PLAN WALLON NuTRiTiON SANTÉ ET BiEN-êTRE DES AÎNÉS
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DÉNutritioN<br />
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la dÉnutrition, un dÉFi majeur<br />
et parfois accompagnées de lésions à l’estomac qui<br />
occasionnent des douleurs plus ou moins importantes,<br />
voire même une anorexie.<br />
6. dépression et autres troubles<br />
psychiatriques<br />
la dépression est fréquente chez la personne<br />
âgée. même si elle peut présenter les mêmes<br />
caractéristiques cliniques que chez le sujet plus jeune,<br />
elle est souvent ignorée du fait de modifications<br />
associées au vieillissement (comme la diminution<br />
du sommeil ou du désir ou plus simplement de<br />
la possibilité de communiquer) et de l’intrication<br />
fréquente avec des affections somatiques. Parfois,<br />
plutôt que d’une véritable maladie, il peut s’agir<br />
d’une réaction dépressive à un événement: perte<br />
d’un proche ou d’un animal familier, arrêt progressif<br />
des contacts avec l’extérieur, déménagement, perte<br />
d’autonomie, etc..<br />
la dépression et ses troubles associés (moins<br />
de goût pour la nourriture, moins de motivation à<br />
manger, voire un refus de s’alimenter) ont un impact<br />
sur le processus alimentaire en réduisant l’apport<br />
nutritionnel ou en modifiant le comportement<br />
alimentaire (anorexie, grignotage, boulimie,<br />
consommation d’alcool, etc.). les personnes âgées<br />
qui en souffrent présentent un risque accru de<br />
dénutrition.<br />
les traitements médicamenteux contre la dépression<br />
sont eux-mêmes susceptibles de modifier la prise<br />
alimentaire. ainsi, l’anorexie, qui peut aller jusqu’au<br />
refus complet de manger, n’est pas toujours liée à un<br />
état dépressif ; elle peut aussi être la conséquence<br />
du traitement.<br />
7. troubles cognitifs<br />
les démences comme la maladie d’alzheimer<br />
sont à l’origine de troubles et de modifications<br />
du comportement alimentaire ainsi que d’un<br />
amaigrissement significatif du patient. Cela peut<br />
survenir à un stade quelconque de la maladie. dès la<br />
phase précoce de la maladie, la personne manifeste<br />
un stress qui permet de compenser la perte de<br />
mémoire par augmentation de la vigilance (coping).<br />
la majorité des études montre que la perte de<br />
poids s’amplifie au cours de la maladie, lentement<br />
et régulièrement, surtout en l’absence d’une prise<br />
en charge spécifique. Parfois, cette perte de poids<br />
précède la découverte de la maladie. la pratique<br />
clinique montre que la perte de poids s’accompagne<br />
d’un ensemble de complications (altération du<br />
système immunitaire, atrophie musculaire, chutes,<br />
fractures et perte d’autonomie) qui à leur tour<br />
alourdissent le tableau nutritionnel.<br />
toutefois, de telles complications peuvent être<br />
retardées si la perte de poids est dépistée et corrigée<br />
rapidement. il est donc indispensable de préserver<br />
le statut nutritionnel du patient et de veiller à une<br />
alimentation suffisante et variée, pendant toute<br />
l’évolution de la maladie, depuis le diagnostic jusqu’à<br />
la fin de vie, en adaptant les mesures proposées à la<br />
situation clinique du patient… et de l’aidant.<br />
les personnes souffrant de la maladie d’alzheimer<br />
peuvent réduire leur consommation alimentaire par<br />
manque d’appétit, par perte du goût et de l’odorat<br />
mais aussi suite à des troubles de l’orientation<br />
temporelle (oubli de l’heure des repas) ou encore en<br />
raison d’une utilisation inappropriée des ustensiles<br />
et de l’oubli des gestes nécessaires pour s’alimenter.<br />
Souvent aussi, elles omettent tout simplement de<br />
manger. or, elles ont justement besoin de manger<br />
davantage, car elles utilisent parfois plus d’énergie par<br />
le stress, des gestes répétitifs ou des comportements<br />
de déambulation. a cause de cette augmentation des<br />
dépenses énergétiques, les personnes concernées<br />
ont rapidement faim, même lorsqu’elles viennent de<br />
manger. et cette faim doit être satisfaite même si<br />
elle survient en-dehors des heures des repas, ce qui<br />
demande de la flexibilité au personnel soignant des<br />
maisons de repos où le rythme des repas est bien<br />
défini. notons également que le plaisir de manger<br />
persiste tardivement dans la maladie. une épouse<br />
témoigne à propos de son mari qui ne la reconnaît<br />
plus depuis bien longtemps : « je porte chaque jour<br />
des fraises à Pierre, il aime tant cela ».