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L'iNtERNAtioNAL<br />
Le prix Liberté <strong>de</strong> pubLier <strong>de</strong> L’uie<br />
Suite à la cérémonie <strong>de</strong> remise du prix Liberté<br />
<strong>de</strong> Publier <strong>de</strong> l’UIE 2011, qui a eu lieu à Buenos<br />
Aires le 25 avril 2011 afin <strong>de</strong> marquer le début <strong>de</strong><br />
Buenos Aires Capitale mondiale du livre 2011, le<br />
récipiendaire, l’éditeur vietnamien Bui Chat, a été<br />
arrêté à l’aéroport à son retour au pays le 30 avril<br />
2011. L’UIE a alors immédiatement déclenché une<br />
vaste campagne mobilisant toutes ses forces pour<br />
la libération du jeune éditeur. Avec un certain succès<br />
puisque Bui Chat a été relâché dès le 2 mai 2011.<br />
Le Comité exécutif <strong>de</strong> l’UIE, lors <strong>de</strong> sa réunion<br />
à Genève en janvier 2012, a décidé que le Prix<br />
// 98 L’édition en perspective 2011/2012<br />
Liberté <strong>de</strong> Publier <strong>de</strong> l’UIE serait dorénavant remis<br />
lors <strong>de</strong>s Congrès <strong>de</strong> l’UIE qui auront désormais lieu<br />
tous les <strong>de</strong>ux ans. Ainsi, le prix Liberté <strong>de</strong> Publier<br />
2012 a été remis dans le cadre du 29 e Congrès<br />
<strong>de</strong> l’UIE au Cap en juin 2012 au caricaturiste sudafricain<br />
zapiro, et le prix Liberté <strong>de</strong> Publier 2014<br />
sera quant à lui remis lors du 30 e Congrès <strong>de</strong><br />
l’UIE qui aura lieu à Bangkok au début du mois <strong>de</strong><br />
mars 2014. Rappelons ici que Bangkok sera alors<br />
capitale mondiale du livre (jusqu’au 22 avril 2014).<br />
Le récipiendaire recevra à partir <strong>de</strong> 2014 non plus<br />
5 000 francs suisses, mais 10 000 francs suisses.<br />
// Alexis Krikorian<br />
UIE<br />
// Catherine Blache<br />
SNE<br />
canada : mobilisation contre un projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> réforme du droit d’auteur<br />
consistant à affaiblir les droits <strong>de</strong>s créateurs à travers un élargissement<br />
<strong>de</strong>s exceptions<br />
Le Parlement canadien s’apprête à adopter un projet <strong>de</strong> loi<br />
dit C-11 sur la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> la loi sur le droit d’auteur. Ce<br />
texte affaiblit <strong>de</strong> manière générale la protection <strong>de</strong>s éditeurs<br />
et <strong>de</strong>s auteurs en créant quarante nouvelles utilisations sans<br />
permission <strong>de</strong>s créateurs, ni compensation.<br />
Il nous paraît évi<strong>de</strong>nt que le Canada doive adapter sa<br />
législation aux nouvelles technologies en transposant le<br />
Traité <strong>de</strong> l’Organisation Mondiale <strong>de</strong> la Propriété Intellectuelle<br />
<strong>de</strong> 1996. Cependant, mo<strong>de</strong>rnisation ne doit pas dire<br />
affaiblissement du droit d’auteur au moment où les auteurs et<br />
les éditeurs se lancent justement dans une offre <strong>de</strong> contenus<br />
numériques <strong>de</strong> qualité. Il est particulièrement choquant<br />
d’envisager d’étendre l’exception d’utilisation équitable à<br />
<strong>de</strong>s fins d’éducation, concept on ne peut plus large et flou,<br />
ici encore, sans rémunération pour les auteurs et éditeurs<br />
concernés.<br />
Ce projet <strong>de</strong> loi entraînerait ainsi <strong>de</strong>s pertes conséquentes<br />
pour les créateurs qui se verraient privés <strong>de</strong> revenus<br />
importants liés à l’utilisation <strong>de</strong> leurs œuvres. Les montants<br />
annuels <strong>de</strong> compensation reçus par les ayants droit <strong>de</strong><br />
l’écrit — canadiens et étrangers — s’élèvent aujourd’hui à<br />
41 millions $ canadiens. Il pourrait également décourager les<br />
éditeurs d’investir dans <strong>de</strong>s ouvrages, y compris numériques,<br />
<strong>de</strong> qualité, en particulier dans les domaines <strong>de</strong> l’enseignement<br />
primaire, secondaire et supérieur. En privant les auteurs et<br />
les éditeurs <strong>de</strong> la rémunération <strong>de</strong> leur travail et donc <strong>de</strong><br />
l’incitation à créer <strong>de</strong> nouvelles œuvres, c’est à la diversité<br />
culturelle que l’on risque <strong>de</strong> porter atteinte.<br />
Force est <strong>de</strong> constater que les mesures proposées dans<br />
ce projet <strong>de</strong> loi semblent intrinsèquement contraires aux<br />
principes fondamentaux du droit d’auteur, prévus par la<br />
Convention <strong>de</strong> Berne dont le Canada est signataire.<br />
► La communauté inter<strong>national</strong>e <strong>de</strong>s ayants droit, dont l’UIE,<br />
