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autour du temple d'Isis, dame des pyramides - Giza Archives Project

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ORIGINES ET ANTECEDENTS DU TEMPLE D'ISIS 15<br />

reconstituer les différents thèmes; les fragments découverts montrent <strong>des</strong> scènes<br />

d'offran<strong>des</strong> et de bateaux. S'apparentaient-ils à ceux <strong>des</strong> chapelles funéraires <strong>des</strong><br />

mastabas de particuliers ou <strong>des</strong> <strong>temple</strong>s funéraires liés aux pyrami<strong>des</strong> <strong>des</strong> rois 47 ? On<br />

sait si peu de choses <strong>du</strong> décor <strong>des</strong> complexes royaux de la IVe dynastie, que toutes ces<br />

questions demeurent passablement obscures. Au-delà de l'aspect de ces chapelles<br />

funéraires, il faut d'ailleurs se demander quel genre de culte on y rendait. Certaines<br />

reines avaient bénéficié d'une pyramide à l'instar <strong>du</strong> pharaon, mais en quoi les rites qui<br />

étaient accomplis dans la chapelle attenante étaient-ils similaires ou différents de<br />

ceux dont bénéficiaient les autres membres de la famille royale et les dignitaires<br />

enterrés juste à côté?<br />

Non moins aléatoires sont les problèmes d'attribution <strong>des</strong> petites pyrami<strong>des</strong>, et<br />

particulièrement de la pyramide G I-c, à <strong>des</strong> personnages connus par ailleurs, par <strong>des</strong><br />

inscriptions de <strong>Giza</strong>. On a souvent remarqué qu'il n'y avait pas de solution de continuité<br />

entre les petites pyrami<strong>des</strong> et la série <strong>des</strong> mastabas doubles qui bordent l'autre côté de<br />

la rue G 7000. Aucun mur d'enceinte ne séparait les uns <strong>des</strong> autres si bien qu'on a<br />

facilement admis l'hypothèse qu'il existait <strong>des</strong> liens étroits entre eux et donc aussi entre<br />

leurs propriétaires, raisonnement par analogie qui est sujet à caution. Ce sont <strong>des</strong><br />

membres de la famille proche de Chéops qui sont enterrés dans les grands mastabas de<br />

la nécropole orientale: femmes, fils et filles, les pyrami<strong>des</strong> étaient peut-être réservées<br />

à <strong>des</strong> reines. Il faut pourtant remarquer immédiatement, d'une part, que les pyrami<strong>des</strong><br />

sont muettes et, d'autre part, que <strong>des</strong> reines, épouses de pharaons, sont également<br />

enterrées dans <strong>des</strong> mastabas, en tout cas sous Chéphren et Mykérinos: Meresankh III,<br />

femme de Chéphren dans la nécropole orientale (G 7530-7540: PM III 2 , 1, 197-9),<br />

Hetepheres II (?), épouse de Didoufri, dans la même partie de la nécropole (G 7350: PM<br />

III 2 , 1, 193), Persenet, épouse de Chéphren (LG 88: PM IIP, 1, 233) et Khamerernebti II,<br />

femme de Mykérinos (tombe Galarza: PM III 2 ,1, 273-4).<br />

Néanmoins pour en revenir au cimetière oriental, on fit l'hypothèse que c'étaient les<br />

fils <strong>des</strong> reines auxquelles appartenaient les pyrami<strong>des</strong>, qui étaient enterrés dans les<br />

mastabas les plus proches, de l'autre côté de la rue. En fait c'est une hypothèse<br />

qu'aucune preuve d'ordre épigraphique ou historique ne vient étayer jusqu'à présent et<br />

qui présente même une certaine faiblesse de raisonnement puisqu'il n'y a en fait que deux<br />

mastabas qui font face à trois pyrami<strong>des</strong>. Pour ce qui est de la pyramide G I-c, aucune<br />

inscription <strong>du</strong> temps de la IVe dynastie ne permet de l'attribuer à une épouse de Chéops,<br />

pas plus que les autres au demeurant. La tradition saïte fit de celle-ci la pyramide<br />

d'Henoutsen tandis qu'Hérodote rattache l'histoire d'une fille de Chéops, prostituée<br />

par son père, à la pyramide médiane 48 . Mais même à l'Epoque Saïte, le nom<br />

d'Henoutsen, fille de Chéops, n'apparaît qu'une seule fois sur la fameuse stèle dite de la<br />

fille de Chéops, et nulle part ailleurs. L'auteur de ce texte a-t-il repris une tradition<br />

transmise depuis l'Ancien Empire et dont nous n'aurions pas d'autre témoignage? Il est<br />

un peu facile d'alléguer une fois de plus les lacunes de la documentation pour accorder<br />

quelque crédit historique à cet unique document alors que tous les autres que nous<br />

possédons, ne soufflent mot de cette tradition. Il faut pour l'instant simplement en<br />

47. On sait en effet que quelques fragments <strong>du</strong> décor appartenant aux murs de la chaussée de Chéops et à son<br />

<strong>temple</strong> funéraire ont été retrouvés dans le voisinage: cf. PM III 2 ,1,11-2.<br />

48. Voir infra, p.244-6.

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