou plus directement à leur blogue.<br />
Outre le respect des droits d’autrui, la citation de ses sources en<br />
lignes vise à s’insérer dans la communauté virtuelle, à démontrer<br />
notre respect pour les autres et le sérieux avec lequel<br />
nous répondons au billet initial.<br />
• Oser se mouiller. Comme dirait Nietzsche, il faut vouloir surcréer.<br />
Afin de s’exposer sur le Web, le blogueur doit être empreint d’un<br />
minimum de confiance et de conviction. Évidemment, celles-ci se<br />
consolideront à force d’expérience et de partage.<br />
Dès vos premiers billets, vous réaliserez à quel point chaque<br />
mot doit être choisi et vous serez automatiquement forcé de<br />
revoir les fondements de vos connaissances. Rédiger un billet<br />
demande de la recherche (souvent sur le Web) et une constante<br />
mise à jour de ce que le blogueur croit maîtriser. L’aventure du<br />
blogue, qu’elle bénéficie aux autres ou qu’elle soit une publication<br />
dans le néant à laquelle personne ne répondera, sera<br />
inévitablement profitable pour l’auteur. Non seulement le<br />
savoir du blogueur devient-il de plus en plus grand au quotidien,<br />
mais plus encore, son réseau de contacts se développe à<br />
un rythme effréné. Voilà certes, pour les plus sociables parmi<br />
vous, une raison unique de joindre la blogosphère!<br />
Par où doit-on commencer?<br />
Avant de plonger tête baissée dans l’édition d’un blogue, il est<br />
recommandé de s’immiscer comme spectateur dans l’arène des<br />
blogueurs chevronnés. Vous pourrez dès lors prendre le pouls<br />
de ce nouveau milieu et participer tranquillement aux débats<br />
en laissant vos commentaires sur différents blogues d’intérêt<br />
pour vous. Vous bâtirez ainsi votre profil virtuel et gagnerez<br />
sans doute en crédibilité et en auditoire lorsque vous entreprendrez<br />
la rédaction de votre propre blogue.<br />
Avant de ce faire, il est primordial de prendre quelques minutes<br />
pour comprendre le contexte plus large dans lequel les<br />
blogues s’insèrent : le mouvement Web 2.0. Il faut idéalement<br />
être familier avec les technologies que celui-ci offre: wikis,<br />
blogues, fils RSS. Plusieurs articles disponibles sur le Web traitent<br />
de cette question.<br />
Toujours intéressé à bloguer? Il faut choisir une plate-forme!<br />
Il en existe plusieurs, certaines gratuites, comme blogger — un<br />
outil facile offert par Google et disponible à http://www.blogger<br />
.com/ — ou encore WordPress, un peu plus compliqué mais plus<br />
flexible. Dans le contexte d’un premier essai, les auteurs ont<br />
tous deux opté pour blogger. Évidemment, au fur et à mesure<br />
de l’acquisition de nouvelles connaissances Web 2.0, vos<br />
besoins changeront et vous pourrez être tenté d’héberger votre<br />
propre blogue et d’en choisir le format comme bon vous semblera.<br />
D’ici là, les technologies évolueront, tout comme vous,<br />
et, qui sait, peut-être ferez-vous parti de cette nouvelle génération<br />
d’internautes qui s’impliquent à fond dans le domaine des<br />
logiciels libres?<br />
Bloguer en français : un défi supplémentaire<br />
Dans son numéro d’avril/mai 2006, le <strong>National</strong> publiait un article<br />
sur la faible présence des juristes francophones canadiens<br />
dans la blogosphère. Cet article a suscité de nombreux commentaires,<br />
chacun y allant de sa propre hypothèse pour expliquer<br />
cet état de fait.<br />
Selon nous, la rareté des blogueurs juridiques francophones<br />
au Canada peut s’expliquer en partie par les raisons suivantes :<br />
OCTOBRE · NOVEMBRE 2006 www.cba.org<br />
• Nombre d’auteurs potentiels réduit. Le Québec n’est pas la<br />
France et la communauté de common law francophone n’est<br />
pas la communauté de common law anglophone nord-américaine:<br />
le nombre d’auteurs potentiels est moins important. Par<br />
