Mai 2011 - Nevers

l’ hhôtel
prééfeecctooral
SUPPRIMÉ EN 1801 PUIS RÉTABLI EN
1822, le diocèse de Nevers voit
pendant plusieurs années ses
locaux vacants occupés par
l’administration. Le Palais épiscopal situé
derrière la cathédrale est choisi pour loger
le premier préfet en 1800 et devient le
siège de l’administration préfectorale,
onze préfets s’y succédent jusqu’en 1829.
Les années de cohabitation entre préfet et
un évêché
sans évêque,
un préfet
sans préfecture
évêque suffisent
à montrer
le besoin de
t r o u v e r
d’autres
locaux suffisammentvas-
tes pour accueillir de façon convenable le
préfet et ses collaborateurs de plus en plus
nombreux. Dès son arrivée en 1822, le
préfet Emmanuel Ferdinand de
Villeneuve Bargemon fait recenser les
immeubles susceptibles d’être aménagés
et propose quatre hôtels particuliers ;
ceuxdeRémigny,deSerre,deGivryet
Dechamps. Le choix se porte sur l’hôtel
de Mr Dechamps. Cette propriété construite
en 1784 est située au nord de la ville
dans un quartier regroupant hôpital géné-
ral et caserne de cavalerie. Elle dispose
d’un vaste parc, de plusieurs corps de
bâtiments et de dégagements suffisants
pour être aménagés. Un projet de loi
visant à la mise en place d’un impôt
extraordinaire pour recouvrer les sommes
nécessaires à l’achat et à l’appropriation
est voté le 30 avril 1823 et l’acte de vente
est signé le 15 novembre de la même
année.
monumental
Au XVIIIe siècle, Nevers ressort de
la Généralité rassemblant
Bourbonnais, Marche et Nivernais.
Circonscriptions financières à
l’origine, les Généralités créées par François
Ier deviennent, sous Louis XV, les clefs de
l’unification administrative du pays. La
France est alors organisée en une trentaine de
généralités dirigées chacune par un "Intendant
de justice, police et finances". Ces hommes
choisis par le Roi
parmi la noblesse de
robe furent les
agents de
l’absolutisme royal.
Sous la pression de
l’opinion publique,
des intendants
aux préfets,
une France en
pleine mutation
leur pouvoir diminue au profit des assemblées
provinciales, puis les Cahiers de doléances de
1789 réclament leur disparition. En 1790, la
France est divisée en 83 départements de taille
presque égale et suffisamment modeste pour
permettre à chaque administré de se rendre au
chef-lieu en une journée. Mais le coup d’Etat
de Bonaparte en 1799 entraina la restructuration
de l’administration et la
naissance "des hommes du
Premier Consul", c’est-à-dire
les préfets chargés de
l’administration départementale.
Le 2 mars 1800, 97 préfectures
sont attribuées à des
hommes épris d’ordre et de
grandeur nationale.
Bonaparte leur dira : « Ne
soyez pas les hommes de la
Révolution mais les hommes
du gouvernement…et faites
que la France date son bonheur
de l’établissement des
préfectures ». Nevers, chef
lieu du département de la
Nièvre se doit alors
d’accueillir son premier préfet.
C’est Jean-Joseph
Sabatier qui est désigné, il
était selon Guy Thuillier « un homme
d’affaires ruiné par la Révolution, mais entreprenant,
habile, bon administrateur, il eut à
remettre en ordre l’administration locale et à
tenter de concilier les esprits ». Le préfet
nommé, le problème est de lui trouver un logement
disposant d’appartements, de salons de
réception, de bureaux et de jardins.
Au fil du patrimoine - Fiche n°72 - Avril-mai 2011