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L'effet de l'éducation sur l'emploi, les salaires et la productivité: Une ...

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www.mutual-learning-employment.n<strong>et</strong><br />

GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

<strong>L'eff<strong>et</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>sur</strong> <strong>l'emploi</strong>, <strong>les</strong> <strong>sa<strong>la</strong>ires</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>productivité</strong>:<br />

<strong>Une</strong> perspective européenne<br />

Introduction thématique<br />

1. Introduction<br />

George Psacharopoulos<br />

Réseau européen d'experts en économie <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong><br />

(European Expert N<strong>et</strong>work on Economics of Education, EENEE)<br />

La fin <strong>de</strong>s années 1950 a été le témoin <strong>de</strong> ce qu'il est commun d'appeler <strong>la</strong> «révolution <strong>de</strong><br />

l'investissement humain dans <strong>la</strong> pensée économique». L'éducation y était désormais perçue comme<br />

une activité d'investissement produisant du capital humain, lequel contribue à <strong>l'emploi</strong>, aux <strong>sa<strong>la</strong>ires</strong><br />

<strong>et</strong> à <strong>la</strong> <strong>productivité</strong>. Il fallut plusieurs années aux gouvernements <strong>et</strong> aux organisations internationa<strong>les</strong><br />

pour intégrer <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en pratique <strong>les</strong> messages issus <strong>de</strong>s recherches en matière d'économie <strong>de</strong><br />

<strong>l'éducation</strong>.<br />

On s'accor<strong>de</strong> aujourd'hui universellement <strong>sur</strong> le rôle clé <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> dans le développement<br />

économique <strong>et</strong> social. Le Conseil européen a lui-même conclu que «<strong>l'éducation</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> formation<br />

étaient indispensab<strong>les</strong> au développement à long terme du potentiel <strong>de</strong> l'UE en matière <strong>de</strong><br />

compétitivité ainsi qu'à <strong>la</strong> cohésion sociale» (Commission européenne 2006a, p. 6). L'apprentissage<br />

tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie est un instrument essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie <strong>de</strong> Lisbonne pour <strong>la</strong> croissance <strong>et</strong><br />

<strong>l'emploi</strong> (Commission européenne 2006b). L'importance accordée par l'Europe à <strong>l'éducation</strong> est<br />

<strong>la</strong>rgement liée aux résultats <strong>de</strong>s analyses coût-bénéfice: «…<strong>les</strong> investissements dans <strong>l'éducation</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> formation ont un ren<strong>de</strong>ment élevé qui compense <strong>la</strong>rgement leur coût» (Commission européenne<br />

2006a, p.7).<br />

C'est ainsi avec sérieux que l'UE abor<strong>de</strong> dans une série <strong>de</strong> documents <strong>les</strong> multip<strong>les</strong> questions liées<br />

à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie évoquée ci-<strong>de</strong>ssus <strong>et</strong> prévoit d'autres actions (Commission<br />

européenne 2006c, 2006d, 2006e, EENEE 2006).<br />

Le présent document a pour obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> faire l'inventaire <strong>de</strong> plusieurs aspects <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre<br />

éducation, emplois <strong>et</strong> société au sens <strong>la</strong>rge. La section suivante examine <strong>les</strong> aspects théoriques <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>l'éducation</strong>, <strong>les</strong> <strong>sa<strong>la</strong>ires</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>productivité</strong>, en incluant <strong>les</strong> questions <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>e<br />

empirique. La section 3 présente <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>sur</strong> <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>. La section 4<br />

décrit <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s différents pays <strong>de</strong> l'UE en matière <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>. La<br />

section 5 dresse <strong>la</strong> liste d'une série <strong>de</strong> politiques d'éducation issues <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

récentes. La section finale tire <strong>de</strong>s conclusions <strong>sur</strong> l'état <strong>de</strong> l'apprentissage tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie en<br />

Europe.


2. Théorie <strong>et</strong> me<strong>sur</strong>e<br />

GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Il y a cinquante ans, <strong>les</strong> chercheurs <strong>de</strong>s États-Unis s'étaient trouvés face à l'énigme présentée par<br />

un résidu <strong>de</strong> croissance économique inexpliqué. Le revenu national augmentait beaucoup plus vite<br />

que <strong>les</strong> trois facteurs <strong>de</strong> production traditionnels qu'étaient <strong>la</strong> terre, le travail <strong>et</strong> le capital. Les<br />

mutations technologiques ne pouvaient pas, à el<strong>les</strong> seu<strong>les</strong>, expliquer une telle croissance puisque<br />

c'était om<strong>et</strong>tre <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> ces mutations.<br />

Mincer (1958), Schultz (1961) <strong>et</strong> Becker (1964) introduisirent <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> capital humain comme<br />

facteur d'explication possible. Le capital humain est me<strong>sur</strong>é par le niveau d'éducation <strong>de</strong> <strong>la</strong> main<br />

d'œuvre. Les dépenses d'éducation créent du capital humain. <strong>Une</strong> fois que ce capital fut introduit<br />

dans <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> production agrégée, <strong>la</strong> plupart du résidu auparavant mystérieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance<br />

économique trouvait son explication. Depuis, le travail, en tant que facteur <strong>de</strong> production, a cessé<br />

d'être me<strong>sur</strong>é simplement par le nombre <strong>de</strong> travailleurs <strong>et</strong> a été augmenté du capital humain<br />

représenté par chaque travailleur. Plus le niveau d'éducation d'un travailleur est élevé, plus ce<br />

travailleur est productif.<br />

Si <strong>l'éducation</strong> forme du capital humain, ce capital doit logiquement offrir un ren<strong>de</strong>ment, à l'instar <strong>de</strong>s<br />

investissements en capital physique. On évalue habituellement <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, chacun<br />

répondant à une question différente. Le premier est le taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment privé, qui compare <strong>les</strong><br />

coûts <strong>et</strong> <strong>les</strong> bénéfices <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> respectivement encourus <strong>et</strong> obtenus par l'étudiant ou l'élève<br />

qui entreprend l'investissement. Le second est le taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment social, qui compare <strong>les</strong> coûts <strong>et</strong><br />

<strong>les</strong> gains pour l'ensemble du pays. Les taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment privés sont utilisés pour expliquer le<br />

comportement <strong>de</strong>s individus dans leur recherche <strong>de</strong> différents niveaux <strong>et</strong> types d'éducation, alors<br />

que <strong>les</strong> taux sociaux sont employés pour formuler <strong>de</strong>s politiques re<strong>la</strong>tives à l'allocation <strong>de</strong> fonds<br />

marginaux à différents niveaux <strong>et</strong> types <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation. Selon <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réalisées <strong>sur</strong><br />

ce suj<strong>et</strong>, le taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment social doit, idéalement, être étendu à l'échelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>et</strong> inclure<br />

<strong>les</strong> externalités, c'est-à-dire <strong>les</strong> bénéfices autres que ceux obtenus par l'individu investisseur.<br />

Les travaux en <strong>la</strong> matière me<strong>sur</strong>ent le capital humain <strong>de</strong> plusieurs manières différentes. La première<br />

considère le plus haut niveau <strong>de</strong> formation atteint par l'individu <strong>et</strong>, pour ce faire, c<strong>la</strong>sse <strong>la</strong> main<br />

d'œuvre par catégories <strong>de</strong> diplômés <strong>de</strong> l'enseignement primaire, secondaire <strong>et</strong> supérieur (Denison<br />

1967). La <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong> prend le nombre d'années d'école suivies par l'individu. Elle attribue<br />

par exemple <strong>la</strong> valeur 0 année aux ill<strong>et</strong>trés <strong>et</strong> 16 ans aux diplômés d'université (Mincer 1974). La<br />

troisième considère <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> ressources investies dans l'individu, par exemple en multipliant le<br />

nombre d'années d'école à chaque niveau d'éducation par le coût annuel par élève/étudiant à ce<br />

niveau (Schultz 1961). La quatrième métho<strong>de</strong> prend en compte <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité en se<br />

fondant <strong>sur</strong> <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> tests cognitifs réalisés à l'échelle internationale (Hanushek <strong>et</strong> Wößmann<br />

2007).<br />

La me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>productivité</strong> est quelque peu problématique puisque celui-ci<br />

ne peut pas être observé directement. Il est courant d'utiliser comme indicateur <strong>les</strong> différences <strong>de</strong><br />

revenus entre <strong>les</strong> personnes <strong>les</strong> plus instruites <strong>et</strong> cel<strong>les</strong> l'étant le moins. Dans le secteur privé <strong>de</strong><br />

l'économie, on peut raisonnablement penser qu'en raison <strong>de</strong>s impératifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> concurrence, <strong>les</strong><br />

employeurs privés ne seraient pas capab<strong>les</strong> <strong>de</strong> payer beaucoup plus, ni beaucoup moins leurs<br />

employés que ce qu'ils leur rapportent en termes <strong>de</strong> produit (Psacharopoulos 1983).<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 10


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

L'élévation <strong>de</strong>s revenus ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>productivité</strong> <strong>de</strong>s individus <strong>les</strong> plus instruits est encore compliquée<br />

par une série d'autres facteurs (par exemple, un niveau d'aptitu<strong>de</strong> plus élevé ou un milieu<br />

socioéconomique plus favorable <strong>les</strong> privilégiant <strong>sur</strong> le marché du travail). De nombreux travaux<br />

tentent d'ajuster ces variab<strong>les</strong>, par exemple en prenant <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> jumeaux i<strong>de</strong>ntiques qui,<br />

par définition, ont <strong>la</strong> même aptitu<strong>de</strong>, mais ont reçu différents niveaux d'éducation (Ashenfelter <strong>et</strong><br />

