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lire les premières pages - Publibook

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Elie Gourion<br />

L’Amour d’Ana<br />

<strong>Publibook</strong>


Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions <strong>Publibook</strong> :<br />

http://www.publibook.com<br />

Ce texte publié par <strong>les</strong> Éditions <strong>Publibook</strong> est protégé par <strong>les</strong><br />

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14, rue des Volontaires<br />

75015 PARIS – France<br />

Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55<br />

IDDN.FR.010.0115862.000.R.P.2010.030.31500<br />

Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions <strong>Publibook</strong> en 2010


Pour joindre l’auteur par e-mail :<br />

eliegourion@gmail.com


Je tiens à remercier Aaron, mon père, qui,<br />

dans son amour de la langue française, et dans<br />

sa perspicacité à traduire mes idées, a fait que<br />

ce recueil de contes sera lisible et beaucoup<br />

plus revalorisé !


À Annick.


La guerre du bien<br />

(conte pour enfants accompagnés de leurs parents)


Chapitre I<br />

Il est de notoriété publique que <strong>les</strong> hommes ont cette<br />

fâcheuse habitude de ne s’aimer point – pour n’employer<br />

que cet euphémisme. La couleur de peau, la philosophie,<br />

<strong>les</strong> différentes mentalités, <strong>les</strong> us et coutumes, pour ne parler<br />

que de cela, sont-ils des facteurs déterminants ?<br />

L’éloignement peut-être ? Mais que veut dire loin ?<br />

Évidemment, il s’agissait là du passé et, alors, en l’an<br />

de grâce 2300, force était de s’apercevoir qu’un semblant<br />

d’harmonie régnait en notre monde.<br />

Jamais, de souvenir d’homme, notre brave planète<br />

n’avait connu plus grand calme, plus de sérénité et… de<br />

paix !<br />

Le monde était divisé en cinq puissances économiques<br />

et militaires qui ne se jalousaient, ni ne s’enviaient.<br />

Les Amériques vivaient en autarcie, comme tout un<br />

chacun.<br />

L’Europe, quant à elle et selon ses habitudes, se mêlait<br />

de tout… sauf de son propre sort !<br />

L’Asie était toujours animée par cet esprit de compétition<br />

et voulait surpasser ses concurrents, et cela à<br />

n’importe quel prix !<br />

L’Afrique était enfin fière de sa réussite, due en partie<br />

aux nombreux emprunts accordés pas <strong>les</strong> (généreux ?)<br />

continents voisins.<br />

Enfin, l’Océanie, toujours isolée géographiquement,<br />

s’en était fait, sinon une raison, du moins une fierté.<br />

Voici brièvement planté le décor de notre monde : un<br />

monde aimant, puisque dopé par l’épanouissement de chaque<br />

région.<br />

15


Toutefois, contrairement à l’adage, <strong>les</strong> voies du Seigneur<br />

sont pénétrab<strong>les</strong>. En effet, Berck, le président de<br />

l’Europe, nourrissait un rêve secret : celui de menacer Hireux,<br />

l’incontesté chef de l’Asie. Berck, se sachant<br />

militairement plus puissant que son rival, pensait qu’une<br />

guerre, à ce moment précis, serait bénéfique pour son continent.<br />

L’Europe exigea donc de l’Asie la restitution<br />

intégrale de la mère Russie, puisque celle-ci était partagée<br />

entre <strong>les</strong> deux continents. Les Européens étaient persuadés<br />

que la Russie faisait partie intégrante de leur territoire.<br />

« C’est le bras de l’Europe ! », scandaient-ils et clamaientils<br />

au cours de vives manifestations.<br />

Que voulait donc Berck l’Européen ? S’annexer la Russie,<br />

la faire prospérer au sein de l’Europe ? Les<br />

diplomates, par leurs va-et-vient incessants, semblaient<br />

danser sur une musique composée par leurs dirigeants,<br />

afin d’exprimer – voire imposer – leurs idées. Mais la<br />

guerre, elle, n’attendait qu’une étincelle pour éclater.<br />

Moshe l’Américain observait ces manigances, mais<br />

avait, lui aussi, sa propre opinion quant à l’appartenance<br />

légitime de la mère Russie. Il pensait que si celle-ci<br />

finissait géographiquement sa course aux frontières de<br />

l’Alaska, elle jouxtait donc <strong>les</strong> épau<strong>les</strong> de son protecteur :<br />

