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la revue internationale sur bananiers et plantains - Bioversity ...

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La Revue<br />

Internationale<br />

<strong>sur</strong> Bananiers<br />

<strong>et</strong> P<strong>la</strong>ntains<br />

Des p<strong>la</strong>ntains<br />

riches en<br />

micronutriments<br />

Nouvelle<br />

utilisation du<br />

pseudotronc<br />

Me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong><br />

virulence de <strong>la</strong><br />

fusariose<br />

Nématodes au<br />

Kenya<br />

Des mycorrhizes<br />

pour booster les<br />

<strong>bananiers</strong><br />

Apprendre à<br />

lutter contre le<br />

BXW<br />

Vol. 16 No. 1 & 2<br />

Juin <strong>et</strong> décembre<br />

2007


INFOMUSA<br />

Vol. 16, N° 1 & 2<br />

Editeur :<br />

Réseau international pour l’amélioration de<br />

<strong>la</strong> banane <strong>et</strong> de <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain<br />

Directrice :<br />

C<strong>la</strong>udine Picq<br />

Rédacteurs :<br />

C<strong>la</strong>udine Picq, Vincent Johnson<br />

Comité de Rédaction :<br />

Richard Markham, Inge<br />

van den Bergh, Nico<strong>la</strong>s<br />

Roux, Charles Staver,<br />

Mise en page :<br />

Crayon & Cie<br />

Imprimé en France<br />

ISSN 1023-0068<br />

Rédaction : INFOMUSA, <strong>Bioversity</strong>,<br />

Parc Scientifique Agropolis II,<br />

34397 Montpellier Cedex 5, France.<br />

Téléphone : + 33-(0)4 67 61 13 02 ;<br />

Télécopie : + 33-(0)4 67 61 03 34 ;<br />

Courrier électronique :<br />

bioversity-france@cgiar.org<br />

Les auteurs ayant soumis des articles<br />

qui ne sont pas publiés dans ce dernier<br />

numéro d’INFOMUSA sont libres de les<br />

soum<strong>et</strong>tre à d’autres <strong>revue</strong>s ou journaux.<br />

Aucun des articles soumis <strong>et</strong> non publiés ne<br />

sera r<strong>et</strong>ourné aux auteurs sauf s’ils en font<br />

explicitement <strong>la</strong> demande. La reproduction<br />

de tout extrait du magazine est autorisée à<br />

condition d’en spécifier l’origine.<br />

Une version électronique est disponible à<br />

l’adresse suivante : http://bananas.bioversi<br />

tyinternational.org/content/view/31/48/<strong>la</strong>ng,fr/<br />

Les opinions émises dans les articles<br />

n’engagent que leurs auteurs <strong>et</strong> ne<br />

reflètent pas nécessairement le point de<br />

vue de <strong>Bioversity</strong>.<br />

<strong>Bioversity</strong> International, <strong>Bioversity</strong> en<br />

abrégé, est le nom sous lequel opèrent<br />

l’Institut international des ressources<br />

phytogénétiques (IPGRI) <strong>et</strong> le Réseau<br />

international pour l’amélioration de <strong>la</strong> banane<br />

<strong>et</strong> de <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain (INIBAP). Nous<br />

entreprenons, avec nos partenaires, des<br />

recherches visant à améliorer les conditions<br />

de vie des popu<strong>la</strong>tions grâce à l’utilisation <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> conservation de <strong>la</strong> biodiversité agricole.<br />

InfoMusa<br />

Vol. 16 N°1&2<br />

Sommaire<br />

Photo de couverture :<br />

Vente de bananes dans un vil<strong>la</strong>ge au Tamil<br />

Nadu, Inde (Inge van den Bergh, <strong>Bioversity</strong>)<br />

Teneurs en oligo-éléments <strong>et</strong> contribution des aliments dérivés de banane p<strong>la</strong>ntain aux<br />

apports journaliers en fer, zinc <strong>et</strong> β-carotène dans le sud du Nigeria<br />

F. Honfo, K. Hell, O. Coulibaly <strong>et</strong> A. Tenkouano 2<br />

Préparation d’un échangeur de cations contenant des groupements carboxyl issus de<br />

pseudotronc de bananier <strong>et</strong> son utilisation comme agent ché<strong>la</strong>teur<br />

T.S. Anirudhan <strong>et</strong> I.G. Shibi 7<br />

Fixation associative de l’azote par Azospirillum <strong>et</strong> Bacillus spp. dans les <strong>bananiers</strong><br />

Md. Abdul Bas<strong>et</strong> Mia, Z.H. Shamsuddin, Z. Wahab <strong>et</strong> M. Mahmood 11<br />

Développement d’une méthode pratique pour évaluer <strong>la</strong> virulence de Fusarium<br />

oxysporum f. sp. cubense race 1 (E.F. Smith) chez le bananier<br />

T. Saravanan, M. Muthusamy, E.G. Ebenezar <strong>et</strong> R. Bhaskaran 16<br />

Distribution des nématodes phytoparasites chez le bananier au Kenya<br />

K.V. Seshu Reddy, J.S. Prasad, P.R. Speijer, R.A. Sikora <strong>et</strong> D.L. Coyne 18<br />

Évaluation de l’eff<strong>et</strong> de produits commerciaux à base de champignons mycorrhiziens <strong>sur</strong><br />

<strong>la</strong> croissance des <strong>bananiers</strong> en pépinière<br />

A.S. Rodríguez-Romero <strong>et</strong> M.C. Jaizme-Vega 23<br />

Le point <strong>sur</strong> le renforcement des connaissances pour lutter contre le BXW 28<br />

Thèses 32<br />

Nouvelles des Musa 38


Votre ultime numéro d’InfoMusa...<br />

<strong>et</strong> que l’esprit demeure !<br />

Voici donc le dernier volume d’InfoMusa. Il fut un peu plus long à m<strong>et</strong>tre sous presse<br />

qu’initialement prévu, principalement en raison du grand nombre <strong>et</strong> de <strong>la</strong> diversité des<br />

articles soumis dans lesquels il a fallu faire une sélection. C<strong>et</strong>te sélection finale n’a pu<br />

s’opérer qu’en écartant, inévitablement, des articles intéressants. Toutefois, nous espérons que<br />

les auteurs trouveront une alternative pour publier leurs travaux <strong>et</strong> que, parmi les articles que nous<br />

avons inclus, chaque lecteur trouvera une source d’intérêt.<br />

Pris dans leur ensemble, les articles <strong>et</strong> les résumés de thèse sont le refl<strong>et</strong> d’une communauté<br />

de recherche <strong>sur</strong> le bananier dynamique, toujours soucieuse d’équilibre entre les approches<br />

c<strong>la</strong>ssiques <strong>et</strong> nouvelles, entre les travaux situés ‘en amont’ <strong>et</strong> ceux ‘en aval’. L’éternel combat<br />

contre les ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> les ravageurs reste toujours, bien évidemment, un grand défi que nous ne<br />

pouvons relever que dans l’action commune ; des rapports font état de l’émergence de nouvelles<br />

ma<strong>la</strong>dies ; d’autres re<strong>la</strong>tent les nouvelles apparitions de ma<strong>la</strong>dies plus familières quand d’autres<br />

décrivent de nouvelles approches pour lutter contre les anciennes comme les nouvelles ma<strong>la</strong>dies.<br />

La microbiologie éc<strong>la</strong>ire de mieux en mieux notre compréhension de <strong>la</strong> gestion de systèmes de<br />

production sains. Les biologistes molécu<strong>la</strong>ires nous apportent de nouveaux résultats dévoi<strong>la</strong>nt<br />

<strong>la</strong> façon dont notre p<strong>la</strong>nte favorite réagit à différents stress. Et les scientifiques intéressés par<br />

<strong>la</strong> dimension sociale travaillent <strong>sur</strong> les liens avec les marchés <strong>et</strong> <strong>la</strong> contribution des <strong>bananiers</strong> à<br />

l’alimentation des consommateurs.<br />

Comme promis, nous nous sommes attachés à m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce un nouvel éventail de<br />

ressources en ligne afin d’aider <strong>la</strong> communauté scientifique <strong>sur</strong> le bananier à suivre ces progrès<br />

<strong>et</strong> à débattre plus vivement des questions du jour. Si vous ne l’avez pas encore fait, nous vous<br />

enjoignons à visiter le tout nouveau www.promusa.org, «le site Intern<strong>et</strong> de <strong>la</strong> communauté R&D<br />

de Musa». Là, vous y trouverez InfoMus@, le successeur en ligne de c<strong>et</strong>te publication, avec<br />

des nouvelles <strong>et</strong> une ‘veille média’, des articles de fond <strong>et</strong> des déc<strong>la</strong>rations d’opinion. Ce site<br />

comprend aussi MusaTalk, un forum de discussion où vous pouvez échanger des points de<br />

vue <strong>et</strong> réagir <strong>sur</strong> des suj<strong>et</strong>s d’actualité. Par ailleurs, nous sommes aussi en train de développer<br />

diverses ‘p<strong>la</strong>tes-formes de ressources’, traitant des questions majeures concernant production<br />

<strong>et</strong> post-récolte, ainsi que toute une gamme de nouvelles ressources re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> taxonomie <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> conservation des <strong>bananiers</strong>. Tout ce<strong>la</strong> est accessible à partir de <strong>la</strong> section bananier du site de<br />

<strong>Bioversity</strong> (http://bananas.bioversityinternational.org/). Vous trouverez aussi un p<strong>et</strong>it guide <strong>sur</strong> les<br />

nouvelles ressources en ligne à <strong>la</strong> fin de c<strong>et</strong>te édition d’InfoMusa.<br />

C<strong>et</strong> ultime numéro imprimé d’InfoMusa marque <strong>la</strong> fin d’une époque <strong>et</strong> c’est l’occasion pour nous<br />

de remercier nos éditeurs (plus récemment C<strong>la</strong>udine Picq <strong>et</strong> Anne Vezina) <strong>et</strong> nos correcteurs, pour<br />

leurs efforts infatigables afin d’élever le standard de c<strong>et</strong>te publication ainsi que nos contributeurs<br />

<strong>et</strong> nos fidèles lecteurs. Toutefois, c’est aussi un commencement <strong>et</strong>, en clôturant c<strong>et</strong> éditorial, je<br />

vous enjoins à contribuer aux nouvelles ressources en ligne <strong>et</strong> à tirer avantage de ces nouvelles<br />

technologies en ligne. Il manquera à certains d’entre nous le p<strong>la</strong>isir tactile du papier mais<br />

j’espère que beaucoup apprécieront vite l’opportunité de <strong>la</strong> publication <strong>sur</strong> Intern<strong>et</strong>, <strong>la</strong> richesse<br />

du matériau qui peut être saisi ainsi que les occasions de débats immédiats <strong>et</strong> en direct. Nous<br />

souhaitons vivement que vous vous appropriiez ces nouvelles ressources <strong>et</strong> que vous participiez<br />

à leur développement pour mieux répondre à vos propres besoins. En saisissant ensemble ces<br />

opportunités, je suis sûr que nous pouvons apporter un nouvel é<strong>la</strong>n aux efforts de recherche <strong>sur</strong><br />

les <strong>bananiers</strong> dont l’esprit demeure <strong>la</strong> quête de meilleurs moyens de subsistance pour tous.<br />

Richard Markham,<br />

Directeur du Programme pour les denrées de base pour une vie meilleure<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 1<br />

Editorial


Riches p<strong>la</strong>ntains<br />

Teneurs en oligo-éléments <strong>et</strong> contribution des aliments<br />

dérivés de banane p<strong>la</strong>ntain aux apports journaliers en<br />

fer, zinc <strong>et</strong> β−carotène dans le sud du Nigeria<br />

F. Honfo, K. Hell, O. Coulibaly <strong>et</strong> A. Tenkouano<br />

On estime que les carences en oligoéléments<br />

sont les principaux problèmes<br />

nutritionnels <strong>et</strong> de santé affectant<br />

les popu<strong>la</strong>tions pauvres. Des carences en<br />

fer <strong>et</strong> en zinc sont communément décrites<br />

chez les enfants <strong>et</strong> les femmes en âge de<br />

procréer dans de nombreux pays en voie de<br />

développement (de Pee <strong>et</strong> al. 1996, Frossard<br />

<strong>et</strong> al. 2000, Gibson <strong>et</strong> al. 2000). Le manque de<br />

fer est <strong>la</strong> carence nutritionnelle majeure dans<br />

le monde <strong>et</strong> <strong>la</strong> première cause d’anémie (UN<br />

ACC/SCN 1997, Halberg <strong>et</strong> Hulthén 2000). La<br />

carence alimentaire en zinc est responsable de<br />

désordres de croissance <strong>et</strong> de <strong>la</strong> reproduction,<br />

entraînant souvent <strong>la</strong> mort, particulièrement<br />

dans les pays en voie de développement<br />

(FAO/WHO 1996, Brown <strong>et</strong> al. 2002). Dans le<br />

monde, plus de <strong>la</strong> moitié des femmes enceintes<br />

<strong>et</strong> un tiers des enfants de moins de cinq ans<br />

souffrent d’anémie nutritionnelle <strong>et</strong> de carence<br />

en fer à des degrés divers (UN ACC/SCN<br />

1997). La carence en vitamine A représente<br />

<strong>la</strong> priorité des problèmes de santé au niveau<br />

mondial (UNICEF 1990, FAO/WHO 1992). Elle<br />

peut être responsable de l’augmentation de <strong>la</strong><br />

mortalité chez les enfants <strong>et</strong> chez les femmes<br />

dans les pays en voie de développement<br />

<strong>et</strong> est <strong>la</strong> première cause de cécité évitable<br />

chez les enfants. En outre, elle est un facteur<br />

augmentant les risques de ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> de<br />

mortalité causées par les infections graves<br />

(Sommer <strong>et</strong> West 1996, McLaren <strong>et</strong> Frigg<br />

2001, OMS/UNICEF 2002).<br />

La banane p<strong>la</strong>ntain (dénommée ci-après<br />

p<strong>la</strong>ntain) <strong>et</strong> <strong>la</strong> banane fruit (Musa spp.) sont<br />

les principaux aliments de base pour plus de<br />

100 millions de personnes en Afrique subsaharienne,<br />

où elles contribuent de manière<br />

significative à <strong>la</strong> sécurité alimentaire (Sharrock<br />

<strong>et</strong> Frison 1998, INIBAP 2002). Le p<strong>la</strong>ntain est<br />

une excellente source d’énergie <strong>et</strong> d’éléments<br />

nutritifs ; on estime que 100 g de p<strong>la</strong>ntain<br />

nature procurent 122 kcal, contiennent 1,30 g<br />

de protéines, 0,37 g de lipides, 0,6 mg de fer,<br />

0,14 mg de zinc <strong>et</strong> 457 µg de β-carotène<br />

(USDA 2004).<br />

Au Nigeria, <strong>la</strong> banane <strong>et</strong> le p<strong>la</strong>ntain ont<br />

toujours été des aliments de base traditionnels<br />

très importants tant pour les popu<strong>la</strong>tions rurales<br />

que citadines. La production annuelle nationale<br />

de p<strong>la</strong>ntains <strong>et</strong> autres bananes à cuire est de<br />

6,7 millions de tonnes ; <strong>la</strong> consommation<br />

2<br />

moyenne est de 150 kg/personne/an soit 348<br />

calories par jour (IITA 2000). Le rôle que peut<br />

jouer le p<strong>la</strong>ntain dans <strong>la</strong> réponse aux besoins<br />

nutritionnels des popu<strong>la</strong>tions nigérianes est<br />

donc loin d’être négligeable (Ajayi <strong>et</strong> Aneke<br />

2002).<br />

La présente étude vise à déterminer les<br />

teneurs en fer, zinc <strong>et</strong> β-carotène d’aliments<br />

à base de p<strong>la</strong>ntain couramment consommés<br />

dans le sud du Nigeria afin d’évaluer <strong>la</strong><br />

contribution quantitative de <strong>la</strong> consommation<br />

de p<strong>la</strong>ntain aux besoins en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine<br />

A chez les enfants <strong>et</strong> leurs mères.<br />

Matériels <strong>et</strong> méthodes<br />

Enquête <strong>sur</strong> les ménages : une enquête a<br />

été effectuée dans les Etats d’Abia, d’Akwa-<br />

Ibom, d’Edo <strong>et</strong> d’Ogun au sud du Nigeria en<br />

s’intéressant à leur ville capitale, à savoir<br />

Umuahia, Uyo, Benin City <strong>et</strong> Abeokuta,<br />

respectivement. Dans chaque État, un souséchantillon<br />

de 30 foyers citadins <strong>et</strong> 30 foyers<br />

ruraux a été pris au hasard, totalisant 240<br />

foyers. Dans un tiers des foyers de chaque<br />

sous-échantillon était présent un enfant de<br />

moins de cinq ans définitivement sevré <strong>et</strong> dont<br />

<strong>la</strong> mère était elle-même présente au foyer. La<br />

collecte des données a été effectuée en juin <strong>et</strong><br />

juill<strong>et</strong> 2005.<br />

Un questionnaire a été conçu <strong>et</strong> testé<br />

pour collecter les données <strong>sur</strong> les facteurs<br />

suivants : variétés de bananes <strong>et</strong> de p<strong>la</strong>ntains<br />

utilisées, type d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain<br />

préférés <strong>et</strong> période de consommation de ces<br />

aliments, niveau de consommation de p<strong>la</strong>ts à<br />

base de p<strong>la</strong>ntain, consommation alimentaire<br />

quotidienne des femmes <strong>et</strong> de leurs enfants<br />

âgés de moins de cinq ans. La consommation<br />

journalière d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain a<br />

été me<strong>sur</strong>ée par une technique de rappel<br />

après 24 heures appliquée pendant trois jours<br />

consécutifs (Bingham <strong>et</strong> al. 1988). Chaque<br />

jour <strong>et</strong> dans chaque foyer, <strong>la</strong> mère rappelle<br />

tous les types de p<strong>la</strong>ts à base de p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong><br />

les quantités consommées par son enfant <strong>et</strong><br />

elle-même durant les dernières 24 heures.<br />

Les me<strong>sur</strong>es locales utilisées pour estimer le<br />

niveau de consommation ont été converties<br />

par <strong>la</strong> suite en grammes.<br />

Analyse de <strong>la</strong> composition de l’échantillon<br />

: des échantillons d’aliments à base<br />

de p<strong>la</strong>ntain ont été collectés dans les foyers<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


dans lesquels ils étaient disponibles, mais <strong>la</strong><br />

plupart ont été ach<strong>et</strong>és <strong>sur</strong> les marchés locaux.<br />

Ceux-ci ont été emballés dans des feuilles<br />

d’aluminium, mis en sacs de polyéthylène <strong>et</strong><br />

enfermés dans des pots en p<strong>la</strong>stique munis<br />

d’un couvercle puis transférés au <strong>la</strong>boratoire.<br />

Durant le transport, les échantillons ont<br />

été conservés dans des g<strong>la</strong>cières dotées<br />

d’éléments réfrigérants. Ils ont été stockés<br />

dans un congé<strong>la</strong>teur à -20° C pendant une<br />

semaine avant analyse.<br />

Les concentrations en fer <strong>et</strong> en zinc ont<br />

été déterminées par spectrophotométrie<br />

d’absorption atomique au Laboratoire de <strong>la</strong><br />

Faculté des sciences agricoles de l’Université<br />

d’Abomey-Ca<strong>la</strong>vi au Bénin. Le β-carotène<br />

a été déterminé à l’Institut de recherche<br />

médicale de Noguchi de l’Université de Lagon,<br />

au Ghana. Des échantillons de 0,01-0,9 g<br />

ont été collectés après homogénéisation ; le<br />

β-carotène a été extrait par chromatographie en<br />

phase liquide à haute performance (HPLC) en<br />

utilisant du tétra hydro furane, tel que le décrit<br />

Takyi (1999). L’équivalent d’activité rétinol a<br />

été calculé en utilisant <strong>la</strong> formule suivante<br />

[valeur β-carotène/12]. Toutes les me<strong>sur</strong>es ont<br />

été effectuées en triple exemp<strong>la</strong>ire.<br />

Analyse des données: La consommation<br />

journalière moyenne de chaque aliment à<br />

base de p<strong>la</strong>ntain a été évaluée pour les mères<br />

<strong>et</strong> les enfants dans l’enquête. Donc, pour<br />

chaque type d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain,<br />

<strong>la</strong> consommation journalière a été obtenue<br />

en calcu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> consommation moyenne<br />

<strong>sur</strong> trois jours pour le type d’aliments. Les<br />

apports en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine A issus de <strong>la</strong><br />

consommation journalière moyenne de p<strong>la</strong>ts à<br />

base de p<strong>la</strong>ntain par enfant ou par mère ont<br />

été évalués en utilisant <strong>la</strong> composition en oligoéléments<br />

des échantillons.<br />

Durant les trois jours d’investigation, six<br />

types d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain ont été<br />

couramment consommés <strong>et</strong> deux d’entre<br />

eux l’ont été souvent au quotidien par<br />

les popu<strong>la</strong>tions enquêtées. Ainsi, l’apport<br />

journalier moyen en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine A<br />

dispensé par le p<strong>la</strong>ntain a été obtenu par<br />

calcul du tiers de <strong>la</strong> quantité totale procurée<br />

par les six types d’aliments à base de<br />

p<strong>la</strong>ntain mangés pendant les trois jours. Pour<br />

chaque suj<strong>et</strong> enquêté (enfants <strong>et</strong> mères), les<br />

valeurs moyennes ont été comparées aux<br />

recommandations alimentaires pour les oligoéléments<br />

correspondants définis par <strong>la</strong> FAO<br />

(Latham 2001).<br />

Les données ont été analysées en utilisant<br />

le logiciel SPSS. Toutes les données continues<br />

ont été exprimées sous forme de moyennes ±<br />

déviation standard. Une analyse de <strong>la</strong> variance<br />

à un facteur (ANOVA) a été utilisée pour<br />

déterminer <strong>la</strong> manière dont <strong>la</strong> zone (rurale ou<br />

urbaine) <strong>et</strong> l’âge (enfants ou mère) affectaient<br />

<strong>la</strong> consommation <strong>et</strong> l’importance nutritionnelle<br />

des aliments à base de banane p<strong>la</strong>ntain. Le<br />

test de <strong>la</strong> différence significative minimale<br />

(LSD) au niveau 0,05 <strong>et</strong> 0,01 a été utilisé pour<br />

comparer les moyennes.<br />

Résultats <strong>et</strong> discussion<br />

Préférence quant à <strong>la</strong> préparation<br />

alimentaire<br />

La variété de p<strong>la</strong>ntain <strong>la</strong> plus consommée<br />

par les foyers enquêtés était <strong>la</strong> variété<br />

locale “Agbagba”. Plusieurs techniques<br />

de transformation du p<strong>la</strong>ntain à différents<br />

degrés de maturité ont été employées par<br />

les foyers enquêtés (tableau 1). Certaines<br />

de ces techniques se r<strong>et</strong>rouvent en Asie du<br />

Sud-Est (Sharrock 1996) <strong>et</strong> au Cameroun<br />

(Ngoh Newi<strong>la</strong>h <strong>et</strong> al. 2005). Parmi elles, <strong>la</strong> plus<br />

couramment utilisée dans tous les foyers de<br />

l’enquête est <strong>la</strong> friture. Les p<strong>la</strong>ntains bouillis<br />

<strong>et</strong> rôtis sont aussi appréciés dans les zones<br />

urbaines <strong>et</strong> rurales. Toutefois, <strong>la</strong> plupart des<br />

citadins interrogés ont préféré les chips de<br />

p<strong>la</strong>ntain. La banane ou le p<strong>la</strong>ntain mûr a été<br />

préféré par 76% des foyers ruraux contre 43%<br />

dans les zones urbaines.<br />

Préférence quant au moment de <strong>la</strong><br />

prise d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain<br />

Les différents moments de <strong>la</strong> journée où<br />

les aliments à base de p<strong>la</strong>ntain sont le plus<br />

souvent consommés ont été identiques partout.<br />

La plupart des foyers consomment du p<strong>la</strong>ntain<br />

frit ou bouilli au p<strong>et</strong>it déjeuner (tableau 2). Le<br />

p<strong>la</strong>ntain frit est aussi préféré comme en-cas<br />

de l’après-midi. Les personnes préfèrent le<br />

p<strong>la</strong>ntain bouilli <strong>et</strong> en semoule pour le déjeuner<br />

; <strong>la</strong> semoule de p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong> <strong>la</strong> pâte à base de<br />

Tableau 1. Préférence quant à <strong>la</strong> préparation<br />

alimentaire de p<strong>la</strong>ntain (% de N)<br />

Type de préparation Zone rurale Zone urbaine<br />

(N=120) (N=121)<br />

P<strong>la</strong>ntain frit 100 100<br />

Chips de p<strong>la</strong>ntain 63 89<br />

P<strong>la</strong>ntain mûr ou vert bouilli 88 71<br />

P<strong>la</strong>ntain en semoule 49 35<br />

P<strong>la</strong>ntain en pâte de farine 29 18<br />

Banane/p<strong>la</strong>ntain mûr 76 43<br />

P<strong>la</strong>ntain rôti 96 83<br />

Tableau 2. Repas préférés pour <strong>la</strong> prise de p<strong>la</strong>ntain<br />

Type de préparation P<strong>et</strong>it déjeuner (%) Déjeuner (%) En-cas (%) Diner (%)<br />

P<strong>la</strong>ntain frit 47 9 32 8<br />

Chips de p<strong>la</strong>ntain 6 3 30 2<br />

P<strong>la</strong>ntain bouilli 30 27 5 17<br />

P<strong>la</strong>tain en semoule 2 21 2 22<br />

P<strong>la</strong>ntain en pâte de farine 2 15 0 20<br />

Banane/p<strong>la</strong>ntain mûr 2 6 9 2<br />

P<strong>la</strong>ntain rôti 5 9 19 7<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 3


farine de p<strong>la</strong>ntain, souvent associée au manioc<br />

ou/<strong>et</strong> à <strong>la</strong> farine d’igname, ont eu <strong>la</strong> préférence<br />

pour le dîner. Généralement, les habitudes<br />

alimentaires se sont révélées simi<strong>la</strong>ires à<br />

celles rapportées par Ajayi <strong>et</strong> Aneke (2002)<br />

dans <strong>la</strong> ville de Nsukka au Nigeria.<br />

Niveau de consommation des zones<br />

rurales/citadines<br />

Il existe une différence significative entre les<br />

consommateurs d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain<br />

ruraux <strong>et</strong> citadins.<br />

Le nombre d’enfants consommant des<br />

chips de p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong> <strong>la</strong> quantité consommée<br />

quotidiennement ont été supérieurs dans<br />

les zones urbaines (p


variété de p<strong>la</strong>ntain utilisée, les teneurs en<br />

β-carotène ont généralement augmenté mais<br />

pas dans tous les cas. Le p<strong>la</strong>ntain rôti a été<br />

particulièrement riche en β-carotène alors que<br />

des teneurs plus faibles ont été observées pour<br />

le p<strong>la</strong>ntain vert <strong>et</strong> sa farine. Ce<strong>la</strong> infirme les<br />

conclusions de plusieurs auteurs, dont Isonfua<br />

<strong>et</strong> Omuaru (1989), Barthkur <strong>et</strong> Arnold (1990) <strong>et</strong><br />