Rouse 1998, Card 2001). Selon le courant actuel, reprenant notamment <strong>les</strong> travaux <strong>de</strong> Griliches<br />

(1970), <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l'aptitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> d'autres facteurs ne sont pas aussi importants que ce qui était<br />

supposé à une certaine époque (Ashenfelter <strong>et</strong> Krueger 1994, Card 1999, Angrist, Imbens <strong>et</strong><br />

Rubin 1996).<br />

La me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>sur</strong> le marché du travail <strong>de</strong>vrait être basée <strong>sur</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges<br />

échantillons représentatifs <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. En eff<strong>et</strong>, <strong>les</strong> résultats sont fortement<br />

biaisés lorsque <strong>les</strong> données <strong>sur</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> revenus sont obtenues par échantillonnage <strong>de</strong>s<br />

entreprises, en particulier cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille situées dans <strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s vil<strong>les</strong>. S'il est vrai qu'il<br />

s'agit d'un moyen re<strong>la</strong>tivement aisé d'obtenir <strong>de</strong>s données, <strong>les</strong> personnes qui travaillent dans ces<br />

entreprises ne sont pas représentatives <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>les</strong> conclusions tirées <strong>de</strong> ces données ne<br />

sont pas vali<strong>de</strong>s pour <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion d'une politique d'éducation. Les enquêtes <strong>sur</strong> <strong>les</strong> ménages<br />

constituent <strong>la</strong> meilleure source à exploiter.<br />

<strong>Une</strong> fois que l'on dispose <strong>de</strong>s données <strong>sur</strong> <strong>les</strong> coûts <strong>et</strong> <strong>les</strong> revenus associés à chaque niveau <strong>de</strong><br />

formation, il est possible d'évaluer le taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment interne <strong>de</strong> l'investissement en éducation<br />

(Psacharopoulos <strong>et</strong> Matson 1998). <strong>Une</strong> autre métho<strong>de</strong> d'évaluation consiste à intégrer une fonction<br />

<strong>de</strong> revenu semi-logarithmique (Mincer 1974). Afin <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> bénéfices <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> pour <strong>la</strong><br />

société au sens <strong>la</strong>rge, <strong>de</strong>s données macro-économiques sont utilisées dans une fonction <strong>de</strong><br />

production habituellement appliquée à différents pays comme unités d'observation (Barro 1991). À<br />

c<strong>et</strong> égard, <strong>les</strong> travaux <strong>de</strong>s nouveaux théoriciens <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance Romer (1986, 1990) <strong>et</strong> Lucas<br />

(1988) sont particulièrement importants. Selon leurs modè<strong>les</strong>, le savoir <strong>de</strong>vient une sorte <strong>de</strong> bien<br />

public dont l'impact <strong>sur</strong> l'économie en tant qu'externalité perm<strong>et</strong> au produit <strong>de</strong> croître au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s<br />

intrants me<strong>sur</strong>és.<br />

3. Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong><br />

Comme le montre <strong>la</strong> Figure 1, <strong>l'éducation</strong> exerce un rôle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons dans <strong>les</strong> résultats<br />

socioéconomiques. Elle influe tout d'abord par le biais du marché du travail, en augmentant <strong>la</strong><br />

participation, <strong>les</strong> revenus <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>productivité</strong>. Elle joue, en second lieu, un rôle direct <strong>sur</strong> l'ensemble <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (<strong>et</strong> pas seulement <strong>sur</strong> <strong>les</strong> participants au marché du travail), par exemple en<br />

améliorant <strong>la</strong> santé, en réduisant <strong>la</strong> criminalité <strong>et</strong> en stimu<strong>la</strong>nt le sens civique.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 11


Figure 1. Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong><br />

GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

L'éducation augmente considérablement <strong>la</strong> participation à <strong>la</strong> main d'œuvre, en particulier chez <strong>les</strong><br />

femmes. Dans l'UE-19, le taux d'emploi moyen <strong>de</strong>s femmes ayant atteint le premier cycle<br />

d'enseignement secondaire est <strong>de</strong> 47%, contre 81% pour <strong>les</strong> femmes ayant atteint le niveau<br />

supérieur (Figure 2, d'après le Tableau A-1 en annexe).<br />

Figure 2. L'éducation augmente le taux d'emploi<br />

Emp loy ment rate ( % )<br />

Participation <strong>de</strong> <strong>la</strong> main<br />

d'œuvre.<br />

Chômage<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

Lower<br />

sec.<br />

Upper<br />

sec.<br />

Éducation<br />

Revenus/<br />

Productivité<br />

Tertiary<br />

Fema<strong>les</strong><br />

Ma<strong>les</strong><br />

Bénéfices<br />

pour <strong>la</strong> société<br />

<strong>Une</strong> fois <strong>sur</strong> le marché du travail, <strong>les</strong> personnes <strong>les</strong> plus instruites ont au moins <strong>de</strong>ux fois moins <strong>de</strong><br />

chance <strong>de</strong> se r<strong>et</strong>rouver au chômage que <strong>les</strong> personnes <strong>les</strong> moins instruites. Dans l'UE-27, le taux<br />

<strong>de</strong> chômage moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> niveau d'éducation <strong>de</strong> premier cycle secondaire est <strong>de</strong><br />

10,1%, contre 4,1% pour celle ayant atteint le niveau supérieur (Figure 3, d'après le Tableau A-2).<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 12


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Figure 3. L'éducation réduit le risque <strong>de</strong> chômage<br />

<strong>Une</strong>mployment rate (%)<br />

Un <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>les</strong> plus étudiés est sa nature à augmenter <strong>les</strong> revenus <strong>sur</strong> le marché<br />

du travail. En Europe, <strong>les</strong> personnes qui ont suivi un enseignement supérieur jouissent <strong>de</strong> <strong>sa<strong>la</strong>ires</strong><br />

près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fois plus élevés que cel<strong>les</strong> s'étant arrêtées à un enseignement du premier cycle<br />

secondaire (Figure 4, basée <strong>sur</strong> le Tableau A-3).<br />

Figure 4. L'éducation augmente <strong>les</strong> revenus (indice)<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

Low sec. Upper sec. Tertiary<br />

Low sec. Upper sec. Post-sec,<br />

non-tert.<br />

Tertiary<br />

La comparaison du coût <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bénéfices <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>la</strong>isse apparaître <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments privés qui<br />

dépassent <strong>de</strong> très loin le taux d'intérêt <strong>de</strong> l'épargne bancaire <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments sociaux plus élevés<br />

que le taux d'actualisation social (Psacharopoulos <strong>et</strong> Patrinos 2004). Les différences <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> observées entre <strong>les</strong> pays reflètent l'eff<strong>et</strong> n<strong>et</strong> <strong>de</strong>s différences d'offre <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

main d'œuvre instruite. Au Royaume-Uni, par exemple, le ren<strong>de</strong>ment privé <strong>de</strong>s investissements en<br />

enseignement supérieur est <strong>de</strong> 16,8% <strong>et</strong> le ren<strong>de</strong>ment social <strong>de</strong> 13,7% (Tableau 1).<br />

Alors que l'impact <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>sur</strong> l'aptitu<strong>de</strong> à <strong>l'emploi</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> revenus est indiscutable, <strong>les</strong> avis<br />

divergent fortement quant à <strong>la</strong> contrepartie éventuelle <strong>de</strong> ces gains privés <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>productivité</strong> sociale.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 13


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Les revenus plus élevés pourraient, par exemple, être dus aux différences d'aptitu<strong>de</strong>s entre une<br />

personne plus instruite <strong>et</strong> une qu'il l'est moins. <strong>Une</strong> série d'étu<strong>de</strong>s fondées <strong>sur</strong> <strong>de</strong>ux jumeaux<br />

i<strong>de</strong>ntiques (afin <strong>de</strong> contrôler l'aptitu<strong>de</strong> génétique) ou <strong>la</strong> variation exogène <strong>de</strong> <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation (<strong>les</strong> lois<br />

<strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation minimum, notamment) <strong>et</strong> l'utilisation <strong>de</strong> techniques variab<strong>les</strong> instrumenta<strong>les</strong> a<br />

conduit James Heckman (prix Nobel) à conclure que «le consensus fortement établi est que… le<br />

taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment d'une année <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>rité… dépasse 10% <strong>et</strong> peut atteindre… 20%» (Carneiro <strong>et</strong><br />

Heckman 2003, p.148-149).<br />

Tableau 1. Les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> sont élevés (%)<br />

Ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'enseignement<br />

supérieur<br />

Pays<br />

Privé Social<br />

Belgique 10,7 12,2<br />

Danemark 8,3 7,8<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 16,7 13,6<br />

Hongrie 22,6 18,8<br />

Norvège 12,1 9,5<br />

Suè<strong>de</strong> 8,9 7,5<br />

Suisse 10,0 6,3<br />

RU 16,8 13,7<br />

Source: OCDE (2006a) Tableau A9.6 <strong>et</strong> A9.8, hommes.<br />

Outre <strong>les</strong> ren<strong>de</strong>ments privé <strong>et</strong> social, <strong>les</strong> dépenses publiques en matière d'éducation génèrent <strong>de</strong>s<br />

ren<strong>de</strong>ments fiscaux, du fait qu'une partie <strong>de</strong> ces dépenses est plus tard récupérée par l'État par le<br />

biais d'une imposition plus importante <strong>de</strong>s personnes <strong>les</strong> plus instruites. De <strong>la</strong> Fuente <strong>et</strong> Jimeno<br />

