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DUPOUE A M2 Rapport M2 complet 5 6 11 - CEBC - CNRS

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thermique (Hazel and Prosser 1974)). Cette adaptation permettrait aux espèces de conserver un<br />

niveau de performance élevé malgré des températures basses, et ainsi de réussir à compléter leurs<br />

cycles vitaux plus rapidement (Chown and Gaston 1999). Bien que de nombreux doutes aient été<br />

émis quant à la réalité physiologique de cette hypothèse (Holeton 1974 ; Clarke 1980 ; Clarke<br />

1993), plusieurs hypothèses ont été proposées pour expliquer pourquoi celle-ci n’est pas supportée<br />

chez des organismes marins (Hazel and Prosser 1970 ; Pörtner et al. 2000 ; Pörtner 2002). Chez les<br />

animaux terrestres, la plupart des études vont néanmoins dans le sens prédit par l’hypothèse comme<br />

l’illustre par exemple une méta-analyse sur 346 espèces d’insectes terrestres (Addo-Bediako et al.<br />

2002). Dans les cas où l’hypothèse n’est pas soutenue, différents auteurs soulèvent l’importance des<br />

méthodes utilisées ou des espèces comparées (Clarke 1980 ; Addo-Bediako et al. 2002 ; Seibel et al.<br />

2007). Deuxièmement, les environnements chauds sont associés à des contraintes thermiques<br />

(températures élevées) qui peuvent fortement augmenter les coûts de maintenance énergétique. Les<br />

contraintes hydriques sont également associées à des milieux chauds tels que le climat<br />

méditerranéen. Ces contraintes hydriques et énergétiques combinées peuvent favoriser une<br />

diminution du métabolisme afin de limiter les dépenses énergétiques mais aussi afin de diminuer les<br />

pertes hydriques respiratoires (Terblanche et al. 2009). L’autre avantage d’un métabolisme diminué<br />

est de réduire les dommages oxydatifs (Robert et al. 2007). Paradoxalement, ce versant des<br />

adaptations métaboliques au chaud chez les ectothermes est moins documenté. De plus, les voies de<br />

pertes hydriques ne sont pas que respiratoires mais également cutanées. Bentley and Schmidt-<br />

Nielsen (1966) et Roberts and Lillywhite (1983) ont en effet pu mettre en évidence que les pertes<br />

hydriques cutanées diminuent significativement lorsque l’aridité de l’environnement augmente. Les<br />

adaptations hydriques au niveau cutané peuvent donc être analysées indépendamment des aspects<br />

respiratoires.<br />

Des ectothermes terrestres tels que les squamates, avec une mobilité restreinte, sont<br />

particulièrement dépendants des conditions microclimatiques qui sont elles-mêmes contrôlées par le<br />

climat. Leurs performances physiologiques et comportementales étant directement affectées par la<br />

température corporelle (Huey and Slatkin 1976 ; Huey and Stevenson 1979 ; Angilletta et al. 2002),<br />

les ectothermes sont directement soumis aux variables climatiques. En Europe, au sein des<br />

différents genres, la répartition des espèces est fréquemment parapatrique. Elles sont clairement<br />

isolées les unes des autres géographiquement selon des gradients climatiques, même s’il est possible<br />

de les trouver localement en sympatrie. Par exemple, la vipère péliade, Vipera berus, et la vipère<br />

aspic, Vipera aspis, peuvent se rencontrer ensemble localement (Loire-Atlantique), bien que leur<br />

distribution dans l’ensemble soit bien distincte : celle de la vipère péliade monte notamment<br />

jusqu’au cercle polaire alors que celle de la vipère aspic s’arrête à la vallée de la Loire. Ce contraste<br />

de répartition est donc très intéressant pour en examiner des adaptations climatiques distinctes. De<br />

plus, cette distribution se rencontre chez des espèces phylogénétiquement proches, ce qui nous<br />

permet de comparer ce qui est comparable. Cela permet de s’affranchir des biais liés à l’histoire<br />

évolutive distincte des espèces (Garland and Adolph 1994) et de ne pas comparer « des pommes<br />

avec des oranges » comme le soulignent Huey and Bennett (1990). Ces aspects font donc des<br />

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