Englberger (2004) qui montrent que l’état de<br />

maturité affecte le contenu en caroténoïdes<br />

<strong>et</strong> que leurs teneurs dans le fruit augmentent<br />

durant <strong>la</strong> maturité.<br />

Apport du p<strong>la</strong>ntain au régime des<br />

enfants <strong>et</strong> de leurs mères<br />

Sur <strong>la</strong> base des teneurs en fer, zinc <strong>et</strong> βcarotène<br />

des aliments à base de p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong> de<br />

leur consommation journalière par les enfants<br />

<strong>et</strong> leurs mères, nous avons calculé l’apport<br />

journalier en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine A dispensé<br />

par chaque aliment à base de p<strong>la</strong>ntain pour<br />

chaque suj<strong>et</strong> (tableaux 6 <strong>et</strong> 7). Pour ces oligoéléments,<br />

l’apport journalier recommandé par<br />

<strong>la</strong> FAO pour les enfants en dessous de cinq ans<br />

est de 14 mg de fer, 10 mg de zinc <strong>et</strong> 400 µg<br />

de vitamine A (Latham 2001). Nos résultats<br />

ont montré que <strong>la</strong> consommation quotidienne<br />

d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain fournit 0,98 mg<br />

<strong>et</strong> 0,77 mg de fer, respectivement dans les<br />

zones rurales <strong>et</strong> urbaines, soit 7% <strong>et</strong> 5,5% des<br />

besoins journaliers en fer des enfants (tableaux<br />

8 <strong>et</strong> 9). Le zinc fourni quotidiennement par ces<br />

mêmes aliments dans les zones rurales <strong>et</strong><br />

urbaines a été de 0,26 mg, soit presque 3%<br />

des besoins des enfants. La consommation<br />

quotidienne de p<strong>la</strong>ntain par les enfants apporte<br />

30,9 µg d’équivalent d’activité rétinol (EAR) <strong>et</strong><br />

18,2 µg EAR de vitamine A, respectivement<br />

dans les zones rurales <strong>et</strong> urbaines, soit 2%<br />

<strong>et</strong> 4,6% des besoins journaliers en vitamine A<br />

pour les enfants des zones rurales <strong>et</strong> urbaines,<br />

respectivement. La différence observée<br />

entre les zones urbaines <strong>et</strong> rurales pour <strong>la</strong><br />

contribution du p<strong>la</strong>ntain à l’apport en vitamine<br />

A a été significatives (p


Tableau 8. Apports moyens en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine A (moyenne ± déviation standard)<br />

dispensés par les p<strong>la</strong>ntains <strong>et</strong> les bananes dans les régimes des enfants <strong>et</strong> leurs mères<br />

Oligoéléments Enfants Mères Niveau<br />

Zone rurale Zone urbaine Zone rurale Zone urbaine significatif<br />

Fer (mg) 0.98 ± 1.4 0.77 ± 1.2 1.95 ± 4.7 1.72 ± 5.0 ns<br />

Zinc ((mg) 0.29 ± 0.4 0.23 ± 0.4 0.49 ± 0.9 0.8 ± 1.1 ns<br />

Vitamine A (µg RAE) 30.9 ± 47.8 18.2 ± 38.9 46.7 ± 98.2 40.0 ± 103.9 *<br />

* = Différence significave à 5% pour les enfants.<br />

ns = non significatif à 5%.<br />

Tableau 9. Contribution des aliments à base de p<strong>la</strong>ntain au apports en fer, zinc <strong>et</strong><br />

vitamine A (moyenne ± déviatio standart) pour les enfants <strong>et</strong> leurs mères.<br />

Oligoéléments Enfants Mères Niveau<br />

Zone rurale Zone urbaine Zone rurale Zone urbaine significatif<br />

Fer (%) 7.00 ± 10.2 5.50 ± 8.5 4.06 ± 9.7 3.58 ± 10.3 ns<br />

Zinc (%) 2.91 ± 4.4 2.30 ± 3.8 4.08 ± 7.5 3.17 ± 9.1 ns<br />

Vitamine A (%) 7.2 ± 11.9 4.6 ± 9.7 9.4 ± 15.7 8.0 ± 16.2 *<br />

* = Différence significave à 5% pour les enfants<br />

ns = non significatif à 5%.<br />

quotidienne de consommation d’aliments à<br />

base de p<strong>la</strong>ntain a été supérieure dans les<br />

zones rurales par rapport aux zones citadines.<br />

Il a existé une grande variation des niveaux<br />

de consommation des aliments à base de<br />

p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong>, donc, de leur degré de contribution<br />

aux besoins en oligo-éléments. Néanmoins,<br />

l’étude montre que le p<strong>la</strong>ntain est une bonne<br />

source de β-carotène <strong>et</strong> peut apporter une<br />

contribution substantielle aux besoins en oligoéléments<br />

des enfants <strong>et</strong> de leurs mères s’il est<br />

consommé en quantité importante.<br />

Fernande Honfo, Kerstin<br />

Hell <strong>et</strong> Ousmane Coulibaly<br />

travaillent à l’Institut international<br />

d’agriculture tropicale (IITA-<br />

Bénin), 08BP0932 Cotonou,<br />

Bénin <strong>et</strong> Abdou Tenkouano<br />

basé à l’IITA-Cameroun au<br />

moment de c<strong>et</strong>te étude travaille<br />

maintenant pour l’AVDRC en<br />

Tanzanie.<br />

Contact:f.honfo@cgiar.org<br />

fernandeh@yahoo.fr<br />

tel.: 229 21 35 01 88<br />

fax: 229 21 35 05 56.<br />

Remerciements<br />

Nous tenons à remercier le Challenge<br />

Programme Harvest Plus pour l’appui<br />

financière apporté par le biais du Contrat #<br />

5001 fait à l’Institut international d’agriculture<br />

tropicale (IITA). Nous remercions aussi<br />

sincèrement toutes les personnes qui ont<br />

participé à <strong>la</strong> collecte des données au Nigeria.<br />

Références<br />

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InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


Préparation d’un échangeur de cations contenant<br />

des groupements carboxyl issus de pseudotronc de<br />

bananier <strong>et</strong> son utilisation comme agent ché<strong>la</strong>teur<br />

T.S. Anirudhan <strong>et</strong> I.G. Shibi<br />

La capacité des résidus agricoles peu<br />

coûteux à adsorber les ions des métaux<br />

lourds a fait l’obj<strong>et</strong> d’une attention toute<br />

particulière pour le développement d’une<br />

technologie efficace, propre <strong>et</strong> peu onéreuse<br />

de traitement des eaux usées (Montanher <strong>et</strong><br />

al. 2005, Nasernejad <strong>et</strong> al. 2005). Plusieurs<br />

sortes de résidus agricoles à bas prix ont<br />

été utilisées en tant qu’adsorbant pour le<br />

piégeage des métaux lourds dont <strong>la</strong> sciure,<br />

<strong>la</strong> fibre de coco, <strong>la</strong> moelle de cocotier, <strong>la</strong><br />

peau de banane, les cendres de bagasse,<br />

<strong>la</strong> peau d’orange, <strong>la</strong> mousse <strong>et</strong> les coques<br />

de noix (Annadurai <strong>et</strong> al. 2002). La plupart<br />

de ces adsorbants présentent une bonne<br />

capacité d’adsorption comparativement au<br />

charbon actif <strong>et</strong> aux échangeurs d’ions du<br />

commerce mais leur utilisation sous leur<br />

forme originelle reste limitée en raison du<br />

lessivage des substances organiques dans<br />

les solutions. C’est pourquoi, les efforts ont<br />

porté <strong>sur</strong> <strong>la</strong> prévention du lessivage des<br />

substances organiques durant le processus<br />

d’adsorption sans affecter <strong>la</strong> capacité<br />

d’absorption.<br />

Les modifications chimiques des déch<strong>et</strong>s<br />

agricoles par estérification, réticu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong><br />

greffage ont été <strong>la</strong>rgement étudiées (El-<br />

Sayed 1996). Il a été décrit que l’introduction<br />

de groupes fonctionnels réactifs dans le<br />

squel<strong>et</strong>te des composés ligno-cellulosiques<br />

réticulés donnent des produits capables<br />

de capturer les métaux lourds à partir des<br />

eaux usées industrielles (Khalil <strong>et</strong> al. 1991).<br />

Nous avons étudié <strong>la</strong> synthèse d’adsorbant<br />

<strong>et</strong> d’échangeurs d’ions de qualité à partir<br />

des ligno-celluloses en vue du traitement<br />

des effluents. La caractérisation des lignocelluloses<br />

greffées <strong>sur</strong> des polymères à<br />

base de sciure (Raji <strong>et</strong> Anirudhan 1998,<br />

Unnithan <strong>et</strong> Anirhudhan 2001), de fibre<br />

de coco (Sreedhar <strong>et</strong> Anirudhan 2000), de<br />

moelle de coco (Unnithan <strong>et</strong> al. 2004) <strong>et</strong><br />

de pseudotronc de bananier (Noeline <strong>et</strong> al.<br />

2005) <strong>et</strong> leur application pour le piégeage<br />

des métaux lourds des effluents liquides<br />

sont les exemples étudiés.<br />

Sur le marché international, <strong>la</strong> banane est<br />

le fruit le plus communément vendu après<br />

ceux de <strong>la</strong> famille des citrus. L’Inde est en<br />

tête pour <strong>la</strong> production de bananes avec 16<br />

millions de tonnes par an. Après <strong>la</strong> récolte<br />

des bananes, le pseudotronc de bananier<br />

(BS pour Banana Stalk) devient inutile,<br />

créant un problème de déch<strong>et</strong>s. Il est pour<br />

sa plus grande part composé de cellulose,<br />

d’hémicellulose, de lignine, de tannins <strong>et</strong> de<br />

pectine. L’objectif principal de c<strong>et</strong>te étude<br />

est d’examiner <strong>la</strong> faisabilité de l’utilisation<br />

du pseudotronc comme matériau précurseur<br />

pour développer un adsorbant pratique pour<br />

le piégeage des métaux lourds dans les<br />

solutions aqueuses.<br />

Matériel <strong>et</strong> méthodes<br />

Tous les produits chimiques étaient de<br />

qualité analytique <strong>et</strong> ont été utilisés tels que<br />

ach<strong>et</strong>és sans purification supplémentaire.<br />

Des solutions aqueuses à diverses<br />

concentrations de métaux lourds ont été<br />

préparées en dissolvant les sels de chlorure<br />

de ces métaux dans de l’eau distillée (E.<br />

Merck India Ltd.).<br />

Le BS fonctionalisé par le carboxy<strong>la</strong>te<br />

a été synthétisé par greffage <strong>sur</strong><br />

polyacry<strong>la</strong>mide en présence du catalyseur<br />

redox sulfate d’ammonium ferreux /H 2 O 2<br />

(Shibi <strong>et</strong> Anirudhan 2002). Le schéma 1<br />

représente <strong>la</strong> procédure générale adoptée<br />

pour <strong>la</strong> préparation de BS (PGBS)<br />

possédant des groupes –COOH greffé<br />

<strong>sur</strong> polyacry<strong>la</strong>mide (PGBS-COOH). Afin<br />

de concevoir les conditions optimales de<br />

préparation pour de grandes quantités de<br />

PGBS, une série d’expérimentations a été<br />

menée en faisant varier <strong>la</strong> concentration<br />

du sulfate d’ammonium ferreux, de H 2 O 2 ,<br />

de l’acry<strong>la</strong>mide, le temps de réaction<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> température. Les résultats de ces<br />

expériences ont été décrits dans notre<br />

précédente publication (Shibi <strong>et</strong> Anirudhan<br />

BS<br />

(en) 2<br />

100 C,Toluene<br />

pH 4.0<br />

+ CH2 CH CONH2 (AAm )<br />

Scheme 1. Preparation of PGBS-COOH<br />

BS P<br />

BS P<br />

Fe 2+ / H 2O 2<br />

70 C<br />

CONHCH 2CH 2NH 2<br />

(PGBS)<br />

CONH- (CH 2) 2-NH CO(CH 2) 2 - CO OH<br />

(PGB S-COOH)<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 7<br />

Le pseudotronc, une éponge<br />

pour les métaux lourds<br />

Schéma 1. Préparation de PGBS-COOH<br />

BS P<br />

CONH 2


2002). Pour une synthèse type, 10 g de<br />

BS ont été transférés dans une fiole de<br />

réaction équipée d’un agitateur mécanique<br />

<strong>et</strong> d’un thermomètre, puis 80 ml de sulfate<br />

d’ammonium ferreux (0,02 M) ont été ajoutés.<br />

La suspension est restée immergée pendant<br />

15 min (ce temps a été jugé suffisant pour<br />

une imprégnation maximale des ions Fe(II)<br />

<strong>sur</strong> BS), tandis que <strong>la</strong> fiole était maintenue<br />

dans un bain d’eau thermostatique à 30°C.<br />

À ce mé<strong>la</strong>nge, 120 ml de H 2 O 2 (0,2 M) ont<br />

été ajoutés puis ensuite du N 2 purifié a<br />

été diffusé dans les vaisseaux pendant 5<br />

min à température ambiante (30°C). La<br />

polymérisation a débuté en ajoutant 50 g<br />

d’acry<strong>la</strong>mide (AAm). Le mé<strong>la</strong>nge réactif a<br />

été agité à 70°C pendant 4 h. Le copolymère<br />

(PGBS) greffé a été récupéré par filtration,<br />

<strong>la</strong>vé <strong>et</strong> finalement séché. Le produit de<br />

réaction séché a été extrait <strong>sur</strong> appareil<br />

de Soxhl<strong>et</strong> avec de l’eau pendant 6 h pour<br />

éliminer l’homopolymère <strong>et</strong> séché à 80°C.<br />

Pour convertir en échangeur de cations,<br />

PGBS a été solubilisé avec 100 ml<br />

d’éthylènediamine (en) 2 pendant 8 h. Le<br />

produit a été ensuite <strong>la</strong>vé avec du toluène<br />

<strong>et</strong> séché. Le matériau a ensuite été mis<br />

en solution avec un poids égal d’anhydride<br />

succinique dans du 1,4–dioxane à pH 4,0<br />

pendant 6 h. Le produit a été <strong>la</strong>vé avec<br />

du 1,4–dioxane pour enlever l’excès<br />

d’anhydride succinique puis séché. Le<br />

PGBS-COOH obtenu a été tamisé <strong>et</strong> les<br />

particules d’une taille moyenne de 0,096 mm<br />

ont été utilisées pour l’étude. Les propriétés<br />

physiques <strong>et</strong> de <strong>sur</strong>face de PGBS-COOH ont<br />

été déterminées par scan en micrographie<br />

électronique, rayons X, TG <strong>et</strong> FTIR (Shibi <strong>et</strong><br />

Anirudhan 2002, Shibi <strong>et</strong> Anirudhan 2005).<br />

Les caractéristiques de PGBS-COOH sont:<br />

<strong>sur</strong>face 110 m²/g ; porosité 0,51 ml/g ; pH zpc,<br />

5,5 ; capacité d’échange de cations 2,38<br />

meq/g ; concentration en carboxy<strong>la</strong>te 1,84<br />

meq/g <strong>et</strong> densité apparente 0,72 g/ml.<br />

Les expériences d’adsorption en lot ont<br />

été effectuées en fiole fixe de 100 ml en<br />

transférant 50 ml d’une solution aqueuse de<br />

métal lourd <strong>et</strong> 0,1 g de PGBS-COOH. Le pH<br />

de <strong>la</strong> solution a été ajusté par 0,1M HCl <strong>et</strong><br />

NaOH. Les fioles ont été agitées pendant 4 h<br />

à 200 rpm à 30°C. Le contenu des bouteilles<br />

a été filtré <strong>et</strong> <strong>la</strong> concentration de résidu<br />

métallique du filtrat a été déterminée par<br />

spectrophotométrie d’absorption atomique.<br />

La sorption de <strong>la</strong> suspension PGBS-<br />

COOH–métal a été équilibrée à pH 2-8<br />

pour déterminer l’eff<strong>et</strong> du pH <strong>sur</strong> <strong>la</strong> sorption.<br />

Une concentration métallique de 50 mg/l <strong>et</strong><br />

une dose d’adsorbant de 100 mg par 50 ml<br />

ont été employées. Pour les expériences<br />

isothermes, les concentrations métalliques<br />

8<br />

utilisées pour l’adsorption ont varié de 10 à<br />

700 mg/l.<br />

Les conditions expérimentales pour <strong>la</strong><br />

désorption des métaux à partir de l’adsorbant<br />

utilisé ont été simi<strong>la</strong>ires à celles des tests<br />

d’adsorption en lot. Au départ, le PGBS-<br />

COOH a été chargé en ions métalliques<br />

par application du processus d’adsorption<br />

pendant 4 h à pH 6,5. Les concentrations<br />

de Pb(II), Co (II), Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II) dans le<br />

PGBS-COOH chargé était respectivement<br />

de 12,46 ; 12,41 ; 12,32 <strong>et</strong> 10,94 mg/g. La<br />

désorption a été effectuée en transférant<br />

0,1 g de PGBS-COOH utilisé dans une fiole<br />

contenant 50 ml de 0,2 M HCl. Les fioles ont<br />

été agitées à 30°C pendant 4 heures. Après<br />

avoir atteint l’équilibre, le <strong>sur</strong>nageant a été<br />

filtré <strong>et</strong> le filtrat analysé pour <strong>la</strong> concentration<br />

métallique par spectrométrie d’absorption<br />

atomique. La comparaison de ces valeurs<br />

avec celles observées dans l’étape initiale<br />

d’adsorption a été utilisée pour calculer les<br />

valeurs du degré de recouvrement. Toutes<br />

les expérimentations ont été effectuées<br />

en double <strong>et</strong> les valeurs moyennes sont<br />

présentées. La déviation maximale a été<br />

de ±5%.<br />

Résultats <strong>et</strong> discussion<br />

La sorption de tous les métaux à pH<br />

2,0 a été négligeable, augmentant avec<br />

l’accroissement du pH, pour atteindre un<br />

optimum entre 5,5–8,0 (Figure 1). Le pH de<br />

<strong>la</strong> solution aqueuse est un facteur important<br />

du processus d’adsorption des métaux<br />

lourds. Le fort accroissement de <strong>la</strong> teneur en<br />

métal entre pH 2,0 <strong>et</strong> 5,5 peut être expliqué<br />

par l’échange ionique. La subordination de<br />

<strong>la</strong> teneur en métal au pH suggère que les<br />

groupements carboxyl acides faibles R-<br />

COO – (pK a variant entre 3,5–5,5) de PGBS-<br />

COOH sont les sites probables d’adsorption.<br />

A un pH inférieur à 5,5, les types métalliques<br />

prédominants [M2+ <strong>et</strong> M(OH)+] sont chargés<br />

Supression (%)<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

Concentration initiale : 50 mg/L<br />

Dose de sorbant : 2 g/L<br />

Vitesse d’agitation : 200 rpm<br />

Température : 30 °C<br />

Durée : 3h<br />

Pb<br />

Co<br />

Hg<br />

Cd<br />

20<br />

PGBS-COOH<br />

BS<br />

0<br />

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />

pH<br />

Figure 1. Eff<strong>et</strong> du pH <strong>sur</strong> le piégeage des ions métalliques<br />

par PGBS-COOH <strong>et</strong> BS<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


positivement <strong>et</strong> donc <strong>la</strong> teneur métallique est<br />

un processus d’échange H+ – M2+/M(OH)+<br />

(voir formules 1 <strong>et</strong> 2 ci-dessous).<br />

Les capacités maximales de piégeage à pH<br />

6,5 se sont révélées être respectivement de<br />

96,4 ; 95,1 ; 91,3 <strong>et</strong> 80,6% pour Pb(II), Co(II),<br />

Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II) à une concentration initiale<br />

de 50 mg/L. La <strong>sur</strong>face du sorbant devient<br />

chargée positivement aux pH plus faibles,<br />

en raison de <strong>la</strong> plus grande concentration<br />

d’ions hydrogène, ce qui réduit l’attraction<br />

entre <strong>la</strong> <strong>sur</strong>face du sorbant <strong>et</strong> les cations<br />

métalliques. Le pH zpc de PGBS-COOH s’est<br />

révélé être de 5,5 <strong>et</strong> au-delà de ce pH, <strong>la</strong><br />

<strong>sur</strong>face du sorbant se charge négativement,<br />

alors que les types métalliques sont encore<br />

présents sous forme de M(OH) + . Dans<br />

ces conditions, les ions M(OH) + ont été<br />

adsorbés grâce à l’attraction électrostatique<br />

favorable. Dans <strong>la</strong> gamme de pH al<strong>la</strong>nt de 2<br />

à 8 l’adsorption des ions métalliques par BS<br />

s’est révélée bien moindre que par PGBS-<br />

COOH, démontrant c<strong>la</strong>irement l’efficacité de<br />

ce dernier dans le processus de piégeage<br />

des métaux.<br />

Les capacités de saturation des métaux<br />

pour PGBS-COOH à 30°C ont été analysées<br />

suivant le modèle isotherme de Langmuir.<br />

Ce modèle est va<strong>la</strong>ble pour une adsorption<br />

monocouche <strong>sur</strong> des <strong>sur</strong>faces contenant des<br />

nombres finis de sites identiques de sorption,<br />

une situation décrite par l’équation de <strong>la</strong><br />

formule 3 où q e <strong>et</strong> Q 0 sont respectivement les<br />

capacités en teneur observée <strong>et</strong> maximale<br />

(mg/g d’adsorbant). C e est <strong>la</strong> concentration<br />

d’équilibre (mg/l solution), b est <strong>la</strong> constante<br />

d’équilibre. Les droites de points C e /q e vs C e<br />

pour tous les métaux indiquent l’applicabilité<br />

de l’isotherme d’adsorption de Langmuir.<br />

Pour évaluer les constantes d’isotherme,<br />

les données expérimentales ont été<br />

traitées après avoir écarté les données en<br />

dehors de l’intervalle de confiance de 95%,<br />

établi par <strong>la</strong> méthode des moindres carrés<br />

pour <strong>la</strong> fonction linéaire. L’incertitude des<br />

paramètres de <strong>la</strong> droite correspond aux<br />

déviations standards. Les valeurs de Q 0 <strong>et</strong><br />

b (pente <strong>et</strong> intercept des graphes) se sont<br />

révélées être (Q 0 ) 185,34, 166,7, 137,89 <strong>et</strong><br />

65,88 mg/g <strong>et</strong> (b), 1,8 x 10 -2 , 1,4 x 10 -2 , 0,92<br />

x 10 -2 <strong>et</strong> 0,34 x 10 -2 l/mg respectivement pour<br />

Pb(II), Co(II), Hg(II) <strong>et</strong> Cd (II) (Figure 2).<br />

Plus <strong>la</strong> valeur de b est élevée, plus grande<br />

est l’affinité de l’adsorbant pour le métal<br />

adsorbé. L’affinité de PGBS-COOH pour <strong>la</strong><br />

sorption des métaux testés dans l’étude a<br />

été décroissante, comme il a été noté pour<br />

Q 0 (Pb>Co>Hg>Cd). La préférence re<strong>la</strong>tive<br />

pour Pb(II) peut s’expliquer par <strong>la</strong> forte<br />

stabilité des complexes formés par <strong>la</strong> forme<br />

cationique de ce métal avec le carboxy<strong>la</strong>te<br />

Ce/qe (g/L)<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Dose de sorbant : 2 g/L<br />

Temps d’équilibre : 3 h<br />

Vitesse d’agitation : 200<br />

rpm<br />

Pb<br />

Co<br />

Hg<br />

Cd<br />

0 0 100 200 300 600 500 600<br />

Ce (mg/L)<br />

Figure 2. Points isothermes de Langmuir pour l’adsorption des ions<br />

métalliques <strong>sur</strong> PGBS-COOH à 30 o C<br />

dans PGBS-COOH comparé à celles pour<br />

Co(II), Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II) (Baes <strong>et</strong> al. 1996).<br />

Les valeurs du coefficient (r) de corré<strong>la</strong>tion<br />

obtenues dans c<strong>et</strong>te étude ont varié entre<br />

0,982-0,990 pour les différents métaux <strong>et</strong><br />

indiquent le bon ajustement des données<br />

expérimentales au modèle de Langmuir.<br />

La comparaison de l’adsorption des métaux<br />

<strong>sur</strong> PGBS-COOH aux données issues<br />

de <strong>la</strong> littérature indique que <strong>la</strong> capacité<br />

d’adsorption de PGBS- COOH est bien<br />

supérieure à celle des autres adsorbants<br />

comme les charbons actifs, <strong>la</strong> résine<br />

échangeuse d’ions, <strong>la</strong> pulpe de b<strong>et</strong>terave à<br />

sucre, <strong>la</strong> coque de noix du Brésil, <strong>la</strong> sciure<br />

<strong>et</strong> le composite charbon actif-curd<strong>la</strong>n (El-<br />

Shafey <strong>et</strong> al. 2002; Rengaraj <strong>et</strong> Moon 2002,<br />

Reddad <strong>et</strong> al. 2002, Basso <strong>et</strong> al. 2002, Moon<br />