(2007) indiquent que dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l'UE, <strong>l'éducation</strong> post-obligatoire est <strong>la</strong>rgement<br />

rentabilisée à long terme, le taux <strong>de</strong> recouvrement frô<strong>la</strong>nt <strong>les</strong> 90%. L'OCDE (2005) estime que <strong>les</strong><br />

taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment fiscal <strong>de</strong>s dépenses publiques au titre <strong>de</strong> l'enseignement supérieur avoisinent <strong>les</strong><br />

10% au Royaume-Uni <strong>et</strong> en Italie.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s directs <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>sur</strong> <strong>l'emploi</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> revenus, on associe un niveau <strong>de</strong><br />

sco<strong>la</strong>risation plus élevé à une série <strong>de</strong> bénéfices sociaux qui s'éten<strong>de</strong>nt à l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.<br />

L'éducation a, par exemple, un impact <strong>sur</strong> <strong>la</strong> santé puisqu'elle modifie <strong>les</strong> comportements (réduction<br />

du tabagisme, par exemple), d'une part, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> jouir <strong>de</strong> plus hauts revenus (perm<strong>et</strong>tant<br />

notamment d'accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong> meilleurs soins), d'autre part. Les autres comportements liés à <strong>la</strong> santé<br />

concernent <strong>les</strong> habitu<strong>de</strong>s alimentaires, <strong>la</strong> consommation d'alcool, l'obtention <strong>et</strong> le respect d'un<br />

traitement médical, l'exercice régulier, <strong>la</strong> protection sexuelle <strong>et</strong> le port <strong>de</strong> <strong>la</strong> ceinture <strong>de</strong> sécurité. La<br />

combinaison d'une meilleure santé <strong>et</strong> d'un niveau d'éducation plus élevé se traduit par <strong>de</strong>s<br />

économies substantiel<strong>les</strong> en matière <strong>de</strong> santé publique (Feinstein <strong>et</strong> al. 2006, OCDE 2006b, OCDE<br />

2007).<br />

L'un <strong>de</strong>s mécanismes par <strong>les</strong>quels <strong>l'éducation</strong> affecte <strong>la</strong> criminalité est le fait que <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation<br />

favorise le r<strong>et</strong>our au travail légal, ce qui augmente le coût d'opportunité <strong>de</strong>s comportements illicites.<br />

En augmentant <strong>les</strong> <strong>sa<strong>la</strong>ires</strong>, <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation rend le temps <strong>de</strong> prison plus coûteux. L'éducation induit<br />

également une réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité, ce qui se traduit par <strong>de</strong>s économies substantiel<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />

dépenses publiques en matière <strong>de</strong> vandalisme, <strong>de</strong> police <strong>et</strong> <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> justice (Lochner <strong>et</strong><br />

Mor<strong>et</strong>ti 2004). Machin <strong>et</strong> Meghir (2000) signalent qu'au Royaume-Uni, une augmentation <strong>de</strong> 10% du<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 14


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

sa<strong>la</strong>ire moyen <strong>de</strong>s personnes faiblement rémunérées réduit le vandalisme <strong>de</strong> 0,7 à 1%. Les gains<br />

moyens estimés sont compris entre 1,3 <strong>et</strong> 1,8 milliards <strong>de</strong> Livres Sterling par an.<br />

L'éducation réduisant le risque <strong>de</strong> chômage, elle diminue également <strong>les</strong> dépenses publiques<br />

consacrées aux allocations-chômage. D'après une étu<strong>de</strong> réalisée par le Prince’s Trust (2007) au<br />

Royaume-Uni, <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> <strong>productivité</strong> <strong>de</strong> l'économie résultant du chômage <strong>de</strong>s jeunes est estimée à<br />

10 millions <strong>de</strong> Livres Sterling par jour. À ce<strong>la</strong> s'ajoute un coût <strong>de</strong> 20 millions <strong>de</strong> Livres Sterling par<br />

semaine en termes d'allocations pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d'emploi. Le Prince’s Trust (2007) estime à plus<br />

<strong>de</strong> 1 milliard <strong>de</strong> Livres Sterling le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> délinquance juvénile en Gran<strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne pour l'année<br />

2004.<br />

Agrégés à l'ensemble <strong>de</strong> l'économie, <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s micro-économiques <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> cités ci-<strong>de</strong>ssus se<br />

font ressentir dans le taux <strong>de</strong> croissance économique du pays (Bassanini <strong>et</strong> Scarp<strong>et</strong>ta 2001,<br />

Coulombe <strong>et</strong> al. 2004). En eff<strong>et</strong>, <strong>les</strong> statistiques <strong>sur</strong> <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'OCDE révèlent qu'à chaque année<br />

<strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation correspond une augmentation <strong>de</strong> 0,3% du taux <strong>de</strong> croissance économique. Outre <strong>la</strong><br />

quantité d'éducation, <strong>la</strong> qualité est, à c<strong>et</strong> égard, également importante (Hanushek <strong>et</strong> Kimko 2000).<br />

En prenant <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> l'évaluation PISA comme me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l'enseignement,<br />

Hanushek <strong>et</strong> Wößmann (2007) ont découvert que, dans <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'OCDE, une augmentation d'un<br />

<strong>de</strong>gré d'écart type <strong>de</strong>s résultats PISA induisait <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> croissance économique<br />

supplémentaires en termes <strong>de</strong> PIB par habitant.<br />

Certains eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>, tels que l'augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> participation civique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion<br />

sociale sont diffici<strong>les</strong> à évaluer monétairement. Par exemple, Green <strong>et</strong> al. (2004) ont mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce une série <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions positives entre une me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> (niveau<br />

d'alphabétisation), <strong>la</strong> confiance en <strong>la</strong> démocratie <strong>et</strong> <strong>la</strong> tolérance, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions négatives entre<br />

<strong>l'éducation</strong>, <strong>la</strong> criminalité <strong>et</strong> l'escroquerie. L'OCDE/CERI mène actuellement un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>stiné à<br />

mieux comprendre <strong>les</strong> nombreux bénéfices sociaux <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> (OCDE 2007).<br />

4. Performances par pays<br />

Au vu <strong>de</strong>s nombreux gains privés <strong>et</strong> sociaux <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> évoqués ci-avant, quelle est <strong>la</strong> situation<br />

actuelle <strong>de</strong>s États membres en termes <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>?<br />

Présco<strong>la</strong>ire. Le taux <strong>de</strong> présco<strong>la</strong>risation moyen est <strong>de</strong> 74% pour l'ensemble <strong>de</strong> l'UE. C<strong>et</strong>te moyenne<br />

masque d'importantes variations entre <strong>les</strong> différents pays, le taux <strong>de</strong> présco<strong>la</strong>risation étant<br />

seulement <strong>de</strong> 2,6% en Turquie, par exemple, alors qu'il est <strong>de</strong> 100% en Italie, France, Espagne <strong>et</strong><br />

Belgique (Tableau A-4). En Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, en Pologne <strong>et</strong> en Grèce, le taux <strong>de</strong> présco<strong>la</strong>risation est inférieur<br />

à un tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion âgée <strong>de</strong> 3 <strong>et</strong> 4 ans.<br />

Premier cycle du secondaire. Les résultats aux tests PISA <strong>de</strong> l'OCDE (OCDE 2004a) obtenus par<br />

<strong>les</strong> élèves âgés <strong>de</strong> 15 ans fournissent un indicateur <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong> chaque pays à ce niveau<br />

d'éducation. Seuls six <strong>de</strong>s 24 pays ayant participé à l'évaluation PISA 2003 ont obtenu <strong>de</strong>s résultats<br />

supérieurs à <strong>la</strong> moyenne en lecture (Tableau A-5 en annexe). La République slovaque, <strong>la</strong> Grèce,<br />

l'Italie <strong>et</strong> le Portugal font partie <strong>de</strong>s pays <strong>les</strong> moins performants en lecture, mathématiques <strong>et</strong><br />

sciences.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 15


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Un important facteur négativement corrélé avec <strong>les</strong> performances <strong>de</strong> l'étudiant/élève est le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

centralisation d'un système éducatif. On observe <strong>de</strong> fortes disparités d'un pays à l'autre <strong>sur</strong> ce p<strong>la</strong>n,<br />

avec, en première p<strong>la</strong>ce aux résultats PISA, <strong>la</strong> Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, où seulement 2% <strong>de</strong>s décisions d'éducation<br />

sont centralisées. Au bas <strong>de</strong> l'échelle <strong>de</strong>s résultats, <strong>la</strong> Grèce centralise 80% <strong>de</strong> ces décisions<br />

(Tableau A-6 <strong>et</strong> Figure 5).<br />

Figure 5. La centralisation <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> diminue <strong>les</strong> performances, PISA 2003<br />

