GEORGE PSACHAROPOULOS Tableau A-13. Taux <strong>de</strong> participation <strong>de</strong>s adultes à <strong>de</strong>s activités d'apprentissage tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie Pays Participation (%) Bulgarie 1,3 Roumanie 1,3 Grèce 1,9 Turquie 2,0 Hongrie 3,8 Portugal 3,8 Slovaquie 4,3 Pologne 4,7 Lituanie 4,9 Malte 5,5 Rép. tchèque 5,6 Italie 6,1 Estonie 6,5 L<strong>et</strong>tonie 6,9 Chypre 7,1 Belgique 7,5 Allemagne 7,5 Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 7,5 France 7,5 Luxembourg 8,2 Espagne 10,4 Objectif <strong>de</strong> l'UE pour 2010 12,5 Autriche 13,1 Slovénie 15,0 Pays-Bas 15,6 Norvège 18,7 Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> 23,1 RU 26,6 Danemark 29,2 UE–27 9,6 Source: Eurostat (2007). Remarque: l'apprentissage tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie fait référence aux personnes âgées <strong>de</strong> 25 à 64 ans ayant déc<strong>la</strong>ré avoir participé à un programme <strong>de</strong> formation ou d'éducation dans <strong>les</strong> quatre semaines précédant l'étu<strong>de</strong> (numérateur). Le dénominateur est <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> même tranche d'âge. 20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 36
ANNEXE B Résumé <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s pays GEORGE PSACHAROPOULOS Il existe <strong>de</strong>ux moyens d'évaluer une politique d'éducation dans un pays donné. Le premier consiste à répertorier <strong>les</strong> déc<strong>la</strong>rations officiel<strong>les</strong> re<strong>la</strong>tives aux intentions du gouvernement en matière <strong>de</strong> développement du système éducatif. Le <strong>de</strong>uxième est d'examiner l'état réel du système éducatif, en se fondant <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s indicateurs objectifs plutôt que <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s intentions. La secon<strong>de</strong> approche est plus pertinente du fait que <strong>les</strong> bonnes intentions peuvent ne jamais se concrétiser. Prenons l'exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> en Grèce. La Constitution du pays contient <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration suivante: «Tous <strong>les</strong> Hellènes ont droit à l’instruction gratuite à tous ses <strong>de</strong>grés». (Parlement héllenique1995). Pourtant, <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s dépenses privées consacrées à <strong>l'éducation</strong> par <strong>les</strong> ménages en Grèce est <strong>la</strong> plus élevée <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'Union européenne (Eurostat 2005, p.64), alors que le pays affiche <strong>de</strong> faib<strong>les</strong> résultats <strong>sur</strong> <strong>de</strong> nombreux indicateurs socioéconomiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong> (Psacharopoulos 2003). Le Tableau B-1 indique <strong>la</strong> position <strong>de</strong>s pays quant à divers indicateurs objectifs concernant <strong>la</strong> performance <strong>de</strong> leurs systèmes éducatifs. En raison <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase présco<strong>la</strong>ire, pour <strong>de</strong> nombreux pays <strong>la</strong> participation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion âgée <strong>de</strong> 4 ans dépasse <strong>la</strong> moyenne européenne <strong>de</strong> 86% <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te éducation est dispensée gratuitement par l'État. Néanmoins, en Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, seulement 1,8% <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> 4 ans sont inscrits en présco<strong>la</strong>ire, alors qu'ils le sont tous en Belgique, Espagne, France <strong>et</strong> Italie (Eurydice 2005, Figure C.6). Dans <strong>l'éducation</strong> primaire <strong>et</strong> secondaire, <strong>la</strong> vaste majorité <strong>de</strong>s pays pratiquent une «sélection» tardive <strong>de</strong>s élèves, <strong>les</strong> orientant vers différentes filières (enseignement général ou professionnel, par exemple) ou vers différents groupes <strong>de</strong> compétences, <strong>et</strong> ont <strong>de</strong>s systèmes d'évaluation interne <strong>et</strong> externe. Toutes ces pratiques sont jugées souhaitab<strong>les</strong> par <strong>les</strong> chercheurs. Mais <strong>les</strong> écarts <strong>les</strong> plus grands entre <strong>les</strong> pays concernent le <strong>de</strong>gré d'autonomie que peuvent avoir <strong>les</strong> établissements sco<strong>la</strong>ires en termes <strong>de</strong> décisions d'éducation. Comme le montre le Tableau B-1, <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> ne disposent d'une autonomie totale que dans huit pays. En Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, pays en tête <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l'évaluation PISA, le choix du manuel repose entièrement entre <strong>les</strong> mains <strong>de</strong>s enseignants <strong>et</strong> du directeur ou proviseur, alors qu'un seul <strong>et</strong> même ouvrage est imposé à toutes <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> <strong>de</strong> Grèce par le Ministère <strong>de</strong> l'Éducation (Eurydice 2005, Figure B.24). D'importantes disparités sont également observées entre <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'UE en matière <strong>de</strong> droits d'inscription dans l'enseignement supérieur. La combinaison <strong>de</strong> droits sélectifs <strong>et</strong> <strong>de</strong> prêts étudiants est considérée comme le moyen le plus efficace <strong>et</strong> le plus équitable <strong>de</strong> financer un système d'enseignement supérieur (Commission européenne 2006c, EENEE 2006). Comme le montre le Tableau B-1, <strong>les</strong> droits d'inscription sont inexistants ou insignifiants dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays européens (moins <strong>de</strong> 200€ par an). On note néanmoins <strong>les</strong> exceptions constituées par l'Estonie, <strong>la</strong> L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> <strong>la</strong> Lituanie, où <strong>les</strong> droits d'inscription maximum (<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 3000€ à 7500€) s'approchent du coût public annuel par étudiant. En Pologne, aux Pays-Bas <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> plupart du Royaume-Uni (Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> Pays <strong>de</strong> Gal<strong>les</strong>) <strong>les</strong> droits d'inscription <strong>de</strong>s étudiants sont supérieurs à 1000€/an (Eurydice 2005, Figure D.20). Les pays où <strong>les</strong> droits d'inscription sont élevés, comme <strong>la</strong> L<strong>et</strong>tonie <strong>et</strong> <strong>la</strong> Lituanie, ont <strong>de</strong>s systèmes d'ai<strong>de</strong> aux étudiants en p<strong>la</strong>ce, ce qui est également le cas en Suè<strong>de</strong>, où <strong>les</strong> droits sont très faib<strong>les</strong>. 20 Septembre 2007 Séminaire <strong>de</strong> réflexion thématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stratégie européenne pour l’emploi 37