<strong>et</strong> Lee 2005).<br />

Le tableau 1 résume les résultats de<br />

désorption <strong>et</strong> régénération de PGBS-<br />

COOH pour tous les métaux. Les valeurs<br />

du pourcentage adsorption/désorption ont<br />

été calculées selon <strong>la</strong> quantité originelle<br />

d’adsorbant. La quantité totale désorbée<br />

a été calculée <strong>et</strong> comparée à <strong>la</strong> quantité<br />

initiale sorbée. La capacité de HCl à une<br />

concentration de 0,2 M de restituer <strong>la</strong> plus<br />

2 PGBS-COOH + M2+ (PGBS-COO) M + 2 H 2 +<br />

Formule 1<br />

PGBS-COOH + M(OH) + PGBS-COO M(OH) + H +<br />

Formule 2<br />

C<br />

______ e<br />

qe =<br />

1<br />

______<br />

Q<br />

+<br />

C<br />

______ e<br />

0b Q0 Formule 3<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 9


grande part des métaux adsorbés peut être<br />

attribuée à l’échange ionique. Il a été postulé<br />

que <strong>la</strong> concentration élevée d’ions H + à faible<br />

pH est responsable du dép<strong>la</strong>cement du<br />

métal adsorbé via un mécanisme d’échange<br />

ionique. Comme le montre le tableau 2,<br />

avec trois cycles adsorption/désorption, <strong>la</strong><br />

capacité d’adsorption du Pb(II) de PGBS-<br />

COOH décroît légèrement de 99,7% au<br />

premier cycle à 95,2% au troisième cycle.<br />

Le recouvrement du Pb(II) par 0,2 M<br />

HCl décroît de 97,8% au premier cycle à<br />

93,0% au troisième cycle. La variation de<br />

<strong>la</strong> capacité d’adsorption <strong>et</strong> de l’efficacité de<br />

recouvrement dans les cycles adsorptiondésorption<br />

a aussi été observée pour<br />

Co(II), Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II). Après deux cycles, <strong>la</strong><br />

capacité d’adsorption de PGBS-COOH pour<br />

Cd(II) était réduite de 4,7% <strong>et</strong> par ailleurs,<br />

le recouvrement était passé de 84,3% au<br />

premier cycle à 77,5% au troisième cycle.<br />

Il s’avère que l’efficacité de recouvrement<br />

<strong>la</strong> plus élevée a été pour Pb(II) <strong>et</strong> <strong>la</strong> plus<br />

faible pour Cd(II). Ce<strong>la</strong> peut s’expliquer par<br />

les différences de force de complexion des<br />

solutions avec le chlorure <strong>et</strong> les nombres de<br />

coordination habituels. Pb(II) peut former<br />

un complexe stable avec le chlorure en<br />

raison de son nombre de coordination élevé,<br />

généralement de 6. Par ailleurs, Cd(II)<br />

montre habituellement un faible nombre de<br />

coordination de 4, résultant d’une moindre<br />

compétition avec les ions chlorures de<br />

<strong>la</strong> solution <strong>et</strong> les sites de réaction <strong>sur</strong><br />

l’adsorbant. Une étude détaillée de l’eff<strong>et</strong><br />

du chlorure est nécessaire pour comprendre<br />

<strong>la</strong> formation <strong>et</strong> <strong>la</strong> force des chlorocomplexes<br />

de métal <strong>et</strong> leur influence <strong>sur</strong> les propriétés<br />

d’adsorption.<br />

La désorption du Pb, Hg, Co <strong>et</strong> Cd à partir<br />

du PGBS-COOH chargé en métal dans des<br />

Références<br />

Annadurai.G., R.S. Jueng & D.J. Lee. 2002. Adsorption<br />

of heavy m<strong>et</strong>als from water using banana and orange<br />

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Technology 34:193-200.<br />

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Lignocellulosic materials as potential biosorbents<br />

of trace toxic m<strong>et</strong>als from wastewater. Industrial &.<br />

Engineering Chemistry Research 41: 185-190.<br />

10<br />

fioles avec 0,2 M HCl a établi <strong>la</strong> stabilité<br />

chimique des groupements carboxy<strong>la</strong>te <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

capacité de régénération de PGBS-COOH.<br />

Une p<strong>et</strong>ite fraction des métaux adsorbés<br />

n’a pas été recouvrée par régénération.<br />

C<strong>et</strong>te fraction représente probablement les<br />

métaux qui se lient par des interactions<br />

plus fortes entraînant une efficacité de<br />

sorption réduite dans les cycles suivants.<br />

Le recouvrement des métaux à partir de<br />

l’adsorbant est important pour l’application<br />

de <strong>la</strong> technologie de sorption dans l’industrie<br />

du traitement des eaux usées. Les résultats<br />

montrent que l’adsorbant utilisé peut tout à<br />

fait être régénéré par 0,2 M HCl.<br />

Conclusion<br />

La présente étude montre que le PGBS-<br />

COOH préparé à partir de pseudotronc de<br />

bananier, une biomasse de déch<strong>et</strong> végétal,<br />

peut être utilisé comme adsorbant pour le<br />

piégeage des métaux lourds [Pb(II), Co(II),<br />

Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II)] dans les solutions aqueuses.<br />

Un pH variant de 5,5 à 8,0 s’est révélé le<br />

plus efficace pour <strong>la</strong> capture optimale des<br />

ions métalliques. Les groupements carboxyl<br />

ont été les principaux sites de réaction<br />

responsables de <strong>la</strong> ligation du métal <strong>sur</strong><br />

PGBS-COOH. Les données d’équilibre<br />

s’accordent parfaitement à l’équation des<br />

isothermes de Langmuir, confirmant <strong>la</strong><br />

capacité de sorption monocouche des métaux<br />

<strong>sur</strong> PGBS-COOH. Les ions métalliques<br />

adsorbés ont été désorbés quantitativement<br />

par 0,2 M HCl <strong>et</strong> l’adsorbant peut être réutilisé<br />

après régénération. Les études d’adsorptiondésorption<br />

en lots montrent que le PGBS-<br />

COOH pourrait être utilisé pour piéger les<br />

métaux lourds des solutions aqueuses <strong>et</strong> des<br />

effluents industriels.<br />

Tableau 1. Données de régénération<br />

Nombre Adsorption (%) Désorption (%)<br />

de cycles Pb(II) Co(II) Hg(II) Cd(II) Pb(II) Co(II) Hg(II) Cd(II)<br />

1 99.7 99.3 98.6 87.5 97.8 96.3 94.8 84.3<br />

2 97.2 97.1 96.3 85.1 95.0 93.2 93.2 80.2<br />

3 95.2 93.1 93.1 82.8 93.0 91.6 91.6 77.5<br />

El-Sayed Z. 1996. Utilization of saw dust in the preparation<br />

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Khalil M.I., A.Waly, S. Frag & A. Hebeish. 1991. Preparation<br />

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InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


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Raji C. & T.S. Anirudhan. 1998. Batch Cr(VI) removal<br />

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Shibi I.G. & T.S. Anirudhan.2002. Synthesis, characterization<br />

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Sreedhar M.K. & T.S. Anirudhan. 2000. Preparation of an<br />

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Unnithan M.R. & T.S Anirudhan 2001. The Kin<strong>et</strong>ics and<br />

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Unnithan M.R., V.P. Vinod & T.S Anirudhan 2004. Synthesis,<br />

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adsorbent of amine-modified polyacry<strong>la</strong>mide-grafted<br />

coconut coir pith. Industrial &. Engineering Chemistry<br />

Research 43:2247-2235.<br />

Fixation associative de l’azote par Azospirillum <strong>et</strong><br />

Bacillus spp. dans les <strong>bananiers</strong><br />

Md. Abdul Bas<strong>et</strong> Mia, Z.H. Shamsuddin, Z. Wahab <strong>et</strong> M. Mahmood<br />

La fixation associative de l’azote <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

promotion de <strong>la</strong> croissance végétale<br />

par les rhizobactéries sont importantes<br />

pour un système agricole durable. Les cultures<br />

dépendent principalement du processus de<br />

fixation de l’azote par les bactéries associatives,<br />

symbiotes <strong>et</strong> libres, vivant dans <strong>la</strong> rhizosphère<br />

(Cocking 2000). Les graminées sont capables<br />

d’établir des associations avec les bactéries<br />

diazotrophes où Azospirillum fournit à son<br />

hôte une source de N (Brimecombe <strong>et</strong> al.<br />

2001). L’inocu<strong>la</strong>tion par des rhizobactéries<br />

promouvant <strong>la</strong> croissance végétale (PGPR)<br />

peut fournir 31% des besoins en N du maïs <strong>et</strong><br />

40% des besoins en N des p<strong>la</strong>nts de palmiers<br />

à huile via les BNF en conditions de serre (Amir<br />

<strong>et</strong> al. 2001, El-Komy <strong>et</strong> al. 1998). En conditions<br />

de champ, le riz peut obtenir 20% de son N<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> canne à sucre 70% de son besoin total<br />

en N par <strong>la</strong> fixation de N 2 (Boddey <strong>et</strong> al. 1995,<br />

Shrersta <strong>et</strong> Ladha 1996).<br />

En général, <strong>la</strong> fixation de N 2 s’accroît pour<br />

des sols pauvres ou de faibles doses de<br />

fertilisant-N mais décroît avec des niveaux<br />

élevés de N en raison d’une fixation de N 2<br />

réduite par le N minéral (Marschner 1995).<br />

Un niveau plus faible mais spécifique de<br />

fertilisant-N est nécessaire pour une fixation<br />

optimale de N 2 par les PGPR associées aux<br />

racines de bananier ; chose qui n’avait pas été<br />

encore étudiée. C’est pourquoi, c<strong>et</strong>te étude a<br />

été menée pour quantifier <strong>la</strong> fixation de N 2 par<br />

les souches bactériennes Azospirillum Sp7 <strong>et</strong><br />

Bacillus UPMB10 associées aux racines de<br />

bananier en présence de diverses doses de<br />

fertilisant-N.<br />

Matériels <strong>et</strong> méthodes<br />

Les p<strong>la</strong>nts ont été cultivés en hydroponie avec<br />

une solution nutritive de Cooper (1979) modifiée<br />

dans des p<strong>et</strong>its pots (4,0l). L’expérience a suivi<br />

un dispositif complètement aléatoire à deux<br />

facteurs : inocu<strong>la</strong>tion (non inoculé, inoculé<br />

avec <strong>la</strong> souche Sp7 d’Azospirillum brasilense<br />

isolée à partir de Digitaria, provenant de<br />

l’EMBRAPA, au Brésil, <strong>et</strong> <strong>la</strong> souche UPMB10<br />

de Bacillus sphaericus, isolée de racines de<br />

palmier à huile (Shamsuddin <strong>et</strong> Roslina 1995)<br />

en présence de fertilisant-N 3,2, 8, 20 <strong>et</strong> 50<br />

mg/kg) avec six répétitions.<br />

Un échantillon de 1 ml de suspension mère<br />

de bactéries a été transféré en milieu nutritif<br />

(Okon <strong>et</strong> al. 1977) dans des fioles Erlenmeyer<br />

250 ml contenant 100 ou 300 ml de milieu<br />

nutritif, respectivement, qui ont été agitées<br />

<strong>sur</strong> un agitateur rotatif à 125 rpm, à 30±2°C<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 11<br />

T.S. Anirudhan travaille au<br />

Department of Chemistry,<br />

University of Kera<strong>la</strong>,<br />

Thiruvananthapuram,<br />

695 581, Kera<strong>la</strong>, Inde<br />

(Email : tsani@rediffmail.com)<br />

<strong>et</strong> I.G. Shibi travaille au<br />

Department of Chemistry, S.N.<br />

College, Chempazhanthy,<br />

Thiruvananthapuram,<br />

695 587, Kera<strong>la</strong>, Inde<br />

(Email: shibiig@sify.com).<br />

Accroissement du<br />

rendement azoté


Formule (1)<br />

Formule (2)<br />

Formule (3)<br />

pendant 48 h. La densité optique (OD ) a été<br />

600<br />

me<strong>sur</strong>ée par spectrophotomètre (Ultrascope<br />

III). Des vitrop<strong>la</strong>nts homogènes de bananier<br />

cv. ‘Berangan’ (Musa spp., type AA) hauts de<br />

10-11 cm portant 3-4 feuilles ont été utilisés<br />

dans l’expérience. Les p<strong>la</strong>nts ont été à rincés à<br />

l’eau du robin<strong>et</strong> pendant trois jours. Les racines<br />

existantes en ont été délicatement excisées<br />

aseptiquement du corme avec une <strong>la</strong>me stérile<br />

avant transp<strong>la</strong>ntation.<br />

L’apport en N, marqué avec 15N sous forme<br />

de {( 15NH ) SO , 10% a.e.)} a été appliqué<br />

4 2 4<br />

après l’établissement des p<strong>la</strong>nts (trois jours<br />

après transp<strong>la</strong>ntation) (Malik <strong>et</strong> Zafar 1985).<br />

Des cultures de 40 ml de Sp7 ou UPMB10 ont<br />

été appliquées trois jours après établissement<br />

des p<strong>la</strong>nts <strong>et</strong> le même volume de cultures<br />

bactériennes mortes (autoc<strong>la</strong>vées à 121°C<br />

pendant 15 minutes) a été appliqué aux pots<br />

témoins comme dans <strong>la</strong> procédure de Malik <strong>et</strong><br />

Zafar (1985). Les pots ont été aérés avec une<br />

pompe à air pendant six heures à intervalles de<br />

six heures afin d’as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> respiration racinaire<br />

<strong>et</strong> une croissance bactérienne non inhibée.<br />

Les p<strong>la</strong>nts de bananier ont été prélevés<br />

à 45 jours après inocu<strong>la</strong>tion, <strong>et</strong> séparés en<br />

racines, tiges <strong>et</strong> feuilles puis séchés au four<br />

pendant 48 heures à 70°C. Les échantillons<br />

séchés ont été pesés <strong>et</strong> broyés à 390 µm.<br />

Les échantillons (500 mg) de ce matériel de<br />

base ont été analysés pour le N total par<br />

méthode semi-micro de Kjeldahl (Bremner<br />

1996). L’échantillon digéré a été distillé<br />

pendant une période minimale de distil<strong>la</strong>tion<br />

de 4 minutes en utilisant l’unité de distil<strong>la</strong>tion<br />

Buchi TM K314. L’ammoniac libéré refroidi a<br />

été reçu en fiole d’Erlenmeyer contenant 10<br />

ml 0,1N HCL+ solution indicatrice de Tashiro<br />

pour détermination titrimétrique du NH 4<br />

Une titration en r<strong>et</strong>our a été effectuée pour<br />

déterminer <strong>la</strong> quantité d’acide consommée par<br />

l’ammoniac <strong>et</strong> pour calculer <strong>la</strong> quantité de N<br />

total dans l’échantillon en utilisant 0,1N NaOH<br />

(tNaOH=1,000). Enfin, les distil<strong>la</strong>ts 14 N <strong>et</strong> 15 N<br />

totaux ont été collectés <strong>et</strong> concentrés pendant<br />

l’analyse du 15 N par spectromètre à émission<br />

(NOI-6PC) au Ma<strong>la</strong>ysian Institute for Nuclear<br />

% N fixé= 1 _ (% d’excès atomique 15 N) fs x 100<br />

(% d’excès atomique 15 N) fs<br />

% 15 N a.e. corr.=<br />

12<br />

N x % 15 N (a. e)<br />

N p<strong>la</strong>nts (D recolte) - N p<strong>la</strong>nts (D p<strong>la</strong>ntation)<br />

+ .<br />

Technology Research (MINT). L’abondance<br />

en 15 N trouvée dans les tissus végétaux a été<br />

corrigée pour le % d’excès atomique en 15 N (a.<br />

e.) présent dans l’atmosphère (0,3663% 15 N<br />

a.e.) en utilisant <strong>la</strong> formule de Warembourg<br />

(1993) où :<br />

% d’excès atomique en 15 N (a.e.) dans<br />

chaque fragment de p<strong>la</strong>nt = % d’abondance en<br />

15 N– 0,3663% 15 N (a.e.)<br />

La quantification de <strong>la</strong> fixation basée <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

dilution isotopique a été calculée par <strong>la</strong> formule<br />

de Fried <strong>et</strong> Middelboe (1977) où fs: système<br />

fixé, nfs: système non fixé (Formule 1).<br />

L’enrichissement en 15 N du tissu végétal a<br />

été corrigé selon <strong>la</strong> formule de Jensen <strong>et</strong> al.<br />

(1985) (Formule 2).<br />

L’enrichissement moyen en 15 N présent<br />

dans les différentes parties de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte à <strong>la</strong><br />

fin de l’expérience a été calculé en utilisant <strong>la</strong><br />

Formule 3.<br />

Les données collectées ont été analysées<br />

statistiquement en utilisant le logiciel Statistical<br />

Analysis System (SAS version 6.12, 1989).<br />

A <strong>la</strong> suite de l’analyse de variance (ANOVA),<br />

les différences entre les moyennes des<br />

traitements ont été déterminées par méthode<br />

de comparaison par test de c<strong>la</strong>ssement<br />

multiple de Duncan (DMRT) (quand applicable)<br />

au niveau de significativité de 5%.<br />

Résultats<br />

Production de matière sèche<br />

Les p<strong>la</strong>nts inoculés avec les souches PGPR,<br />

en particulier avec UPMB10, ont présenté une<br />

augmentation significative de <strong>la</strong> production de<br />

matière sèche totale (TDM) par rapport au<br />

témoin (tableau 1). Les p<strong>la</strong>nts inoculés avec<br />

UPMB10 ont produit une plus grande quantité<br />

de TDM à tous les niveaux de fertilisant-<br />

N. Ceux inoculés avec Sp7 ont montré un<br />

eff<strong>et</strong> significatif à 3,2 <strong>et</strong> 8 mg/kg, mais pas<br />

à 20 <strong>et</strong> 50 mg kg -1 N. Dans les racines, le<br />

pseudo-tronc <strong>et</strong> les feuilles, <strong>la</strong> production a<br />

été significativement augmentée en raison<br />

de l’application de fertilisant-N <strong>et</strong> du procédé<br />

d’inocu<strong>la</strong>tion (Tableau 1). Dans les p<strong>la</strong>nts non<br />

moyenne % 15 N a.e. = (%15 N a.e. racine x N racine) + (% 15 N a.e. tige x N tige) + (% 15 N a.e. feuille x N feuille)<br />

(N racine + N tige + N feuille)<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


inoculés, <strong>la</strong> matière sèche des racines, tiges <strong>et</strong><br />

feuilles a augmenté avec <strong>la</strong> dose de fertilisant-<br />

N. De même, les p<strong>la</strong>nts inoculés par UPMB10<br />

ont aussi présenté une augmentation de leur<br />

matière sèche racinaire à 3,2, ; 8 <strong>et</strong> 20 mg/kg,<br />

de leur matière sèche de tige à 3,2 ; 20 <strong>et</strong><br />

50 mg/kg, <strong>et</strong> de leur matière sèche foliaire à<br />

3,2 mg/kg. Les p<strong>la</strong>nts inoculés par Sp7 n’ont<br />

pas montré <strong>la</strong> même tendance que le témoin<br />

ou UPMB10. Les p<strong>la</strong>nts inoculés par UPMB10<br />

ont produit un poids de matière sèche racinaire<br />

significativement plus élévé à 3,2 <strong>et</strong> 8 mg/kg,<br />

mais pas à 20 mg/kg <strong>et</strong> de tige à 3,2 mg/kg<br />

mais pas aux niveaux supérieurs d’engrais N. Il<br />

n’a été observé aucune différence entre Sp7 <strong>et</strong><br />

le témoin pour le tissu foliaire quel que soit le<br />

niveau d’engrais N.<br />

Rendement azoté<br />

Les p<strong>la</strong>nts inoculés par Sp7 ou UPMB10<br />

<strong>et</strong> avec un apport de 3,2 ; 8 ou 20 mg/kg<br />

fertilisant-N ont donné un N total élevé. Les<br />

p<strong>la</strong>nts supplémentés avec 50 mg/kg fertilisant-<br />

N n’ont pas montré de différence significative<br />

entre les p<strong>la</strong>nts inoculés <strong>et</strong> non inoculés<br />

(tableau 2). Le rendement de N Total des<br />

p<strong>la</strong>nts inoculés <strong>et</strong> non inoculés a augmenté<br />

avec <strong>la</strong> dose de fertilisant-N dans tous les<br />

traitements jusqu’au niveau de fertilisant-N le<br />

plus élevé (50 mg/kg).<br />

Généralement, le rendement en N dans<br />

les racines, les tiges <strong>et</strong> les feuilles des<br />

p<strong>la</strong>ntes inoculées a été significativement plus<br />

élevé comparé au témoin jusqu’à 50 mg/kg<br />

de fertilisant N ; à 50 mg/kg de fertilisant-<br />

N aucune différence significative n’a été<br />

observée entre les p<strong>la</strong>nts inoculés <strong>et</strong> non<br />

inoculés. Les résultats ont été semb<strong>la</strong>bles à<br />

ceux observés pour <strong>la</strong> matière sèche, sauf<br />

que des différences plus significatives ont<br />

été observées pour le N foliaire que pour <strong>la</strong><br />

matière sèche foliaire.<br />

Dilution isotopique 15 N<br />

L’inocu<strong>la</strong>tion rhizobactérienne promouvant<br />

<strong>la</strong> croissance végétale a dilué significativement<br />

<strong>et</strong> abaissé <strong>la</strong> concentration végétale en<br />

15 N, concentration qui est une indication de<br />

<strong>la</strong> fixation de N 2 . Le pourcentage d’excès<br />

atomique en 15 N (a.e) des parties de p<strong>la</strong>nts<br />

inoculés a été significativement moindre que<br />

ceux des p<strong>la</strong>nts de référence (témoin; nfs)<br />

(tableau 3). La dilution <strong>la</strong> plus élevée (3,63<br />

- 5,32% a.e.) a été trouvée dans les p<strong>la</strong>nts<br />

utilisant le plus faible taux de fertilisant-N <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

dilution <strong>la</strong> plus faible (8,45 - 8,84% a.e.) a été<br />

trouvée pour le niveau de fertilisant-N le plus<br />

élevé. Les racines des p<strong>la</strong>nts inoculés avec<br />

UPMB10 ont montré <strong>la</strong> dilution <strong>la</strong> plus faible<br />

(3,63%). Le pourcentage d’excès atomique<br />

des parties de p<strong>la</strong>nts inoculés <strong>et</strong> non inoculés<br />

a varié de 3,63 à 9,52. La capacité de dilution<br />

Tableau 1. Poids de matière sèche dans les racines, tiges <strong>et</strong> feuilles de p<strong>la</strong>nts de<br />

bananier inoculés par les souches de PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 supplémentés par<br />

différents niveaux de fertilisant-N en conditions de l’hydroponie<br />

Matière sèche (g/p<strong>la</strong>nt)<br />

Traitements Niveaux de fertilisants (mg/kg)<br />

3.2 8 20 50<br />

TDM Témoin 1.8 b 3.4 c 6.4 b 9.3 b<br />

Sp7 2.7 a 3.9 b 7.1 b 10.2 ab<br />

UPMB10 2.7 a 4.5 a 8.4 a 12.0 a<br />

Racines Témoin 0.96 b 1.57 c 2.52 b 2.0 c<br />

Sp7 1.47 a 1.94 b 2.52 b 2.29 b<br />

UPMB10 1.39 a 2.32 a 3.43 a 2.93 a<br />

Pseudotronc Témoin 0.26 b 0.78 a 1.64 b 3.21 b<br />

Sp7 0.49 a 0.82 a 1.91 ab 3.69 b<br />

UPMB10 0.50 a 0.94 a 2.21 a 4.68 a<br />

Feuilles Témoin 0.58 b 1.05 a 2.24 a 4.09 a<br />

Sp7 0.74 ab 1.14 a 2.67 a 4.22 a<br />

UPMB10 0.81 a 1.24 a 2.76 a 4.39 a<br />

Tableau 2. Rendement en azote dans les racines, tiges <strong>et</strong> feuilles de p<strong>la</strong>nts de<br />

bananier inoculés par les souches de PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 supplémentés par<br />

différents niveaux de fertilisant-N en conditions de l’hydroponie<br />

Total N (mg/p<strong>la</strong>nt)<br />

Traitements Niveaux de fertilisant-N (mg/kg)<br />

3.2 8 20 50<br />

Racines Témoin 6.5 b 13.1 b 21.9 b 41.2 a<br />

Sp7 9.4 a 16.3 a 23.6 b 32.7 a<br />

UPMB10 8.8 a 16.6 a 28.7 a 37.6 a<br />

Pseudotronc Témoin 2.2 b 4.0 b 9.1 b 30.4 a<br />

Sp7 3.6 ab 6.1 a 10.2 ab 39.5 a<br />

UPMB10 4.4 a 5.4 ab 12.3 a 38.4 a<br />

Feuilles Témoin 9.0 b 14.0 b 37.5 b 104 a<br />

Sp7 11.4 a 19.2 a 49.0 a 105 a<br />

UPMB10 11.1 ab 21.1 a 45.8 a 107 a<br />

TDM Témoin 17.7 b 31.1 b 68.5 b 176 a<br />

Sp7 24.4 a 41.6 a 82.8 a 177 a<br />

UPMB10 24.3 a 43.1 a 86.8 a 183 a<br />

Les moyennes suivies de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre dans une colonne ne diffèrent pas significativement au risque 0,05 par DMRT.<br />

DMRT<br />

Tableau 3. Distribution du % 15 N d’excès atomique en 15 N dans les racines, tiges <strong>et</strong> feuilles<br />

des p<strong>la</strong>nts inoculés par PGPR supplémentés par différents niveaux de fertilisant -N<br />

% Atom excess<br />

Traitements Fertilizer-N levels (mg/kg)<br />

3.2 8 20 50<br />

Racines Témoin 5.85 a 7.55 a 8.48 a 9.02 a<br />

Sp7 3.71 b 5.81 b 7.38 b 8.49 b<br />

UPMB10 3.63 b 6.08 b 7.55 b 8.45 b<br />

Pseudotronc Témoin 9.29 a 9.47 a 9.31 a 9.52 a<br />

Sp7 5.32 b 7.02 b 8.24 b 8.58 b<br />

UPMB10 4.35 b 7.20 b 8.01 b 8.84 b<br />

Feuilles Témoin 6.36 a 8.08 a 8.75 a 9.12 a<br />

Sp7 4.10 b 6.11 b 7.66 b 8.82 b<br />

UPMB10 3.91 b 6.29 b 7.60 b 8.71 b<br />

Les moyennes suivies de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre dans une colonne ne diffèrent pas significativement au risque 0,05 par DMRT.<br />

entre les souches n’était pas significativement<br />

différente.<br />

Fixation de l’azote<br />

L’inocu<strong>la</strong>tion par les souches PGPR pourrait<br />

fixer le N 2 en association avec les racines des<br />

p<strong>la</strong>nts de bananier. L’estimation de N 2 fixé (%<br />

Ndfa) <strong>sur</strong> une base totale de p<strong>la</strong>nts par les<br />

souches PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 ont varié de<br />

5,0 à 39,3% Ndfa (tableau 4). Comme prévu,<br />

le % Ndfa le plus élevé (37,0 à 39,3%) a été<br />

enregistré sous un régime faible de fertilisant-<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 13