Math score<br />

550<br />

530<br />

510<br />

490<br />

470<br />

450<br />

430<br />

FIN<br />

ND<br />

BE<br />

AUS<br />

DE<br />

HU<br />

ES<br />

KO<br />

JP<br />

NZ<br />

DK IC<br />

SW FR<br />

OS<br />

NO<br />

IT<br />

POR<br />

0 20 40 60 80<br />

Centralisation (% education <strong>de</strong>cisions taken centrally)<br />

Deuxième cycle du secondaire. La qualité <strong>de</strong> l'enseignement du 2e cycle du secondaire est<br />

me<strong>sur</strong>ée, entre autres, par le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> connaissances généra<strong>les</strong> transmises à l'élève, plutôt qu'une<br />

spécialisation professionnelle étroite. Diverses étu<strong>de</strong>s révèlent que l'enseignement<br />

général/académique <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième cycle du secondaire présente un taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment supérieur<br />

puisqu'il est associé à <strong>de</strong> meilleures chances d'obtenir un emploi <strong>et</strong> d'avoir un revenu plus élevé<br />

(Psacharopoulos 1987). Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> professionnalisation <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième cycle du<br />

secondaire varie <strong>de</strong> façon criante selon <strong>les</strong> pays européens, avec environ 10% au Portugal, pour le<br />

plus faible, <strong>et</strong> 80% en Croatie <strong>et</strong> en République tchèque pour le plus élevé (Tableau A-7).<br />

Le <strong>de</strong>gré d'achèvement <strong>de</strong> ce cycle d'étu<strong>de</strong>s par <strong>les</strong> étudiants offre un autre indicateur <strong>de</strong>s<br />

performances du cycle. Comme indiqué dans le Tableau A-8, 15% <strong>de</strong>s élèves ne terminent pas le<br />

2e cycle du secondaire. L'UE a fixé l'objectif <strong>de</strong> 10% <strong>de</strong> départs prématurés <strong>de</strong> l'école pour l'horizon<br />

2010. La très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s pays en est cependant très loin.<br />

Selon un autre objectif <strong>de</strong> l'UE, d'ici 2010, 85% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion adulte <strong>de</strong>vrait avoir poursuivi une<br />

éducation <strong>de</strong> 2e cycle du secondaire. En 2006, <strong>la</strong> moyenne européenne était <strong>de</strong> 70%, ce qui rend<br />

peu probable le respect <strong>de</strong> c<strong>et</strong> objectif (Tableau A-9).<br />

Enseignement supérieur. Le c<strong>la</strong>ssement effectué par le Shanghai Institute of Higher Education<br />

(2007) est un indicateur très répandu pour <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong>s performances <strong>de</strong>s universités. Comme le<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 16<br />

LX<br />

GR


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

montre le Tableau A-10 en annexe, seu<strong>les</strong> <strong>de</strong>ux universités européennes, Oxford <strong>et</strong> Cambridge,<br />

figurent dans <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s 20 meilleures universités du mon<strong>de</strong>. La très ancienne <strong>et</strong> prestigieuse<br />

Université <strong>de</strong> Hei<strong>de</strong>lberg occupe actuellement <strong>la</strong> 66e p<strong>la</strong>ce.<br />

Investissement en éducation. Le tableau A-11 en annexe présente <strong>les</strong> dépenses <strong>de</strong>s pays par<br />

étudiant aux trois niveaux d'éducation. Bien qu'il n'existe pas nécessairement <strong>de</strong> lien entre <strong>les</strong><br />

dépenses par étudiant <strong>et</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l'enseignement (Hanushek 2003), c<strong>et</strong> indicateur montre <strong>les</strong><br />

efforts entrepris par <strong>les</strong> pays en matière <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>. Ces efforts varient <strong>de</strong><br />

façon très significative d'un pays européen à l'autre, <strong>les</strong> États membres récents dépensant<br />

seulement environ un tiers <strong>de</strong> ce que consacrent <strong>de</strong>s pays comme le Danemark, l'Autriche <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

Norvège. Les différences sont encore plus marquées entre <strong>les</strong> dépenses moyennes par étudiant<br />

dans l’UE <strong>et</strong> cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s États Unis, où el<strong>les</strong> sont doublées. Les États Unis se démarquent également<br />

très n<strong>et</strong>tement <strong>de</strong> l'Europe avec une part <strong>de</strong> dépenses d'éducation privées près <strong>de</strong> quatre fois<br />

supérieures à <strong>la</strong> moyenne européenne (Tableau A-12).<br />

5. Moteurs <strong>de</strong>s politiques<br />

Trois agents contribuent, par leurs actions, au développement <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> d'un pays: <strong>les</strong> étudiants<br />

<strong>et</strong> leurs famil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> employeurs <strong>et</strong> l'État. Les individus sont sensib<strong>les</strong> aux incitations <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />

une éducation d'après leur calcul <strong>de</strong> coût-bénéfice tacite. Les employeurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

travailleurs formés <strong>et</strong> <strong>les</strong> paient au prorata <strong>de</strong> leur <strong>productivité</strong> perçue. Le principe <strong>de</strong> l'intervention<br />

<strong>de</strong> l'État dans <strong>l'éducation</strong> est fondé <strong>sur</strong> le constat qu'un échec du marché ou <strong>de</strong> l'information<br />

entraîne un sous-investissement en éducation. Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays, le rôle dominant <strong>de</strong> l'État<br />

remonte à plusieurs sièc<strong>les</strong>, lorsqu'il fallut imposer aux masses <strong>l'éducation</strong> comme bien d'intérêt<br />

public pour qu'el<strong>les</strong> ne restent pas ill<strong>et</strong>trées. Naturellement, <strong>les</strong> circonstances ont changé <strong>de</strong>puis.<br />

James Heckman, <strong>la</strong>uréat d'un prix Nobel d'économie, a résumé <strong>de</strong> façon éloquente <strong>les</strong> priorités <strong>de</strong><br />

l'investissement en éducation, reprises dans <strong>la</strong> Figure 6 (Cunha, Heckman, Lochner <strong>et</strong> Masterov<br />

2006). En utilisant un taux d'intérêt <strong>de</strong> 10% pour le coût d'opportunité <strong>de</strong> capital, il a fortement<br />

défendu <strong>la</strong> thèse selon <strong>la</strong>quelle l'investissement en éducation présco<strong>la</strong>ire produit <strong>les</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />

sociaux <strong>les</strong> plus élevés.<br />

Figure 6. L'investissement en éducation présco<strong>la</strong>ire offre le meilleur ren<strong>de</strong>ment<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 17


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

L'annexe B fournit <strong>de</strong>s statistiques récapitu<strong>la</strong>tives <strong>sur</strong> <strong>la</strong> situation réelle <strong>de</strong>s systèmes éducatifs <strong>de</strong>s<br />

différents pays. On y observe que, malgré son importance en termes d'efficacité <strong>et</strong> d'équité, <strong>la</strong><br />

participation à <strong>l'éducation</strong> présco<strong>la</strong>ire est loin d'être <strong>la</strong> norme en Europe. En Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, par exemple,<br />

moins <strong>de</strong> 2% <strong>de</strong>s enfants âgés <strong>de</strong> 4 ans sont présco<strong>la</strong>risés. L'apprentissage est l'élément clé <strong>de</strong><br />

l'enseignement primaire <strong>et</strong> secondaire <strong>et</strong> <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, première à l'évaluation PISA,<br />

indiquent l'existence d'un lien positif entre <strong>la</strong> décentralisation <strong>de</strong>s décisions d'éducation <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />

performances <strong>de</strong>s élèves. Cependant, dans certains pays comme <strong>la</strong> Grèce <strong>et</strong> le Portugal, le<br />

directeur d'école ou proviseur n'a pratiquement aucune autonomie en ce qui concerne le choix <strong>de</strong>s<br />

manuels, l'organisation <strong>de</strong>s évaluations <strong>de</strong>s élèves, <strong>les</strong> politiques disciplinaires, ou encore <strong>la</strong><br />

sélection <strong>et</strong> le renvoi <strong>de</strong>s enseignants (Eurydice 2005, Figure B24).<br />

Les résultats d'étu<strong>de</strong>s récentes perm<strong>et</strong>tent d'édicter <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> suivantes en matière d'affectation <strong>de</strong>s<br />

dépenses publiques à <strong>l'éducation</strong>.<br />

L'éducation ne doit pas être financée <strong>de</strong> façon égale à tous <strong>les</strong> niveaux. Des distinctions<br />

doivent être effectuées entre <strong>les</strong> différents niveaux <strong>et</strong> types d'éducation. La priorité <strong>de</strong><br />

financement doit être donnée aux niveaux d'éducation inférieurs <strong>et</strong> non aux niveaux<br />

supérieurs. Les diplômés <strong>de</strong> l'enseignement supérieur intègrent <strong>de</strong> façon privée <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s gains produits par <strong>l'éducation</strong> dans le sens où leurs revenus sont plus élevés. Les ai<strong>de</strong>s<br />

publiques à ce niveau sont, par conséquent, moins justifiées. Les diplômés <strong>de</strong><br />

l'enseignement supérieur seront <strong>les</strong> élites <strong>de</strong> <strong>de</strong>main en termes <strong>de</strong> revenus par rapport au<br />

reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

La plupart <strong>de</strong>s budg<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> du mon<strong>de</strong> sont aujourd'hui frappés d'inertie, c'est-àdire<br />

que <strong>les</strong> dépenses allouées une année donnée sont plus ou moins <strong>les</strong> mêmes que cel<strong>les</strong><br />

