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Démocratie

Extrait du bulletin n°22 - RCN Justice & Démocratie

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Burundi<br />

Le point géopolitique<br />

La République du Burundi est un territoire de 27 834<br />

km², divisé en 17 provinces et peuplé d’environ 7,2 millions<br />

d’habitants. Le pays est indépendant depuis le 1 er<br />

juillet 1962. Le PIB par habitant est de 105,8$ (OCDE,<br />

2005). L’indice de développement humain est de 0,378,<br />

classant le Burundi 169e sur les 177 pays classés (PNUD<br />

2005).<br />

L’économie du Burundi est principalement rurale, basée<br />

sur l’agriculture et l’élevage. Le café, le thé, le coton<br />

et la culture vivrière sont les principaux produits<br />

d’exportation. Le pays possède des ressources naturelles<br />

telles que l’uranium, le nickel et les phosphates<br />

mais celles-ci ne sont pas encore exploitées.<br />

Sur le plan politique, l’Accord d’Arusha pour la paix et<br />

la réconciliation signé le 28 août 2000 met un terme à<br />

une guerre civile qui a duré treize ans et occasionné<br />

environ 300.000 morts. Le 26 août 2005, l’élection du<br />

Président Pierre Nkurunziza, leader de l’ex rébellion du<br />

CNDD-FDD, clôture la période de transition. Les nouvelles<br />

institutions sont composées selon l’équilibre<br />

constitutionnel de 60% de Hutu, 40% de Tutsi et par<br />

ailleurs 30% de femmes. Les anciennes forces rebelles<br />

ont été intégrées au sein des services de la sécurité<br />

nationale. Le corps diplomatique et les autorités judiciaires<br />

sont entièrement renouvelés.<br />

L’accord de cessez-le-feu signé le 7 septembre 2006 à<br />

Dar-Es-Salam, entre le gouvernement et les Forces nationales<br />

de libération (PALIPEHUTU-FNL), marque la<br />

dernière étape du retour à la paix.<br />

Les défis de la reconstruction du pays sont immenses,<br />

alors que le fonctionnement des institutions démocratiques<br />

est fragilisé par les rivalités politiques et le peu<br />

de moyens à la disposition de l’état.<br />

Dès sa prise de fonction, le gouvernement a pris des<br />

mesures pour renforcer l’accès à l’éducation et à la<br />

santé. Il demeure que la réduction de la pauvreté, la<br />

réinstallation des populations réfugiées et déplacées,<br />

la démobilisation, réintégration et réinsertion des exforces<br />

armées, le désarmement de la population civile,<br />

et la mise en place d’un processus de justice transitionnelle<br />

sont des enjeux déterminants pour l’avenir du<br />

pays.<br />

Sur le plan économique, le gouvernement a obtenu<br />

des résultats encourageants, dont l’intégration du Burundi<br />

dans la Communauté de l’Afrique de l’Est et la<br />

réduction de la dette extérieure. Les bailleurs ont annoncé<br />

une aide de 665 millions de dollars en mai 2007,<br />

pour soutenir le plan<br />

d’actions prioritaires<br />

du Cadre stratégique<br />

de lutte contre la<br />

pauvreté (CSLP).<br />

Cependant, les<br />

fonds tardent à être<br />

versés compte tenu<br />

d’importantes affaires<br />

de corruption<br />

dans le chef de l’Etat et d’un blocage institutionnel.<br />

Depuis la dernière session en février-mars 2007, l’Assemblée<br />

Nationale s’est révélée incapable d’adopter les<br />

textes de loi soumis par le gouvernement. En effet,<br />

l’éviction d’Hussein Radjabu en début d’année de la<br />

présidence du CNDD-FDD a provoqué la perte de la<br />

majorité parlementaire du parti dirigeant. Aussi, le<br />

FRODEBU et l’UPRONA réclament une représentation<br />

substantielle dans les institutions.<br />

La paralysie des institutions et l’état de crispation entre<br />

le Président de la République et les groupes parlementaires<br />

de l’opposition se sont débloqués au mois de<br />

novembre 2007, par la formation d’un nouveau gouvernement<br />

intégrant des membres des deux principaux<br />

partis de l’opposition conformément au cadre constitutionnel.<br />

Le nouveau gouvernement est composé de 26<br />

membres, dont quinze ministres issus du parti présidentiel,<br />

le CNDD-FDD, six du Frodebu, et trois de l'Uprona.<br />

Au niveau sécuritaire, le PALIPEHUTU-FNL a quitté<br />

brusquement le processus d’application du cessez-lefeu<br />

en juillet 2007. Même si le cessez-le-feu demeure<br />

globalement respecté, on assiste à une recrudescence<br />

d’embuscades sur les routes et au redéploiement de la<br />

Force de Défense Nationale sur le terrain. Une prochaine<br />

reprise des négociations entre le FNL et le gouvernement<br />

a été annoncée; néanmoins, la situation<br />

reste confuse et l’issue du processus demeure compromise<br />

depuis plusieurs mois.<br />

Les négociations sont en cours entre le gouvernement<br />

et les Nations Unies en vue de statuer sur les conditions<br />

d’établissement d’un mécanisme de justice transitionnelle<br />

composé d’une Commission pour la vérité et la<br />

réconciliation et d’un Tribunal spécial. Dans l’attente<br />

d’un consensus, les parties se sont entendues pour<br />

organiser un processus de consultation nationale de la<br />

population sur la justice post-conflit.<br />

J.B.<br />

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