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Revue celtique

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Bibliographie. 483<br />

v'' siècle, appellent les Angles à leur secours : c'est faire des Bretons<br />

un peuple de race germanique'.<br />

Etablis près des Ménapes du temps d'Auguste, les Bretons de M. V.<br />

de-Vit, descendus du Jutland comme ceux de l'île de Bretagne, mais<br />

longtemps après, ne font point parler d'eux dans l'histoire pendant<br />

quatre siècles. Au v° siècle, ils se réveillent avec leur langue, leurs<br />

mœurs, leur nationalité intactes^, au milieu du déchaînement des bar-<br />

bares germains, sous la conduite d'un chef, Riothime, et prêtent leur<br />

secours à l'empereur Anthémius contre Euric, roi des Wisigoths. Ce<br />

sont ces Bretons qui, à la fm du v^ siècle, se retirent en Armorique et<br />

la transforment. Il y aurait bien eu quelques émigrés insulaires, mais<br />

en petit nombre. M. V. de-Vit s'acharne à prouver que ce n'est pas<br />

l'émigration insulaire qui a créé la Bretagne française : c'est une partie<br />

considérable de son travail. Il ne démontre qu'une chose, c'est qu'il<br />

connaît mal la question. Pour lui, il n'y a en faveur de l'émigration<br />

insulaire qu'un témoignage formel, celui d'Eginhard, qu'il récuse d'ail-<br />

leurs. Cependant ce bon Eginhard, comme il l'appelle familièrement (//<br />

buon Eginhardo), devait avoir eu sur ce point des renseignements précis;<br />

il avait vu à la cour de Charlemagne beaucoup de chefs bretons venant<br />

faire leur soumission au tout-puissant empereur. D'ailleurs il y a de<br />

l'émigration insulaire bien d'autres preuves à l'appui que M. V. de-Vit<br />

ignore ; le témoignage de nombreuses vies de saints, dont quelques-unes<br />

fort anciennes, des faits historiques importants, l'identité de coutumes,<br />

de noms propres, de noms nationaux (on retrouve en Armorique le<br />

nom même de deux grandes tribus insulaires inconnues avant le vi^ siècle<br />

sur le continent et occupant la plus grande partie de la péninsule : les<br />

Cornavii et les Dumnonii) ; enfin, preuve décisive et qui dispenserait<br />

des autres, non pas seulement la parenté, mais l'identité de langue au<br />

x« siècle des deux côtés du détroit. M. V. de-Vit non seulement ne con-<br />

naît pas les sources, mais il ignore les travaux faits sur cette question;<br />

il ignore D. Lobineau, D. Morice, MM. de Courson et A. de la Borde-<br />

rie, etc. Il cite seulement M. Halléguen !<br />

Nous venons d'exposer à grands traits la théorie de M. V. de-Vit.<br />

Nous laissons de côté les arguments de détail : ils ne nous paraissent<br />

pas mieux fondés. Nous serions tentés de retourner à M. V. de-Vit le<br />

reproche qu'il adresse à ceux qui font venir les Bretons armoricains de<br />

l'île de Bretagne : lo non credo che in lutta, la storia si possa trovare una<br />

opinione emessa con tanta leggerezza (p. 31).<br />

I. V. de- vit, Dissertazioni sui Britanni, p. 19, en note.

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