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Paul Sylvestre

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Cette phrase de Caspar David<br />

Friedrich « L’art est un jeu, mais c’est un<br />

jeu sérieux », est un des postulats de départ de<br />

ce travail. Afin de conserver sa « liberté »,<br />

l’artiste aime concilier ces deux<br />

termes apparemment antinomiques<br />

«jeu» et «sérieux». «Je prends en fait très<br />

au sérieux la façon dont je m’amuse (…) Le<br />

sérieux s’appliquerait davantage à la manière<br />

dont le travail se pense et se réalise, qu’au sujet<br />

abordé.»<br />

Comme d’autres artistes, Lionel<br />

fait appel à des artisans et des corps<br />

de métier en tout genre, mais il<br />

“<br />

Je connais <strong>Paul</strong> <strong>Sylvestre</strong> depuis plus de 10 ans<br />

maintenant, depuis Octobre 2004 précisément.<br />

Nous nous sommes rencontrés dans des circonstances<br />

particulières que la discrétion m’interdirait de décrire<br />

ici si <strong>Paul</strong> et moi n’avions pas partagé ouvertement notre<br />

penchant pour les clubs libertins aux yeux et aux sus de tous.<br />

J’ai donc rencontré <strong>Paul</strong> dans un club échangiste de la région<br />

parisienne lors d’une partie fine au cours de laquelle nous<br />

avons bu un verre ensemble après avoir baisé les mêmes femmes<br />

à quelques minutes d’intervalle.Ce genre de contexte se prête<br />

bien aux confidences et <strong>Paul</strong> m’a donc rapidement avoué cette<br />

passion pour l’art contemporain qui le poussait à être à Paris<br />

régulièrement et à cette période de l’année en particulier.<br />

Résident en province, il était là pour les foires de l’automne<br />

tout comme moi. Je lui fis donc part de mon métier d’artiste<br />

et le contact passa instantanément fort de plusieurs passions<br />

communes comme l’art et le surf.<br />

Nous nous retrouvâmes dans la semaine pour visiter les foires<br />

ensemble, puis il passa voir mon exposition à la galerie avec<br />

tient à réaliser ses pièces en totale<br />

collaboration avec eux, et à acquérir<br />

au passage une partie de leur savoirfaire.<br />

Depuis plusieurs années,<br />

Lionel Scoccimaro collabore<br />

avec un peintre carrossier, pour<br />

réaliser la série « Custom made »<br />

notamment. «Nous travaillons vraiment<br />

ensemble sur les motifs que je dessine, que nous<br />

masquons ensemble, qu’il peint, qu’il vernit et<br />

que nous polissons de concert.»<br />

Cependant l’artiste mène à bien la<br />

réalisation de nombreuses de ses<br />

œuvres, car les enjeux techniques<br />

et les savoir-faire de sculpteur le<br />

poussent en eux-mêmes à réaliser<br />

des projets dont le plaisir du<br />

rapport à la matière reste le moteur<br />

premier. «La confrontation avec les<br />

matériaux de la sculpture (résines, bois,<br />

plâtres, aluminium, etc…) est, dit-il, un<br />

vecteur de plaisir incontournable. Côtoyer des<br />

artisans enrichit le champ des possibles une fois<br />

de retour à l’atelier. Je me sens d’ailleurs très<br />

archaïque dans mon rapport à l’atelier, aux<br />

outils et au savoir-faire.»<br />

Entretien réalisé par Caroline E<br />

laquelle je travaillais à cette époque. Il acquit une pièce et nous<br />

sommes devenus amis assez rapidement après m’ayant invité à<br />

plusieurs reprises à certaines fêtes et soirées qu’il organisait chez<br />

lui à cette époque.<br />

Depuis cette date il vient régulièrement à l’atelier et visiter mes<br />

expos, il est devenu un de mes plus fidèles collectionneurs.<br />

Très investi dans sa démarche envers l’art, il joue volontiers les<br />

« courtiers » sans jamais réclamer de contre partie financière<br />

et place régulièrement certaines de mes œuvres dans les<br />

collections de ses amis, jouant un rôle de conseiller avec le plus<br />

grand plaisir.<br />

Nous avons gardé une relation de grande confiance mutuelle<br />

et nous continuons à nous voir avec plaisir en dehors du milieu<br />

de l’art aussi bien que lors des manifestations propre à l’art<br />

contemporain qui nous rassemblent plusieurs fois par an mais<br />

hélas bien loin aujourd’hui du milieu libertin dans lequel nous<br />

nous sommes rencontrés.<br />

<strong>Paul</strong> est donc un collectionneur et un ami, un de ceux avec<br />

lesquels une relation construite et durable a pu s’instaurer.”<br />

Lionel Scoccimaro<br />

Hybridation, contre-culture, détournement et<br />

passions personnelles mais également les modes de<br />

fonctionnement du jeu sont les moteurs de Lionel<br />

Scoccimaro.<br />

Descriptif œuvre :<br />

« Vans number one skateboard shoes » est une scultpure,<br />

elle appartient à la série « custom made » commencée<br />

en 2003 avec la série des culbutos.<br />

Dans cette série d’oeuvres certaines d’entre elles<br />

revisitent des objets cultes des contres-cultures anglosaxonnes,<br />

du mythique moteur bi-cylindres de Harley<br />

Davidson à l’Austin Mini 850, chacune de ces œuvres<br />

est passée au crible de la customisation. Il en va de même<br />

pour cette paire de chaussures mythiques de la culture<br />

skate qui est ici répliquée par moulage en résine et<br />

repeinte de façon hyper-réaliste.<br />

Abandonnée dans un coin de l’exposition, elle passe<br />

alors pour une simple paire de chaussures qui aurait été<br />

abandonnée par un passant mais portant les stigmates<br />

de leur utilisation ces objets fonctionnent comme un<br />

leurre et renvoient à la culture de l’errance urbaine et de<br />

la pratique du skateboard.<br />

Véritable objet de mode des années 70’s et 80’s mais<br />

aussi signe de reconnaissance des skaters , cette pièce<br />

se joue du statut même de la sculpture.Objet anodin<br />

au premier abord, on ne la découvre comme sculpture<br />

qu’en lui accordant une attention particulière. C’est le<br />

détail du traitement et l’incongruïté de cette présence<br />

dans le lieu d’exposition qui lui confèrent son statut<br />

d’œuvre d’art.<br />

©Sophie Hasslauer<br />

"Vans number one skateboard shoes" (grises) 2015.<br />

Pièce unique, résine acrystal, peinture, vernis.<br />

Pointure 42.<br />

Courtesy de l’artiste.

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