<strong>de</strong> l'année antérieure, ajustées au titre <strong>de</strong> l'inf<strong>la</strong>tion. Ce<strong>la</strong> équivaut à l'absence <strong>de</strong> toute<br />

politique <strong>de</strong>stinée à servir <strong>les</strong> objectifs d'efficacité <strong>et</strong> d'équité <strong>de</strong> <strong>la</strong> société. À me<strong>sur</strong>e que<br />

progresse notre connaissance <strong>sur</strong> <strong>les</strong> moyens <strong>les</strong> plus efficaces d'améliorer le bien-être<br />

collectif par <strong>l'éducation</strong>, nos politiques <strong>de</strong>vraient être continuellement ajustées en fonction<br />

<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financement public <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> <strong>les</strong> plus probants.<br />

Le processus <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> décisions d'éducation doit être délégué le plus possible au niveau<br />

<strong>de</strong> l'école. C<strong>et</strong>te autonomie ne doit pas s'obtenir aux dépens <strong>de</strong>s principes d'équité.<br />

Il ne doit pas y avoir <strong>de</strong> «sélection» <strong>de</strong>s élèves. Bien que <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> sélection précoce<br />

<strong>sur</strong> l'efficacité soient ambivalents, celle-ci peut avoir <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s néfastes <strong>sur</strong> l'équité (Brunello<br />

2007, Hanushek <strong>et</strong> Wößmann 2006).<br />

Le mécanisme <strong>de</strong> financement le plus efficace <strong>et</strong> le plus équitable pour l'enseignement<br />

supérieur consiste à fournir le fonds initial pour un prêt étudiant, le remboursement étant<br />

dépendant <strong>de</strong>s revenus. Les prêts étudiants contribuent à l'efficacité car ils incitent <strong>les</strong><br />

étudiants à choisir <strong>de</strong>s disciplines débouchant <strong>sur</strong> un emploi <strong>et</strong> à être plus studieux. Ils<br />

contribuent également à l'équité du fait que ce sont ceux qui bénéficieront <strong>de</strong> revenus plus<br />

élevés toute leur vie qui paient eux-mêmes leur éducation, <strong>et</strong> non le contribuable. La priorité<br />

<strong>de</strong> financement public <strong>de</strong>vrait, en revanche, être donnée aux niveaux d'éducation inférieurs,<br />

par exemple pour ai<strong>de</strong>r <strong>les</strong> personnes issues <strong>de</strong> milieux socioéconomiques mo<strong>de</strong>stes à<br />

suivre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s secondaires.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 18


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Les financements <strong>de</strong>vraient en priorité être <strong>de</strong>stinés à l'acquisition <strong>de</strong>s connaissances<br />

généra<strong>les</strong> <strong>et</strong> non à <strong>la</strong> spécialisation professionnelle dans le secondaire. Les compétences<br />

généra<strong>les</strong> incluent <strong>les</strong> aptitu<strong>de</strong>s socia<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> communication, essentiel<strong>les</strong> aux yeux <strong>de</strong>s<br />

employeurs (Murnane <strong>et</strong> Levy 1996). <strong>Une</strong> base soli<strong>de</strong> en lecture, écriture <strong>et</strong> calcul contribue<br />

également à une spécialisation ultérieure plus efficace dans <strong>de</strong>s compétences<br />

professionnel<strong>les</strong> qu'il est impossible d'anticiper aujourd'hui en raison du développement<br />

rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s nouvel<strong>les</strong> technologies. Il s'agit d'un aspect essentiel, <strong>la</strong> Stratégie <strong>de</strong> Lisbonne<br />

pour <strong>la</strong> croissance <strong>et</strong> <strong>l'emploi</strong> ayant souligné <strong>la</strong> nécessité d'améliorer <strong>les</strong> capacités<br />

d'adaptation <strong>de</strong>s travailleurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s entreprises.<br />

L'orientation sco<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> professionnelle apportée dans <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> universités suppose<br />

également un échec d'information du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'individu (OCDE 2004c). Dans c<strong>et</strong>te<br />

me<strong>sur</strong>e, l'orientation <strong>de</strong>vrait être axée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> publication <strong>de</strong>s résultats du suivi<br />

socioprofessionnel <strong>de</strong>s jeunes diplômés <strong>sur</strong> le marché du travail ou poursuivant <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

(Papas <strong>et</strong> Psacharopoulos 1987). Les étudiants à risque <strong>et</strong> ceux susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> quitter<br />

l'école à un sta<strong>de</strong> prématuré <strong>de</strong>vraient être informés <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> c<strong>et</strong> abandon<br />

(Psacharopoulos 2007). Les diplômés <strong>de</strong>s éco<strong>les</strong> secondaires qui risquent <strong>de</strong> ne pas suivre<br />

un enseignement supérieur pour raisons financières <strong>de</strong>vraient être informés <strong>de</strong> l'existence <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>s prêts étudiants.<br />

Le financement public <strong>de</strong>vrait être affecté à l'amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>, <strong>et</strong> pas<br />

seulement à <strong>la</strong> prolongation <strong>de</strong>s années <strong>de</strong> sco<strong>la</strong>risation. La fréquentation <strong>de</strong> l'école est une<br />

condition nécessaire à l'apprentissage. Cependant, ce qui est peut-être plus important<br />

encore est ce qui se passe en c<strong>la</strong>sse en termes d'apprentissage réel. Les progrès cognitifs<br />

<strong>de</strong>vraient être suivis <strong>et</strong> <strong>les</strong> interventions <strong>de</strong>vraient cibler <strong>les</strong> facteurs qui améliorent<br />

l'apprentissage <strong>de</strong> l'élève (Wößmann 2002).<br />

Plusieurs programmes européens en cours ou en proj<strong>et</strong> ont pour obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> certifier <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

comparer <strong>les</strong> qualifications obtenues dans <strong>les</strong> différents pays. Il s'agit, notamment, du<br />

système européen <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> crédits (European Credit Transfer System, ECTS), du<br />

Cadre européen <strong>de</strong>s certifications (CEC), du supplément au diplôme, du CV européen,<br />

d'EUROPASS <strong>et</strong> du processus <strong>de</strong> Bologne (Commission européenne 2003). Outre <strong>la</strong><br />

certification officielle, principalement fondée <strong>sur</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s (intrant), une plus<br />

gran<strong>de</strong> attention <strong>de</strong>vrait être portée à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s résultats du système éducatif.<br />

L'employeur privé est peut-être, à c<strong>et</strong> égard, un meilleur évaluateur que le secteur public.<br />

Par exemple, bien que <strong>les</strong> diplômes <strong>de</strong>s établissements privés ne soient pas officiellement<br />

reconnus en Grèce, <strong>les</strong> employeurs du secteur privé préfèrent souvent <strong>les</strong> diplômés issus<br />

<strong>de</strong> ces éco<strong>les</strong> que ceux <strong>de</strong>s universités publiques (Psacharopoulos 2003).<br />

Toute évaluation du système éducatif <strong>de</strong>vrait être effectuée en externe (c'est-à-dire par un<br />

tiers <strong>et</strong> non par auto-évaluation), analytique (fondée <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>et</strong> non <strong>sur</strong> une<br />

<strong>de</strong>scription) <strong>et</strong>, <strong>sur</strong>tout, me<strong>sur</strong>ée par le produit du système sco<strong>la</strong>ire (apprentissage cognitif,<br />

opportunités d'emploi, par exemple) plutôt que par <strong>les</strong> intrants (financement, par exemple).<br />

Il est c<strong>la</strong>irement établi que l'environnement institutionnel favorise l'utilisation efficace <strong>de</strong>s<br />

ressources. <strong>Une</strong> corré<strong>la</strong>tion s'observe entre <strong>la</strong> décentralisation <strong>de</strong>s systèmes éducatifs <strong>et</strong><br />

une plus gran<strong>de</strong> réussite aux tests internationaux. La première p<strong>la</strong>ce obtenue par <strong>la</strong><br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> aux tests PISA peut être <strong>la</strong>rgement attribuée au fait que seulement 2% <strong>de</strong>s<br />

décisions concernant <strong>l'éducation</strong> sont prises à un niveau central. <strong>Une</strong> fois qu'un budg<strong>et</strong><br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 19


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

donné est alloué aux éco<strong>les</strong>, il se peut qu'il soit mieux géré au niveau <strong>de</strong> l'école que par une<br />

autorité centrale.<br />

6. Conclusion<br />

Selon <strong>la</strong> Commission européenne (2006a, p.7), <strong>les</strong> «investissements dans <strong>l'éducation</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

formation... <strong>de</strong>vraient porter en priorité <strong>sur</strong> <strong>les</strong> secteurs à haut ren<strong>de</strong>ment économique <strong>et</strong> social».<br />

Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s économistes suggèrent <strong>de</strong> façon très n<strong>et</strong>te que ces secteurs se situent tôt dans le<br />

cycle <strong>de</strong> l'apprentissage tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>et</strong> dans <strong>les</strong> compétences généra<strong>les</strong> <strong>de</strong> base.<br />

L'éducation initiale joue un rôle crucial dans l'obtention d'une éducation plus tardive ou <strong>la</strong><br />

participation à une forme d'apprentissage tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Les étu<strong>de</strong>s parlent <strong>de</strong> «valeur<br />

optionnelle <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>» (Weisbrod 1962) ou, plus récemment, <strong>de</strong> «cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong><br />

capital humain» (Cunha <strong>et</strong> al. 2006). Quitter l'école à un âge prématuré amenuise <strong>les</strong> chances<br />

d'apprentissage tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />

La plupart <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l'Union européenne sont bien en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> l'objectif <strong>de</strong> 12,5% souhaité par<br />

l'UE pour 2010 en termes <strong>de</strong> participation à <strong>l'éducation</strong> <strong>et</strong> à <strong>la</strong> formation continues (Tableau A-13 en<br />

annexe). En 2006, c<strong>et</strong>te participation était, en eff<strong>et</strong>, inférieure à 5% pour neuf pays, ce qui rend<br />

l'objectif <strong>de</strong> 12,5% peu réalisable pour 2010. Ces statistiques <strong>de</strong>vraient tirer <strong>la</strong> sonn<strong>et</strong>te d'a<strong>la</strong>rme<br />

auprès <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs européens en matière d'éducation.<br />