la FEE et le SNE, n’a cessé <strong>de</strong> protester contre cette initiative<br />
par différents courriers officiels et lettres ouvertes dans la<br />
presse canadienne.<br />
// Catherine Blache<br />
Exceptions au droit d’auteur : un risque croissant<br />
<strong>de</strong> traité inter<strong>national</strong><br />
Sous l’influence <strong>de</strong>s pays émergents, le Comité<br />
Droit d’auteur <strong>de</strong> l’Organisation Mondiale <strong>de</strong> la<br />
Propriété Intellectuelle a décidé fin 2010 d’entamer<br />
<strong>de</strong>s discussions sur la préparation d’instruments<br />
internationaux sur les exceptions « handicapés »,<br />
« bibliothèques » et « pédagogique », sans préciser<br />
quelle sera leur nature juridique. Sa <strong>de</strong>rnière réunion,<br />
du 21 novembre au 2 décembre 2011, a permis<br />
d’avancer sur le premier dossier et d’entamer les<br />
premières discussions sur le <strong>de</strong>uxième.<br />
Il en résulte ainsi <strong>de</strong>ux documents :<br />
• un « document <strong>de</strong> travail sur un instrument<br />
inter<strong>national</strong> sur les limitations pour les personnes<br />
handicapées visuelles ». Il reprend l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
commentaires <strong>de</strong>s Etats – y compris ceux <strong>de</strong><br />
l’UIE - mais ne précise toujours pas s’il s’agira<br />
d’un traité avec force juridique ou d’une simple<br />
recommandation.<br />
• un premier « projet <strong>de</strong> compilation <strong>de</strong>s limitations<br />
et <strong>de</strong>s exceptions pour les bibliothèques et les<br />
archives ». Il liste onze motifs d’exception au<br />
profit <strong>de</strong>s bibliothèques publiques, y compris le<br />
dépôt légal, les traductions, les relations entre les<br />
exceptions et les contrats ou encore les mesures<br />
<strong>de</strong> protection technique.<br />
Bien entendu, le SNE souscrit à l’idée <strong>de</strong> faciliter<br />
l’accès aux livres par les handicapés visuels, y<br />
compris ceux situés à l’étranger. Les éditeurs<br />
français sont fortement mobilisés sur ce dossier<br />
en participant au projet TIGAR et en soutenant les<br />
travaux d’ETIN .<br />
Les négociations actuelles au sein <strong>de</strong> l’OMPI<br />
semblent partir du principe que ces projets basés<br />
sur la concertation ne produiront pas <strong>de</strong>s résultats<br />
assez rapi<strong>de</strong>ment ni <strong>de</strong> manière pérenne. Or les<br />
éditeurs sont engagés à la fois moralement et<br />
commercialement à faire en sorte qu’une majorité<br />
<strong>de</strong>s livres publiés soient accessibles aux personnes<br />
malvoyantes au même titre, soit en même temps et<br />
au même coût, que pour une personne ne souffrant<br />
d’aucun handicap.<br />
C’est pourquoi au sein <strong>de</strong> l’UIE et <strong>de</strong> la FEE, ils ne<br />
cessent d’insister sur le fait que la priorité doit être<br />
donnée à l’accès à <strong>de</strong>s contenus adaptés à travers<br />
<strong>de</strong>s produits commerciaux par rapport au recours<br />
aux exceptions, sur l’importance <strong>de</strong> reconnaître<br />
les solutions basées sur la concertation et sur<br />
le recours à <strong>de</strong>s « intermédiaires <strong>de</strong> confiance »<br />
fonctionnant selon <strong>de</strong>s principes équilibrés, à<br />
l’instar <strong>de</strong>s associations accréditées en France.<br />
Ces précautions sont indispensables quand il s’agit<br />
non seulement <strong>de</strong> faciliter la circulation <strong>de</strong> livres<br />
papier en braille mais aussi <strong>de</strong> fichiers au format<br />
Daisy, qui présentent les mêmes fonctionnalités<br />
qu’un livre numérique.<br />
En outre, les éditeurs appellent les autorités<br />
françaises et européennes participant à ces<br />
négociations à faire attention à ne pas mettre sur le<br />
même plan les discussions relatives aux échanges<br />
transfrontaliers d’œuvres adaptées et les discussions<br />
concernant les autres exceptions. Face aux<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s relatives aux usages « pédagogiques » et<br />
<strong>de</strong>s bibliothèques, il convient <strong>de</strong> prendre en compte<br />
l’absence <strong>de</strong> carence du marché dans ces <strong>de</strong>rniers<br />
domaines et le risque évi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> porter atteinte à<br />
l’exploitation normale <strong>de</strong>s œuvres.<br />
► Prochaine étape :<br />
Réunion du Comité Droit d’auteur <strong>de</strong> l’OMPI traitant<br />
<strong>de</strong>s exceptions du 16 au 25 juillet.<br />
// Catherine Blache<br />
L’édition en perspective 2011/2012 // 99<br />
iNtER-<br />
NAtioNAL