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Les modes de transmission des virus ... - Remy Froissart

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INTRODUCTION<br />

<strong>Les</strong> <strong>virus</strong> sont <strong>de</strong>s parasites endocellulaires obligatoires dont la pérennité<br />

dépend bien sûr <strong>de</strong> leur capacité à se répliquer au sein d’une cellule hôte, mais pas<br />

uniquement. Avant la mort <strong>de</strong> cette cellule, le <strong>virus</strong> doit également être capable<br />

d’infecter d’autres cellules du même hôte en opérant <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> cellule à<br />

cellule, et <strong>de</strong>s mouvements systémiques en empruntant les tissus vasculaires <strong>de</strong> son<br />

hôte (pour revue [1]). Enfin avant ou peu après la mort <strong>de</strong> l’hôte, les <strong>virus</strong> <strong>de</strong>vront<br />

impérativement en infecter un autre. Cette étape <strong>de</strong> <strong>transmission</strong> est indispensable et<br />

commune à tous les <strong>virus</strong> connus et elle implique le plus souvent un passage très<br />

délicat du <strong>virus</strong> dans le milieu extérieur. <strong>Les</strong> solutions adoptées par les <strong>virus</strong> pour<br />

accomplir cette étape avec succès (étape que nous considérons comme l’une <strong>de</strong>s plus<br />

problématiques du cycle viral), sont impressionnantes tant par leur nature que par<br />

leur diversité.<br />

<strong>Les</strong> <strong>virus</strong> <strong>de</strong> plantes sont confrontés aux difficultés <strong>de</strong> la <strong>transmission</strong><br />

accentuées par le fait que leurs hôtes sont immobiles. Ceci explique probablement<br />

pourquoi la majorité <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> <strong>transmission</strong> adoptées par les phyto<strong>virus</strong> fait<br />

appel à un organisme tiers, bien que certains <strong>virus</strong> soient transmissibles par la graine,<br />

le pollen ou par contact (cas <strong>de</strong> <strong>transmission</strong> non traités ici). De nombreux animaux,<br />

en particulier <strong>de</strong>s invertébrés, puisent leurs ressources dans les tissus <strong>de</strong> végétaux<br />

supérieurs. Ils sont le plus souvent très mobiles, capables <strong>de</strong> passer <strong>de</strong> manière<br />

autonome d’une plante à une autre et ne détruisent pas immédiatement la plante sur<br />

laquelle ils se nourrissent. Tous ces organismes sont susceptibles d’être utilisés<br />

comme véhicules <strong>de</strong> transport entre plantes hôtes, dans l’espace ou dans le temps,<br />

par <strong>de</strong>s <strong>virus</strong> phytopathogènes et sont dans ce cas dénommés « vecteur ». Ainsi, pour<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s <strong>virus</strong> connus infectant <strong>de</strong>s plantes variées dans différentes régions du<br />

mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s vecteurs ont été décrits chez les champignons du sol, les némato<strong>de</strong>s du<br />

sol, les acariens et les insectes. <strong>Les</strong> étu<strong>de</strong>s sur la <strong>transmission</strong> par vecteurs (vection)<br />

ont débuté dès le début <strong>de</strong> ce siècle [2] et la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s données<br />

expérimentales accumulées <strong>de</strong>puis concernent principalement les <strong>virus</strong> transmis par<br />

insectes dont l’adaptation <strong>de</strong> l’appareil buccal est <strong>de</strong> type piqueur-suceur. Il s’agit là,<br />

en tout cas, du seul groupe <strong>de</strong> vecteur pour lequel la masse d’informations a permis<br />

l’établissement d’une classification <strong>de</strong>s différentes stratégies <strong>de</strong> <strong>transmission</strong> virale.<br />

<strong>Les</strong> insectes <strong>de</strong> type piqueur-suceur se trouvent principalement dans trois<br />

ordres : Diptera, Heteroptera et Homoptera. Très peu <strong>de</strong> diptères se nourrissent sur<br />

plantes, ce qui est plus fréquent chez les hétéroptères et caractéristique chez les<br />

homoptères, où l’on trouve l’immense majorité <strong>de</strong>s vecteurs. L’ordre Homoptera<br />

regroupe les cochenilles, les cica<strong>de</strong>lles, les aleuro<strong>de</strong>s et surtout les aphi<strong>de</strong>s<br />

(pucerons). C’est pour la <strong>transmission</strong> <strong>de</strong> <strong>virus</strong> par pucerons que la classification<br />

<strong>de</strong>s différentes stratégies a été originellement élaborée. Ce n’est que par la suite<br />

qu’elle fut, par usage consensuel, extrapolée aux cas <strong>de</strong>s <strong>virus</strong> transmis par les autres<br />

familles d’homoptères cités ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

Nous présenterons ici cette classification <strong>de</strong> manière critique, notre objectif<br />

étant d’en proposer une actualisation et d’évaluer la possibilité d’élaborer un<br />

système simplifié (tout en restant informatif) qui soit extrapolable à tous les cas <strong>de</strong><br />

<strong>transmission</strong> <strong>de</strong> <strong>virus</strong> phytopathogènes, quel que soit le vecteur considéré.<br />

Cette démarche <strong>de</strong> réflexion sur les problèmes <strong>de</strong> classification nous parait<br />

particulièrement importante pour les <strong>de</strong>ux raisons suivantes. (i) Un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

classement (bien conçu) <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> <strong>transmission</strong> <strong>de</strong>vrait, à terme, permettre <strong>de</strong><br />

confirmer <strong>de</strong>s liens évolutifs entre différents groupes viraux. (ii) <strong>Les</strong> cas où la<br />

phylogénie (établie sur d’autres caractères que la <strong>transmission</strong>) ne permet pas<br />

d’expliquer que <strong>de</strong>ux groupes viraux possè<strong>de</strong>nt la même stratégie <strong>de</strong> <strong>transmission</strong><br />

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