Si aucun changement radical <strong>de</strong> politique n'est entrepris, <strong>les</strong> objectifs <strong>de</strong> Lisbonne ne seront pas<br />

atteints <strong>et</strong> l'Europe perdra <strong>la</strong> course visant à <strong>de</strong>venir l'économie <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance <strong>la</strong> plus<br />

compétitive <strong>et</strong> <strong>la</strong> plus dynamique dans un futur proche. Par changement radical, il faut entendre<br />

concevoir <strong>et</strong> gérer <strong>de</strong>s systèmes éducatifs en fonction <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche, tels que ceux<br />

résumés ci-<strong>de</strong>ssus, plutôt qu'avec inertie.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 20


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GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

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20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 22


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

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20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 23


ANNEXE A<br />

Données clés <strong>sur</strong> <strong>les</strong> pays<br />

GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-1. Taux d'emploi <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion âgée <strong>de</strong> 25 à 64 ans selon le niveau <strong>de</strong><br />

formation, 2004 (%)<br />

Hommes<br />

Femmes<br />

Pays<br />

1er cycle du 2e cycle du<br />

1er cycle du 2e cycle du<br />

secondaire secondaire Tertiaire secondaire secondaire Tertiaire<br />

Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 87 78 95 76 79 93<br />

Portugal 87 83 89 74 78 88<br />

Grèce 86 85 89 43 50 76<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 84 89 92 46 62 83<br />

Espagne 84 83 87 48 61 78<br />

Pays-Bas 80 87 89 52 74 83<br />

Italie 79 83 88 44 65 78<br />

Suè<strong>de</strong> 79 83 88 66 78 87<br />

Turquie 79 80 82 18 25 63<br />

France 76 82 84 59 70 77<br />

Belgique 73 82 88 45 65 81<br />

Danemark 73 76 88 55 63 85<br />

Luxembourg 72 83 91 43 62 75<br />

Norvège 71 81 91 55 74 88<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 70 77 89 60 70 83<br />

Autriche 64 79 89 45 66 79<br />

Allemagne 62 56 87 43 50 79<br />

RU 60 88 90 47 79 86<br />

Rép. tchèque 52 87 92 39 71 79<br />

Hongrie 46 79 88 35 66 79<br />

Pologne 45 73 86 31 57 80<br />

Rép. slovaque 29 84 88 20 67 79<br />

Moyenne <strong>de</strong><br />

l'UE-19<br />

Source: OCDE (2006a), Tableau A8.1a.<br />

68 81 88 47 66 81<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 24


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-2. Taux d'emploi selon le niveau <strong>de</strong> formation, 2006 (%)<br />

Pays<br />

Inférieur au<br />

2e cycle du<br />

secondaire<br />

2e cycle du<br />

secondaire<br />

<strong>et</strong> non<br />

tertiaire<br />

Tertiaire<br />

Slovaquie 44,0 10,5 2,7<br />

Rép. tchèque 22,4 5,5 2,2<br />

Pologne 21,5 12,7 5,0<br />

Allemagne 19,6 9,8 4,7<br />

Bulgarie 18,5 6,8 3,8<br />

Hongrie 14,8 6,1 2,2<br />

L<strong>et</strong>tonie 12,3 6 3,7<br />

Belgique 12,3 6,7 3,7<br />

France 11,3 6,7 5,2.<br />

Lituanie 10,2 6,2 2,2<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 10,1 7,0 3,7<br />

Espagne 9,0 6,8 5,5<br />

Autriche 7,9 3,7 2,5<br />

Portugal 7,6 7,1 5,4<br />

Suè<strong>de</strong> 7,4 5,1 4,2<br />

Grèce 7,2 8,8 6,3<br />

Slovénie 7,0 5,6 3,0<br />

Roumanie 6,9 6,4 2,9<br />

Italie 6,9 4,6 4,8<br />

RU 5,9 3,8 2,2<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 5,7 3,2 2,2<br />

Danemark 5,5 2,7 3,2<br />

Luxembourg 4,9 3,9 2,9<br />

Pays-Bas 4,8 3,5 2,3<br />

Chypre 4,8 3,9 3,5<br />

Norvège 3,8 2,9 1,8<br />

UE–27<br />

10,1 7,2 4,1<br />

Source: Eurostat (2007).<br />

Remarque: fait référence à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion âgée <strong>de</strong> 25 à 64 ans, par niveau <strong>de</strong> formation. Montre <strong>la</strong> «probabilité» d'être<br />

sans emploi pour ceux qui souhaiteraient en avoir un.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 25


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-3. Revenus re<strong>la</strong>tifs selon le niveau <strong>de</strong> formation, 2004<br />

Pays<br />

Inférieur au<br />

2e cycle du<br />

secondaire<br />

2e cycle du<br />

secondaire<br />

Postsecondaire<br />

non<br />

tertiaire<br />

Tertiaire<br />

Hongrie 73 100 120 217<br />

Rép. tchèque 73 100 182<br />

Suisse 74 100 108 164<br />

Pologne 78 100 99 163<br />

RU 67 100 158<br />

Allemagne 88 100 109 153<br />

Italie 78 100 153<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 94 100 148<br />

Pays-Bas 84 100 148<br />

France 85 100 147<br />

Luxembourg 78 100 117 145<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 76 100 98 144<br />

Espagne 85 100 132<br />

Belgique 89 100 130<br />

Nouvelle Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 75 100 103 129<br />

Suè<strong>de</strong> 87 100 120 128<br />

Danemark 82 100 107 127<br />

Norvège 80 100 117 126<br />

Moyenne <strong>de</strong> l'UE-18<br />

Source: OCDE (2006a), Tableau A9.1a.<br />

Remarque: Indice <strong>de</strong> base - 2e cycle du secondaire = 100.<br />

80 100 110 150<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 26


Tableau A-4. Taux <strong>de</strong> présco<strong>la</strong>risation (%)<br />

Pays Présco<strong>la</strong>risatio<br />

n (%)<br />

Turquie 2,6<br />

Suisse 23,1<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 24,7<br />

Grèce 28,3<br />

Pologne 32,2<br />

Pays-Bas 36,6<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 41,9<br />

Mexique 44,5<br />

Luxembourg 60,7<br />

Autriche 65,8<br />

Portugal 72,0<br />

Rép. slovaque 74,8<br />

RU 76,7<br />

Allemagne 76,9<br />

Hongrie 81,4<br />

Norvège 83,1<br />

Rép. tchèque 84,3<br />

Suè<strong>de</strong> 85,1<br />

Danemark 87,6<br />

Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 94,1<br />

Italie 104,9<br />

France 116,3<br />

Espagne 118,4<br />

Belgique 120,8<br />

Moyenne <strong>de</strong> l'UE-19<br />

73,5<br />

GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Source: OCDE (2006a), Tableau C1.2.<br />

Remarque: fait référence au taux <strong>de</strong> présco<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s enfants âgée <strong>de</strong> 4 ans ou moins, en pourcentage <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion âgée <strong>de</strong> 3 à 4 ans. Le taux peut dépasser 100% puisqu'un grand nombre d'élèves est âgé <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 3 ans.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 27


Tableau A-5. Résultats par suj<strong>et</strong>, PISA 2003<br />

Pays<br />

Lecture<br />

GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Mathématique<br />

Science<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 543 544 548<br />

Liechtenstein 525 536 525<br />

Nouvelle Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 522 523 521<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 515 503 505<br />

Suè<strong>de</strong> 514 509 506<br />

Pays-Bas 513 538 524<br />

Belgique 507 529 509<br />

Moyenne<br />

500<br />

500<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 28<br />

500<br />

Norvège 500 495 484<br />

Suisse 499 527 513<br />

Pologne 497 490 498<br />

France 496 511 511<br />

Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 492 515 495<br />

Danemark 492 514 475<br />

Allemagne 491 503 502<br />

Autriche 491 506 491<br />

L<strong>et</strong>tonie 491 483 489<br />

Rép. tchèque 489 516 523<br />

Hongrie 482 490 503<br />

Espagne 481 485 487<br />

Luxembourg 479 493 483<br />

Portugal 478 466 468<br />

Italie 476 466 486<br />

Grèce 472 445 481<br />

Rép. slovaque<br />

Source: OCDE (2006a).<br />

469 498 495


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-6. Décisions d'éducation centralisées (%)<br />

Pays<br />

Part <strong>de</strong>s décisions<br />

centralisées<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 2<br />

Hongrie 4<br />

Allemagne 4<br />

Rép. tchèque 7<br />

Corée 9<br />

Angl<strong>et</strong>erre 11<br />

Japon 13<br />

Suè<strong>de</strong> 18<br />

Danemark 19<br />

Italie 21<br />

France 24<br />

Nouvelle Zé<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 25<br />

Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 25<br />

Autriche 27<br />

Mexique 30<br />

Norvège 32<br />

Rép. slovaque 33<br />

Turquie 49<br />

Portugal 50<br />

Luxembourg 66<br />

Grèce 80<br />

Source: OCDE (2004b), Annexe 3 (www.oecd.org/edu/eag2004).<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 29