<strong>les</strong> Amériques !<br />

Quant à l’Afrique et à l’Australie, el<strong>les</strong> restaient dans<br />

l’expectative, pensant avec justesse que le monde avait la<br />

même valeur avant ou après une guerre.<br />

Pourquoi la faire ? me direz-vous.<br />

16


Chapitre II<br />

Vodkaski le Russe, fier de constater tout l’intérêt que<br />

portait le monde à sa nation, ne savait pas lui-même où<br />

situer sa patrie. Timidement, dans son esprit, germait<br />

l’idée – jusqu’à en devenir une certitude – que la Russie à<br />

elle seule formait un continent. Et ni l’Europe – cette<br />

naine puisque la moins étendue de nos terres – avec ses<br />

ambitions géantes, ni l’Asie – dont ni la population ni <strong>les</strong><br />

langages ne ressemblaient peu ou prou à ceux de ses compatriotes<br />

– ne pouvaient prétendre s’annexer la bonne<br />

vieille Russie. D’ailleurs, <strong>les</strong> Russes restaient persuadés<br />

que l’Asie serait bien vite vaincue si confrontation il y<br />

avait avec toutes <strong>les</strong> Russies.<br />

Quant aux Amériques, rien ne pouvait <strong>les</strong> rapprocher ;<br />

bien au contraire, trop de divergences existaient entre ces<br />

deux régions. Pour s’en convaincre, notre brave Vodkaski,<br />

n’avait qu’à penser aux films aux budgets faramineux, aux<br />

chewing-gums qui faisaient ressembler ces mastiqueurs à<br />

des ruminants, ou aux grosses cylindrées, servant essentiellement<br />

à faire étalage de fortunes… vraies ou factices.<br />

Berck, fort de son Europe à la vieille histoire, et Hireux,<br />

déterminé par son Asie besogneuse, se montraient du<br />

doigt. Mais le bras était russe !<br />

Vodkaski décida donc de parcourir le monde pour apaiser<br />

<strong>les</strong> tensions.<br />

17


On le retrouva donc en Europe, serrant la main de<br />

Berck. Leur tête-à-tête dura une journée entière et se prolongea<br />

une partie de la soirée. C’est soulagés qu’ils<br />

s’adonnèrent à l’incontournable séance photo, séance qui<br />

symbolisait par là même la fin des entretiens graves et<br />

sérieux. Nul doute que la publication de ces photos aurait<br />

plus d’impact que tous <strong>les</strong> beaux discours…<br />

De toutes ces palabres, il ressortit que <strong>les</strong> Européens<br />

étaient convaincus que l’histoire du monde était l’histoire<br />

de l’Europe ; quant aux Russes, ils arguaient que leur territoire<br />

était cinq fois plus grand que la vieille Europe.<br />

C’était un argument !<br />

Vodkaski, un peu déstabilisé par la fierté des Européens,<br />

déclara : « Le petit frère – l’Europe – désire être<br />

l’aîné, mais la guerre bouscule la famille ! »<br />

On put dès lors entrapercevoir des sinistres… euh des<br />

ministres ressemblant à des automates se forger des rictus<br />

qui se voulaient être des sourires, serrer des mains rusées<br />

et teintées d’hypocrisie. Mais Vodkaski ne voulait pas<br />

d’une guerre, et, en être le détonateur ou la cause horripilait<br />

le peuple russe. Il quitta l’Europe pour se diriger<br />

directement vers cette Asie qui se targuait d’aimer véritablement<br />

la vieille et ô combien vénérable Russie.<br />

Hireux affirma que la ressemblance entre <strong>les</strong> deux espaces<br />

n’était pas seulement physique, mais métaphysique :<br />

« Il faut dépasser la forme des yeux pour ne s’attacher<br />

qu’à ce qu’ils sont capab<strong>les</strong> de faire, affirma sentencieusement<br />

Hireux… Fabriquer des larmes de joie ! »<br />

Cette phrase eut le don de plaire énormément à Vodkaski,<br />

et <strong>les</strong> ruses… euh <strong>les</strong> Russes se mirent soudain à<br />

réaliser que, finalement, ces Asiatiques étaient plus proches<br />

d’eux, et que <strong>les</strong> liens de parenté étaient somme toute<br />

plus réels qu’il n’y paraissait !<br />

18

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