O - Relais de Poingam
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ITv<br />
gEOmE<br />
4 quesTIons à AnToIne LouCheux, IngénIeur ThermICIen<br />
eT Co-gérAnT <strong>de</strong> geome, bureAu d’éTu<strong>de</strong>s<br />
en mAîTrIse <strong>de</strong> L’énergIe.<br />
Geome est un bureau d’étu<strong>de</strong>s créé en 2009 par Joël Simon et Antoine<br />
Loucheux, ingénieurs thermiciens, récemment rejoints par Gregory<br />
Landais, diplômé d’un master dans le domaine énergétique. Spécialisée<br />
dans la maîtrise <strong>de</strong> l’énergie, l’équipe intervient à différents niveaux dans<br />
la conception <strong>de</strong>s bâtiments.<br />
Quelques travaux :<br />
- Maitrise d’œuvre eau chau<strong>de</strong> solaire centralisée pour 120 logements à<br />
Tuband 1 et 2, Nouméa.<br />
- Bureau d’étu<strong>de</strong>s en optimisation thermique et climatisation centralisée<br />
pour le Musée <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> guerre mondiale, Nouméa.<br />
- Audit technique du système <strong>de</strong> climatisation du centre culturel Tjibaou,<br />
Nouméa.<br />
- Audit énergétique <strong>de</strong> l’Hôtel <strong>de</strong> la Province Nord, Koné.<br />
- Bureau d’étu<strong>de</strong>s en qualité environnementale pour la future agence OPT<br />
<strong>de</strong> la Coulée, Mont-Dore.<br />
- Conception bioclimatique (label ECOCAL)<br />
Pourquoi avoir créé Geome ?<br />
Antoine Loucheux : Pour répondre à un<br />
besoin local <strong>de</strong> développer la filière <strong>de</strong>s<br />
énergies renouvelables et <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong><br />
l’énergie dans le bâtiment. Ça a commencé<br />
avec le solaire thermique, car à l’époque<br />
les premiers projets <strong>de</strong> ce type voyaient<br />
le jour. Puis nous avons poursuivi avec<br />
la climatisation. Aujourd’hui, nous intervenons<br />
en tant que bureau d’étu<strong>de</strong>s en<br />
qualité environnementale, côté maîtrise<br />
d’œuvre. Notre travail porte sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l’optimisation thermique <strong>de</strong>s bâtiments,<br />
sur la ventilation naturelle, la climatisation,<br />
l’éclairage… en résumé, sur la consommation<br />
énergétique. La future agence OPT<br />
<strong>de</strong> la Coulée, au Mont Dore, est le projet<br />
le plus emblématique <strong>de</strong> l’éventail <strong>de</strong> nos<br />
compétences (cf dossier Eco-constructions<br />
page XX).<br />
On parle souvent <strong>de</strong> confort hygrothermique,<br />
une cible HQE (haute<br />
qualité environnementale). De quoi<br />
s’agit-il ?<br />
Le confort hygrothermique regroupe les<br />
conditions d’ambiance <strong>de</strong> l’air en termes<br />
d’humidité relative et <strong>de</strong> température. Les<br />
<strong>de</strong>ux sont très liés, et il ne faut pas négliger<br />
l’aspect humidité. Par exemple, un air<br />
à 27 °C avec une humidité <strong>de</strong> 80 %, n’est<br />
pas confortable. En revanche, un air à 27°C<br />
avec une humidité <strong>de</strong> 50 à 60%, c’est tout à<br />
fait acceptable surtout avec <strong>de</strong>s brasseurs<br />
d’air. Si c’est la climatisation qui <strong>de</strong>shumidifie<br />
l’air, il en coûte une consommation<br />
excessive. L’idéal en Nouvelle-Calédonie<br />
serait d’avoir recours à <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong><br />
déshumidification <strong>de</strong> l’air avec <strong>de</strong>s énergies<br />
renouvelables, ce qui permettrait un<br />
usage moindre <strong>de</strong> la climatisation.<br />
Quel regard portez-vous sur certains<br />
bâtiments, même tertiaires, qui<br />
parviennent à s’affranchir <strong>de</strong> la<br />
climatisation ?<br />
C’est évi<strong>de</strong>mment ce vers quoi il faut<br />
tendre, vers le bioclimatique. Il faut chercher<br />
à tirer le meilleur parti du vent, du<br />
soleil, <strong>de</strong> la pluie… C’est d’ailleurs ce que<br />
nous faisons actuellement sur le projet<br />
<strong>de</strong> la future agence OPT la Coulée où les<br />
parties d’occupations principales ne sont<br />
pas climatisées mais rafraî chies par ventilation<br />
naturelle. Mais il s’agit <strong>de</strong> cas à part,<br />
ou l’on optimise à l’extrême. Il en coûte <strong>de</strong><br />
nombreuses simulations sur ordinateurs<br />
associées à l’intervention d’ingénieurs<br />
spécialisés dans ce domaine. Sur un bâtiment<br />
déjà existant par exemple, il est<br />
plus difficile d’obtenir ce genre <strong>de</strong> résultats<br />
et on cherchera alors à améliorer les<br />
performances du bâti et optimiser la<br />
climatisation. D’ailleurs, nous cherchons<br />
toujours à intervenir sur un projet le plus<br />
en amont possible, car il est plus aisé <strong>de</strong><br />
penser la climatisation, le solaire thermique,<br />
la ventilation etc. au tout début<br />
d’un projet.<br />
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maison & environnement n°3 novembre 2012<br />
S’affranchir <strong>de</strong> la climatisation est-il donc un luxe ?<br />
Oui, à l’investissement du moins. Se donner les moyens <strong>de</strong><br />
ventiler naturellement un bâtiment apporte un surcoût à<br />
l’investissement : il faut optimiser les ouvrants, les protections<br />
solaires, mettre en place une isolation thermique,<br />
faire <strong>de</strong>s simulations… . Mais si on réfléchit en coût global<br />
en prenant en considération la durée <strong>de</strong> vie d’un bâtiment<br />
(30, 40, 50 ans…), ce n’est plus un luxe, car ce qu’on a mis à<br />
l’investissement, on le retrouve en économie d’énergie. Un<br />
bâtiment mal climatisé entraîne un coût <strong>de</strong> fonctionnement<br />
important. Une villa standard, conçue sans considération<br />
<strong>de</strong>s aspects thermiques, coûte peu cher à l’investissement,<br />
mais sera onéreuse dans son fonctionnement. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s<br />
aspects techniques et financiers, il faut aussi savoir que la<br />
climatisation est encore très ancrée dans les mœurs. Même<br />
lorsqu’on leur propose, beaucoup <strong>de</strong> personnes refusent <strong>de</strong><br />
se priver <strong>de</strong> climatisation car elle est synonyme <strong>de</strong> confort.<br />
Finalement, il n’est peut-être pas tant question <strong>de</strong> supprimer<br />
définitivement la climatisation mais d’abord d’en optimiser le<br />
fonctionnement pour passer d’une consommation moyenne<br />
<strong>de</strong> 6 mois à quelques semaines par an.<br />
Antoine Loucheux (à droite) et Gregory Landais (à gauche) du bureau<br />
d’étu<strong>de</strong>s Geome.