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-7. Part <strong>de</strong> l'enseignement professionnel pour <strong>les</strong> effectifs inscrits en 2e cycle,<br />

2004 (%)<br />

Pays<br />

Hommes Femmes<br />

Portugal 10,4 8,0<br />

Hongrie 14,8 9,4<br />

Chypre 21,9 4,7<br />

Italie 27,2 23,7<br />

Lituanie 30,0 19,4<br />

Grèce 40,1 27,5<br />

Estonie 40,8 19,5<br />

Turquie 41,4 30,7<br />

Espagne 42,2 35,5<br />

L<strong>et</strong>tonie 44,6 28,8<br />

Suè<strong>de</strong> 50,5 55,7<br />

Danemark 54,7 39,9<br />

Pologne 58,2 39,9<br />

France 62,0 50,9<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 63,8 56,8<br />

Bulgarie<br />

Ex-rép. yougos<strong>la</strong>ve <strong>de</strong><br />

66,1 43,7<br />

Macédoine 66,1 54,4<br />

Allemagne 66,9 54,9<br />

Luxembourg 67,5 60,5<br />

RU 67,7 74,5<br />

Malte 67,8 36,7<br />

Belgique 70,4 66,1<br />

Pays-Bas 70,9 67,2<br />

Roumanie 72,5 57,1<br />

Slovénie 74,7 62,2<br />

Autriche 75,9 68,3<br />

Slovaquie 78,9 69,3<br />

Croatie 80,8 67,9<br />

Rép. tchèque 84,1 74,4<br />

UE–27<br />

Source: Eurostat (2007).<br />

57,9<br />

53,9<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 30


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-8. Jeunes ayant quitté prématurément l'école, 2006 (%)<br />

Pays Jeunes ayant<br />

quitté<br />

prématurément<br />

l'école<br />

Malte 41,6<br />

Portugal 39,2<br />

Espagne 29,9<br />

Italie 20,8<br />

L<strong>et</strong>tonie 19,0<br />

Roumanie 19,0<br />

Bulgarie 18,0<br />

Chypre 16,0<br />

Grèce 15,9<br />

Allemagne 13,8<br />

Luxembourg 13,3<br />

Estonie 13,2<br />

France 13,1<br />

RU 13,0<br />

Pays-Bas 12,9<br />

Belgique 12,6<br />

Hongrie 12,4<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 12,3<br />

Suè<strong>de</strong> 12,0<br />

Danemark 10,9<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 10,8<br />

Lituanie 10,3<br />

Objectif <strong>de</strong> l'UE pour<br />

2010<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 31<br />

10,0<br />

Autriche 9,6<br />

Rép. slovaque 6,4<br />

Pologne 5,6<br />

Rép. tchèque 5,5<br />

Slovénie 5,2<br />

Croatie 4,8<br />

UE–25<br />

Source: Eurostat (2007).<br />

Remarque: pourcentage <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion âgée <strong>de</strong> 18 à 24 ans ne suivant ni étu<strong>de</strong>s, ni formation, <strong>et</strong> dont le niveau<br />

d'étu<strong>de</strong>s ne dépasse pas le premier cycle <strong>de</strong> l'enseignement secondaire.<br />

15,4


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-9. Popu<strong>la</strong>tion adulte ayant terminé le <strong>de</strong>uxième cycle du secondaire, 2006 (%)<br />

Pays<br />

Taux<br />

Malte 26,5<br />

Portugal 27,6<br />

Espagne 49,4<br />

Italie 51,3<br />

Grèce 59,0<br />

Luxembourg 65,5<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 66,2<br />

Belgique 66,9<br />

France 66,9<br />

Chypre 69,5<br />

Objectif <strong>de</strong> l'UE pour 2010<br />

85,0<br />

Pays-Bas 72,4<br />

RU 72,6<br />

Roumanie 74,2<br />

Bulgarie 75,5<br />

Hongrie 78,1<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 79,6<br />

Autriche 80,3<br />

Danemark 81,6<br />

Slovénie 81,6<br />

Allemagne 83,3<br />

Suè<strong>de</strong> 84,1<br />

L<strong>et</strong>tonie 84,5<br />

Pologne 85,8<br />

Lituanie 88,3<br />

Norvège 88,4<br />

Estonie 88,5<br />

Slovaquie 88,8<br />

Rép. tchèque 90,3<br />

UE-27<br />

70,0<br />

Source: Eurostat (2007).<br />

Remarque: fait référence à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion adulte âgée <strong>de</strong> 25 à 64 ans ayant terminé un <strong>de</strong>uxième cycle du secondaire.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 32


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-10. 20 meilleures universités du mon<strong>de</strong>, 2006<br />

C<strong>la</strong>ssement<br />

mondial<br />

Université Pays<br />

1 Harvard États-Unis<br />

2 Cambridge RU<br />

3 Stanford États-Unis<br />

4 Berkeley États-Unis<br />

5 MIT États-Unis<br />

6 CalTech États-Unis<br />

7 Columbia États-Unis<br />

8 Princ<strong>et</strong>on États-Unis<br />

8 Chicago États-Unis<br />

10 Oxford RU<br />

11 Yale États-Unis<br />

12 Cornell États-Unis<br />

13 California - San Diego États-Unis<br />

14 UCLA États-Unis<br />

15 Pennsylvanie États-Unis<br />

16 Wisconsin - Madison États-Unis<br />

17 Washington - Seattle États-Unis<br />

18 Californie - San Francisco États-Unis<br />

19 Tokyo Japon<br />

20 Johns Hopkins États-Unis<br />

Source: Shanghai Institute of Higher Education (2007).<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 33


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-11. Dépenses annuel<strong>les</strong> d'éducation par élève ou étudiant, 2004 (euros SPA)<br />

Pays<br />

Primaire<br />

Secondaire<br />

Tertiaire<br />

Tous niveaux<br />

Bulgarie 1355 1427 3632 1821<br />

Lituanie 1605 2186 3759 2403<br />

L<strong>et</strong>tonie 2118 2302 2941 2412<br />

Rép. slovaque 1748 2314 5510 2606<br />

Pologne 2600 2313 3735 2747<br />

Hongrie 3195 3219 5640 3712<br />

Rép. tchèque 2339 3930 5689 3736<br />

Malte 2545 3492 5825 4094<br />

Grèce 3190 4415 4716 4158<br />

Portugal 3634 4831 4716 4292<br />

Espagne 4186 5650 7907 5283<br />

Slovénie 6149 4183 6268 5552<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 4572 5970 8611 5792<br />

Italie 5926 6450 6512 6007<br />

Chypre 4687 7614 7490 6097<br />

RU 5032 5941 9606 6195<br />

Allemagne 4172 6108 10158 6207<br />

France 4285 7336 8996 6215<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 4706 6275 10545 6255<br />

Belgique 5595 6536 9985 6489<br />

Pays-Bas 5245 6359 11718 6567<br />

Suè<strong>de</strong> 6298 6727 13676 7081<br />

Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 7040 7044 7708 7476<br />

Danemark 6814 7462 12839 7658<br />

Autriche 6358 8109 11988 7870<br />

Norvège 7195 7093 12646 8695<br />

UE–27<br />

4418<br />

5655<br />

États-Unis 7478 8440 19080 9960<br />

Source: Eurostat (2007).<br />

Remarque: <strong>les</strong> dépenses prises en compte sont <strong>les</strong> dépenses financées par <strong>de</strong>s sources publiques <strong>et</strong> privées au titre<br />

<strong>de</strong>s établissements d'enseignement publics <strong>et</strong> privés.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 34<br />

7966<br />

5535


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-12. Dépenses d'éducation au titre <strong>de</strong>s établissements d'enseignement privé en<br />

pourcentage du PIB, 2004<br />

Pays<br />

Norvège<br />

Part <strong>de</strong>s dépenses (%)<br />

0,05<br />

Portugal 0,13<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 0,13<br />

Grèce 0,20<br />

Suè<strong>de</strong> 0,20<br />

Danemark 0,32<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 0,32<br />

Belgique 0,34<br />

Autriche 0,39<br />

Italie 0,46<br />

Malte 0,46<br />

Lituanie 0,48<br />

Pays-Bas 0,50<br />

Hongrie 0,52<br />

France 0,54<br />

Pologne 0,59<br />

Rép. tchèque 0,61<br />

Espagne 0,61<br />

Suisse 0,61<br />

Bulgarie 0,65<br />

Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 0,75<br />

Slovaquie 0,76<br />

L<strong>et</strong>tonie 0,82<br />

Slovénie 0,86<br />

Allemagne 0,91<br />

RU 0,95<br />

Chypre 1,17<br />

UE–27<br />

0,64<br />

États-Unis 2,37<br />

Source: Eurostat (2007).<br />

Remarque: <strong>les</strong> dépenses <strong>de</strong> sources privées au titre <strong>de</strong>s établissements d'enseignement comprennent <strong>les</strong> droits <strong>de</strong><br />

sco<strong>la</strong>rité, <strong>les</strong> fournitures, <strong>les</strong> manuels, le matériel pédagogique, le transport, <strong>les</strong> repas, <strong>les</strong> frais <strong>de</strong> pension <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />

dépenses effectuées par <strong>les</strong> employeurs pour <strong>la</strong> formation professionnelle initiale.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 35


GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Tableau A-13. Taux <strong>de</strong> participation <strong>de</strong>s adultes à <strong>de</strong>s activités d'apprentissage tout au<br />

long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />

Pays<br />

Participation (%)<br />

Bulgarie 1,3<br />

Roumanie 1,3<br />

Grèce 1,9<br />

Turquie 2,0<br />

Hongrie 3,8<br />

Portugal 3,8<br />

Slovaquie 4,3<br />

Pologne 4,7<br />

Lituanie 4,9<br />

Malte 5,5<br />

Rép. tchèque 5,6<br />

Italie 6,1<br />

Estonie 6,5<br />

L<strong>et</strong>tonie 6,9<br />

Chypre 7,1<br />

Belgique 7,5<br />

Allemagne 7,5<br />

Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 7,5<br />

France 7,5<br />

Luxembourg 8,2<br />

Espagne 10,4<br />

Objectif <strong>de</strong> l'UE pour 2010<br />

12,5<br />

Autriche 13,1<br />

Slovénie 15,0<br />

Pays-Bas 15,6<br />

Norvège 18,7<br />

Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 23,1<br />

RU 26,6<br />

Danemark 29,2<br />

UE–27<br />

9,6<br />

Source: Eurostat (2007).<br />

Remarque: l'apprentissage tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie fait référence aux personnes âgées <strong>de</strong> 25 à 64 ans ayant déc<strong>la</strong>ré avoir<br />

participé à un programme <strong>de</strong> formation ou d'éducation dans <strong>les</strong> quatre semaines précédant l'étu<strong>de</strong> (numérateur). Le<br />

dénominateur est <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> même tranche d'âge.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 36


ANNEXE B<br />

Résumé <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s pays<br />

GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

Il existe <strong>de</strong>ux moyens d'évaluer une politique d'éducation dans un pays donné. Le premier consiste<br />

à répertorier <strong>les</strong> déc<strong>la</strong>rations officiel<strong>les</strong> re<strong>la</strong>tives aux intentions du gouvernement en matière <strong>de</strong><br />

développement du système éducatif. Le <strong>de</strong>uxième est d'examiner l'état réel du système éducatif, en<br />

se fondant <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s indicateurs objectifs plutôt que <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s intentions. La secon<strong>de</strong> approche est plus<br />

pertinente du fait que <strong>les</strong> bonnes intentions peuvent ne jamais se concrétiser.<br />

Prenons l'exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> en Grèce. La Constitution du pays contient <strong>la</strong><br />

déc<strong>la</strong>ration suivante: «Tous <strong>les</strong> Hellènes ont droit à l’instruction gratuite à tous ses <strong>de</strong>grés».<br />

(Parlement héllenique1995). Pourtant, <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s dépenses privées consacrées à <strong>l'éducation</strong> par <strong>les</strong><br />

ménages en Grèce est <strong>la</strong> plus élevée <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'Union européenne (Eurostat 2005, p.64),<br />

alors que le pays affiche <strong>de</strong> faib<strong>les</strong> résultats <strong>sur</strong> <strong>de</strong> nombreux indicateurs socioéconomiques <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

qualité <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> (Psacharopoulos 2003).<br />

Le Tableau B-1 indique <strong>la</strong> position <strong>de</strong>s pays quant à divers indicateurs objectifs concernant <strong>la</strong><br />

performance <strong>de</strong> leurs systèmes éducatifs. En raison <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase présco<strong>la</strong>ire, pour<br />

<strong>de</strong> nombreux pays <strong>la</strong> participation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion âgée <strong>de</strong> 4 ans dépasse <strong>la</strong> moyenne européenne<br />

<strong>de</strong> 86% <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te éducation est dispensée gratuitement par l'État. Néanmoins, en Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, seulement<br />

1,8% <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> 4 ans sont inscrits en présco<strong>la</strong>ire, alors qu'ils le sont tous en Belgique,<br />

Espagne, France <strong>et</strong> Italie (Eurydice 2005, Figure C.6).<br />

Dans <strong>l'éducation</strong> primaire <strong>et</strong> secondaire, <strong>la</strong> vaste majorité <strong>de</strong>s pays pratiquent une «sélection»<br />

tardive <strong>de</strong>s élèves, <strong>les</strong> orientant vers différentes filières (enseignement général ou professionnel, par<br />

exemple) ou vers différents groupes <strong>de</strong> compétences, <strong>et</strong> ont <strong>de</strong>s systèmes d'évaluation interne <strong>et</strong><br />

externe. Toutes ces pratiques sont jugées souhaitab<strong>les</strong> par <strong>les</strong> chercheurs. Mais <strong>les</strong> écarts <strong>les</strong> plus<br />

grands entre <strong>les</strong> pays concernent le <strong>de</strong>gré d'autonomie que peuvent avoir <strong>les</strong> établissements<br />

sco<strong>la</strong>ires en termes <strong>de</strong> décisions d'éducation. Comme le montre le Tableau B-1, <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> ne<br />

disposent d'une autonomie totale que dans huit pays. En Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, pays en tête <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong><br />

l'évaluation PISA, le choix du manuel repose entièrement entre <strong>les</strong> mains <strong>de</strong>s enseignants <strong>et</strong> du<br />

directeur ou proviseur, alors qu'un seul <strong>et</strong> même ouvrage est imposé à toutes <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> <strong>de</strong> Grèce<br />

par le Ministère <strong>de</strong> l'Éducation (Eurydice 2005, Figure B.24).<br />

D'importantes disparités sont également observées entre <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'UE en matière <strong>de</strong> droits<br />

d'inscription dans l'enseignement supérieur. La combinaison <strong>de</strong> droits sélectifs <strong>et</strong> <strong>de</strong> prêts étudiants<br />

est considérée comme le moyen le plus efficace <strong>et</strong> le plus équitable <strong>de</strong> financer un système<br />

d'enseignement supérieur (Commission européenne 2006c, EENEE 2006). Comme le montre le<br />

Tableau B-1, <strong>les</strong> droits d'inscription sont inexistants ou insignifiants dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays<br />

européens (moins <strong>de</strong> 200€ par an). On note néanmoins <strong>les</strong> exceptions constituées par l'Estonie, <strong>la</strong><br />

L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> <strong>la</strong> Lituanie, où <strong>les</strong> droits d'inscription maximum (<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 3000€ à 7500€)<br />

s'approchent du coût public annuel par étudiant. En Pologne, aux Pays-Bas <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> plupart du<br />

Royaume-Uni (Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> Pays <strong>de</strong> Gal<strong>les</strong>) <strong>les</strong> droits d'inscription <strong>de</strong>s étudiants sont supérieurs à<br />

1000€/an (Eurydice 2005, Figure D.20). Les pays où <strong>les</strong> droits d'inscription sont élevés, comme <strong>la</strong><br />

L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> <strong>la</strong> Lituanie, ont <strong>de</strong>s systèmes d'ai<strong>de</strong> aux étudiants en p<strong>la</strong>ce, ce qui est également le cas<br />

en Suè<strong>de</strong>, où <strong>les</strong> droits sont très faib<strong>les</strong>.<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 37


Tableau B-1. C<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong>s pays<br />

Niveau d'enseignement/<br />

Indicateur<br />

Pré-primaire<br />

Participation (> moyenne <strong>de</strong> l'UE: 85,8%<br />

<strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> 4 ans)<br />

Dépense publique pour le pré-primaire<br />

(> moyenne <strong>de</strong> l'UE: 0,44% du PIB)<br />

B<br />

E<br />

C<br />

Z<br />

D<br />

K<br />

D<br />

E<br />

E<br />

E<br />

E<br />

L<br />

E<br />

S<br />

F<br />

R<br />

I<br />

E<br />

I<br />

T<br />

C<br />

Y<br />

GEORGE PSACHAROPOULOS<br />

L<br />

V<br />

L<br />

T<br />

20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 38<br />

L<br />

U<br />

<br />

H<br />

U<br />

<br />

Enseignement pré-primaire gratuit <br />

Primaire <strong>et</strong> secondaire<br />

«Sélection» tardive <br />

Autonomie <strong>de</strong> décision totale <strong>de</strong> l'école <br />

1/<br />

Évaluation interne/externe<br />

<br />

2/<br />

M<br />

T<br />

N<br />

L<br />

<br />

<br />

Examens <strong>de</strong> sortie centralisés <br />

Supérieur<br />

Dépenses tota<strong>les</strong> en enseignement<br />

supérieur<br />

> 2% du PIB<br />

Droits d'inscription annuels < 200€ SPA<br />

Droits d'inscription annuels > 200€ SPA<br />

Ai<strong>de</strong> aux étudiants payant <strong>de</strong>s droits<br />

d'inscription<br />

<br />

3/<br />

/<br />

4<br />

<br />

<br />

<br />

5/<br />

<br />

Source: d'après <strong>la</strong> Commission européenne (2006e).<br />

Remarque: le symbole signifie que le critère respectif s'applique. Les cases vi<strong>de</strong>s indiquent soit que le critère est sans obj<strong>et</strong>, soit que <strong>les</strong> données sont manquantes.<br />

1/nl, 2/ fr/nl , 3/<strong>de</strong>, 4/fr/nl, 5/ pas en Écosse.<br />

A<br />

T<br />

P<br />

L<br />

P<br />

T<br />

S<br />

I<br />

S<br />

K<br />

F<br />

I<br />

S<br />

E<br />

U<br />

K<br />

I<br />

S<br />

L<br />

I<br />

N<br />

O<br />

B<br />

G<br />

<br />

<br />

R<br />

O<br />

H<br />

R<br />

T<br />

R

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