N (3,2 mg/kg) pour les deux souches Sp7 <strong>et</strong><br />

UPMB10 <strong>et</strong> le pourcentage le plus faible (5,0<br />

- 5,3%), pour <strong>la</strong> condition <strong>la</strong> plus élevée de<br />

fertilisant-N (50 mg/kg). Toutefois, <strong>la</strong> quantité<br />

totale de N 2 fixé (9,03 à 9,55 mg/p<strong>la</strong>nt) au<br />

taux le plus faible (3,2 mg/kg) n’a pas été<br />

significativement plus élevée qu’au taux le plus<br />

élevé (50 mg/kg) de fertilisant-N (8,85 à 9,69<br />

mg/p<strong>la</strong>nt) (tableau 5).<br />

Tableau 4. Pourcentage de N dérivé de l’atmosphère (%Ndfa) dans les p<strong>la</strong>nts de bananier<br />

(base totale de p<strong>la</strong>nt) inoculés par des souches de PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 supplémentés<br />

par différents niveaux de fertilisant-N cultivés en condition d’hydroponie<br />

%Ndfa<br />

Niveau de fertilisant N (mg/kg)<br />

Traitements 3.2 8 20 50<br />

Témoin 0 b 0 b 0 b 0 b<br />

Sp7 37.0 a 24.3 a 12.4 a 5.0 a<br />

UPMB10 39.3 a 22.1 a 12.5 a 5.3 a<br />

Les moyennes suivies de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre dans une colonne ne diffèrent pas significativement au risque 0,05 par DMRT.<br />

Tableau 5. Quantité totale de N 2 -fixé dans les p<strong>la</strong>nts de bananier inoculés par les souches<br />

de PGPR <strong>et</strong> UPMB10 supplémentés par différents niveaux de fertilisant-N cultivés en<br />

conditions d’hydroponie<br />

N2-fixé (mg/p<strong>la</strong>nt)<br />

Niveau de fertilisant N (mg/kg)<br />

Traitements 3.2 8 20 50<br />

Témoin 0 b (x) 0 b (x) 0 b (x) 0 b (x)<br />

Sp7 9.03 a (x) 10.11 a (x) 10.26 a (x) 8.85 a (x)<br />

UPMB10 9.55 a (x) 9.53 a (x) 10.85 a (x) 9.69 a (x)<br />

MLes moyennes suivies de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre dans une colonne ne diffèrent pas significativement au risque 0,05 par DMRT.<br />

Discussion<br />

L’inocu<strong>la</strong>tion bactérienne conjointe à l’apport<br />

de fertilisant-N a augmenté significativement<br />

<strong>la</strong> production de matière sèche dans les<br />

racines, les tiges <strong>et</strong> les feuilles des p<strong>la</strong>nts de<br />

bananier <strong>et</strong>, en conséquence, le poids total<br />

de matière sèche pour les p<strong>la</strong>nts cultivés en<br />

conditions hydroponiques pendant 45 jours.<br />

En général, <strong>la</strong> production de matière sèche <strong>la</strong><br />

plus importante a entraîné un accroissement<br />

du rendement azoté dans les p<strong>la</strong>nts inoculés.<br />

Le rendement azoté est le produit final du N 2<br />

fixé dans <strong>la</strong> nutrition azotée des p<strong>la</strong>nts. Les<br />

p<strong>la</strong>nts inoculés avec les bactéries ont produit<br />

des rendements en azote supérieurs lorsqu’ils<br />

ont été supplémentés avec du fertilisant-N<br />

3,2 à 20 mg/kg mais n’ont montré aucune<br />

augmentation à 50 mg/kg. C<strong>et</strong>te différence<br />

est probablement due à une contribution<br />

inférieure des BNF en présence de teneurs<br />

élevées d’azote inorganique dans <strong>la</strong> solution<br />

nutritive. La distribution de l’azote dans les<br />

différentes parties des p<strong>la</strong>ntes a aussi été<br />

augmentée par le processus d’inocu<strong>la</strong>tion. Les<br />

feuilles ont produit <strong>la</strong> quantité d’azote <strong>la</strong> plus<br />

élevée en raison de <strong>la</strong> demande importante<br />

14<br />

liée à <strong>la</strong> photosynthèse <strong>et</strong> autres fonctions<br />

physiologiques. L’inocu<strong>la</strong>tion par PGPR a<br />

stimulé l’activité photosynthétique des feuilles<br />

de bananier comme l’avaient observé des<br />

études précédentes. La production supérieure<br />

de matière sèche dans les p<strong>la</strong>nts inoculés par<br />

PGPR a entraîné un rendement en N supérieur,<br />

ce qui est corrélé positivement à l’augmentation<br />

de <strong>la</strong> fixation de N 2 <strong>et</strong> de <strong>la</strong> teneur nutritive. Les<br />

résultats de c<strong>et</strong>te expérience ont indiqué que<br />

l’inocu<strong>la</strong>tion bactérienne en combinaison avec<br />

un apport minimal de fertilisant N (20 mg/kg)<br />

a augmenté les rendements en N grâce a un<br />

eff<strong>et</strong> synergique. De même, Marschner (1995)<br />

avait conclu que <strong>la</strong> contribution de <strong>la</strong> fixation de<br />

N 2 à l’azote total par p<strong>la</strong>nt est augmentée par<br />

des niveaux modérés de sol ou de fertilisant<br />

mais décline aux niveaux plus élevés dans les<br />

légumineuses.<br />

Le rendement supérieur en azote des p<strong>la</strong>nts<br />

inoculés est dû à <strong>la</strong> fixation de N 2 efficace en<br />

raison de l’association des PGPR avec les<br />

racines des p<strong>la</strong>nts de bananier contribuant à<br />

37-39% du N 2 fixé dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte hôte comme<br />

estimé par <strong>la</strong> technique de dilution isotopique<br />

15 N. Les résultats de c<strong>et</strong>te expérience sont<br />

en accord avec les conclusions de plusieurs<br />

auteurs (Dobereiner <strong>et</strong> Baldani 1998, Amir<br />

<strong>et</strong> al. 2001) qui rapportent qu’Azospirillum<br />

<strong>et</strong> l’inocu<strong>la</strong>tion rhizobactérienne pourraient<br />

apporter une quantité importante (25-50%<br />

dans le palmier à huile ; 40% dans les non<br />

légumineuses) des besoins totaux en azote de<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte grâce au processus BNF. Malik <strong>et</strong> al.<br />

(1997) ont aussi rapporté que <strong>la</strong> capacité de<br />

fixation du N 2 par Azoracus avec Leptochloa<br />

fusca (kal<strong>la</strong>r grass) avait contribué à 26% de <strong>la</strong><br />

teneur azotée végétale.<br />

La preuve de <strong>la</strong> fixation azotée est confirmée<br />

par l’activité nitrogénase des racines inoculées<br />

estimées par le test de réduction de l’acétylène<br />

(ARA). Les rhizobactéries pourraient se<br />

maintenir, se multiplier <strong>et</strong> avoir une activité<br />

nitrogénase à <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> période expérimentale.<br />

Les deux souches PGPR utilisées ont produit<br />

des valeurs supérieures de ARA par rapport aux<br />

témoins non inoculés. Une activité ARA plus<br />

élevée peut être attribuée à <strong>la</strong> présence d’un<br />

plus grand nombre de cellules bactériennes<br />

dans les racines. L’étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> colonisation<br />

racinaire confirme c<strong>et</strong>te conclusion, à savoir<br />

que les souches PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10<br />

peuvent coloniser efficacement les racines des<br />

p<strong>la</strong>nts de bananier.<br />

C<strong>et</strong>te étude montre c<strong>la</strong>irement que<br />

l’inocu<strong>la</strong>tion rhizobactérienne associée à une<br />

dose minimale de fertilisant-N (50 mg/kg)<br />

pourrait fixer 8,85 à 9,69 mg N/p<strong>la</strong>nt (5,0-<br />

5,3% Ndfa). La quantité totale de N 2 fixé a été<br />

augmentée (11,0 mg/p<strong>la</strong>nt; 12,5% Ndfa) en<br />

réduisant le taux de fertilisant-N (20 mg/kg).<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


De même, Ga<strong>la</strong>l <strong>et</strong> al. (2000) avaient trouvé<br />

un eff<strong>et</strong> négatif en utilisant des concentrations<br />

élevées de fertilisant-N <strong>sur</strong> les BNF par<br />

Azospirillum en association avec des racines<br />

de blé où <strong>la</strong> céréale utilise <strong>la</strong> plupart de l’azote<br />

fixé. Les résultats suggèrent que l’inocu<strong>la</strong>tion<br />

par PGPR associée à l’apport de fertilisant-N<br />

(20 mg/kg) présente un eff<strong>et</strong> synergique <strong>sur</strong><br />

<strong>la</strong> fixation de N 2 dans les p<strong>la</strong>nts de bananier<br />

cultivés en conditions hydroponiques dans de<br />

p<strong>et</strong>its pots (4,0 l) pendant 45 jours.<br />

Conclusion<br />

L’inocu<strong>la</strong>tion de souches bactériennes Sp7 <strong>et</strong><br />

UPMB10 promouvant <strong>la</strong> croissance végétale<br />

en combinaison avec un niveau minimal de<br />

fertilisant-N accroît le rendement azoté des<br />

p<strong>la</strong>nts de bananier. Les p<strong>la</strong>nts inoculés avec<br />

l’apport en N le plus faible (3,2 mg/kg, 2,13%<br />

des besoins totaux en N) ont produit le Ndfa<br />

(37-39%) le plus élevé alors que ceux avec<br />

l’apport le plus élevé en N minéral (50 mg/kg,<br />

33% des besoins totaux en N) ont montré le<br />

Ndfa (5%) le plus faible. Toutefois, l’inocu<strong>la</strong>tion<br />

par PGPR avec 20 mg/kg de fertilisant-N<br />

(13% des besoins totaux en N) a produit un<br />

eff<strong>et</strong> synergique <strong>sur</strong> <strong>la</strong> fixation de N 2 avec des<br />

plus grandes quantités de N 2 fixées (11,0 mg/<br />

p<strong>la</strong>nt; 12.5% Ndfa). Ces résultats suggèrent<br />

que les souches Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 de PGPR<br />

sont efficaces en tant qu’engrais biologiques<br />

pour les p<strong>la</strong>nts de bananier lorsqu’elles sont<br />

appliquées conjointement avec 20 mg/kg (13%<br />

des besoins totaux en N) de fertilisant-N.<br />

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InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 15<br />

Md. Abdul Bas<strong>et</strong> Mia est<br />

Professeur associé, Department<br />

of Crop Botany, Bangabandhu<br />

Sheikh Mujibur Rahman<br />

travaille à l’Agricultural University<br />

Gazipur 1706, Bang<strong>la</strong>desh,<br />

e-mail: miabas<strong>et</strong>@yahoo.co,<br />

Zulkifli H. Shamsuddin <strong>et</strong><br />

Zakaria Wahab travaillent,<br />

respectivement, au Department<br />

of Land Management <strong>et</strong><br />

Department of Crop Science,<br />

Faculty of Agriculture, <strong>et</strong> Marziah<br />

Mahmood au Department of<br />

Biochemistry and Microbiology,<br />

Faculty of Science and<br />

Environmental Studies, Universiti<br />

Putra Ma<strong>la</strong>ysia, 43400 UPM,<br />

Serdang, Se<strong>la</strong>ngor, Ma<strong>la</strong>isie.


Me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> virulence<br />

de <strong>la</strong> fusariose<br />

Développement d’une méthode pratique pour évaluer<br />

<strong>la</strong> virulence de Fusarium oxysporum f. sp. cubense<br />

race 1 (E.F. Smith) chez le bananier<br />

T. Saravanan, M. Muthusamy, E.G. Ebenezar <strong>et</strong> R. Bhaskaran<br />

La fusariose est une contrainte<br />

majeure de <strong>la</strong> production bananière à<br />

travers le monde (Stover 1962). Son<br />

agent causal, Fusarium oxysporum f. sp.<br />

cubense (Foc) est un champignon tellurique<br />

génétiquement stable. L’identification des<br />

souches déclenchant <strong>la</strong> fusariose reste une<br />

gageure en raison du peu d’efficacité des<br />

méthodes prouvant <strong>la</strong> virulence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

en conditions de serre. Toutefois, Sun <strong>et</strong> Su<br />

(1984) ont développé une méthode d’étude<br />

de <strong>la</strong> virulence en utilisant des vitrop<strong>la</strong>nts mais<br />

<strong>la</strong> disponibilité de tels matériels pour tous les<br />

cultivars reste un problème. C’est pourquoi,<br />

c<strong>et</strong>te étude vise à développer une méthode<br />

pratique pour étudier <strong>la</strong> virulence de Foc race<br />

1 chez le bananier.<br />

Matériels <strong>et</strong> méthodes<br />

L’expérience a été entreprise au Department<br />

of P<strong>la</strong>nt Pathology, Agricultural College<br />

and Research Institute, Madurai, Inde. Les<br />

champignons de <strong>la</strong> fusariose (race 1) affectant<br />

les <strong>bananiers</strong> (cv. Rasthali) ont été collectés<br />

à partir de <strong>bananiers</strong> poussant dans le sud<br />

du Tamil Nadu. Des rej<strong>et</strong>s montrant une<br />

décoloration ont été utilisés pour l’isolement<br />

de Foc. Les rej<strong>et</strong>s montrant les symptômes<br />

typiques de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ont été <strong>la</strong>vés dans de<br />

l’eau <strong>et</strong> fragmentés <strong>sur</strong> p<strong>la</strong>que stérile avec un<br />

scalpel stérilisé dans du chlorure de mercure<br />

à 0,1% pendant 30 sec puis rincés plusieurs<br />

fois dans de l’eau stérile. Le milieu stérile<br />

dextrose agar pour <strong>la</strong> pomme de terre (PDA)<br />

supplémenté avec 100 ppm de sulfate de<br />

streptomycine (pour éviter <strong>la</strong> contamination<br />

bactérienne) a été versé dans des boîtes de<br />

Pétri stériles à 15 ml par boîte <strong>et</strong> 3 fragments<br />

végétaux stérilisés en <strong>sur</strong>face ont été p<strong>la</strong>cés<br />

à équidistance dans chaque boîte. Toutes les<br />

manipu<strong>la</strong>tions ont été effectuées en conditions<br />

d’asepsie. Les boîtes ont été incubées à <strong>la</strong><br />

température de <strong>la</strong> pièce (28± 2°C) pendant<br />

7 jours <strong>et</strong> <strong>la</strong> croissance des champignons<br />

a été observée. Les champignons ont été<br />

purifiés par une technique simple d’isolement<br />

des spores, transférant une spore unique <strong>sur</strong><br />

une boîte de PDA incubée à 28°C pendant<br />

cinq jours. Les champignons ont ensuite été<br />

multipliés dans un milieu sableux (Ricker <strong>et</strong><br />

Ricker 1936). Du sable fin <strong>et</strong> de <strong>la</strong> farine de<br />

maïs ont été mé<strong>la</strong>ngés dans un rapport de 19:<br />

16<br />

1 <strong>et</strong> stérilisés à une pression de 1,4 kg/cm 2<br />

pendant 2 h. Le milieu sableux stérilisé a été<br />

inoculé en transférant un disque (9mm) de<br />

<strong>la</strong> culture pathogène cultivée <strong>sur</strong> boîte PDA<br />

dans le milieu sableux stérilisé <strong>et</strong> mé<strong>la</strong>nger<br />

pendant 1 min afin de répartir les champignons<br />

dans tout le milieu. Toutes les manipu<strong>la</strong>tions<br />

ont été effectuées en conditions d’asepsie.<br />

Les champignons ont été incubés à <strong>la</strong><br />

température de <strong>la</strong> pièce (28 ± 2ºC) pendant<br />

trois semaines. La totalité de l’inoculum<br />

cultivé de Foc a été utilisée pour les tests<br />

de virulence. La suspension de spores a été<br />

préparée en ajoutant de l’eau distillée stérile<br />

aux champignons cultivés <strong>sur</strong> PDA à 10 ml<br />

par boîte. La boîte a été agitée délicatement<br />

pendant cinq minutes <strong>et</strong> <strong>la</strong> suspension a été<br />

filtrée <strong>sur</strong> un tamis. Le filtrat a été utilisé pour<br />

l’injection du corme <strong>et</strong> le trempage des rej<strong>et</strong>s<br />

dans l’étude.<br />

Sept traitements ont été effectués dans<br />

l’étude:<br />

T1 Inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 10% p/v de<br />

terreau,<br />

T2 Inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 15% p/v de<br />

terreau,<br />

T3 Injection du corme par un iso<strong>la</strong>t à 3 ml/p<strong>la</strong>nt<br />

+ inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 10% p/v de<br />

terreau,<br />

T4 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (106<br />

cfu/ml) + inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 10%<br />

p/v de terreau,<br />

T5 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (106<br />

cfu/ml),<br />

T6 Fragments de p<strong>la</strong>nts infectés à 10% p/v de<br />

terreau <strong>et</strong><br />

T7 Sol infecté (105 cfu/g de sol) à 10% p/v de<br />

sol.<br />

L’injection du corme a été effectuée en<br />

injectant 3 ml de suspension de spores (106<br />

cfu/ml) à <strong>la</strong> base du pseudotronc de rej<strong>et</strong>s<br />

âgés de trois mois du cv. ‘Rasthali’ en utilisant<br />

le modèle d’injecteur pour <strong>bananiers</strong> TNAU. La<br />

suspension était injectée dans le corme selon<br />

un angle de 45°.<br />

Le sol infecté a été collecté dans des<br />

p<strong>la</strong>ntations de <strong>bananiers</strong> où une infection<br />

naturelle de <strong>la</strong> fusariose avait été observée<br />

à plus de 80%. Ce sol a été prélevé dans <strong>la</strong><br />

rhizosphère des p<strong>la</strong>nts infectés.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


Les p<strong>la</strong>nts de bananier infectés y compris les<br />

pseudotroncs <strong>et</strong> les cormes ont été prélevés<br />

de champs naturellement infectés. Ils ont été<br />

ensuite découpés <strong>et</strong> utilisés pour l’étude.<br />

Les rej<strong>et</strong>s âgés de trois mois du cv. ‘Rasthali’<br />

ont été p<strong>la</strong>ntés en bac (90 x 60 x 45 cm).<br />

Dix rej<strong>et</strong>s ont été p<strong>la</strong>ntés par bac <strong>et</strong> traités<br />

en tant que répétition. Il y avait quatre bacs<br />

par traitement, représentant 40 rej<strong>et</strong>s par<br />

traitement, disposés en blocs aléatoires. Les<br />

bacs ont été transportés en pépinière, arrosés<br />

régulièrement <strong>et</strong> observés constamment pour<br />

<strong>la</strong> détection des symptômes de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Trois mois après le début de l’expérience,<br />

l’incidence de <strong>la</strong> fusariose <strong>et</strong> <strong>la</strong> décoloration<br />

vascu<strong>la</strong>ire ont été me<strong>sur</strong>ées. L’incidence de <strong>la</strong><br />

fusariose a été me<strong>sur</strong>ée en utilisant l’échelle<br />

décrite par Plo<strong>et</strong>z <strong>et</strong> al. (1999):<br />

1 : Sain, 2 : chlorose légère <strong>et</strong> fusariose sans<br />

déformation du pétiole, 3 : Chlorose modérée<br />

<strong>et</strong> fusariose avec déformation du pétiole <strong>et</strong>/ou<br />

fentes de <strong>la</strong> base des feuilles, 4 : Chlorose<br />

sévère, fusariose sévère, déformation du<br />

pétiole <strong>et</strong> nanification des nouvelles feuilles<br />

émergeantes, 5 : mort).<br />

Le pourcentage de l’index de fusariose a été<br />

calculé en utilisant <strong>la</strong> formule de Mc Kinney<br />

(1923).<br />

Somme totale des c<strong>la</strong>sses numériques x 100<br />

Nombre total de p<strong>la</strong>nts observés x<br />

valeur maximale de <strong>la</strong> catégorie dans l’échelle<br />

Les p<strong>la</strong>nts ont été déterrés <strong>et</strong> <strong>la</strong> décoloration<br />

vascu<strong>la</strong>ire a été identifiée en coupant des<br />

rej<strong>et</strong>s transversalement. Le pourcentage<br />

de décoloration vascu<strong>la</strong>ire a été calculé par<br />

l’échelle décrite par Orjeda (1998): 1 : Corme<br />

totalement c<strong>la</strong>ir, pas de décoloration vascu<strong>la</strong>ire,<br />

2 : décoloration des tissus vascu<strong>la</strong>ires<br />

limitée à des points isolés, 3 : décoloration<br />

al<strong>la</strong>nt jusqu’à 1/3 des tissus vascu<strong>la</strong>ires,<br />

4 : décoloration entre 1/3 <strong>et</strong> 2/3 des tissus<br />

vascu<strong>la</strong>ires, 5 : décoloration supérieure à 2/3<br />

des tissus vascu<strong>la</strong>ires, 6: décoloration totale<br />

des tissus vascu<strong>la</strong>ires. Le pourcentage de<br />

l’index de décoloration vascu<strong>la</strong>ire a été calculé<br />

en utilisant <strong>la</strong> formule de Mc Kinney (1923)<br />

décrite plus haut.<br />

Résultats <strong>et</strong> discussion<br />

Cinq iso<strong>la</strong>ts de Foc ont été isolés de rej<strong>et</strong>s<br />

ma<strong>la</strong>des <strong>et</strong> utilisés pour c<strong>et</strong>te étude. Après<br />

trois mois, l’injection du corme (T3) a induit<br />

le pourcentage de fusariose le plus élevé,<br />

suivi par le trempage des rej<strong>et</strong>s (T4) (tableau<br />

1). L’incidence de décoloration vascu<strong>la</strong>ire <strong>la</strong><br />

plus élevée a aussi été enregistrée pour les<br />

traitements T3 <strong>et</strong> T4 (tableau 2). Parmi les<br />

iso<strong>la</strong>ts, Foc 3 a produit l’index de fusariose <strong>et</strong><br />

de décoloration vascu<strong>la</strong>ire les plus élevés dans<br />

les p<strong>la</strong>ntes. Précédemment, Stover (1959) avait<br />

trouvé que les p<strong>la</strong>nts de bananier déc<strong>la</strong>raient<br />

<strong>la</strong> fusariose trois mois après l’inocu<strong>la</strong>tion du<br />

pathogène. Hadi <strong>et</strong> al. (1987) ont observé que<br />

l’inocu<strong>la</strong>tion des racines de bananier avec Foc<br />

avait induit des lésions après une semaine <strong>et</strong><br />

que des piqûres mécaniques perm<strong>et</strong>taient au<br />

pathogène de coloniser les cellules du cortex<br />

causant des lésions brun rouge. Sivamani <strong>et</strong><br />

Gnanamanickam (1998) ont rapporté qu’un<br />

mé<strong>la</strong>nge de riz à 10%/inoculum de Foc <strong>sur</strong><br />

sable avait induit une décoloration interne<br />

sévère des cormes trois à quatre semaines<br />

après l’inocu<strong>la</strong>tion du pathogène. Dans notre<br />

étude, l’injection du corme peut avoir facilité <strong>la</strong><br />

colonisation interne <strong>et</strong> l’application au sol de<br />

pathogène a créé l’établissement initial qui a<br />

permis au pathogène de coloniser l’intérieur du<br />

système cellu<strong>la</strong>ire. C’est pourquoi, l’injection du<br />

Tableau 1. Virulence des iso<strong>la</strong>ts de F. oxysporum f.sp. cubense par index de fusariose.<br />

Traitement Pourcentage de fusariose de l’iso<strong>la</strong>t*<br />

Foc 1 Foc 2 Foc 3 Foc 4 Foc 5<br />

T1 Inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t<br />

à 10% p/v de terreau 26.67(31.09) 35.00(36.27) 51.67(45.96) 40.00(39.23) 33.33(25.26)<br />

T2 Inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t<br />

à 15% p/v de terreau 33.33(35.26) 41.67(40.21) 54.67(45.96) 36.67(37.27) 35.00(36.27)<br />

T3 Injection du corme par un iso<strong>la</strong>t à 3 ml/p<strong>la</strong>nt<br />

+ Inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à at 10% p/v<br />

de terreau 43.33(41.16) 45.00(42.13) 60.00(50.76) 55.00(47.87) 45.00(42.13)<br />

T4 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant (10 6 cfu/ml)<br />

+ inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t à 10% w/v<br />

de terreau 31.67(34.24) 41.67(40.21) 52.06(46.18) 51.60(45.91) 43.33(41.16)<br />

T5 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (10 6 cfu/ml) 38.33(35.28) 35.00(36.27) 41.67(40.19) 35.00(36.27) 35.00(36.27)<br />

T6 Fragments de p<strong>la</strong>nts infectés à 10% p/v de terreau 33.35(35.27) 38.75(38.49) 43.33(41.17 30.00(33.21) 34.43(32.27)<br />

T7 Sol infecté (10 5 cfu/g de sol) à 10% p/v de sol 36.67(37.27) 27.50(31.63) 40.00(39.23) 31.67(34.24) 35.06(36.27)<br />

Control 20.00(26.56) 20.00(26.56) 20.00(26.56) 20.00(26.56) 20.00(26.56)<br />

* Moyenne de quatre répétitions. Chaque répétition contenant 10 p<strong>la</strong>nts<br />

Les valeurs entre parenthèses sont les valeurs transformés arc sine<br />

Valeur de différence critique<br />

Méthodes: 1.42<br />

Iso<strong>la</strong>ts: 1.87<br />

Méthodes x Iso<strong>la</strong>ts: 1.65<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 17


Tableau 2. Virulence des iso<strong>la</strong>ts F. oxysporum f.sp. cubense par index de décoloration vascu<strong>la</strong>ire.<br />

Traitement Index de décoloration vascu<strong>la</strong>ire de l’iso<strong>la</strong>t * (%)<br />

Foc 1 Foc 2 Foc 3 Foc 4 Foc 5<br />

T1 Inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t<br />

à 10% p/v de terreau 21.60(27.69) 18.97(25.81) 26.13(30.74) 20.94(27.23) 26.68(31.10)<br />

T2 Inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t<br />

à 15% p/v de terreau 25.71(30.51) 29.37(32.82) 32.00(34.45) 32.23(34.58) 25.83(30.55)<br />

T3 Injection du corme par un iso<strong>la</strong>t à 3 ml/p<strong>la</strong>nt<br />

+ Inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à at 10% p/v<br />

de terreau 81.85(64.79) 69.09(56.23) 88.25(70.07) 63.61(52.90) 62.46(52.22)<br />

T4 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (10 6 cfu/ml)<br />

+ <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t à 10% p/v<br />

de terreau 63.20(52.60) 59.35(50.40) 66.32(54.53) 55.00(47.87) 55.92(48.40)<br />

T5 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (10 6 cfu/ml) 54.96(47.85) 57.43(49.28) 41.24(39.95) 40.34(39.43) 37.57(37.67)<br />

T6 Fragments de p<strong>la</strong>nts infectés à 10% p/v de terreau 36.50(37.19) 30.17(33.32) 35.75(36.72) 30.17(33.32) 29.18(32.69)<br />

