AUTEURS LATINS - latin, grec, juxta

8 georgica. liber ii.
Inserat, aut scrobibus mandet mutata subais.
Exuerint silvestrem animum, cultuque frequenti
In quascumque voces artes haud tarda sequentur
Nec non et sterilis quæ stirpibus exit ab imis
Hoc faciet, vacuos si sit digesta per agros ;
Nunc altæ frondes et rami matris opacant,
Crescentique adimunt fetus, uruntque ferentem.
Jam, quæ seminibus jais se sustulit arbos,
Tarda venit, seris faura nepotibus umbram ;
Pomaque degenerant, succos oblita priores ;
Et turpes avibus prædam fert uva racemos.
Scilicet omnibus est labor impendendus, et omnes
Cogendæ in sulcum, ac multa mercede domandæ.
Sed truncis oleæ melius, propagine vites
Reondent, solido Paphiæ de robore myrtus.
Plantis et duræ coryli nascuntur, et ingens
Fraxinus, Herculeæque arbos umbrosa coronæ,
terre convenablement préparée, ils dépouilleront bientôt leur naturel
sauvage, et, domptés par une culture assidue, ne tarderont pas
à se prêter à toutes tes combinaisons. Il en sera de même des rejetons
infruueux qui sortent du pied des arbres, si tu les tranortes
dans un terrain découvert. À présent, le feuillage et l’ombre épaisse
du tronc maternel les étonnent, les arrêtent dans leur croissance et
tuent les germes qu’ils renferment.
L’arbre qui vient de semence est lent à croître, et ne donnera
de l’ombre qu’à tes arrière-neveux. Les fruits mêmes, dégénérant
à la longue, perdent leur saveur primitive, et la vigne ne porte plus
à la fin que des grappes honteuses qu’on abandonne aux oiseaux.
Donne donc à tous ces arbres tes soins incessants : range-les en
ordre dans les sillons, et obtiens, à force de travail, qu’ils répondent
à tes vœux.
L’olivier se multiplie plus volontiers de tronçons enfouis dans la
terre ; la vigne, de provins ; le myrte, de rameaux déjà forts ; mais il
faut tranlanter avec leurs racines et les durs coudriers, et le frêne
altier, et le peuplier, dont l’épais feuillage fournit des couronnes à
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inserat hæc quoque,
aut mandet mutata
scrobibus subais,
exuerint
animum silvestrem,
cultuque frequenti
sequentur haud tarda
in quascumque artes
voces.
Nec non et sterilis,
quæ exit
ab imis stirpibus,
faciet hoc,
si sit digesta
per agros vacuos ;
nunc altæ frondes
et rami matris opacant,
adimuntque fetus crescenti,
uruntque ferentem.
Jam, arbos
quæ se sustulit
seminibus jais,
venit tarda,
faura umbram
nepotibus seris ;
pomaque degenerant,
oblita succos priores ;
et uva fert racemos turpes
prædam avibus.
Scilicet labor
est impendendus omnibus,
et omnes cogendæ
in sulcum,
ac domandæ
multa mercede.
Sed oleæ
reondent melius
truncis,
vites propagine,
myrtus Paphiæ
de robore solido.
Et duræ coryli
nascuntur plantis,
et ingens fraxinus,
arbosque umbrosa
coronæ Herculeæ,
glandesque
géorgiques. livre 2. 9
greffait ces arbres aussi,
ou confiait eux changés de place
à des trous creusés,
ils dépouilleraient
leur nature sauvage,
et par une culture assidue
ils te suivront non paresseux
à quelques artifices (combinaisons) que
tu les appelles.
Et aussi l’arbre stérile,
qui sort (pousse des boutures)
depuis les plus profondes racines,
fera cela (réussira également),
s’il a été partagé quant à ses boutures
dans des champs vides ;
maintenant les hauts feuillages
et les rameaux de sa mère l’ombragent,
et ôtent les fruits à lui croissant,
et brûlent lui qui-en-porte.
Mais, l’arbre
qui s’est élevé (est sorti)
de semences jetées,
vient lent (croît lentement),
devant faire (donner) de l’ombre
à nos petits-fils tardifs (tard) ;
et les fruits dégénèrent,
ayant oublié (perdu) leurs sucs précédents ;
et la vigne porte des grappes laides
butin pour les oiseaux.
Aussi du travail
est à-consacrer à tous,
et tous sont à-enfermer
dans un sillon (un trou),
et à-dompter (cultiver)
avec beaucoup-de peine.
Mais les oliviers
répondent mieux aux vœux du cultivateur
croissant de troncs enfouis,
les vignes de provins,
les myrtes de-Paphos,
d’une souche entière enfoncée en terre.
Et les durs coudriers
naissent de boutures,
et le grand frêne,
et l’arbre ombreux
de la couronne d’-Hercule,
et les glands (les chênes)