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BOTANIQUE CENTRE-OUEST

Voir le bulletin - Société Botanique du Centre-Ouest

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110 G.J. AILLAUDplantarum » en 1789. Cet ouvrage exerce une influence considérable et ouvre la voieà la taxonomie moderne. La dynastie suisse des de CANDOLLE, améliore le systèmede JUSSIEU, en introduisant notamment les caractères anatomiques, qui permettentde distinguer les végétaux vasculaires qui présentent un système de circulation dela sève, des végétaux cellulaires. C'est Augustin de CANDOLLE qui pose les principesde la classification et les appelle taxonomie, il rédige les 7 premiers volumesdu fameux « Prodromus Systematis Naturalis regni vegetabilis » qui sera continuépar son fils Alphonse-Pyrame jusqu'à son terme en 1873.L'effort exceptionnel fourni par les taxonomistes, avec l'aide de toutes lès découvertesfaites dans les différentes branches de la botanique (qui se diversifie de plusen plus au cours du 19ème), permet d'intégrer les nouveautés des voyageurs:en une soixantaine d'années (entre 1789 et 1850) 72 000 espèces nouvelles sontdécrites, portant le nombre des espèces connues à 92 000. Le « Genera plantarum» de BENTHAM et HOOKER (1862-1883) décrira 97 000 espèces, rien quepour les Phanérogames.Quelle est la part de la botanique provençale dans ce vaste mouvement d'acquisitionsscientifiques, et peut-on parler d'une école provençale?Une manière indirecte de répondre à ces questions, c'est d'énoncer deux faits:tout d'abord l'attrait qu'exerce dans l'Europe savante du 16ème, l'Université deMONTPELLIER et surtout son école de médecine dont l'enseignement et les examenssont réglementés depuis 1220. Les étudiants en médecine de l'époque se doiventde passer quelque temps à MONTPELLIER pour se perfectionner, sinon y passer leDoctorat (le diplôme de Maître Régent permet d'exercer la médecine dans le mondeentier, « hic et ubique terrarum »}, Arrivés à Montpellier, après avoir herborisé dansla région, les étudiants sont tentés de visiter Marseille 19 grande voisine, à l'attraitexotique, célèbre par tout ce qu'on peut y voir en provenance de toutes les régionsdu monde connu, attirant les amateurs par ses cabinets de curiosités. " suffit de lirela relation des frères PLADER pour s'en convaincre !Le deuxième fait, c'est qu'au fur et à mesure de la découverte du monde, lesnaturalistes voyageurs se lancent sur les traces des premiers découvreurs. En grandepartie, au moins pour la première période, ces départs ou ces retours s'effectuent parMarseille, depuis BELON l'un des premiers botanistes voyageurs (en 1546 en Méditerranéeorientale, Mer Egée, etc ...), en passant par RAUWOLFF vers la Syrie (1573),les pères PLUMIER et FEUILLEEvers les Antilles ou l'Amérique du Sud, TOURNEFORTau Levant, et plus tard au 18ème FORSKAEL vers l'Arabie.La conséquence de ces faits, c'est que sans grande Ecole de médecine, au moinspour la première partie de la période considérée (vers 1675, les communautés deProvence demandent lasuppression de la régence de Botanique « tout à fait inutiledans AIX» faisant remarquer notamment qu'il n'y a jamais plus de 18 à 20 étudiantsen médecine), sans « dynastie» de botanistes (bien que l'on parle parfois de « lignées», d'« équipes » ... 1, Marseille, Aix et la Provence, attirent de nombreux étrangersqui étudient à l'occasion notre flore. S'ajoute à cela l'existence de grands botanistesnés en Provence, qui travaillent, certains sur la Provence, d'autres sur la floredes régions lointaines. Mais déjà, au 17ème, Paris attire l'élite, et il ya peu de savantsou de beaux esprits qui résistent aux attraits de la capitale; il faut être commeGARIDEL « trop amoureux de la botanique de Provence pour se résoudre à changerde climat pour le gain » ou encore comme GERARD qui refuse une chaire au Muséumpour prendre la succession de son père comme médecin à Cotignac. " y a aussi lessavants comme le père FEUILLÉEqui fait à Paris de fréquents séjours utiles pour sontravail, faisant sa cour, obtenant des protections et les moyens de faire ses voyageset d'acheter ou construire ses instruments, mais qui entre chaque voyage rentre àMarseille au couvent des Minimes, son port d'attache.

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