T7 Sol infecté (10 5 cfu/g de sol) à 10% p/v de sol 27.05(31.34) 26.38(30.90) 29.68(33.01) 25.49(30.32) 25.98(30.65)<br />

Témoin 16.67(24.09) 16.67(24.09) 16.67(24.09) 16.67(24.09) 16.67(24.09)<br />

* Moyenne de quatre répétitions. Chaque répétition contenant 10 p<strong>la</strong>nts<br />

Les valeurs entre parenthèses sont les valeurs transformés arc sine<br />

Valeur de différence critique<br />

Méthodes: 1.56<br />

Iso<strong>la</strong>ts: 2.05<br />

Méthodes x Iso<strong>la</strong>ts: 1.98<br />

T. Saravanan travaille à<br />

l’Agricultural Research Station,<br />

Kovilpatti – 628 501,<br />

Tamil Nadu, Inde,<br />

e-mail:<br />

pathsaran75@rediffmail.com<br />

M. Muthusamy, E.G. Ebenezar<br />

<strong>et</strong> R. Bhaskaran travaillent au<br />

Department of P<strong>la</strong>nt Pathology,<br />

Agricultural College and<br />

Research Institute,<br />

Madurai – 625 104, Inde<br />

corme par une suspension de spores de l’iso<strong>la</strong>t<br />

à 3 ml/p<strong>la</strong>nt + application au sol d’un inoculum<br />

d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 10% p/v de terreau s’avère<br />

une méthode rapide pour tester <strong>la</strong> virulence.<br />

Références<br />

Hadi M.A.A., F. Fadel & A.I. Ghorab. 1987. Root rot<br />

of bananas and its control in Egypt. Pp. 161-171 in<br />

Proceedings of the Conference of the Agricultural<br />

Development Research, Le Caire, Egypte<br />

Orjeda G. 1998. Evaluation de <strong>la</strong> résistance des <strong>bananiers</strong><br />

aux cercosporioses <strong>et</strong> à <strong>la</strong> fusariose. Guides techniques<br />

INIBAP 3. Inibap, Montpellier, France. p. 29.<br />

Mc Kinney H.H. 1923. A new system of grading p<strong>la</strong>nt<br />

diseases, Journal of Agricultural Research 26:195-218<br />

Plo<strong>et</strong>z R.C., Haynes & A. Vazquez. 1999. Responses of<br />

new banana accessions in South Florida to Panama<br />

disease. Crop Protection 18(7):445-449<br />

Les <strong>bananiers</strong> (Musa spp.) sont cultivés<br />

dans de nombreux districts du Kenya.<br />

Ils recouvrent actuellement une <strong>sur</strong>face<br />

de 40 000 ha <strong>et</strong> produisent 510 000 tonnes<br />

(FAOstat 2006). Dans les régions occidentales<br />

d’altitude du Kenya, les <strong>bananiers</strong> des<br />

hauts p<strong>la</strong>teaux d’Afrique de l’Est (East<br />

African High<strong>la</strong>nd Bananas - EAHB) (Musa<br />

AAA, cultivars ‘Matooke’ <strong>et</strong> ‘Mbidde’) sont<br />

les plus communs alors que <strong>sur</strong> les hauts<br />

p<strong>la</strong>teaux du centre <strong>et</strong> de l’Est <strong>et</strong> <strong>sur</strong> les zones<br />

côtières, les <strong>bananiers</strong> dessert prédominent,<br />

18<br />

Ricker A.J. & R.S. Ricker. 1936. Introduction to research<br />

on p<strong>la</strong>nt diseases. Johns Swift Co. Mc., New York.<br />

117pp.<br />

Sivamani E. & S.S. Gnanamanickam. 1988. Biological<br />

control of Fusarium oxysporum f. sp. cubense in<br />

banana by inocu<strong>la</strong>tion with Pseudomonas fluorescens.<br />

P<strong>la</strong>nt Soil 107(1):3-9.<br />

Stover R.H. 1959. A rapid and simple pathogenecity test<br />

for d<strong>et</strong>ecting virulent clones of Fusarium oxysporum<br />

f. sp. cubense using seedlings of Musa balbisiana.<br />

Nature 184:1591-1592<br />

Stover R.H. 1962. Fusarial wilt (Panama disease)<br />

of bananas and Musa species. Common Wealth<br />

Mycological Institute, Kew, Surrey, UK, p.117.<br />

Sun E.J. & H.J. Su. 1984. Rapid m<strong>et</strong>hod for d<strong>et</strong>ermining<br />

differential virulence of Fusarium oxysporum f.sp.<br />

cubense using banana p<strong>la</strong>ntl<strong>et</strong>s. Tropical Agriculture<br />

(Trinidad) 61(1):7-8.<br />

Les nématodes au Kenya Distribution des nématodes phytoparasites chez le<br />

bananier au Kenya<br />

K.V. Seshu Reddy, J.S. Prasad, P.R. Speijer, R.A. Sikora <strong>et</strong> D.L. Coyne<br />

particulièrement ‘Cavendish’ <strong>et</strong> ‘Gros Michel’,<br />

qui composent une part importante du régime<br />

alimentaire <strong>et</strong> du revenu des ménages (INIBAP<br />

1986). La production bananière doit faire face<br />

à de nombreuses contraintes telles que le<br />

complexe des nématode phytoparasites, le<br />

charançon du bananier, <strong>la</strong> fusariose, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

des raies noires, des pratiques agronomiques<br />

peu développées <strong>et</strong> des sols peu fertiles, qui<br />

se combinent pour affecter les rendements au<br />

Kenya (Nguthi 1996, Inzaule <strong>et</strong> al. 2005).<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


Les nématodes phytoparasites décrits<br />

auparavant <strong>sur</strong> Musa au Kenya sont<br />

Pratylenchus goodeyi, Radopholus similis<br />

<strong>et</strong> Helicotylenchus multicinctus (Gichure<br />

<strong>et</strong> Ondieki 1977, Inzaule <strong>et</strong> al. 2005).<br />

Au voisinage de l’Ouganda, des pertes<br />

importantes de production des EAHB,<br />

décou<strong>la</strong>nt de l’infection par R. similis <strong>et</strong> H.<br />

multicinctus, ont été étudiées (Speijer <strong>et</strong> al.<br />

1994, Speijer <strong>et</strong> al. 1999, Gowen <strong>et</strong> al. 2005).<br />

Pratylenchus goodeyi est aussi commun <strong>sur</strong><br />

Musa aux altitudes supérieures à 1400 masl<br />

en Ouganda, tandis que R. similis tend à se<br />

révéler plus important en dessous de 1400<br />

m (Kashaija <strong>et</strong> al. 1994). Helicotylenchus<br />

multicinctus prévaut <strong>la</strong>rgement dans tout<br />

l’Ouganda, mais R. similis semble être<br />

responsable de <strong>la</strong> majorité des dégâts<br />

causés par les nématode <strong>sur</strong> Musa. Dans<br />

le souci d’augmenter <strong>la</strong> production de Musa<br />

au Kenya, des enquêtes pour établir les<br />

profils des espèces de nématode <strong>sur</strong> Musa<br />

à travers le pays ont été entreprises entre<br />

1990 <strong>et</strong> 1993. Les détails des systèmes<br />

agricoles <strong>et</strong> des pratiques de gestion<br />

re<strong>la</strong>tifs aux exploitations visitées durant<br />

l’étude actuelle avaient été présentés<br />

précédemment, y compris les détails de<br />

<strong>la</strong> distribution des insectes ravageurs de<br />

Musa <strong>et</strong> les informations préliminaires <strong>sur</strong><br />

les observations des nématodes (Prasad <strong>et</strong><br />

Seshu Reddy 2000). Toutefois, ce rapport<br />

fournit des détails spécifiques concernant<br />

les nématodes, y compris ceux d’études<br />

préliminaires entreprises auparavant dans<br />

les exploitations du district d’Oyugis en<br />

plus des données de l’enquête nationale<br />

effectuée <strong>sur</strong> le groupe Musa.<br />

Matériels <strong>et</strong> méthodes<br />

En 1990, des observations ont été effectuées<br />

<strong>sur</strong> les profils des espèces de nématode du<br />

bananier dans le district d’Oyugis. L’enquête<br />

nationale a été conduite en 1993 à travers 13<br />

districts où poussent Musa (tableau 1).<br />

Enquête du district d’Oyugis<br />

Dans le district d’Oyugis, six exploitations,<br />

avec dans chacune un minimum de 10<br />

p<strong>la</strong>nts âgés de 2 à 3 ans des deux cultivars<br />

‘Naky<strong>et</strong>engu’ (Musa AAA, Matooke) <strong>et</strong> ‘Sukali<br />

Ndizi’ (Musa AB), ont été sélectionnées. Dans<br />

chaque exploitation, cinq pieds par cultivar<br />

ont été échantillonnés à <strong>la</strong> base du p<strong>la</strong>nt le<br />

plus avancé du pied. Toutes les racines d’une<br />

excavation de 20 cm x 20 cm x 20 cm, faite<br />

à <strong>la</strong> pelle, ont été estimées par cultivar pour<br />

chaque exploitation <strong>et</strong> transportées dans un<br />

sac en p<strong>la</strong>stique, dans une g<strong>la</strong>cière pour étude<br />

à <strong>la</strong> Station agronomique de Mbita de l’ICIPE.<br />

Les échantillons ont été stockés une nuit à 4°C<br />

dans un réfrigérateur avant d’être utilisés le<br />

jour suivant. Les racines ont été coupées en<br />

segments d’environ 1 cm, puis bien mixées <strong>et</strong><br />

5 sous-échantillons de 5 g ont été prélevés au<br />

hasard pour l’extraction des nématodes. Les<br />

sous-échantillons ont macéré pendant deux<br />

secondes en utilisant un mixeur de cuisine<br />

avant l’extraction par <strong>la</strong> méthode de Baermann<br />

modifiée pendant 48 heures (Hooper <strong>et</strong><br />

al. 2005). Les nématodes extraits ont été<br />

identifiés <strong>et</strong> comptés dans des aliquotes 3 x 2<br />

ml prélevés <strong>sur</strong> une suspension de 25 ml de<br />

chaque sous-échantillon. Dans le cas de forte<br />

densité de nématodes, <strong>la</strong> suspension a été<br />

diluée à 50 ou 75 ml. Les densités moyennes<br />

de nématodes par exploitation <strong>et</strong> par cultivar<br />

ont été déterminées <strong>et</strong> ramenées à 100 g<br />

de poids frais de racines. Afin d’évaluer <strong>la</strong><br />

Tableau 1. Densité de nématodes phyto-parasites <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> d’altitude en Afrique de l’Est (Musa AAA, groupe Matooke) <strong>et</strong> les <strong>bananiers</strong><br />

exotiques (Musa AAA <strong>et</strong> ABB) pour Kenya en 1993.<br />

Site Alt AAA-EA Exotiques<br />

Hm Pg Pc Rs Roty Tr Mel Hm Pg Pc Rs Roty Tr Mel<br />

Région occidentale<br />

Bungoma 1 575 2 988 12 050 0 0 0 0 600 3 750 4 667 0 0 0 0 0<br />

Kakamega 1 495 0 39 000 0 0 0 0 0 0 39 000 0 0 0 0 0<br />

Kisii 1 480 0 9 667 0 0 0 0 0 0 41 000 0 0 0 0 0<br />

Vihiga 1 460 0 18 500 0 0 0 0 0 1 000 12 000 250 0 0 0 600<br />

Siaya 1 400 15 000 3 000 0 0 0 0 0 15 000 0 0 0 0 0 8 000<br />

Oyugis 1 400 390 55 680 50 195 103 4 470 0 0 66 0 0 983<br />

Busia 1 160 15 000 0 0 0 5 000 0 10 500 250 3 000 0 0 5 000 0 0<br />

Homa Bay 1 120 2 500 190 000 0 0 0 0 0 20 000 81 250 0 15 000 1 100 15 000 3 500<br />

Région centrale<br />

Nyeri 1 640 0 40 125 0 0 0 0 0 2 000 21 083 250 0 0 0 400<br />

Embu 1 480 0 18 750 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

Muranga 1 203 0 3 333 59 000 0 0 0 0 0 11 111 20 000 0 0 0 15 000<br />

Région côtière<br />

Kwale 168 0 0 0 0 0 0 0 8 250 15 000 0 0 0 0 0<br />

Kilifi 15 0 15 000 0 0 0 0 0 18 888 2 733 0 0 0 0 48 050<br />

Hm: Helicotylenchus multicinctus, Pg: Pratylenchus goodeyi, Pc: Pratylenchus coffeae, Rs: Radopholus similis, Roty: Rotylenchus c<strong>la</strong>vicuadatus, Tr: Trophurus n.sp. Mel: Meloidogyne sp.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 19


variabilité intra-site, trois pieds adjacents par<br />

cultivar ont été sélectionnés <strong>et</strong> échantillonnés<br />

<strong>sur</strong> un site d’exploitation unique, Silpa Odak,<br />

où les échantillons de racine ont été collectés<br />

<strong>et</strong> utilisés séparément pour chaque pied.<br />

Enquête nationale<br />

Dans l’enquête nationale, une exploitation par<br />

district producteur de bananes a été choisie<br />

au hasard pour l’échantillonnage à <strong>la</strong> fois<br />

des cultivars EAHB <strong>et</strong> exotiques. Trois p<strong>la</strong>nts<br />

par type de Musa ont été choisis au hasard<br />

dans chaque exploitation <strong>et</strong> me<strong>sur</strong>és pour<br />

l’incidence des nématodes. Les pieds ont été<br />

échantillonnés dans le district d’Oyugis. Les<br />

racines détachées ont été estimées par cultivar<br />

<strong>et</strong> par exploitation <strong>et</strong> transportées au <strong>la</strong>boratoire<br />

de <strong>la</strong> Station agronomique de Mbita où elles<br />

ont été stockées à 4°C au réfrigérateur jusqu’à<br />

ce qu’elles soient étudiées quelques jours plus<br />

tard. Les racines de chaque échantillon ont<br />

été coupées finement (environ 2-5 mm) <strong>et</strong><br />

mixées correctement. Les nématodes ont été<br />

extraits à partir d’un sous-échantillon de 10 g<br />

de racines, prélevés <strong>sur</strong> l’échantillon total est<br />

p<strong>la</strong>cés directement <strong>sur</strong> un disque de milieu de<br />

Baermann modifié pendant environ 48 heures.<br />

Les nématodes ont été identifiés <strong>et</strong> comptés.<br />

Les données <strong>sur</strong> les nématodes ont été<br />

soumises à une ANOVA en utilisant les<br />

densités transformées en Ln(x+1) par le<br />

logiciel statistique SAS. Les données en été<br />

ramenées au nombre de nématodes pour<br />

100 g de racines avant transformation.<br />

20<br />

Résultats<br />

District d’Oyugis<br />

Une variation considérable de <strong>la</strong> densité<br />

des nématodes entre les exploitations a<br />

été observée dans le district d’Oyugis, avec<br />

P. goodeyi plus représenté que les autres<br />

nématodes (tableau 2). Radopholus similis<br />

a été observé <strong>sur</strong> trois des six exploitations<br />

<strong>sur</strong> ‘Naky<strong>et</strong>engu’, mais pas <strong>sur</strong> ‘Sukali Ndizi’,<br />

tandis que Meloidogyne spp. (juvéniles au<br />

second stade) a été observé <strong>sur</strong> ‘Sukali Ndizi’<br />

dans toutes les exploitations, mais seulement<br />

dans trois exploitations <strong>sur</strong> ‘Naky<strong>et</strong>engu’.<br />

À l’exploitation de Silpa Odak, les densités de<br />

nématodes racinaires ont différé (p


d’Oyugis <strong>et</strong> Homa Bay. À Kwale <strong>et</strong> Kilifi, H.<br />

multicinctus <strong>et</strong> à Kilifi Meloidogyne spp. ont<br />

été découverts seulement <strong>sur</strong> les cultivars<br />

de <strong>bananiers</strong> exotiques <strong>et</strong> non <strong>sur</strong> les EAHB.<br />

Dans le district de Muranga, P. coffeae était<br />

<strong>la</strong>rgement présent <strong>sur</strong> les cultivars EAHB <strong>et</strong><br />

exotiques <strong>et</strong> a aussi été enregistré <strong>sur</strong> les<br />

<strong>bananiers</strong> exotiques dans les districts de<br />

Nyeri <strong>et</strong> Vihiga. Les nématodes Rotylenchus<br />

c<strong>la</strong>vicaudatus, Scutellonema spp., Cricomema<br />

spp., Xiphinema spp, Hemicycliophora spp. <strong>et</strong><br />

une espèce non encore décrite de Trophurus<br />

ont aussi été observés sporadiquement.<br />

Discussion<br />

Le nématode le plus <strong>la</strong>rgement répandu<br />

observé attaquant les <strong>bananiers</strong> EAHB <strong>et</strong><br />

exotiques au Kenya en 1993 était P. goodeyi.<br />

Il a aussi été celui trouvé aux plus fortes<br />

densités. H. multicinctus préva<strong>la</strong>it aussi, alors<br />

que R. similis, dominant dans les pays voisins,<br />

Ouganda <strong>et</strong> Tanzanie, a été observé à des<br />

densités re<strong>la</strong>tivement faibles <strong>et</strong> de manière<br />

sporadique. La densité re<strong>la</strong>tivement élevée<br />

à <strong>la</strong>quelle certaines espèces de nématode<br />

ont été observées pourrait suggérer leur<br />

responsabilité dans les pertes de production<br />

(Gowen <strong>et</strong> al. 2005). Toutefois, alors qu’il<br />

existe des données établissant c<strong>la</strong>irement<br />

l’eff<strong>et</strong> néfaste de R. similis <strong>sur</strong> Musa, <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion entre P. goodeyi, Meloidogyne spp., H.<br />

multicinctus <strong>et</strong> Musa est moins c<strong>la</strong>ire, malgré<br />

des informations de plus en plus nombreuses<br />

quant à leur pouvoir destructeur (Walker <strong>et</strong><br />

al. 1984, Barekye <strong>et</strong> al. 1999, Bridge 2000,<br />

Ssango <strong>et</strong> al. 2004, Moens <strong>et</strong> al. 2005). Il<br />

semble aussi exister une forte influence du<br />

génotype de Musa <strong>sur</strong> l’association avec<br />

ces nématodes (Pinoch<strong>et</strong> <strong>et</strong> Rowe 1978,<br />

Hartman J., IITA, non publié), bien que <strong>la</strong><br />

nature hautement pathogène de P. coffeae<br />

pour Musa devienne de plus en plus évidente<br />

(Speijer <strong>et</strong> al. 2000, Sundararaju 2001, Brentu<br />

<strong>et</strong> al. 2004). Il est à noter dans c<strong>et</strong>te étude<br />

que les densités re<strong>la</strong>tivement élevées de P.<br />

coffeae à Muranga, <strong>et</strong> son occurrence dans les<br />

districts de Nyeri <strong>et</strong> Vihiga. P. coffeae n’avait<br />

pas été observé <strong>sur</strong> Musa au Kenya (Gichure<br />

<strong>et</strong> Ondieki 1977), mais semble être observé de<br />

plus en plus souvent en Afrique de l’Est bien<br />

que de manière erratique. Dans le nord-ouest<br />

de <strong>la</strong> Tanzanie, par exemple, il n’avait pas été<br />

détecté en 1984 (Walker <strong>et</strong> al. 1984), mais l’a<br />

été peu après (Sikora <strong>et</strong> al. 1989), alors qu’il<br />

n’avait pas été détecté à Zanzibar en 1992<br />

(Maas 1992), mais est détecté fréquemment<br />

plus récemment (Rajab <strong>et</strong> al. 1999). Étant<br />

donné le potentiel de dommages observé<br />

dans des études <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain en<br />

Afrique de l’Ouest (Speijer <strong>et</strong> al. 2001, Brentu<br />

<strong>et</strong> al. 2004), l’apparition de P. coffeae <strong>sur</strong> Musa<br />

dans <strong>la</strong> région est inquiétante, même si ‘P.<br />

coffeae’ semble être composé de plusieurs<br />

espèces étroitement apparentées différant par<br />

leur potentiel pathogénique <strong>et</strong> <strong>la</strong> spécificité de<br />

l’hôte (Duncan <strong>et</strong> al. 1999). Actuellement, on<br />

ne connaît pas les eff<strong>et</strong>s des nématodes <strong>sur</strong><br />

les <strong>bananiers</strong> EAHB <strong>et</strong> les <strong>bananiers</strong> dessert.<br />

En outre, il est intéressant de noter <strong>la</strong> présence<br />

observée de P. goodeyi dans des sites de faible<br />

altitude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> côte kenyane. Pratylenchus<br />

goodeyi est habituellement repéré à des<br />

altitudes supérieures (au-dessus de 1400 en<br />

Afrique continentale) où les conditions sont<br />

plus fraîches (ce qui lui perm<strong>et</strong> de <strong>sur</strong>vivre)<br />

qu’aux altitudes inférieures (Bridge <strong>et</strong> al.<br />

1995). C’est pourquoi, son occurrence dans<br />

les zones côtières re<strong>la</strong>tivement chaudes<br />

du Kenya est inhabituelle. À l’exception de<br />

sa présence dans les îles Canaries (Price<br />

2000) où il représente un problème pour les<br />

<strong>bananiers</strong> dessert commerciaux, ce<strong>la</strong> semble<br />

<strong>la</strong> seule observation en Afrique continentale <strong>et</strong><br />

peut-être une indication de souche tolérant <strong>la</strong><br />

chaleur.<br />

On ne sait pas si P. coffeae dans le district de<br />

Muranga est natif ou a été introduit par le biais de<br />

matériel importé. Sa présence est, cependant,<br />

une inquiétude <strong>la</strong>tente <strong>et</strong> l’information <strong>sur</strong> sa<br />

distribution actuelle <strong>et</strong> sa pathogénicité serait<br />

utile au secteur bananier du Kenya. De même,<br />

<strong>la</strong> présence de P. goodeyi <strong>sur</strong> <strong>la</strong> côte pourrait<br />

être le résultat d’une introduction, <strong>et</strong> indiquer<br />

que l’échantillonnage de c<strong>et</strong>te étude a eut lieu<br />

re<strong>la</strong>tivement peu après son introduction <strong>sur</strong> le<br />

matériel à p<strong>la</strong>nter, avant que les nématodes ne<br />

meurent. C’est pourquoi, il serait utile d’établir<br />

<strong>la</strong> situation actuelle <strong>et</strong> si besoin, d’intervenir.<br />

La faible occurrence des autres espèces<br />

de nématode n’est pas perçue comme une<br />

inquiétude, bien que certaines d’entre elles<br />

comme Rotylenchus spp. soient reconnues<br />

comme des ravageurs importants dans<br />

certaines zones de production de Musa (De<br />

Waele <strong>et</strong> al. 2000).<br />

Les résultats de c<strong>et</strong>te étude confirment le<br />

besoin d’une évaluation du matériel Musa<br />

introduit contre les ravageurs importants<br />

comme P. coffeae <strong>et</strong> R. similis. Ils confirment<br />

aussi le besoin de restreindre les mouvements<br />

de matériel potentiellement infecté <strong>et</strong>/ou<br />

d’améliorer <strong>la</strong> promotion <strong>et</strong> <strong>la</strong> diffusion<br />

de l’information <strong>sur</strong> l’emploi des me<strong>sur</strong>es<br />

sanitaires pour Musa <strong>et</strong> l’utilisation de matériel<br />

à p<strong>la</strong>nter sain. C<strong>et</strong>te étude a été effectuée,<br />

il y a quelques années <strong>et</strong> sa publication a<br />

été malheureusement r<strong>et</strong>ardée en raison de<br />

circonstances imprévues. Toutefois, elle reste<br />

très pertinente <strong>et</strong> présente une base de <strong>la</strong><br />

distribution des nématodes phytoparasites<br />

<strong>sur</strong> Musa au Kenya <strong>sur</strong> <strong>la</strong>quelle pourront<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 21


K.V. Seshu Reddy<br />

– anciennement chercheur à<br />

l’International Centre of Insect<br />

Physiology and Ecology (ICIPE) -<br />

P.O. Box 30772, Nairobi, Kenya,<br />

<strong>et</strong> dont l’adresse actuelle est<br />

202 K.K. Heights, Masab Tank,<br />

Hyderabad-500 028, Inde.<br />

J.S. Prasad - anciennement<br />

chercheur à l’ICIPE, peut être<br />

contacté au Directorate of Rice<br />

Research, Rajendranagar,<br />

Hyderabad-500 030, Inde.<br />

R.A. Sikora est professeur à<br />

l’Université de Bonn, Nussalee 9,<br />

5300 Bonn, Allemagne.<br />

D.L. Coyne (auteur référent,<br />

e-mail: d.coyne@cgiar.org)<br />

travaille à l’Institut international<br />

d’agriculture tropicale (IITA)<br />

– P.O. Box 7878, Kampa<strong>la</strong>,<br />

Ouganda – adresse postale:<br />

c/o Lambourn & Co., Carolyn<br />

House, 26 Dingwall Road,<br />

Croydon CR9 3EE.<br />

Paul Speijer travail<strong>la</strong>it aussi à<br />

l’IITA-Ouganda. Il est décédé<br />

le 30 janvier 2000.<br />

s’appuyer de futures études <strong>et</strong> actions au<br />

bénéfice du secteur.<br />

Dans notre étude, le fort degré de variation<br />

des profils des espèces de nématode entre les<br />

sites <strong>et</strong> les cultivars ont généré des difficultés<br />

à me<strong>sur</strong>er leur importance <strong>sur</strong> Musa au Kenya.<br />

Toutefois, avec les densités re<strong>la</strong>tivement<br />

élevées observées <strong>et</strong> <strong>la</strong> grande variation des<br />

espèces de nématode, dont certains sont<br />

associés à des pertes graves de production<br />

pour les <strong>bananiers</strong> dans d’autres pays, des<br />

pertes considérables dues aux nématodes sont<br />

à craindre. Le crib<strong>la</strong>ge des cultivars communs<br />

<strong>et</strong> de ceux devant être distribués au Kenya<br />

contre de tels nématodes est recommandé.<br />

Remerciements<br />

C<strong>et</strong> article est dédié à <strong>la</strong> mémoire de Paul<br />

Speijer. Les auteurs souhaitent remercier<br />

le Bundesministerium für wirtschaftliche<br />

Zusammenarbeit (BMZ), Allemagne dont<br />

l’appui financier a permis <strong>la</strong> conduite de c<strong>et</strong>te<br />

étude.<br />

Références<br />

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InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


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Évaluation de l’eff<strong>et</strong> de produits commerciaux à base<br />

de champignons mycorrhiziens <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance des<br />

