Les existants indivisibles : une réalité à géométrie variable - Scor
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affectent ces éléments d’équipement revêtent <strong>une</strong> certaine<br />
gravité. Nous pouvons citer le cas d’un hôpital dont<br />
l’installation de chauffage tombe en panne. Un hôpital<br />
ne peut pas continuer <strong>à</strong> fonctionner sans chauffage, ce<br />
qui conduit les magistrats <strong>à</strong> conclure <strong>à</strong> l’impropriété<br />
<strong>à</strong> destination et les exemples sont très nombreux.<br />
Ma réflexion sur les éléments d’équipement m’amène<br />
<strong>à</strong> faire émerger deux autres notions, celle d’incorporation<br />
et celle d’unité fonctionnelle. En matière<br />
d’éléments d’équipement, si l’élément neuf et l’élément<br />
existant ont besoin l’un de l’autre pour<br />
« fonctionner », le neuf prend en quelque sorte en<br />
garantie l’existant interactif. Contrairement au cas d’un<br />
équipement qui n’est pas modifié mais qui fait l’objet<br />
de l’ajout d’un élément, lui-même prolongé ou précédé<br />
d’un élément neuf, par exemple des travaux sur<br />
<strong>une</strong> installation de chauffage sans toucher <strong>à</strong> la chaudière,<br />
des travaux de plomberie sans toucher au ballon<br />
d’eau chaude, ou encore des travaux de gaine sans<br />
toucher <strong>à</strong> la centrale de traitement d’air. Par contre, le<br />
risque d’extension se matérialise lorsque l’équipement<br />
existant est modifié, par exemple le remplacement<br />
d’un brûleur sur <strong>une</strong> chaudière ou le remplacement<br />
d’un moteur sur un ventilateur. L’extension de garantie<br />
est implicite, elle n’est pas évidente si chaque composant<br />
est isolable donc divisible avant, pendant et après<br />
les travaux. Il est vrai que le remplacement d’un brûleur<br />
n’implique pas que le constructeur ait <strong>à</strong> répondre<br />
du reste de la chaudière existante, mais il y a un risque<br />
d’implication par rapport <strong>à</strong> la fonctionnalité. Ce qui<br />
promet de belles batailles si le cas se présente.<br />
Je vais terminer par les perspectives. Comme vous le<br />
voyez, même pour moi, et la jurisprudence l’est encore<br />
plus, la matière technique est lourde, complexe et<br />
préoccupante. Je pense qu’il est possible d’imaginer<br />
<strong>une</strong> sorte de règle du jeu qui nous permettrait de simplifier<br />
notre compréhension et qui pourrait comporter<br />
d’un côté <strong>une</strong> identification des risques et de l’autre<br />
des conseils préventifs. A mon sens, l’exercice mérite<br />
d’être tenté. Evidemment il dépasse le cadre de mon<br />
intervention de ce jour mais même si l’exhaustivité<br />
n’est pas possible, l’exercice permettrait au moins de<br />
dégager des principes et des réflexes. Ensuite, il paraît<br />
imaginable de travailler par approximation, par<br />
similitudes sur cette base qui aurait déj<strong>à</strong> le mérite<br />
d’exister, de façon <strong>à</strong> mieux maîtriser les risques<br />
techniques des <strong>existants</strong> <strong>indivisibles</strong>.<br />
Je vous remercie.<br />
18 - Mars 2010 - SCOR<br />
Jean TUCCELLA<br />
Merci M. BERTIN pour votre exposé. Avant de passer<br />
aux questions, je donne la parole <strong>à</strong> Maître KARILA qui<br />
souhaite répondre sur différents exemples.<br />
Maître Jean-Pierre KARILA<br />
Je vais apporter un éclairage juridique sur certains<br />
exemples. Sur le cinquième exemple des interventions<br />
ponctuelles sur existant, M. BERTIN a utilisé <strong>à</strong> juste<br />
titre la notion d’échelle en disant que tout dépend de<br />
l’échelle. En <strong>réalité</strong>, il faut rappeler que toute la problématique<br />
que nous traitons aujourd’hui de savoir si les<br />
dommages matériels affectant des <strong>existants</strong> vont<br />
rentrer ou non dans le domaine de la Décennale, suppose<br />
que les travaux neufs sont eux-mêmes constitutifs<br />
de la construction d’un ouvrage au sens de l’article<br />
1792 du Code civil, sinon la problématique n’existe<br />
pas. Il faut donc d’abord être en présence de travaux<br />
qui eux-mêmes peuvent être considérés comme étant<br />
la construction d’un ouvrage au sens de l’article 1792<br />
du Code civil. D’<strong>une</strong> manière générale, dans le cadre<br />
des opérations de rénovation, il faut prendre en<br />
compte l’importance qualitative des travaux et non pas<br />
la nécessité ou non d’un permis de construire. C’est si<br />
nous sommes en présence de travaux de construction<br />
au sens de l’article 1792, par exemple la création d’un<br />
plancher intermédiaire ou la modification des<br />
structures, que s’appliquera pour ces travaux neufs la<br />
Décennale et que s’appliquera ou non pour les<br />
dommages affectant les <strong>existants</strong>, la problématique<br />
qui est l’objet de notre réunion.<br />
Pierre BERTIN<br />
J’ai volontairement pris le trou de 10 cm, parce qu’il<br />
paraît tout <strong>à</strong> fait modeste et anodin. Mais il s’agit d’un<br />
trou réalisé dans le contexte d’un marché de chauffage<br />
complet dans un immeuble.<br />
Maître Jean-Pierre KARILA<br />
Je ferai la même réponse pour le sixième exemple de<br />
la réfection d’un sol industriel. La problématique se<br />
pose si cette réfection de ce dallage constitue la<br />
construction d’un ouvrage.<br />
Ainsi que pour le septième exemple du ravalement. Il<br />
y a ravalement et ravalement. Un ravalement pour les<br />
taches et un ravalement qui comporte le rebouchage<br />
de fissures, des travaux d’étanchéité, ravalement et<br />
peinture étant d’ailleurs indissociables, et dans votre