PLAN WALLON NuTRiTiON SANTÉ ET BiEN-êTRE DES AÎNÉS
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DÉNutritioN<br />
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la dÉnutrition, un dÉFi majeur<br />
les répercussions des médicaments sur l’état nutritionnel traduisent des mécanismes variés :<br />
• De nombreux médicaments interfèrent avec le goût et/ou les sensations de faim et de satiété et peuvent diminuer<br />
la prise alimentaire. les médicaments qui se prennent avec de l’eau avant le repas contribuent à une sensation de<br />
satiété précoce, la personne perdant l’appétit si elle doit avaler plusieurs cachets avec un ou même deux verres<br />
d’eau.<br />
• Autre type d’interaction : les médicaments du système nerveux central (somnifères, tranquillisants ou neuroleptiques)<br />
peuvent induire de la somnolence (et diminuer l’appétit s’ils sont administrés au souper) et augmenter le risque de<br />
chute. une bonne hydratation, une période de jeûne réduite et une prise en compte des craintes des personnes<br />
pour l’avenir 1 peuvent sans doute contribuer de manière plus positive à réduire les angoisses nocturnes.<br />
9. régimes restrictifs<br />
Les régimes restrictifs remis fondamentalement en cause<br />
Pour les aînés, les raisons de suivre un régime strict (sans sucre, sans sel, pauvre en graisses…) sont peu<br />
nombreuses. Ce type de régime doit être prescrit par un médecin et motivé par de réelles raisons de santé.<br />
le souci avec de nombreux résidents de mr/mrS n’est pas vraiment l’excès d’apport alimentaire mais plutôt<br />
le manque d’énergie et de nutriments, ce qui peut conduire à la dénutrition. Ce n’est pas pour autant que les<br />
menus ne doivent pas être équilibrés nutritionnellement, mais il n’est pas nécessaire de les alléger. bien au<br />
contraire, il ne faut pas priver les résidents de ce qui apporte du goût aux préparations (qu’il s’agisse des corps<br />
gras ou de l’assaisonnement) afin de stimuler leur appétit.<br />
mettre au régime restrictif des personnes d’un<br />
âge avancé n’a plus de sens. bien au contraire, les<br />
régimes habituellement prescrits pour des pathologies<br />
chroniques peuvent avoir des conséquences néfastes<br />
sur l’état nutritionnel.<br />
un régime sans sel ne favorise pas la prise<br />
alimentaire car il est trop fade. les aînés ont déjà<br />
souvent un sens du goût altéré et perçoivent moins<br />
bien les saveurs. un plat qui manque de goût risque<br />
de ne pas stimuler leur appétit et il sera moins bien<br />
consommé qu’un mets plus relevé.<br />
les régimes amaigrissants ou hypocholestérolémiants<br />
seront délétères car ils suppriment souvent des<br />
aliments appréciés ou des prises alimentaires endehors<br />
des repas, pourtant utiles pour prévenir la<br />
dénutrition.<br />
un régime pour diabétique, s’il est trop strict (c’est-àdire<br />
s’il n’apporte pas assez d’énergie), risque d’avoir<br />
le même impact qu’un régime amaigrissant. un régime<br />
antidiabétique n’a guère de sens après 75 ans.<br />
enfin, un régime sans résidu au long cours peut<br />
favoriser la constipation et le développement<br />
d’une flore bactérienne intestinale délétère et proinflammatoire.<br />
en plus de cela, ce régime sans<br />
fibres qui ne contient pas de légumes ni de fruits<br />
ne stimule que très peu l’appétit. un tel régime est<br />
parfois prescrit en cas de diarrhée mais il convient de<br />
changer ce type de régime le plus tôt possible, une<br />
fois que le patient est rétabli.<br />
1 « le ressenti des personnes âgées à leur entrée en maison de repos ou en maison de repos et de soins » Concertation des observatoires de santé de<br />
Wallonie, Wallonie santé, 2011, n°1