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Les modes de transmission des virus ... - Remy Froissart

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quelques actualisations qui nous paraissent plus satisfaisantes au vu <strong>de</strong>s résultats<br />

apportés par les outils <strong>de</strong> biologie moléculaire au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière décennie.<br />

Stratégie <strong>de</strong> <strong>transmission</strong> propagative<br />

<strong>Les</strong> <strong>virus</strong> à <strong>transmission</strong> propagative appartiennent aux genres Cyto- et<br />

Nucleorhabdo<strong>virus</strong>, Phytoreo<strong>virus</strong>, Fiji<strong>virus</strong>, Oryza<strong>virus</strong>, Marafi<strong>virus</strong> et Tenui<strong>virus</strong><br />

qui sont tous apparentés à <strong>de</strong>s familles virales aussi inféodées aux animaux et<br />

notamment aux insectes ([7], pour revue sur la taxonomie voir [8]). La majorité <strong>de</strong><br />

ces <strong>virus</strong> est transmise à la <strong>de</strong>scendance, chez l’insecte, par passage transovarien et<br />

aucun d’entre eux ne l’est, chez la plante, par <strong>transmission</strong> par la graine.<br />

L’acquisition du <strong>virus</strong> par son vecteur lors d’un repas sur une plante infectée<br />

s’effectue en une pério<strong>de</strong> pouvant durer <strong>de</strong> quelques minutes à quelques heures. La<br />

variabilité <strong>de</strong> cette mesure dépend vraisemblablement <strong>de</strong> la répartition du <strong>virus</strong> dans<br />

la plante hôte et par conséquent, du temps nécessaire aux vecteurs pour atteindre lors<br />

du repas, les tissus infectés. Il existe une phase <strong>de</strong> latence, après le repas<br />

d’acquisition, durant laquelle le vecteur n’est pas infectant pour la plante. Ce<br />

phénomène correspond au temps nécessaire au <strong>virus</strong> pour s’accumuler sous forme<br />

infectieuse dans les glan<strong>de</strong>s salivaires et donc dans la salive. Bien évi<strong>de</strong>mment,<br />

puisque le <strong>virus</strong> se multiplie dans l’insecte durant son transfert, la durée <strong>de</strong> cette<br />

phase <strong>de</strong> latence est proportionnelle à la durée du cycle <strong>de</strong> multiplication virale. On<br />

peut donc s’attendre à ce que ce paramètre soit influencé par <strong>de</strong>s facteurs tels que: la<br />

nature et l’état physiologique <strong>de</strong> l’insecte (sta<strong>de</strong> du développement et âge), la<br />

température, la génétique du <strong>virus</strong> et celle du vecteur. En tout état <strong>de</strong> cause, cette<br />

phase <strong>de</strong> latence dure <strong>de</strong> quelques jours à plusieurs mois. Le vecteur restera alors<br />

infectant et infecté jusqu’à sa mort, bien que l’efficacité d’inoculation du <strong>virus</strong> à la<br />

plante diminue souvent à <strong>de</strong>s âges avancés du vecteur. La durée minimale du repas au<br />

cours <strong>de</strong> laquelle ces <strong>virus</strong> sont inoculés à la plante est relativement courte puisque<br />

quelques minutes suffisent le plus souvent. L’ensemble <strong>de</strong> ces informations est<br />

détaillé par Nault [7].<br />

<strong>Les</strong> arguments expérimentaux qui sont en général interprétés comme <strong>de</strong>s<br />

preuves <strong>de</strong> la multiplication virale dans le vecteur sont issus <strong>de</strong> différentes approches.<br />

Des observations en microscopie optique et électronique ont montré que les <strong>virus</strong><br />

transmis suivant la stratégie propagative sont présents dans les cellules <strong>de</strong> nombreux<br />

organes <strong>de</strong> leurs vecteurs : les ovaires, les corps gras, les muscles, les tissus du<br />

système nerveux, les tissus conjonctifs et les glan<strong>de</strong>s salivaires [9]. Des injections<br />

d’extraits d’insectes vecteurs virulifères dans l’hémolymphe d’autres insectes<br />

permissifs non porteurs du <strong>virus</strong> provoquent l’infection <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers. Cette<br />

<strong>transmission</strong> par injection peut être répétée (en chaîne) un nombre <strong>de</strong> fois supérieur à<br />

celui qui, si le <strong>virus</strong> ne se multipliait pas, aboutirait à sa perte par simple effet <strong>de</strong><br />

dilution limite [10]. La principale preuve <strong>de</strong> la multiplication du <strong>virus</strong> dans son<br />

vecteur a été la mesure quantitative du taux d’antigènes viraux dans le vecteur qui a<br />

démontré une augmentation du titre viral après que le vecteur ait été isolé <strong>de</strong> la plante<br />

infectée, source <strong>de</strong> l’inoculum [11]. Enfin, il a été possible dans quelques cas <strong>de</strong><br />

propager le <strong>virus</strong> sur <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> l’insecte vecteur (pour revue voir<br />

[7]).<br />

<strong>Les</strong> mécanismes moléculaires régissant l’interaction <strong>virus</strong>/vecteur sont très<br />

complexes puisqu’ils correspon<strong>de</strong>nt à toutes les étapes du cycle <strong>de</strong> multiplication<br />

virale dans l’insecte. Dans le cadre <strong>de</strong> cette revue, nous nous limiterons aux étapes<br />

caractéristiques <strong>de</strong> la reconnaissance et donc <strong>de</strong>s premiers sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’infection du<br />

vecteur par le <strong>virus</strong>. Qu’il s’agisse <strong>de</strong> <strong>virus</strong> enveloppés comme les Rhabdoviridae ou<br />

non enveloppés comme les Reoviridae, la reconnaissance <strong>de</strong> récepteur(s) chez le<br />

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