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Les modes de transmission des virus ... - Remy Froissart

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<strong>virus</strong>, comme par exemple le turnip mosaic poty<strong>virus</strong> (TuMV) et le cauliflower<br />

mosaic caulimo<strong>virus</strong> (CaMV), ne sont pas transmis suivant cette stratégie. Dans ce<br />

cas, un composant additionnel nécessaire à la <strong>transmission</strong> pourrait être perdu lors <strong>de</strong><br />

la purification <strong>de</strong> ces <strong>virus</strong>. Le premier indice <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> composant<br />

a été obtenu par <strong>de</strong>s expériences d’acquisition séquentielle menées sur plantes<br />

infectées par le potato poty<strong>virus</strong> C (PVC), <strong>virus</strong> connu pour n’être transmissible par<br />

puceron que s’il est en présence du potato poty<strong>virus</strong> Y (PVY) lors d’une infection<br />

mixte. Le PVC peut également être acquis individuellement puis transmis par <strong>de</strong>s<br />

pucerons, lorsqu’ils ont préalablement été nourris sur <strong>de</strong>s plantes infectées par le<br />

PVY. La séquence inverse d’acquisition (PVC puis PVY) ne permet pas la<br />

<strong>transmission</strong> du PVC. Un composant, induit lors <strong>de</strong> l’infection <strong>de</strong> la plante par le<br />

PVY, semble donc nécessaire à la <strong>transmission</strong> <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> PVC, il est appelé<br />

« helper component » (HC). Par la suite, il a été démontré qu’il ne s’agit pas <strong>de</strong> la<br />

particule virale du PVY elle-même, mais plutôt d’un composant extra-capsidaire codé<br />

par ce <strong>de</strong>rnier.<br />

Chez les membres du genre Caulimo<strong>virus</strong>, le <strong>virus</strong> le plus étudié est le<br />

cauliflower mosaic caulimo<strong>virus</strong> (CaMV). La présence d’un facteur assistant appelé<br />

« Aphid Transmision Factor » (ATF) a été montré <strong>de</strong> la même manière par<br />

acquisitions séquentielles sur <strong>de</strong>s plantes infectées par <strong>de</strong>s souches transmissibles<br />

et/ou non transmissibles. Dans la suite <strong>de</strong> cette revue, le HC <strong>de</strong>s Poty<strong>virus</strong> et l’ATF<br />

<strong>de</strong>s Caulimo<strong>virus</strong> seront désignés sous le terme commun <strong>de</strong> « Facteur Assistant <strong>de</strong><br />

la Transmission » (FAT).<br />

Des fractions <strong>de</strong> nature protéique ayant une activité FAT ont été obtenues par<br />

différentes purifications à partir d’extraits <strong>de</strong> plantes infectées par le PVY ou le<br />

tobacco vein mottling poty<strong>virus</strong> (TVMV). Par l’analyse <strong>de</strong> ces fractions, les FAT <strong>de</strong>s<br />

poty<strong>virus</strong> ont été caractérisés comme <strong>de</strong>s protéines d’un poids moléculaire variant <strong>de</strong><br />

53-58 kDa dont la forme active serait apparemment dimérique. La comparaison <strong>de</strong>s<br />

séquences du FAT <strong>de</strong> souches transmissibles et non-transmissibles a révélé <strong>de</strong>s<br />

mutations dans <strong>de</strong>ux motifs très conservés : un domaine N-terminal centré sur le<br />

motif protéique KITC (lysine-isoleucine-thréonine-cystéine) et un autre C-terminal<br />

centré sur le motif PTK (proline-thréonine-cystéine). L’importance <strong>de</strong> ces domaines<br />

pour la fonction FAT a pu être confirmée par mutagenèse dirigée.<br />

De manière équivalente, la comparaison <strong>de</strong>s séquences <strong>de</strong> souches<br />

transmissibles et non transmissibles par pucerons du CaMV, indique que le FAT du<br />

CaMV correspond au produit <strong>de</strong> l’expression du gène II. Il s’agit d’un polypepti<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> 18 kDa n’ayant apparemment pas d’autre fonction dans le cycle viral. En effet,<br />

l’isolat CM4-184 dont le gène II est entièrement délété n’est pas transmissible par<br />

pucerons, mais il reste parfaitement infectieux pour la plante. Contrairement aux FAT<br />

<strong>de</strong>s Poty<strong>virus</strong>, celui du CaMV n’a pas encore pu être purifié à partir d’extraits <strong>de</strong><br />

plantes infectées. En revanche, il peut être produit sous forme active en système<br />

hétérologue « baculo<strong>virus</strong>/cellules d’insectes » .<br />

L’hypothèse du mécanisme d’action <strong>de</strong>s facteurs assistants <strong>de</strong> <strong>transmission</strong><br />

la plus communément admise est que ce type <strong>de</strong> molécules joue un rôle dans la<br />

rétention et le relarguage du <strong>virus</strong> par le vecteur par « pontage réversible » entre les<br />

<strong>de</strong>ux. Un domaine du FAT serait impliqué dans l’interaction avec la capsi<strong>de</strong> virale et<br />

un autre domaine avec un récepteur hypothétique sur la cuticule <strong>de</strong>s pièces buccales<br />

et/ou le tube digestif antérieur du vecteur. Ainsi, la non-transmissibilité d’un <strong>virus</strong> à<br />

stratégie FAT peut être due à un facteur assistant non fonctionnel (qui ne peut plus<br />

interagir avec le vecteur et/ou le virion) ou à une protéine <strong>de</strong> capsi<strong>de</strong> non<br />

fonctionnelle (qui ne peut plus interagir avec le FAT). Le FAT d’un <strong>virus</strong><br />

transmissible est capable d’assister la <strong>transmission</strong> <strong>de</strong> souches non-transmissibles (à<br />

cause d’une absence ou d’une non-fonctionnalité <strong>de</strong> son propre FAT) dans un<br />

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