<strong>bananiers</strong> en pépinière<br />

A.S. Rodríguez-Romero <strong>et</strong> M.C. Jaizme-Vega<br />

Les champignons mycorrhiziens à<br />

arbuscules (CMA) sont des symbiotes<br />

endophytes <strong>et</strong> biotrophes mutualistes<br />

qui colonisent <strong>la</strong> plupart des racines des<br />

végétaux. La mycorrhization accroît <strong>la</strong> capacité<br />

à absorber certains nutriments minéraux <strong>et</strong> est<br />

particulièrement efficace pour l’assimi<strong>la</strong>tion du<br />

phosphore. L’infection mycorrhizienne cause<br />

des changements physiques, biochimiques <strong>et</strong><br />

physiologiques dans les racines colonisées<br />

entraînant l’amélioration de l’état général de<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant l’atténuation des stress<br />

biotiques <strong>et</strong>/ou abiotiques (Barea <strong>et</strong> al. 2004).<br />

L’avantage d’une inocu<strong>la</strong>tion des vitrop<strong>la</strong>nts<br />

de bananier par des CMA durant les premiers<br />

stades de croissance a été c<strong>la</strong>irement<br />

démontré (Yano-Melo <strong>et</strong> al. 1999). Le bénéfice<br />

d’une mycorrhization précoce de c<strong>et</strong>te espèce<br />

a même été détecté un an après l’inocu<strong>la</strong>tion,<br />

dans des p<strong>la</strong>nts cultivés au champ pendant<br />

neuf mois (Jaizme-Vega <strong>et</strong> al. 2002).<br />

En raison de leur comportement de symbiote<br />

obligatoire, il est impossible de multiplier les<br />

CMA en absence de racines vivantes, ce qui<br />

limite sérieusement <strong>la</strong> production d’inoculums<br />

à grande échelle. Néanmoins, ces dernières<br />

années, plusieurs substrats <strong>et</strong> méthodes ont<br />

été décrits pour <strong>la</strong> production d’inoculums<br />

pour l’horticulture, l’arboriculture <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

foresterie (von Alten <strong>et</strong> al. 2002). Aujourd’hui,<br />

l’optimisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> commercialisation<br />

d’inoculums de champignons mycorrhiziens<br />

à arbuscules à grande échelle représentent<br />

<strong>la</strong> plus grande difficulté rencontrée pour le<br />

transfert de c<strong>et</strong>te biotechnologie du domaine<br />

scientifique au secteur agricole. Le nombre<br />

croissant de p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises<br />

produisant des inoculums est <strong>la</strong> preuve de<br />

<strong>la</strong> demande pour c<strong>et</strong>te sorte de produits.<br />

La communication autour de ces produits<br />

présente les CMA comme une garantie de<br />

santé <strong>et</strong> de produits bénéfiques d’origine<br />

naturelle (von Alten <strong>et</strong> al. 2002). Les aspects<br />

comme l’apport nutritionnel des inoculums, les<br />

substrats, le pH <strong>et</strong> les doses recommandées<br />

sont les renseignements qui doivent être<br />

fournis aux consommateurs (von Alten <strong>et</strong> al.<br />

2002). D’autre part, <strong>la</strong> densité des propagules<br />

(quantification des unités infectantes) ou <strong>la</strong><br />

concentration de spores constitue les critères<br />

de qualité de ces produits. Toutefois, en<br />

absence de réglementation publique <strong>sur</strong> le<br />

contrôle de <strong>la</strong> qualité des produits à base<br />

de CMA, celui-ci est, à ce jour, effectué les<br />

sociétés elles-mêmes (von Alten <strong>et</strong> al. 2002).<br />

C<strong>et</strong>te expérience a été é<strong>la</strong>borée dans le<br />

but de comparer l’efficacité de trois produits à<br />

base de CMA. Dans un premier temps, <strong>la</strong> dose<br />

optimale de chaque produit a été déterminée<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> base de critères de croissance <strong>et</strong> de<br />

critères économiques (quantité de produit<br />

consommé). Une fois <strong>la</strong> dose optimale<br />

pour chaque formu<strong>la</strong>tion établie, une étude<br />

comparative a été faite pour déterminer<br />

l’efficacité des produits.<br />

Matériels <strong>et</strong> méthode<br />

L’étude s’est déroulée en 2005 au Laboratoire<br />

de protection des p<strong>la</strong>ntes de l‘Instituto Canario<br />

de Investigaciones Agrarias à La Laguna,<br />

Ténérife, Iles Canaries. Le matériel utilisé<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 23<br />

Des champignons ‘boostent’<br />

les <strong>bananiers</strong>


consistait en vitrop<strong>la</strong>nts de Musa acuminata<br />

Col<strong>la</strong> (AAA) cv. ‘P<strong>et</strong>ite Naine’ <strong>et</strong> cv. ‘Gruesa’<br />

(un cultivar commercial <strong>la</strong>rgement utilisé aux<br />

îles Canaries). Les p<strong>la</strong>nts, longs de 7±1 cm<br />

<strong>et</strong> présentant 2-3 feuilles, ont été cultivés <strong>sur</strong><br />

milieu agar en bouteilles de verre en conditions<br />

aseptiques. Ils ont été ensuite délicatement<br />

prélevés <strong>et</strong> leurs racines <strong>la</strong>vées afin d’éliminer<br />

le reste d’agar. Les racines ont été coupées<br />

afin de <strong>la</strong>isser 0,5-1 cm de racines. Ensuite,<br />

les p<strong>la</strong>nts ont été transp<strong>la</strong>ntés en c<strong>la</strong>y<strong>et</strong>tes<br />

de polyéthylène noir multi-pots, contenant<br />

chacune 15 alvéoles de 250 ml. Les alvéoles<br />

ont été remplies avec un substrat stérilisé à <strong>la</strong><br />

vapeur constitué d’un mé<strong>la</strong>nge à parts égales<br />

de sol, de cendres volcaniques <strong>et</strong> de tourbe<br />

(TKS ® 1 Instant, Floragard, Allemagne). Les<br />

produits CMA ont été appliqués au moment de<br />

<strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation.<br />

Le tableau 1 indique les caractéristiques des<br />

produits <strong>et</strong> les doses.<br />

L’inocu<strong>la</strong>tion a été entreprise en ajoutant<br />

<strong>la</strong> quantité de volume de produit déterminée<br />

pour chaque dose juste sous les p<strong>la</strong>nts.<br />

La décision <strong>sur</strong> les doses à appliquer a été<br />

prise après consultation avec les fabricants.<br />

La dose recommandée par les fabricants a<br />

été choisie comme dose intermédiaire de<br />

chaque formu<strong>la</strong>tion. Elle a servi de dose<br />

de départ, puis a été augmentée ou réduite<br />

selon les conditions expérimentales, en<br />

faisant particulièrement attention au volume<br />

de substrat. Chaque traitement (dose <strong>et</strong> type<br />

d’inoculum) a été répété 10 fois. Le traitement<br />

témoin (aucune application) a aussi été répété<br />

10 fois.<br />

Les c<strong>la</strong>y<strong>et</strong>tes multi-pots ont été transférées<br />

en pépinière sous fil<strong>et</strong> p<strong>la</strong>stique noir, à<br />

température (25ºC) <strong>et</strong> humidité (90%)<br />

contrôlées. Les p<strong>la</strong>nts ont été irrigués avec<br />

de l’eau distillée (50-75 ml/p<strong>la</strong>nt, selon leurs<br />

besoins). L’étape d’acclimatation a pris fin huit<br />

semaines après le début de l’essai. Les p<strong>la</strong>nts<br />

ont alors été transp<strong>la</strong>ntés individuellement en<br />

24<br />

pot de polyéthylène noir de 2 litres dans un<br />

milieu stérilisé à <strong>la</strong> vapeur constitué à parts<br />

égales de sol, de cendres volcaniques <strong>et</strong><br />

de tourbe (TKS1 ® Instant). Chaque pot a été<br />

fertilisé avec 0,5 g d’Osmocote 17-10-10, un<br />

engrais minéral à libération lente.<br />

L’essai a duré huit semaines à partir de <strong>la</strong><br />

transp<strong>la</strong>ntation en pot individuel, après quoi<br />

les p<strong>la</strong>nts ont été déterrés <strong>et</strong> analysés pour<br />

déterminer le pourcentage de colonisation<br />

mycorrhizienne de leurs racines (Koske <strong>et</strong><br />

Gemma 1989) <strong>et</strong> les variables suivantes<br />

associées à <strong>la</strong> croissance : poids frais (g)<br />

de racines <strong>et</strong> de parties aériennes, longueur<br />

(cm) du pseudotronc <strong>et</strong> des racines <strong>et</strong> <strong>sur</strong>face<br />

foliaire, <strong>la</strong>quelle a été me<strong>sur</strong>ée à l’aide d’un Li-<br />

3100 area m<strong>et</strong>er (LI-COR, USA).<br />

Les inocu<strong>la</strong>ts <strong>et</strong> les doses ayant été évalués<br />

lors du même test, les données ont été<br />

regroupées de deux façons différentes : a)<br />

une comparaison entre les différentes doses<br />

d’un même inocu<strong>la</strong>t <strong>et</strong> une sélection de <strong>la</strong> dose<br />

optimale pour chacun ; b) une comparaison<br />

entre les trois inocu<strong>la</strong>ts. Les données ont été<br />

analysées statistiquement par ANOVA <strong>et</strong> les<br />

moyennes ont été comparées par le test des<br />

rangs multiples de Tukey (p≤0,050). Ceci a été<br />

effectué avec le logiciel Systat 7.0 (SPSS Inc.,<br />

Chicago, USA).<br />

Résultats<br />

Sélection de <strong>la</strong> dose optimale pour<br />

chaque produit<br />

Eff<strong>et</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance végétale<br />

Chaque inocu<strong>la</strong>t se comporte de manière<br />

différente selon <strong>la</strong> dose utilisée, <strong>et</strong> aucune<br />

preuve n’a été trouvée de re<strong>la</strong>tion directe entre<br />

<strong>la</strong> dose <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong>. Bien que tous les produits <strong>et</strong><br />

les doses testés aient entraîné une meilleure<br />

performance que le témoin, ces améliorations<br />

n’ont pas toujours été significatives pour toutes<br />

les variables me<strong>sur</strong>ées de <strong>la</strong> croissance.<br />

Tableau 1. Re<strong>la</strong>tion entre les produits <strong>et</strong> les doses utilisées dans l’essai.<br />

Fabricant Produit Composition Substrat Dose Code<br />

commercial (mL)<br />

Biorize Endorize Mix Glomus Tus<strong>la</strong>ne & Tus<strong>la</strong>ne sp.1 Inocu<strong>la</strong>t en 5 EM I<br />

(France) Glomus Tus<strong>la</strong>ne & Tus<strong>la</strong>ne sp. 2 granules, sable, 10 EM II<br />

Glomus intraradices Schenck & Smith zéolite <strong>et</strong> argile 15 EM III<br />

Glomus mosseae (Nicol. & Gerd.)<br />

Gerdemann & Trappe<br />

P<strong>la</strong>nts Works Terra Vital* GlomusTus<strong>la</strong>ne & Tus<strong>la</strong>ne spp. 12 TV I<br />

(Royaume Uni) Ectomicorrizas Inocu<strong>la</strong>nt en granules 25 TV II<br />

Bioaditivos (algae, Mg) TV II 40<br />

Tritón TRI TON* Glomus <strong>et</strong>unicatum Becker & 10 T I<br />

(Allemagne) Gedermann 15 T II<br />

Glomus fascicu<strong>la</strong>tum (Thaxter) Argile expansé 20 T III<br />

Gerd. & Trappe emend. Walker & Koske<br />

Glomus intraradices Schenck & Smith<br />

* Note de l’éditeur : Les noms commerciaux de ces produits ont changé récemment Terra Vital est devenu ‘Rootgrow’ <strong>et</strong> ‘TRI TON’<br />

MYCOSYM-TRI TON’.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


L’eff<strong>et</strong> positif d’Endorize Mix a été significatif<br />

pour <strong>la</strong> dose II (tableau 2) pour <strong>la</strong>quelle<br />

les valeurs les plus élevées pour les cinq<br />

variables ont été observées. Les doses I <strong>et</strong><br />

III ne provoquent pas d’eff<strong>et</strong> significatif a priori<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance. Ce fait, adjoint à <strong>la</strong> prise en<br />

compte de <strong>la</strong> quantité de produit utilisée, nous<br />

a emmené à choisir <strong>la</strong> dose II comme dose<br />

optimale.<br />

Pour Terra Vital, <strong>et</strong> en évaluant toutes les<br />

variables combinées, <strong>la</strong> dose minimale (dose<br />

I = 12ml) a eu l’eff<strong>et</strong> maximal <strong>sur</strong> les p<strong>la</strong>nts<br />

(tableau 3). La production de biomasse des<br />

p<strong>la</strong>nts inoculés par <strong>la</strong> dose I a été supérieure<br />

à celle des p<strong>la</strong>nts ayant reçu 25 <strong>et</strong> 40 ml.<br />

Toutefois, les différences entre les doses<br />

n’étaient pas significatives statistiquement,<br />

en dépit du fait que <strong>la</strong> dose I, sélectionnée<br />

comme dose optimale, avait permis les valeurs<br />

les plus élevées pour <strong>la</strong> plupart des variables<br />

étudiées. De plus, des critères économiques<br />

ont été pris en considération pour <strong>la</strong> sélection<br />

de c<strong>et</strong>te dose.<br />

L’étude du TRI TON n’a pas révélé de<br />

différence significative entre les doses pour<br />

4 des 5 variables de croissance (tableau 4).<br />

Malgré ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> dose I (10 ml) a semblé <strong>la</strong> plus<br />

efficace.<br />

Colonisation mycorrhizienne<br />

La colonisation mycorrhizienne des racines<br />

s’est révélée être un autre indicateur des<br />

différences de comportement des produits<br />

(figure 1). Pour Endorize Mix, le pourcentage de<br />

colonisation n’a pas dépassé 35%, m<strong>et</strong>tant en<br />

évidence une corré<strong>la</strong>tion directe entre <strong>la</strong> dose<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> colonisation, bien qu’aucune différence<br />

n’ait été significative statistiquement. Terra<br />

Vital a montré les résultats les plus variables<br />

: alors que <strong>la</strong> dose <strong>la</strong> plus élevée a permis un<br />

pourcentage de plus de 63%, les doses I <strong>et</strong> II<br />

ont généré des augmentations de 29 <strong>et</strong> 23%,<br />

respectivement. Dans ce cas, les données<br />

se sont réparties c<strong>la</strong>irement en deux groupes<br />

statistiques. Le comportement du TRI TON<br />

s’est avéré simi<strong>la</strong>ire à celui d’Endorize, avec<br />

une corré<strong>la</strong>tion directe entre <strong>la</strong> colonisation des<br />

racines <strong>et</strong> les doses, ainsi que des différences<br />

significatives entre les niveaux I <strong>et</strong> III (23 <strong>et</strong><br />

48%, respectivement). Les résultats combinés<br />

concernant <strong>la</strong> colonisation mycorrhizienne<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> croissance végétale perm<strong>et</strong>tent de<br />

confirmer <strong>la</strong> sélection de <strong>la</strong> dose optimale de<br />

chaque produit. Les doses sélectionnées pour<br />

l’étape suivante de l’étude ont été de 10 ml<br />

pour Endorize Mix <strong>et</strong> TRI TON <strong>et</strong> 12 ml pour<br />

Terra Vital.<br />

Tableau 2. Eff<strong>et</strong> de trois doses d’Endorize Mix <strong>sur</strong> des vitrop<strong>la</strong>nts de bananier après 16 semaines d’application.<br />

Traitement Poids frais Longueur Surface foliaire<br />

(g) (cm) (cm 2 )<br />

Partie aérienne Racine Pseudotronc Racine<br />

Témoin 68,61b* 33,32 b 19,70b 24,05b 974,08b<br />

EM I (5mL) 92,70a 37,11 ab 22,30a 22,95ab 1352,79a<br />

EM II (10mL) 96,41a 41,34 a 22,65a 26,15a 1352,15a<br />

EM III (15mL) 81,53ab 35,25 a 22,15a 20,05ab 1186,37ab<br />

* N=10. Les chiffres d’une même colonne suivis de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre ne sont pas statistiquement différents selon le test des rangs multiples de<br />

Turkey (P≤0,050).<br />

Tableau 3. Eff<strong>et</strong> de trois doses de Terra Vital <strong>sur</strong> des vitrop<strong>la</strong>nts de bananier après 16 semaines d’application.<br />

Traitement Poids frais Longueur Surface foliaire<br />

(g) (cm) (cm 2 )<br />

Partie aérienne Racine Pseudotronc Racine<br />

Témoin 68,61b* 33,32 b 19,70b 24,05a 974,08c<br />

TV I (12mL) 89,08a 37,33 a 23,25a 19,90b 1241,99ab<br />

TV II (25mL) 75,54ab 33,19 b 20,60b 23,45ab 1084,90bc<br />

TV III (40mL) 85,93a 38,42 a 21,10ab 23,35ab 1317,96a<br />

* N=10. Les chiffres d’une même colonne suivis de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre ne sont pas statistiquement différents selon le test des rangs multiples de<br />

Turkey (P≤0,050).<br />

Tableau 4. Eff<strong>et</strong> de trois doses de TRI TON <strong>sur</strong> des vitrop<strong>la</strong>nts de bananier après 16 semaines d’application.<br />

Traitement Poids frais Longueur Surface foliaire<br />

(g) (cm) (cm 2 )<br />

Partie aérienne Racine Pseudotronc Racine<br />

Témoin 68,61b* 33,32 b 19,70b 24,05a 974,08c<br />

T I (10mL) 79,42a 40,03 a 21,10a 20,95b 1086,54a<br />

T II (15mL) 74,46a 32,58 a 19,00a 21,95b 1208,97a<br />

T III (20mL) 75,29a 32,14 a 19,80a 26,12a 1117,60a<br />

* N=10. Les chiffres d’une même colonne suivis de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre ne sont pas statistiquement différents selon le test des rangs multiples de<br />

Turkey (P≤0,050).<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 25


%<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0 EM I EM II EM III TV I TV II TV III T I T II T III<br />

Figure 1. Colonisation mycorrhizienne pour<br />

chaque produit <strong>et</strong> chaque dose à <strong>la</strong> fin de<br />

l’expérience.<br />

EM I: Endorize Mix (5 mL)<br />

EM II: Endorize Mix (10 mL)<br />

EM III: Endorize Mix (15 mL)<br />

TV I: Terra Vital (12 mL)<br />

TV II: Terra Vital (25 mL)<br />

TV III: Terra Vital (40 mL)<br />

T I: TRITON (10 mL)<br />

T II: TRITON (15 mL)<br />

T III: TRITON (20 mL)<br />

Évaluation comparative des trois<br />

produits<br />

Les données obtenues ont montré<br />

qu’Endorize Mix présentait un avantage<br />

significatif <strong>sur</strong> les deux autres produits<br />

pour <strong>la</strong> plupart des variables de croissance<br />

me<strong>sur</strong>ées. Ainsi, pour <strong>la</strong> biomasse<br />

aérienne, les p<strong>la</strong>nts traités par ce produit<br />

ont présenté <strong>la</strong> valeur <strong>la</strong> plus élevée, avec<br />

96,41 g, <strong>sur</strong>passant le témoin (68,61 g)<br />

de 40%. Terra Vital (89,08 g) a permis un<br />

accroissement significatif de près de 30%<br />

par rapport au témoin alors que TRI TON<br />

n’a accru <strong>la</strong> biomasse aérienne que de<br />

seulement 15%. D’autre part, <strong>la</strong> croissance<br />

évaluée en termes de hauteur de p<strong>la</strong>nte<br />

confirme c<strong>et</strong>te tendance, avec certaines<br />

variations (figure 2). Dans ce cas, Terra<br />

Vital s’est révélé le plus efficace avec un<br />

accroissement significatif de <strong>la</strong> hauteur de<br />

18% par rapport au témoin, suivi d’Endorize<br />

Mix avec 15%. Contrairement à TRI TON,<br />

ces deux traitements ont été groupés<br />

statistiquement. Les résultats de l’impact<br />

<strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>sur</strong>face foliaire se sont montrés<br />

simi<strong>la</strong>ires (figure 3). Dans ce cas, Endorize<br />

Mix a été le plus efficace, avec 1352,15 cm 2 ,<br />

soit 39% de plus que les p<strong>la</strong>nts témoins<br />

(974,08 cm 2 ), suivi de Terra Vital avec 27%<br />

(1241,98 cm 2) . Bien que TRI TON ait généré<br />

un accroissement par rapport témoin, celuici<br />

n’était pas significatif. La colonisation<br />

racinaire par les CMA à c<strong>et</strong>te seconde étape<br />

du test est représentée figure 4. Malgré <strong>la</strong><br />

différence des valeurs absolues entre les<br />

produits, les pourcentages de colonisation<br />

mycorrhizienne ont été égaux en termes<br />

statistiques.<br />

Discussion<br />

Bien que les références <strong>sur</strong> l’emploi<br />

d’inocu<strong>la</strong>ts mycorrhiziens commerciaux<br />

26<br />

pour <strong>la</strong> production en pépinière de p<strong>la</strong>nts<br />

d’intérêt agronomique n’abondent pas,<br />

celles-ci décrivent en général des résultats<br />

positifs en termes d’augmentation de <strong>la</strong><br />

croissance <strong>et</strong> de <strong>la</strong> biomasse (Lovato <strong>et</strong><br />

al. 1992, Niemira <strong>et</strong> al. 1995, Busch <strong>et</strong><br />

Lelley 1997, Bourrain <strong>et</strong> al. 1999, Corkidi<br />

<strong>et</strong> al. 2005) <strong>et</strong>/ou en taux de <strong>sur</strong>vie durant<br />

l’acclimatation du matériel micropropagé<br />

(Bourrain <strong>et</strong> al. 1999). Par ailleurs, l’essai<br />

au champ d’une production écologique<br />

de fraises avait mis en évidence une<br />

g<br />

150<br />

120<br />

90<br />

60<br />

30<br />

0 Témoin Endorize Mix Terra Vita I TRITON<br />

Poids frais de <strong>la</strong><br />

partie aérienne<br />

Hauteur du<br />

p<strong>la</strong>nt<br />

Figure 2. Eff<strong>et</strong> des produits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte : poids<br />

frais de <strong>la</strong> partie aérienne <strong>et</strong> hauteur du pseudotronc.<br />

cm 2<br />

1600<br />

1200<br />

800<br />

400<br />

0 Témoin Endorize Mix Terra Vita I TRITON<br />

Figure 3. Eff<strong>et</strong> des produits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte :<br />

<strong>sur</strong>face foliaire.<br />

%<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0 EM II TV I T I<br />

Figure 4. Pourcentage de <strong>la</strong> colonisation mycorrhizienne pour les<br />

trois produits à leur dose optimale.<br />

récolte accrue après l’application de<br />

divers inocu<strong>la</strong>ts mycorrhiziens, même si le<br />

rendement au sein des catégories de fruits<br />

produits commercialement n’avait pas été<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007<br />

cm<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0


affecté (Bull <strong>et</strong> al. 2005). Certaines de ces<br />

coïncidences indiquent, comme c<strong>et</strong> essai,<br />

<strong>la</strong> variabilité de <strong>la</strong> réponse selon le produit<br />

<strong>et</strong> le cultivar (Bull <strong>et</strong> al. 2005, Corkidi <strong>et</strong><br />

al. 2005). C’est pourquoi, de nombreux<br />

auteurs proposent de conduire des essais<br />

préliminaires afin de sélectionner <strong>la</strong> dose<br />

d’inocu<strong>la</strong>t <strong>la</strong> plus appropriée à chaque<br />

situation spécifique, afin d’optimiser<br />

l’application (Busch <strong>et</strong> Lelley 1997, Bull <strong>et</strong><br />

al. 2005, Corkidi <strong>et</strong> al. 2005). Cependant,<br />

l’absence de corré<strong>la</strong>tion entre l’infectivité<br />

<strong>et</strong> l’efficacité des champignons inoculés<br />

– comme le prouve c<strong>et</strong>te expérience<br />

– a également été détectée dans certains<br />

travaux (Bull <strong>et</strong> al. 2005).<br />

Les résultats de c<strong>et</strong>te étude perm<strong>et</strong>tent<br />

de confirmer sans l’ombre d’un doute,<br />

même s’il existe une variabilité de réponse,<br />

l’eff<strong>et</strong> positif des produits testés <strong>sur</strong> le<br />

cultivar de bananier P<strong>et</strong>ite naine <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

capacité d’infection des champignons que<br />

ces produits contiennent. Les espèces<br />

mycorrhiziennes présentes dans chaque<br />

produit <strong>et</strong> leur substrat physico-chimique<br />

influencent <strong>la</strong> variabilité comportementale.<br />

Les bons résultats de c<strong>et</strong> essai confirment<br />

<strong>la</strong> possibilité d’une utilisation commerciale<br />

des produits à grande échelle pendant<br />

l’acclimatation post vitro des <strong>bananiers</strong> en<br />

pépinière, comme ce<strong>la</strong> a été décrit pour<br />

d’autres cultures par d’autres auteurs (Bull <strong>et</strong><br />

al. 2005, Corkidi <strong>et</strong> al. 2005). C<strong>et</strong>te assertion<br />

est aussi confirmée par <strong>la</strong> faible quantité<br />

d’inocu<strong>la</strong>t nécessaire pour augmenter <strong>la</strong><br />

croissance végétale <strong>et</strong> réduire le temps<br />

de passage en pépinière, ce qui influence<br />

directement <strong>la</strong> rentabilité commerciale<br />

des inocu<strong>la</strong>ts analysés. En communiquant<br />

autour de <strong>la</strong> garantie sanitaire <strong>et</strong> de l’origine<br />

naturelle, les marques commerciales ont<br />

de grandes possibilités pour occuper un<br />

marché demandeur de tels produits mais où<br />

manque encore une réglementation définie<br />

par les autorités publiques (von Alten <strong>et</strong> al.<br />

2002).<br />

Les résultats de c<strong>et</strong>te expérience<br />

démontrent l’avantage d’une inocu<strong>la</strong>tion<br />

des <strong>bananiers</strong> pendant le stade post vitro.<br />

L’utilisation de produits mycorrhiziens<br />

commerciaux pourrait aider, simplifier <strong>et</strong><br />

optimiser l’utilisation de c<strong>et</strong>te biotechnologie<br />

promouvant <strong>la</strong> qualité du matériel végétal<br />

en pépinière. Toutefois une évaluation<br />

préliminaire de ces produits doit être<br />

faite afin d’ajuster les doses <strong>et</strong> les types<br />

d’inocu<strong>la</strong>t aux conditions spécifiques de<br />

chaque situation.<br />

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based arbuscu<strong>la</strong>r mycorrhizal fungal<br />

inoculum. Agronomy Journal 87 (5):942-<br />

946.<br />

Von Alten H., B. B<strong>la</strong>l, J.C. Dodd, F. Feldmann<br />

& M. Vosatka. 2002. Quality control of<br />

arbuscu<strong>la</strong>r mycorrhizal fungi inoculum<br />

in Europe. Pp. 281-296 in Mycorrhizal<br />

Technology in Agriculture: from Genes to<br />

Bioproducts (S. Gianinazzi, H. Schüepp,<br />

J.M. Barea & K. Haselwandter, eds).<br />

Birkhäuser Ver<strong>la</strong>g, Switzer<strong>la</strong>nd.<br />

Yano-Melo A.M., J.S. Jr. Orivaldo, J.M.<br />

Lima-Filho, N.F. Melo & L.C. Maia. 1999.<br />

Effect of arbuscu<strong>la</strong>r mycorrhizal fungi on<br />

the acclimatization of micropropagated<br />

banana p<strong>la</strong>ntl<strong>et</strong>s. Mycorrhiza 9(2):119-123<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 27<br />

