Paul Sylvestre
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Vincent Dulom<br />
En quête de sublime, il cherche<br />
une peinture sans limites.<br />
les œuvres<br />
“<br />
Je dois ma rencontre avec<br />
<strong>Paul</strong> <strong>Sylvestre</strong> à Sophie. Il la<br />
collectionnait de longue date et<br />
sa grande peinture noire occupait<br />
déjà le mur sur lequel elle est toujours<br />
accrochée. Sophie a suggéré que ce serait<br />
peut-être une bonne chose de lui présenter<br />
mon travail. Elle en a parlé et ça s’est fait<br />
comme ça. Presque naturellement. Par<br />
son entremise. L’idée de poser l’une de mes<br />
petites peintures cintrées en regard du grand<br />
capiton sur l’autre mur s’est imposée tout de<br />
suite. On ne peut jamais savoir à l’avance si<br />
un collectionneur va apprécier votre travail,<br />
du coup j’ai été heureux d’entrer dans sa<br />
collection et d’y trouver ma place aussi vite.<br />
Pour parler de lui davantage, je voudrais<br />
évoquer un repas.<br />
Je le rapporte de mémoire.<br />
Elle : n’a pas de nom. C’est une création de<br />
toutes pièces.<br />
Lui : me remplace.<br />
Tour de table :<br />
Elle : Cela fait longtemps que tu me<br />
cherches ?<br />
Picasso : Je ne cherche pas, je trouve.<br />
Lui : Il se trouve. Plutôt.<br />
Picasso : Comme on tombe sur un trèfle à<br />
quatre feuilles.<br />
Lui : Dans la vigilance du regard. Il faut<br />
marcher tous les jours.<br />
Elle ; Vous marchez depuis longtemps ?<br />
Lui : Comme un homme. Depuis toujours.<br />
Giotto : N’auriez-vous pas vu des<br />
oiseaux ?<br />
Le temps : Tout arrive à qui sait attendre.<br />
Blanchot : L’attente, l’oubli...<br />
Elle : Oui, mais pour mieux me retrouver.<br />
L’autre : Toujours la même et chaque fois<br />
différente.<br />
Lui : La cheminée est belle ici.<br />
Elle : Oui. J’aime les cheminées.<br />
Lui : Celle-là raconte ton histoire.<br />
<strong>Paul</strong> <strong>Sylvestre</strong> : Ici, c’est l’endroit que je<br />
préfère. Je m’y installe et m’y perd.<br />
Elle : De l’autre côté, c’est Sophie.<br />
Lui : Oui. Le tableau noir.<br />
Hasslauer : Côte à côte, dans la même<br />
espace.<br />
Elle : Je m’y efface aussi. Dans le capiton<br />
de velours.<br />
Lui : Aussi, oui. Ça me fait plaisir.<br />
Elle : Dans les deux, le profond et le<br />
mouvant.<br />
Lui : Oui. Et l’incertain.<br />
Elle : L’incertain, c’est l’objet.<br />
Lui : Sa présence dans l’absence.<br />
Fra Angelico : Et le retrait.<br />
Elle : Dans l’étendue de la couleur.<br />
Lui : Oui. Une étendue sans limites, sous<br />
l’ombre qui vacille et emporte avec elle le<br />
plan à l’espace immaculé qui la reçoit.<br />
Elle : Oui. À l’ouvert. Je suis là. Pour l’éveil<br />
et la vie. ”<br />
V.D. (08 2015)<br />
Né à Bagnères-de-Bigorre<br />
en 1965, il vit et travaille à Paris.<br />
Vincent Dulom se présente comme<br />
un peintre autodidacte. Après des<br />
études en Arts Appliqués, il choisit<br />
de travailler la peinture, seul, loin<br />
du monde de l’art contemporain,<br />
pendant une «période<br />
d’apprentissage» de 16 ans.<br />
En quête de sublime, il cherche<br />
« une peinture sans limites ». Il<br />
refuse l’imagination et la manière<br />
et essaye de maintenir son travail<br />
dans une absence de définition. Il<br />
nie toute composition, supprime<br />
toute trace de sa présence et met<br />
en oeuvre une couleur étale en<br />
limitant son action à une « non -<br />
-intervention systématique ».<br />
Ce retrait le conduira vers des<br />
halos éthérés d’ombres colorées<br />
qui se meuvent au dessus de leur<br />
support en se dérobant au regard.<br />
Cet effacement visible, significatif<br />
de son travail récent, impose en<br />
peinture une pensée du monde<br />
éclairée par le doute et l’incertitude.<br />
Ses dessins, organisés par quelques<br />
traits dans l’espace, le plus souvent<br />
adossés à l’architecture, en forment<br />
aussi des épures.<br />
«Peintre, je suis un passeur de peinture.<br />
Ma peinture, par son effacement, dans le<br />
présent suspendu d’un regard s’effondrant sur<br />
lui-même, est le corps dense d’une béance de la<br />
pensée qui s’étend à l’univers et s’ouvre à l’éveil.<br />
Le regard en peinture me fait entre-voir ce<br />
que je vis.»<br />
Son travail a été montré dans de<br />
nombreuses expositions personnelles<br />
et collectives, en institutions<br />
publiques et privées, en galeries et en<br />
foires. Il est présent dans de grandes<br />
collections en France et à l’étranger.<br />
La Galerie du Jour agnes b (Paris) le<br />
soutient ; les galeries Valerie Lambert<br />
(Bruxelles) et Leonardo Agosti (Sète)<br />
l’ont représenté.<br />
"posée 1311090113110901",<br />
Jet d'encres pigmentaires sur papier Arches<br />
(tirage unique)& planche de contreplaqué peint en<br />
blanc sur la face supérieure<br />
32,7 cm x 21 cm x 29,7 cm<br />
Courtesy de l'artiste<br />
©Vincent Dulom