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Les existants indivisibles : une réalité à géométrie variable - Scor

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exemple de support ancien en bois et maçonnerie, le<br />

ravalement peut avoir des conséquences graves parce<br />

que le diagnostic n’a pas été fait. Mais si le ravalement<br />

lui-même ne constitue pas la construction d’un<br />

ouvrage au sens de l’article 1792, même s’il y a <strong>une</strong><br />

erreur flagrante au niveau du diagnostic, même si les<br />

conséquences sont graves, il ne rentrera jamais dans<br />

le domaine de la Décennale.<br />

Pour avoir beaucoup écrit et avoir fait le point de la<br />

question en matière de ravalement dans diverses<br />

revues, la clé du raisonnement est la suivante. Ou<br />

bien le ravalement comportant <strong>une</strong> peinture suppose<br />

la création ou la réfection d’<strong>une</strong> étanchéité et alors<br />

c’est la construction d’un ouvrage. Ou bien il est simplement<br />

décoratif et ne comporte pas d’étanchéité,<br />

il n’y a pas de différence entre l’étanchéité et l’imperméabilisation.<br />

Il faut se méfier du réflexe qui conduit<br />

<strong>à</strong> dire que c’est l’impropriété <strong>à</strong> destination. Peu<br />

importe, l’impropriété <strong>à</strong> destination est un des critères<br />

de la Décennale mais n’est pas un critère exclusif<br />

de la Décennale. Elle est un critère de responsabilité<br />

dans d’autres domaines. Dans le domaine de la garantie<br />

des vices cachés, l’impropriété <strong>à</strong> destination est<br />

bien incluse dans la garantie des vices cachés et n’a<br />

rien <strong>à</strong> voir avec la Décennale. Si c’est la construction<br />

d’un ouvrage et les conséquences sont graves, les<br />

dommages relèvent de la Décennale. Si ce n’est pas<br />

la construction d’un ouvrage et les conséquences<br />

sont graves, les dommages ne relèvent pas de la<br />

Décennale mais du droit commun.<br />

J’en arrive au huitième exemple et la mise aux normes<br />

de la sécurité incendie. Cet exemple est un peu spécifique,<br />

effectivement il s’agit de travaux sur existant.<br />

Il faut voir ce que vous envisagez au travers de cet<br />

exemple. Sur la mise en conformité elle-même, il n’est<br />

pas nécessaire qu’il y ait des dommages. S’il s’avère<br />

que cette mise en conformité n’est pas atteinte, elle<br />

relèvera de la Décennale et non pas du droit commun<br />

tout simplement en raison du risque pour la sécurité<br />

des usagers du bâtiment et des passants. Dans votre<br />

exemple, il n’y a que si cette mise en conformité<br />

cause des dommages <strong>à</strong> l’existant qu’elle relèvera<br />

de la Décennale.<br />

Pierre BERTIN<br />

J’évoquais cet exemple que j’ai en expertise. La sécurité<br />

incendie existe, mais il est commandé <strong>une</strong> remise <strong>à</strong><br />

niveau partielle, ce qui génère un enchaînement de<br />

responsabilités.<br />

Maître Jean-Pierre KARILA<br />

Quant <strong>à</strong> votre exemple sur la mise en conformité du<br />

pont <strong>à</strong> des exigences parasismiques. Si ce travail de<br />

mise aux normes sur existant cause des dommages, il<br />

mobilisera la Décennale quel que soit l’âge du pont.<br />

Parce qu’aujourd’hui, rentrent dans la Décennale des<br />

<strong>existants</strong> qui existent depuis trente, quarante ou<br />

cinquante ans.<br />

Pierre BERTIN<br />

J’évoquais plutôt dans mon exemple le fait que le pont<br />

puisse avoir un vice caché intrinsèque et que celui qui<br />

fait les appuis ne peut pas répondre de ces vices.<br />

Maître Jean-Pierre KARILA<br />

C’est l’état de la jurisprudence avant l’ordonnance du<br />

8 juin 2005 mais il ne faut pas que le vice de la structure<br />

existante du pont soit la cause exclusive des<br />

dommages. Comme par hypothèse, c’est par l’exécution<br />

de cette mise en conformité aux règles<br />

parasismiques qu’il y aura des dommages, mais peu<br />

importe que le pont ait vingt ans ou trente ans.<br />

Je voulais compléter et donner mon éclairage juridique<br />

sur les exemples techniques de M. BERTIN.<br />

SCOR - Mars 2010 - 19

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