Ana Sue Rodríguez-Romero<br />

<strong>et</strong> María del Carmen Jaizme-<br />

Vega* travaillent au Dpto. de<br />

Protección Veg<strong>et</strong>al. Instituto<br />

Canario de Investigaciones<br />

Agrarias, Apdo. 60. 38200.<br />

La Laguna, Tenerife. Espagne<br />

E-mail: mcjaizme@icia.es


Focus <strong>sur</strong> le renforcement<br />

des connaissances pour lutter<br />

contre le BXW<br />

C<strong>et</strong> article est une synthèse<br />

des résultats du proj<strong>et</strong> Crop<br />

Crisis Control Project (C3P)<br />

financé par l’USAID <strong>et</strong> exécuté<br />

conjointement par les Catholic<br />

Relief Services (CRS) <strong>et</strong> l’Institut<br />

international d’agriculture<br />

tropicale (IITA). Les CRS<br />

ont mandaté <strong>Bioversity</strong> pour<br />

renforcer <strong>la</strong> capacité des SNRA<br />

de <strong>la</strong> région afin de gérer<br />

durablement les conséquences<br />

du flétrissement bactérien du<br />

bananier dû à Xanthomonas<br />

dans les pays participant au C3P.<br />

Une stratégie efficace pour lutter contre<br />

le flétrissement bactérien du bananier<br />

dû à Xanthomonas<br />

Compilé par E. Karamura <strong>et</strong> V. Johnson<br />

<strong>la</strong> capacité des systèmes<br />

nationaux de recherche agricole<br />

“Renforcer<br />

(SNRA) de <strong>la</strong> région afin de gérer<br />

durablement les conséquences du flétrissement<br />

bactérien du bananier dû à Xanthomonas (BXW)<br />

en Afrique centrale <strong>et</strong> orientale.” - résumé d’un<br />

proj<strong>et</strong>.<br />

Le secteur de <strong>la</strong> banane est le contributeur<br />

principal de <strong>la</strong> sécurité alimentaire <strong>et</strong> du revenu<br />

en Afrique centrale <strong>et</strong> orientale. Depuis 2001,<br />

l’émergence d’une épidémie de flétrissement<br />

bactérien dû à Xanthomonas <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong><br />

menace gravement <strong>la</strong> sécurité alimentaire<br />

de <strong>la</strong> région. Des exploitations entières ont<br />

été décimées dans certaines zones dont les<br />

systèmes agricoles étaient dominés par des<br />

génotypes hautement sensibles. Le Réseau de<br />

recherche <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> en Afrique orientale<br />

<strong>et</strong> australe (BARNESA) a <strong>la</strong>ncé un appel de<br />

fonds pour trouver des solutions à ce problème.<br />

Une étude de l’évaluation de l’impact conduite<br />

en Ouganda a estimé une perte de plus de<br />

4 milliards US$ à l’horizon 2010 si aucune<br />

me<strong>sur</strong>e n’était prise pour stopper l’épidémie<br />

(Karamura 2006). C’est pourquoi, le Réseau<br />

international pour l’amélioration de <strong>la</strong> banane<br />

<strong>et</strong> de <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain (INIBAP, désormais<br />

<strong>Bioversity</strong> International) en col<strong>la</strong>boration<br />

avec l’Organisation des Nations Unies pour<br />

l’alimentation <strong>et</strong> l’agriculture (FAO) a convoqué<br />

une réunion des parties prenantes au niveau<br />

régional en février 2005 <strong>et</strong> a développé une<br />

stratégie multidisciplinaire <strong>et</strong> des approches<br />

multisectorielles pour une réponse régionale<br />

cohérente, prenant en compte les pays<br />

encore indemnes de BXW mais menacés,<br />

les zones de front d’émergence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

<strong>et</strong> les zones endémiques où <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est<br />

déjà établie. C<strong>et</strong>te réunion a aussi cherché<br />

à sensibiliser tous les acteurs de <strong>la</strong> chaîne<br />

de production-consommation <strong>et</strong> à renforcer<br />

leurs connaissances <strong>et</strong> leurs compétences<br />

pour le diagnostic <strong>et</strong> <strong>la</strong> lutte contre c<strong>et</strong>te<br />

ma<strong>la</strong>die. Plus grave, il est apparu que des<br />

cultivars de bananier résistants d’un point de<br />

vue phénologique au flétrissement bactérien<br />

pourraient quand même être infectés par des<br />

outils agricoles contaminés.<br />

C’est pourquoi, <strong>la</strong> sensibilisation <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

formation associée ont paru devoir être une<br />

composante intégrale de <strong>la</strong> stratégie de lutte<br />

contre l’épidémie <strong>et</strong> de restauration de <strong>la</strong><br />

28<br />

productivité dans les systèmes agricoles fondés<br />

<strong>sur</strong> le bananier.<br />

La progression de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die peut être<br />

significativement freinée en améliorant les<br />

connaissances <strong>et</strong> les compétences des<br />

agriculteurs <strong>et</strong> des autres acteurs en matière<br />

de diagnostic, de mécanismes de diffusion <strong>et</strong> de<br />

me<strong>sur</strong>es de lutte (Molina 2006). Les technologies<br />

de lutte peu onéreuses développées par les<br />

institutions de recherche doivent être transmises<br />

aux agriculteurs touchés. Il est nécessaire<br />

d’impliquer les acteurs de toute <strong>la</strong> chaîne de<br />

production-consommation afin de lutter contre <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die par une stratégie régionale coordonnée<br />

(Karamura <strong>et</strong> al. 2006).<br />

Les objectifs de c<strong>et</strong>te stratégie régionale ont<br />

été renforcés quand les Catholic Relief Services<br />

(CRS) <strong>et</strong> l’Institut international d’agriculture<br />

tropicale (IITA) ont garanti les fonds de l’USAID<br />

pour exécuter le Crop Crisis Control Project<br />

(C3P). C<strong>et</strong>te action, conduite <strong>sur</strong> 18 mois, vise à<br />

faciliter <strong>et</strong> intensifier <strong>la</strong> lutte coordonnée contre<br />

le BXW <strong>et</strong> <strong>la</strong> mosaïque du manioc dans six pays<br />

d’Afrique centrale <strong>et</strong> orientale : le Burundi, le<br />

Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, <strong>la</strong> République<br />

démocratique du Congo (RD Congo) <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

Tanzanie (voir figure 1).<br />

Les CRS ont mandaté <strong>Bioversity</strong> pour<br />

renforcer <strong>la</strong> capacité des SNRA de <strong>la</strong> région à<br />

lutter durablement contre le BXW dans les pays<br />

participant au C3P. <strong>Bioversity</strong>, l’IITA <strong>et</strong> les SNRA<br />

ont utilisé <strong>la</strong> stratégie régionale développée<br />

dans le cadre de BARNESA <strong>et</strong> de l’Association<br />

pour le renforcement de <strong>la</strong> recherche agricole<br />

en Afrique orientale <strong>et</strong> centrale (ASARECA)<br />

pour développer, tester <strong>et</strong> diffuser des outils de<br />

diagnostic <strong>et</strong> de lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die auprès<br />

des acteurs de <strong>la</strong> filière bananière.<br />

Les objectifs spécifiques étaient :<br />

• De doter les acteurs de compétences/<br />

connaissances/outils pour <strong>la</strong> gestion durable<br />

du BXW au niveau de <strong>la</strong> ferme ;<br />

• De sensibiliser le public à <strong>la</strong> menace<br />

phytosanitaire <strong>et</strong> aux me<strong>sur</strong>es de lutte<br />

appropriées ;<br />

• De développer, évaluer <strong>et</strong> diffuser des<br />

matériels d’information aux acteurs ;<br />

• D’enseigner l’écologie <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion du BXW<br />

par des démonstrations au champ ;<br />

• D’établir un système rapide d’alerte/<br />

<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce pour faciliter une réponse<br />

/réaction opportune contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ;<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


Cameroun<br />

Gabon<br />

Rép. Centrafricaine<br />

Congo<br />

Ango<strong>la</strong><br />

Rép. Dem.<br />

du Congo<br />

Ouganda<br />

Kenya<br />

Rwanda<br />

Burundi<br />

Tanzania<br />

Zambie<br />

• De renforcer <strong>la</strong> capacité des agriculteurs<br />

à introduire <strong>et</strong> à gérer du matériel de<br />

p<strong>la</strong>ntation de bananier sain issu des variétés<br />

sélectionnées par les agriculteurs ;<br />

• D’évaluer <strong>sur</strong> le terrain l’efficacité des outils de<br />

diagnostic <strong>et</strong> de lutte contre le BXW ;<br />

• De faciliter l’é<strong>la</strong>boration de cadres nationaux<br />

(P<strong>la</strong>ns d’action nationaux) pour le contrôle<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion du BXW <strong>et</strong> d’autres ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong><br />

ravageurs des <strong>bananiers</strong> ;<br />

• De renforcer les liens des SNRA avec les<br />

p<strong>la</strong>tes-formes régionales (CIALCA, BARNESA)<br />

<strong>et</strong> <strong>internationale</strong>s (<strong>Bioversity</strong>, IITA, ARI).<br />

Des formateurs ont été formés au niveau<br />

national <strong>et</strong> régional <strong>et</strong> des formations au niveau<br />

communautaire ont été encadrées. Le sousproj<strong>et</strong><br />

a aussi déployé de nouvelles approches<br />

pour communiquer ses messages aux groupes<br />

cibles afin d’obtenir une mobilisation de masse<br />

contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Des outils de diagnostic <strong>et</strong><br />

de lutte <strong>et</strong> des matériels de sensibilisation ont<br />

été développés, testés <strong>et</strong> diffusés. La formation<br />

au niveau national a produit des formateurs,<br />

lesquels ont enseigné aux formateurs locaux.<br />

Ces derniers ont ensuite formé les agriculteurs<br />

dans <strong>la</strong> reconnaissance <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die.<br />

Ce sous-proj<strong>et</strong> a aussi développé des outils<br />

de communication <strong>et</strong> de sensibilisation du public<br />

<strong>et</strong> a organisé des visites d’échange appropriées<br />

pour les communautés agricoles <strong>et</strong>/ou les<br />

équipes techniques afin d’accroître l’expérience<br />

de terrain <strong>et</strong> d’exploiter les synergies entre les<br />

SNRA.<br />

Enfin, l’efficacité <strong>et</strong> l’impact du sous-proj<strong>et</strong> ont<br />

été évalués. L’IITA <strong>et</strong> les gestionnaires de proj<strong>et</strong><br />

nationaux (CPM) ont col<strong>la</strong>boré à c<strong>et</strong>te initiative<br />

de développement des capacités.<br />

Ce concept de formation ‘pyramidal’ a adapté<br />

le niveau de contenu technique aux niveaux des<br />

formations, les formations régionales possédant<br />

le contenu technique le plus avancé. Au niveau<br />

régional <strong>et</strong> national, tous les outils utilisés dans<br />

les formations des formateurs ont été distribués<br />

sous forme électronique <strong>et</strong> imprimée afin que les<br />

participants puissent reproduire ou modifier les<br />

Mozambique<br />

Ma<strong>la</strong>wi<br />

Zone<br />

du proj<strong>et</strong><br />

matériels de formation si le besoin s’en faisait<br />

sentir. Les formations destinées aux agriculteurs<br />

s’appuyaient davantage <strong>sur</strong> des démonstrations<br />

visuelles des symptômes <strong>et</strong> des techniques de<br />

lutte que <strong>sur</strong> des présentations théoriques de<br />

gestion de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

Pour l’équipe technique <strong>et</strong> scientifique menant<br />

les campagnes nationales contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, <strong>la</strong><br />

formation spécifique visait à développer des<br />

réponses appropriées au stade de l’épidémie<br />

(indemne, émergente ou endémique) re<strong>la</strong>tives<br />

à <strong>la</strong> phénologie de <strong>la</strong> culture. La formation<br />

s’est adaptée aux besoins <strong>et</strong> aux rôles des<br />

agriculteurs, des techniciens <strong>et</strong> des scientifiques<br />

<strong>et</strong> a traité de l’utilisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion de matériel<br />

de p<strong>la</strong>ntation sain.<br />

Chaque équipe nationale avait des cadres<br />

de formation différents qui prenaient en compte<br />

<strong>la</strong> pression de ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> les niveaux de<br />

connaissance existants. En général, <strong>la</strong> formation<br />

au niveau national pour les scientifiques, les<br />

techniciens <strong>et</strong> les gestionnaires politiques<br />

intégrait quatre composantes :<br />

1. Une synthèse des ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> ravageurs dans<br />

les systèmes agricoles fondé <strong>sur</strong> le bananier,<br />

de leurs impacts <strong>sur</strong> <strong>la</strong> filière bananière <strong>et</strong><br />

des possibilités concomitantes d’amélioration<br />

du niveau de vie au p<strong>la</strong>n régional.<br />

2. Une description du BXW, son diagnostic, les<br />

mécanismes de propagation <strong>et</strong> de lutte <strong>et</strong> une<br />

synthèse des stratégies de sensibilisation<br />

du public à c<strong>et</strong>te ma<strong>la</strong>die. Les stratégies de<br />

lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die se sont intéressées<br />

à l’éradication des poches d’infection <strong>et</strong> à <strong>la</strong><br />

gestion à long terme.<br />

3. La p<strong>la</strong>nification des compétences pour des<br />

stratégies durables de lutte intégrée contre<br />

les ravageurs <strong>et</strong> les ma<strong>la</strong>dies, incluant le<br />

développement de p<strong>la</strong>ns d’action nationaux,<br />

l’organisation de démonstrations dans les<br />

fermes <strong>et</strong> d’autres approches pédagogiques<br />

destinées aux agriculteurs. Les visites de<br />

champ comprenaient des démonstrations<br />

des symptômes <strong>et</strong> des me<strong>sur</strong>es de lutte ainsi<br />

qu’une critique participative.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 29<br />

Figure 1. Zone d’intervention du proj<strong>et</strong> C3P


Figure 2. Poster présenté lors des campagnes<br />

de sensibilisation<br />

4. Des visites auprès des centres de recherche<br />

travail<strong>la</strong>nt <strong>sur</strong> le flétrissement bactérien <strong>et</strong><br />

des <strong>la</strong>boratoires du secteur privé impliqués<br />

dans <strong>la</strong> production <strong>et</strong> <strong>la</strong> distribution de<br />

matériels de p<strong>la</strong>ntation de bananier. Ce<strong>la</strong> a<br />

renforcé les liens <strong>et</strong> généré l’actualisation de<br />

l’information <strong>et</strong> des technologie.<br />

À <strong>la</strong> fin de chaque formation, les participants<br />

ont conçu <strong>et</strong> présenté un programme de<br />

formation cib<strong>la</strong>nt leur domaine respectif <strong>et</strong><br />

publié leurs p<strong>la</strong>ns de formation pour perm<strong>et</strong>tre<br />

à l’IITA <strong>et</strong> à <strong>Bioversity</strong> de soutenir <strong>la</strong> formation<br />

au niveau national en fournissant des outils<br />

d’enseignement <strong>et</strong> des démonstrations au<br />

champ des symptômes <strong>et</strong> des me<strong>sur</strong>es<br />

de lutte. Ces ateliers ont aussi permis de<br />

progresser par l’échange d’idées <strong>et</strong> le partage<br />

d’expériences avec les autres pays ayant des<br />

activités simi<strong>la</strong>ires. À <strong>la</strong> fin de chaque atelier,<br />

les scientifiques présents en appui ont facilité<br />

le bi<strong>la</strong>n des apports de l’atelier afin que les<br />

participants soient équipés pour répondre aux<br />

besoins du niveau suivant.<br />

Au début, les capacités de lutte contre<br />

le BXW différaient selon les SNRA. Pour<br />

<strong>sur</strong>monter ces obstacles, le proj<strong>et</strong> a favorisé le<br />

partage de l’information <strong>et</strong> des technologies aux<br />

30<br />

frontières via des visites d’échange des équipes<br />

de scientifiques/techniciens/agriculteurs.<br />

Des approches appropriées ont été conçues<br />

selon le contexte : les équipes rwandaises/<br />

congo<strong>la</strong>ises ont visité l’Ouganda en cib<strong>la</strong>nt<br />

les approches renforçant les agriculteurs ; les<br />

équipes ougandaises ont visité <strong>la</strong> Tanzanie en<br />

s’intéressant à <strong>la</strong> mobilisation des acteurs <strong>et</strong><br />

des décideurs politiques, les Kenyans ont visité<br />

l’Ouganda en s’intéressant à <strong>la</strong> sensibilisation<br />

du public.<br />

Les diverses communautés, dont celles de<br />

scientifiques, de techniciens, les conseils locaux,<br />

les universités, les ONG <strong>et</strong> les organisations<br />

communautaires, <strong>et</strong> leurs ressources ont été<br />

mobilisées pour stopper l’expansion de <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die, en délivrant une information sous<br />

forme de séminaires, réunions/ateliers/baraza<br />

ainsi que sous forme d’émissions de radio <strong>et</strong> de<br />

télévision afin de toucher le plus de personnes<br />

possibles.<br />

La sensibilisation du public envers c<strong>et</strong>te<br />

ma<strong>la</strong>die s’est faite au travers de posters,<br />

de tracts, de brochures, de conférences, de<br />

pièces de théâtre, de documentaires vidéo<br />

d’ateliers/séminaires <strong>et</strong> de journées de terrain.<br />

L’objectif était aussi d’attirer des partenaires <strong>et</strong><br />

des ressources supplémentaires <strong>et</strong> d’exploiter<br />

au mieux les avantages des partenaires<br />

participants.<br />

Afin de noter le progrès <strong>et</strong> d’évaluer<br />

l’impact <strong>et</strong> l’efficacité, un suivi participatif <strong>et</strong><br />

des outils d’évaluation (voir ci-dessous) ont<br />

été développés lors d’ateliers destinés aux<br />

agriculteurs organisés par Caritas.<br />

• Les lieux des ateliers étaient caractérisés par :<br />

des cultivars de bananier représentatifs <strong>et</strong> une<br />

capacité générale plus élevée.<br />

• Un manuel a été rédigé en ang<strong>la</strong>is, français <strong>et</strong><br />

dans d’autres <strong>la</strong>ngues vernacu<strong>la</strong>ires.<br />

• Des posters (voir figure 2) <strong>et</strong> des brochures<br />

ont été testés. Les modifications suggérées<br />

ont été incorporées dans les versions finales<br />

qui ont été ensuite traduites. Chaque pays<br />

a reçu 1000 posters (en français pour les<br />

pays francophones <strong>et</strong> en ang<strong>la</strong>is pour les<br />

pays anglophones), accompagnés de leurs<br />

versions électroniques. Ceci a permis aux<br />

pays de traduire les outils dans les <strong>la</strong>ngages<br />

des sites ciblés.<br />

Pour chacun des six pays :<br />

• Deux districts gravement touchés par <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die ont été sélectionnés dans des zones<br />

écologiques <strong>et</strong> /où géographiques équivalentes<br />

(12 districts au total).<br />

• Pour chaque district, 2 x 25 km2 ont été choisis<br />

au hasard (24 sites au total).<br />

• Pour chaque site, 4 exploitations ont été<br />

choisies au hasard (96 exploitations en tout).<br />

Tous les sites sélectionnés avaient été<br />

sensibilisés au BXW au travers des campagnes,<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


des outils de formation <strong>et</strong> des messages<br />

associés.<br />

Les données ont été collectées par les<br />

équipes techniques chargées du district <strong>et</strong>/ou<br />

des sites comme spécifié dans le tableau 1.<br />

Elles ont été analysées en utilisant le logiciel<br />

SPSS <strong>et</strong> les moyennes séparées par un test<br />

de Chi 2.<br />

La formation a touché 51 400 personnes<br />

(7 fois <strong>la</strong> taille cible originale). Ce<strong>la</strong> est dû,<br />

d’une part, à l’importance des <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong><br />

de <strong>la</strong> menace que représente le BXW pour<br />

les moyens de subsistance dans <strong>la</strong> région <strong>et</strong>,<br />

d’autre part, à <strong>la</strong> mobilisation du C3P. A l’inverse,<br />

il s’est avéré que, dans quelques sites, les<br />

agriculteurs n’observaient pas d’emblée toutes<br />

les recommandations, <strong>la</strong> destruction des p<strong>la</strong>ntes<br />

entraînant des pertes élevées à court terme.<br />

L’évaluation de <strong>la</strong> formation a montré que le<br />

gain de compétences des agriculteurs a été<br />

très significatif (60-100%) pour les symptômes<br />

de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> les me<strong>sur</strong>es de lutte, mais que<br />

ceux-ci ne pouvaient pas expliquer les divers<br />

mécanismes de propagation de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />

De manière identique dans tous les pays,<br />

les agriculteurs ont été capables d’appliquer<br />

efficacement deux recommandations de<br />

première ligne de défense (élimination du<br />

bourgeon <strong>et</strong> destruction du matériel infecté)<br />

mais <strong>la</strong> stérilisation des outils infectés est<br />

restée problématique. Ce<strong>la</strong> a été attribué aux<br />

contraintes liées au f<strong>la</strong>mbage dans des zones où<br />

faire un feu n’est pas toujours autorisé, ou aux<br />

coûts <strong>et</strong> à <strong>la</strong> rar<strong>et</strong>é des produits bactéricides.<br />

En conclusion, le renforcement des capacités<br />

des acteurs, particulièrement de <strong>la</strong> base, a<br />

réduit de quatre à six fois l’incidence du BXW<br />

<strong>sur</strong> les exploitations. Les personnes ayant suivi<br />

les recommandations, notamment l’élimination<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 31<br />

% avec BXW<br />

100<br />

50<br />

0<br />

66.7<br />

94.4<br />

38.9<br />

82.8<br />

69.4*<br />

Oui Non Oui Non Oui Non<br />

Elimination du bourgeon Desinfection des outils Destruction des p<strong>la</strong>ntes<br />

Pratiques recommandées par le C3P<br />

* chiffres statistiquement non siginificatifs<br />

du bourgeon <strong>et</strong> <strong>la</strong> désinfection des outils, ont<br />

des niveaux significativement plus élevés de<br />

<strong>bananiers</strong> sains que ceux qui n’ont pas suivi ces<br />

recommandations (figure 3).<br />

Pour une lutte efficace, toutes les options de<br />

gestion (mécanismes culturaux, biologiques <strong>et</strong><br />

institutionnels) doivent être appliquées en même<br />

temps. L’élimination du bourgeon, <strong>la</strong> destruction<br />

des matériels infectés <strong>et</strong> <strong>la</strong> désinfection des<br />

outils, ainsi que <strong>la</strong> mobilisation des acteurs<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce <strong>et</strong> l’évaluation de <strong>la</strong> mise en<br />

œuvre des options de lutte ont été considérées<br />

comme étant les premières lignes de défense<br />

au sein de <strong>la</strong> stratégie globale de lutte contre<br />

le flétrissement bactérien des <strong>bananiers</strong> (<strong>et</strong><br />

d’Ens<strong>et</strong>e).<br />

L’un des résultats des activités du proj<strong>et</strong> C3P<br />

est <strong>la</strong> baisse de <strong>la</strong> fréquence d’émergence<br />

de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die dans tous les pays, excepté<br />

Tableau 1. Collecte des données dans le cadre du proj<strong>et</strong> C3P.<br />

Type de données Caractéristiques de données<br />

Niveau de compétence<br />

pour reconnaître <strong>et</strong> gérer<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

Nombre de :<br />

Base de données en ligne <strong>sur</strong><br />

l’incidence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> les<br />

niveaux de dissémination<br />

Capacité à distiguer entre le flétrissement bactérien dû à Xanthomonas (XW) <strong>et</strong> <strong>la</strong> fusariose<br />

Capacité des<br />

agriculteurs à<br />

reconnaître les<br />

symptômes du XW<br />

Connaissances des<br />

agriculteurs <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die<br />

• Bourgeon mâle<br />

• Régime<br />

• Coeur de p<strong>la</strong>nte (doigts de bananier <strong>et</strong> pseudotronc<br />

sélectionnés)<br />

• Développement (mode d’infection du XW <strong>et</strong> dévéloppement<br />

au sein de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte)<br />

• Propagation (de p<strong>la</strong>nte à palnte, de pied à pied, de site à site)<br />

• Gestion (élimination du bourgéon; désinfection des outils<br />

<strong>et</strong> destruction des matériels infectés; établissement d’un<br />

système de <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce éficace; utilisation de matériels de<br />

p<strong>la</strong>ntation sains <strong>et</strong> autres me<strong>sur</strong>es phytosanitaires).<br />

• Groupes spéciaux contre le XW aux différents niveaux<br />

• Participants formés<br />

• Organisations participant au combat contre le XW<br />

• A <strong>la</strong> date de création de sites<br />

• 4-6 mois après (<strong>sur</strong> l’incidence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die en exploitation)<br />

85.0*<br />

Figure 3. Impact de <strong>la</strong> sensibilisation faite par le<br />

C3P <strong>sur</strong> les niveaux de lutte contre le BXW


Eldad Karamura est le<br />

coordinateur régional du<br />

groupe de recherches <strong>sur</strong> les<br />

<strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain<br />

de <strong>Bioversity</strong> International pour<br />

l’Afrique centrale <strong>et</strong> orientale<br />

à Kampa<strong>la</strong>, en Ouganda <strong>et</strong><br />

Vincent Johnson, éditeur<br />

scientifique à <strong>Bioversity</strong>, est basé<br />

à Montpellier, France.<br />

dans le nord de <strong>la</strong> zone occidentale de <strong>la</strong><br />

vallée du Rift, région partagée par <strong>la</strong> RD<br />

Congo, l’Ouganda <strong>et</strong> le Rwanda. C<strong>et</strong>te<br />

poche menace de se propager au sud<br />

vers le Burundi <strong>et</strong> à l’ouest vers <strong>la</strong> région<br />

de Kigoma en Tanzanie. Des ressources<br />

supplémentaires seront nécessaires pour<br />

empêcher l’arrivée de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die au nord de<br />

