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me dis que ma relation avec Dominique ne sera plus jamais ce qu’elle
a été par le passé. Regarde aussi la bonté de cœur de cousine Ucba.
Pour apaiser la douleur de mon ventre, elle a donné le passage, sur sa
terre à cousine Amerida, sa plus farouche adversaire, pour que celleci
puisse voler rapidement à mon secours. Mais je crois que le plus
surprenant de tous a été l’attitude de cousine francesse à mon égard.
D’entre tous tes cousins et tes cousines, elle a été la plus meurtrière
par le passé. La plus distante aussi. En ce moment de deuil, elle s’est
parée de ses plus beaux atours et m’a fait une visite que je ne suis pas
près d’oublier. Etonnant n’est-ce pas? Nous avions tous célébré la vie
devant la mort et oublié des querelles si minutieusement construites.
Ainsi mon fils, des pensées me viennent comme çà. Du plus profond
de mon être, j’entends cette voix, l’écho de mes racines qui s’érige
contre le néant. La fleur ne s’éteint-elle pas le soir pour s’ouvrir de
plus belle le lendemain face au soleil? Qui ne meurt pas pour renaitre?
Je garde ainsi l’espoir que demain mes jours seront meilleurs. Mais je
t’en prie, reviens vers ta mère. Je n’ai jamais eu autant besoin de toi.
Et malgré toute ma force de vivre, si tu m’abandonnes, je sais que je
ne survivrai pas. De qui serais-je la mère? N’es-tu pas tout pour moi?
J’ai mis ma ceinture à mon ventre et sur ma tête, mon mouchoir à
trois pointes. J’ai bouilli mon café depuis l’aube et rempli mon pain
de mamba. Je me tiens sous le linteau de la porte. J’attends que mon
soleil se lève.
Pierre / Quand mon soleil se lèvera
contents
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