auteur potentiel, il faut comprendre un juriste qui est réceptif<br />
aux nouvelles technologies et qui pourrait développer le désir<br />
d’écrire autre chose que des ouvrages de doctrine, des contrats,<br />
des lettres d’opinion et des requêtes.<br />
• Forme d’écriture plus exigeante. De façon générale, le civiliste<br />
est peut-être plus cartésien que son confrère de common law.<br />
Simplement en comparant un manuel de droit criminel de première<br />
année rédigé par un professeur de common law, consistant<br />
souvent en un amalgamme de décisions-clés en la matière, et un<br />
livre de doctrine en francais; on constate immédiatement la différence...<br />
Lorsqu’il rédige un ouvrage de doctrine, un contrat ou<br />
une requête; une partie importante de la réflexion du civiliste<br />
consiste à organiser et même découper la matière. Cette forme<br />
de pensée, idéale lors de la rédaction de traités, se prête plus difficilement<br />
à l’écriture de billets ponctuels. Le blogueur de common<br />
law semble éprouver moins de difficultés à ce niveau.<br />
• Audience réduite. L’un des facteurs qui motive un blogueur à<br />
prendre sa plume électronique est, avouons-le, le nombre<br />
potentiel de lecteurs Internet. Or, le nombre réduit d’auteurs<br />
potentiels risque de ne pas être encouragé par l’audience réduite<br />
que représente les civilistes québécois “branchés” lisant<br />
régulièrement des blogues. D’ailleurs, pour l’instant, les<br />
blogueurs québécois notent inévitablement que peu de commentaires<br />
sont formulés sur leur blogue et que les commentaires<br />
existants proviennent systématiquement de leurs collègues<br />
blogueurs. En fait, la mode des blogues ne semble pas<br />
encore entrée dans les mœurs des juristes francophones. Sans<br />
doute par peur de s’exposer, ceux-ci commentent ou répondent<br />
à nos blogues par… courriel!<br />
Le blogue se vivant en communauté, les gens doivent y<br />
participer. Le manque d’intérêt des lecteurs finit inévitablement<br />
par achever le blogueur. Le milieu des blogues juridiques se<br />
développera etexplosera lorsque le principal auditoire y portera<br />
attention. Comme le commentait un blogueur récemment :<br />
« qui voudrait d’un téléphone ou d’un courriel s’il était le seul<br />
à l’utiliser? »<br />
Le blogue offrant de multiples avantages pour les juristes,<br />
venez donc nous rejoindre sur le terrain de jeu qu’offre le Web.<br />
En plus d’y explorer vos intérêts et ceux de vos contemporains,<br />
vous pourrez partager vos connaissances juridiques et bénéficier<br />
de celles des autres. À l’heure des voeux pieux de rendre la justice<br />
plus accessible, pourquoi ne pas offrir sa ressource première,<br />
le droit, en ligne? La communication et l’échange sur<br />
différents sujets juridiques seront bénéfiques pour la communauté<br />
juridique et pour tous les justiciables. Étant de ces deux<br />
groupes, nous attendons impatiemment de lire vos billets et<br />
d’échanger avec vous! N<br />
......................................................................................................<br />
Patrick Cormier est avocat, membre du Barreau du Québec et œuvre au sein<br />
du gouvernement fédéral. Pendant près d’un an, il a tenu son propre blogue,<br />
« Information Management Now » portant sur plusieurs sujets variés concernant<br />
la gestion de l’information. On peut le consulter à http://imbok.blogspot.com<br />
Dominic Jaar est avocat, membre du Barreau du Québec, et conseiller juridique<br />
d’entreprise chez Bell Canada (Beaudin Legault) où il pratique le litige commercial.<br />
On peut consulter son blogue, Wines and Information Management<br />
(http://dominicjaar.blogspot.com), où il traite de l’impact des technologies sur<br />
la pratique du droit.<br />
Tous les deux sont des collaborateurs réguliers de Slaw (www.slaw.ca).<br />
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