<strong>la</strong> Tanzanie, au centre du Kenya <strong>et</strong> dans les<br />

îles de l’océan Indien <strong>et</strong> les régions côtières.<br />

Afin de sensibiliser aux risques encourus<br />

par ces zones agro-écologiques bananières<br />

encore indemnes mais menacées, le sousproj<strong>et</strong><br />

a préparé des outils d’information en<br />

formats électronique <strong>et</strong> imprimé dont les<br />

principaux sont :<br />

• Le guide de diagnostic <strong>et</strong> de lutte ‘Le<br />

flétrissement bactérien du bananier dû à<br />

Xanthomonas (Xanthomonas campestris<br />

pv musacearum) en Afrique centrale<br />

<strong>et</strong> orientale’, traitant des approches<br />

testées <strong>et</strong> utilisées dans le sous-proj<strong>et</strong><br />

pour lutter contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, disponible<br />

sous forme imprimée <strong>et</strong> <strong>sur</strong> le site web<br />

(http://p<strong>la</strong>tforms.inibap.org/xanthomonaswilt/).<br />

• Le rapport <strong>sur</strong> l’analyse des risques liés à<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, publié en col<strong>la</strong>boration avec<br />

le Central Science Laboratory (Royaume<br />

Uni), présentant toutes les informations<br />

disponibles <strong>sur</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> me<strong>sur</strong>e les<br />

risques pour le secteur bananier dans <strong>la</strong><br />

région. Ce document est disponible sous<br />

forme imprimée <strong>et</strong> <strong>sur</strong> Intern<strong>et</strong>.<br />

• Des outils de gestion, posters, brochures,<br />

dépliants <strong>et</strong> matériels audiovisuels, ont<br />

été produits <strong>et</strong> diffusés. Ceux-ci, rédigés<br />

en ang<strong>la</strong>is, ont été traduits en français<br />

puis dans les <strong>la</strong>ngues locales par les<br />

SNRA participant au proj<strong>et</strong>.<br />

Deux réunions de <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce <strong>et</strong> de<br />

synthèse ont été conduites : l’une à Kigali,<br />

au Rwanda (juill<strong>et</strong> 2007) pour évaluer les<br />

32<br />

outils de diagnostic <strong>et</strong> de lutte <strong>et</strong> l’autre à<br />

Bujumbura, au Burundi (décembre 2007)<br />

pour discuter des résultats des sousproj<strong>et</strong>s.<br />

Les recommandations suivantes<br />

ont été émises :<br />

• Pour développer les meilleures<br />

approches de lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die,<br />

des recherches supplémentaires doivent<br />

être entreprises <strong>sur</strong> :<br />

• Les interactions hôte-vecteurpathogène<br />

;<br />

• Le développement de méthodes<br />

faciles à utiliser pour<br />

désinfecter les outils au niveau de<br />

l’exploitation ;<br />

• Le rôle des autres ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong><br />

ravageurs dans <strong>la</strong> transmission du<br />

flétrissement bactérien ;<br />

• La longévité du pathogène dans le<br />

sol <strong>et</strong> <strong>la</strong> décomposition des débris<br />

végétaux en condition de champ.<br />

• La création d’un centre de coordination<br />

régionale du BXW est l’un des<br />

mécanismes supplémentaires de<br />

développement de <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce<br />

régionale <strong>et</strong> de l’échange d’informations.<br />

En matière de gestion des données,<br />

il pourrait servir de base pour <strong>la</strong><br />

consolidation des méthodes de suivi<br />

national <strong>et</strong> <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion de stratégies<br />

régionales contre c<strong>et</strong>te ma<strong>la</strong>die.<br />

Références<br />

Karamura, E., G. Kayobyo, G. Blomme, S. Benin, S.J.<br />

Eden-Green & R. Markham. 2006. Impacts of XW<br />

epidemic on the livelihoods of rural communities in<br />

Uganda. Proceedings of the 4th International Bacterial<br />

Wilt Symposium. Central Science Laboratory, RU.<br />

Molina A. 2006. Managing bacterial wilt/fruit rot disease<br />

of banana in Southeast Asia. Pp 26-31 in Developing<br />

a regional strategy to address the outbreak of banana<br />

Xanthomonas wilt in East and Central Africa. INIBAP,<br />

Montpellier, France.<br />

Thèse Une méthode de transformation améliorée au moyen<br />

d’Agrobacterium pour les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong><br />

p<strong>la</strong>ntain (Musa spp.)<br />

Geofrey Arinaitwe<br />

Thèse présentée en février 2008* à <strong>la</strong><br />

Katholieke Universiteit Leuven, Leuven,<br />

Belgique.<br />

Le bananier (appelé communément Matooke)<br />

est source d’alimentation pour huit millions<br />

d’Ougandais. Plus de <strong>la</strong> moitié de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

ougandaise est employée par <strong>la</strong> filière bananière.<br />

Toutefois, <strong>la</strong> production bananière subit un déclin<br />

continuel en Ouganda en raison des ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong><br />

des ravageurs dont <strong>la</strong> plus destructrice reste <strong>la</strong><br />

ma<strong>la</strong>die des raies noires ou cercosporiose noire,<br />

une ma<strong>la</strong>die foliaire réduisant le rendement de<br />

50% pour les cultivars sensibles. La sélection<br />

de résistance à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die par les méthodes<br />

conventionnelles est compliquée en raison de <strong>la</strong><br />

biologie <strong>et</strong> de <strong>la</strong> génétique de l’espèce. Grâce aux<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


outils biotechnologiques modernes, des gènes<br />

susceptibles d’influer <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des<br />

raies noires ont été isolés. Les techniques de culture<br />

de tissus <strong>et</strong> de cellules sont aussi utilisables.<br />

Dans c<strong>et</strong>te étude, nous comparons une<br />

méthode déjà existante de transformation du<br />

bananier au moyen d’Agrobacterium avec <strong>la</strong><br />

méthode de transformation du bananier par<br />

bombardement de particules. Nous avons ensuite<br />

perfectionné <strong>la</strong> méthode de transformation au<br />

moyen d’Agrobacterium en modifiant <strong>la</strong> durée<br />

de l’infection, l’âge <strong>et</strong> le volume des suspensions<br />

embryogéniques. Les eff<strong>et</strong>s de <strong>la</strong> polyamine<br />

spermidine <strong>sur</strong> <strong>la</strong> capacité de régénération des<br />

clones de cellules embryogéniques transformées<br />

ont été démontrés. La transformation <strong>et</strong> l’intégration<br />

des gènes de <strong>la</strong> chitinase du riz Cht-2 <strong>et</strong> Cht-3<br />

dans le bananier sont présentées. Les chitinases<br />

sont des enzymes qui hydrolysent <strong>et</strong> coupent<br />

<strong>la</strong> chitine, un composant majeur de <strong>la</strong> plupart<br />

des champignons. Nous avons aussi évalué<br />

<strong>la</strong> possibilité d’introduire plus d’un gène <strong>et</strong> de<br />

développer une méthode rapide de détection des<br />

gènes multiples. Les eff<strong>et</strong>s de l’emploi d’un gène<br />

marqueur simple sont comparés à ceux de deux<br />

différents gènes marqueurs sélectionnables. C<strong>et</strong>te<br />

étude est encore en cours <strong>et</strong> l’activité chitinase est<br />

analysée dans les lignées transgéniques générées.<br />

26 lignées sont testées au champ en Ouganda.<br />

Caractérisation <strong>et</strong> isolement de promoteurs du bananier<br />

étiqu<strong>et</strong>és par ADN-T actifs durant <strong>la</strong> régénération in<br />

vitro <strong>et</strong> réactifs aux basses températures<br />

Efrén Germán Santos Ordóñez<br />

Thèse présentée en avril 2008* à <strong>la</strong><br />

Katholieke Universiteit Leuven, Leuven,<br />

Belgique<br />

Une stratégie d’étiqu<strong>et</strong>age par ADN-T de<br />

tout le génome a été effectuée pour <strong>la</strong><br />

caractérisation <strong>et</strong> l’isolement de nouveaux<br />

promoteurs du bananier. Des suspensions<br />

cellu<strong>la</strong>ires embryogéniques de bananier ont<br />

été transformées au moyen d’Agrobacterium<br />

tumefaciens dotée du gène de <strong>la</strong> luciférase<br />

(luc+) optimisé par codons <strong>et</strong> sans promoteur<br />

à <strong>la</strong> frontière droite de l’ADN-T. Environ 89 000<br />

colonies cellu<strong>la</strong>ires transgéniques de bananier<br />

ont été criblées pour leur luminescence, de<br />

deux à trois mois après <strong>la</strong> transformation, en<br />

utilisant un système caméra sophistiqué dans<br />

une boîte étanche à <strong>la</strong> lumière. Le crib<strong>la</strong>ge<br />

est effectué en conditions contrôlées de<br />

température, <strong>la</strong> luminescence est examinée<br />

en temps réel à 26°C puis à des températures<br />

basses (LT) décroissantes, 18°C, 16°C, 12°C<br />

<strong>et</strong> 8°C. Le taux de colonies cellu<strong>la</strong>ires montrant<br />

une luminescence à 26°C <strong>et</strong> sous les différents<br />

traitements LT a varié de 0,17% à 2,69%. Les<br />

colonies cellu<strong>la</strong>ires transgéniques répondant<br />

à 8°C (montrant un profil d’expression<br />

stimulée ou réprimée de <strong>la</strong> luciférase)<br />

ont été régénérées en p<strong>la</strong>ntules <strong>et</strong> leur<br />

luminescence examinée à différents stades du<br />

développement in vitro. Avec l’accroissement<br />

de <strong>la</strong> différenciation, le nombre de lignées<br />

montrant une expression LUC induite par LT<br />

a décru. Les p<strong>la</strong>ntules de bananier montrant<br />

une luminescence ont été analysées pour le<br />

nombre de copies de l’ADN-T par hybridation<br />

de Southern. Le nombre d’inserts ADN-T était<br />

en moyenne de 3,6 (al<strong>la</strong>nt de 1 à 5) dans 10<br />

lignées indépendantes testées. Les séquences<br />

d’ADN f<strong>la</strong>nquant les frontières droite <strong>et</strong> gauche<br />

de l’ADN-T ont été isolées par TAIL-PCR<br />

(PCR à asymétrique thermique entre<strong>la</strong>cée)<br />

<strong>et</strong> PCR inverse. La continuité de séquence<br />

entre les séquences f<strong>la</strong>nquant les frontières<br />

droite <strong>et</strong> gauche correspondantes a été<br />

révélée par liaison PCR en utilisant des<br />

amorces spécifiques. L’analyse RT-PCR<br />

a été effectuée dans les lignées à inserts<br />

multiples pour identifier <strong>et</strong> confirmer <strong>la</strong><br />

séquence qui a activé l’expression de <strong>la</strong><br />

luciférase. Quatre séquences promoteurs<br />

candidates, qui ont été fusionnées par<br />

transcription au gène luc+, ont été clonées<br />

en amont d’un gène rapporteur uidAINT <strong>et</strong><br />

transformées de nouveau au bananier, ce qui<br />

a permis de confirmer l’activité de promoteur<br />

pour deux séquences dans les cultures<br />

in vitro. L’activité du promoteur dans des<br />

p<strong>la</strong>nts de bananier matures reste à étudier.<br />

En conclusion, un système d’étiqu<strong>et</strong>age<br />

à haut débit par l’ADN-T nous a permis<br />

de caractériser <strong>et</strong> d’isoler des nouveaux<br />

promoteurs du bananier exploitables dans<br />

plusieurs applications dont <strong>la</strong> sélection de<br />

bananier par modification génétique.<br />

*Note de l’éditeur : Le report d’impression de ce dernier<br />

numéro d’INFOMUSA nous a fourni l’opportunité d’ajouter<br />

les résumés de deux thèses présentées en 2008 qui peuvent<br />

être du plus grand intérêt pour nos lecteurs.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 33<br />

Thèse


Thesis<br />

Optimisation de méthodes en protéomique pour distinguer<br />

les processus biochimiques au sein des méristèmes de<br />

bananier durant l’acclimatation in vitro au stress osmotique<br />

S. Carpentier<br />

Thèse soumise en février 2007 à <strong>la</strong><br />

Katholieke Universiteit Leuven, Leuven,<br />

Belgique.<br />

Le Laboratoire d’Amélioration des Cultures<br />

Tropicales (KULeuven, Belgique) héberge,<br />

sous l’autorité de <strong>Bioversity</strong> International,<br />

<strong>la</strong> collection mondiale in vitro de variétés de<br />

bananier (Musa <strong>et</strong> Ens<strong>et</strong>e spp.). Le but de<br />

c<strong>et</strong>te banque de gènes <strong>internationale</strong> est de<br />

conserver toutes les ressources génétiques<br />

de bananier <strong>et</strong> bananier p<strong>la</strong>ntain de manière<br />

saine <strong>et</strong> de fournir du matériel génétique<br />

aux utilisateurs de bonne foi. Cependant,<br />

<strong>la</strong> conservation du matériel génétique in<br />

vitro nécessite des sous-cultures régulières,<br />

occasionnant des pertes par contamination<br />

ou erreur humaine. De plus, <strong>la</strong> <strong>sur</strong>venue<br />

de variations somaclonales se révèle un<br />

problème important associé à <strong>la</strong> culture<br />

in vitro. KULeuven fut l’un des pionniers<br />

dans l’exploration des possibilités pour<br />

<strong>la</strong> conservation du matériel végétal dans<br />

l’azote liquide (à -196°C). Cependant, pour<br />

une conservation réussie à -196°C, les<br />

cellules doivent, en premier lieu, <strong>sur</strong>vivre à<br />

un processus de déshydratation drastique<br />

précédant les étapes de congé<strong>la</strong>tion, puis de<br />

dégel <strong>et</strong> de régénération. Chez le bananier,<br />

les méristèmes se révèlent être les structures<br />

les plus appropriées à <strong>la</strong> cryoconservation.<br />

Toutefois, même s’ils sont dotés de <strong>la</strong><br />

capacité de se régénérer, ils doivent<br />

<strong>sur</strong>vivre aux phases de déshydratation <strong>et</strong> de<br />

cryoconservation. En général, <strong>la</strong> tolérance<br />

à <strong>la</strong> déshydratation est réalisée par une<br />

acclimatation au stress osmotique au moyen<br />

de saccharose. Mais il s’avère que plus de <strong>la</strong><br />

moitié des variétés de <strong>la</strong> collection présentent<br />

un taux de <strong>sur</strong>vie à <strong>la</strong> cryoconservation<br />

faible, voire inexistant. C’est pourquoi, il<br />

est nécessaire de détailler les mécanismes<br />

sous-tendant l’acclimatation pendant <strong>la</strong> préculture<br />

des méristèmes <strong>sur</strong> saccharose <strong>et</strong><br />

d’appréhender <strong>la</strong> spécificité génotypique.<br />

Plusieurs techniques perm<strong>et</strong>tent d’étudier<br />

<strong>la</strong> fonction <strong>et</strong> l’expression géniques que nous<br />

indiquons dans une brève synthèse, insistant<br />

plus particulièrement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> protéomique<br />

<strong>et</strong> les technologies protéomiques. Pour<br />

un organisme mal caractérisé comme le<br />

bananier, <strong>la</strong> séparation de protéines par<br />

électrophorèse en gel bidimensionnel <strong>et</strong><br />

34<br />

l’identification de protéines par spectrométrie<br />

de masse en tandem (MS/MS) restent<br />

les meilleures sources d’information. Les<br />

protéines étant re<strong>la</strong>tivement bien conservées,<br />

l’identification des produits de gène non<br />

modèles par comparaison aux protéines<br />

orthologues bien connues se révèle tout à fait<br />

efficace. Des protéines intactes (séparées par<br />

2DE) sont essentielles pour une identification<br />

fiable <strong>et</strong> de qualité.<br />

La préparation de l’échantillon de protéines<br />

est une étape importante <strong>et</strong> est absolument<br />

essentielle pour obtenir de bons résultats. La<br />

plupart des tissus végétaux ne représentent<br />

pas une source facile d’extraction de protéines<br />

<strong>et</strong> nécessitent des précautions spécifiques.<br />

La paroi cellu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> <strong>la</strong> vacuole composent <strong>la</strong><br />

majorité de <strong>la</strong> masse cellu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> le cytosol ne<br />

représente que seulement 1 à 2 % du volume<br />

total de <strong>la</strong> cellule. En outre, les tissus végétaux<br />

ont un contenu protéique re<strong>la</strong>tivement faible<br />

comparés aux tissus bactériens ou animaux.<br />

Le bananier s’avère un bon représentant<br />

d’une espèce végétale récalcitrante en<br />

raison des nombreux composés importuns<br />

qu’il contient, comme des niveaux très<br />

élevés d’enzymes oxydatives (polyphénol<br />

oxydase), des composés phénoliques<br />

(phénols simples (dopa), f<strong>la</strong>vonoïdes, tanins<br />

condensés, lignine), des carbohydrates,<br />

des terpènes, de <strong>la</strong> subérine <strong>et</strong> des cires.<br />

La majorité des protocoles employés<br />

pour les végétaux présente une étape de<br />

précipitation pour concentrer les protéines<br />

<strong>et</strong> les séparer des composés importuns.<br />

Un protocole d’extraction des phénols a<br />

été optimisé pour des p<strong>et</strong>ites quantités de<br />

tissu végétal de bananier (en deçà de 50<br />

mg de poids frais) <strong>et</strong> différentes méthodes<br />

de préparation ont été évaluées. Seules <strong>la</strong><br />

précipitation par TCA/acétone <strong>et</strong> l’extraction<br />

des phénols par précipitation au méthanol/<br />

acétate d’ammonium se sont révélées<br />

utilisables comme méthodes standards pour<br />

les tissu végétaux récalcitrants. La méthode<br />

d’extraction des phénols optimale se révèle<br />

plus efficace si l’on débarrasse <strong>la</strong> préparation<br />

des substances importunes <strong>et</strong> a donné des<br />

gels de meilleure qualité. C<strong>et</strong>te méthode est<br />

aussi applicable à d’autres espèces comme<br />

le pommier, le poirier <strong>et</strong> <strong>la</strong> pomme de terre.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


Les protéines peuvent être identifiées<br />

par comparaison des protéines d’intérêt<br />

aux protéines orthologues d’espèces bien<br />

caractérisées. Dans l’une des approches,<br />

<strong>la</strong> méthode de cartographie des masses<br />

peptidiques (Peptide mass fingerprint - PMF)<br />

<strong>et</strong> d’information <strong>sur</strong> les séquences peptidiques<br />

ont été combinées pour étudier <strong>et</strong> corréler les<br />

spectres non interprétés avec les spectres de<br />

production théorique provenant de diverses<br />

bases de données d’une façon automatisée.<br />

Cependant, certains gènes orthologues<br />

montrent un faible pourcentage d’identité,<br />

diminuant les chances de trouver des<br />

peptides significatifs <strong>et</strong> conservés pouvant<br />

rendre l’approche pmf-MS/MS inefficace. Une<br />

méthode qui extrait l’information identifiant<br />

directement les protéines à partir des spectres<br />

sans être dépendante de bases de données<br />

existantes est extrêmement utile. Cependant,<br />

les séquences obtenues à partir des spectres<br />

MS/MS ne sont pas directes. Les spectres des<br />

ions par analyse MALDI TOF/TOF présentent<br />

en général des séries d’ions incomplètes<br />

riches en types d’ions divers. Les tentatives<br />

pour simplifier de novo l’identification sont<br />

principalement axées <strong>sur</strong> <strong>la</strong> simplification<br />

du modèle de fragmentation. L’addition d’un<br />

groupe acide sulfonique aux extrémités Nterminales<br />

de peptides tryptiques facilite de<br />

novo le séquençage des peptides. Le groupe<br />

acide fort en N-terminal est déprotoné <strong>et</strong><br />

donc neutralise <strong>la</strong> charge positive du b-ion<br />

par sa charge négative. Ce<strong>la</strong> aboutit aux<br />

spectres simples montrant principalement<br />

<strong>la</strong> série d’y-ions. Dans ce chapitre, une<br />

approche novatrice dans <strong>la</strong>quelle les peptides<br />

tryptiques extraits sont sulfonés en N-terminal<br />

sans nouvelle purification est décrite <strong>et</strong><br />

appliquée avec succès au bananier. Il a été<br />

démontré que c<strong>et</strong>te approche aboutit à un<br />

taux d’identification élevé <strong>et</strong> fiable <strong>et</strong> qu’elle<br />

est adéquate pour identifier les différentes<br />

isoformes résultant des variations alléliques,<br />

ou de locus de gène différents.<br />

Le bananier est un modèle unique<br />

pour l’étude de méristèmes grâce au<br />

développement de <strong>la</strong> technique de culture<br />

d’extrémités de tige. Pour <strong>la</strong> première fois,<br />

une étude à grande échelle du protéome<br />

méristématique est rapportée. Les résultats<br />

suggèrent que <strong>la</strong> maintenance d’une<br />

concentration de saccharose intracellu<strong>la</strong>ire<br />

osmoprotectrice, l’expression accrue de gènes<br />

particuliers de <strong>la</strong> glycolyse conservatrice<br />

d’énergie <strong>et</strong> <strong>la</strong> conservation de l’intégrité<br />

de <strong>la</strong> paroi cellu<strong>la</strong>ire sont essentielles pour<br />

maintenir l’homéostase, pour acclimater <strong>et</strong><br />

<strong>sur</strong>vivre à <strong>la</strong> déshydratation. En comparant<br />

<strong>la</strong> variété tolérant <strong>la</strong> déshydratation (ABB)<br />

avec une variété sensible à <strong>la</strong> déshydratation<br />

(AAAh), il a été possible de distinguer<br />

plusieurs protéines spécifiques du génotype<br />

(isoformes) <strong>et</strong> d’associer <strong>la</strong> variété tolérant<br />

<strong>la</strong> déshydratation avec des protéines<br />

impliquées dans le métabolisme énergétique<br />

(comme <strong>la</strong> phosphoglycerate kinase, <strong>la</strong><br />

phosphoglucomutase, l’UGPase) <strong>et</strong> les<br />

protéines associées à l’adaptation au stress<br />

(comme l’OSR40-like protein, l’ASR). Ce<br />

travail prouve que l’analyse du protéome est<br />

va<strong>la</strong>ble pour effectuer l’analyse différentielle<br />

quantitative <strong>et</strong> caractériser des variations<br />

génétiques pour une espèce récalcitrante.<br />

Pour obtenir une meilleure compréhension<br />

du processus d’acclimatation <strong>et</strong> corréler<br />

l’acclimatation avec <strong>la</strong> cryoconservation, une<br />

étude dynamique (crib<strong>la</strong>ge dans le temps)<br />

<strong>et</strong> une comparaison entre des variétés ont<br />

été effectuées afin de valider des protéines<br />

candidates. Bien que le pré-traitement <strong>sur</strong><br />

saccharose <strong>et</strong> <strong>la</strong> concentration élevée en<br />

saccharose intracellu<strong>la</strong>ire concomitante<br />

soient nécessaires pour un taux de mortalité<br />

faible après cryoconservation, ce<strong>la</strong> induit<br />

aussi des eff<strong>et</strong>s négatifs. La pré-culture<br />

<strong>sur</strong> saccharose est corrélée à un taux<br />

re<strong>la</strong>tivement élevé de phosphoglycerate<br />

kinase, d’UGPase <strong>et</strong> d’OSR40 <strong>et</strong> un taux<br />

re<strong>la</strong>tivement faible de SuSy, de lectine <strong>et</strong><br />

de chitinase ainsi qu’à un stress abscisique,<br />

de ripening protein-like protein (ASR).<br />

Nous formulons l’hypothèse qu’un taux<br />

de mortalité faible après cryoconservation<br />

peut être obtenu par un niveau re<strong>la</strong>tivement<br />

faible de SuSy <strong>et</strong> des niveaux re<strong>la</strong>tivement<br />

élevés de phosphoglycerate kinase, d’OSR<br />

40, d’UGPase, d’ASR <strong>et</strong> des protéines de<br />

stockage comme <strong>la</strong> lectine <strong>et</strong> <strong>la</strong> chitinase.<br />

Le crib<strong>la</strong>ge des protéines candidates indique<br />

que plusieurs protéines <strong>et</strong> des isoformes<br />

sont spécifiques au génome B tolérant ; ce<br />

qui ouvre des perspectives pour appliquer<br />

<strong>la</strong> protéomique pour <strong>la</strong> caractérisation<br />

taxonomique <strong>et</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 35


Thèse<br />

Thèse<br />

Accès au marché <strong>et</strong> production agricole : le cas de <strong>la</strong><br />

production bananière en Ouganda<br />

F. Bagamba<br />

Thèse soumise en 2007 à l’Université de<br />

Wageningen, Pays-Bas.<br />

L’étude analyse <strong>la</strong> réponse des ménages de<br />

p<strong>et</strong>its cultivateurs aux contraintes de production<br />

(ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> ravageurs des cultures, contraintes<br />

du sol), le développement de marché de<br />

produits <strong>et</strong> les occasions d’emploi non agricoles.<br />

Elle a été effectuée dans les régions du Centre,<br />

de Masaka <strong>et</strong> du Sud-ouest, qui présentent<br />

différentes contraintes <strong>et</strong> opportunités de<br />

production.<br />

Les résultats de l’analyse coûts-bénéfices<br />

montrent que <strong>la</strong> banane est <strong>la</strong> culture <strong>la</strong><br />

plus rentable en termes de marge brute.<br />

Cependant, les faiblesses du travail <strong>et</strong> des<br />

marchés alimentaires font que les agriculteurs<br />

du Centre allouent plus de terre <strong>et</strong> de travail<br />

pour des cultures annuelles moins rentables<br />

(patates douces, maïs <strong>et</strong> manioc) qui sont plus<br />

satisfaisantes en termes de réponse aux besoins<br />

alimentaires du ménage. Les prix élevés des<br />

denrées alimentaires <strong>et</strong> les faibles possibilités<br />

d’activités non agricoles incitent les cultivateurs<br />

à compter <strong>sur</strong> leur seule production agricole<br />

pour répondre à leurs besoins alimentaires.<br />

Les résultats de l’analyse d’efficacité technique<br />

montrent que les producteurs de bananes en<br />

Ouganda sont techniquement inefficaces <strong>et</strong> que<br />

<strong>la</strong> production pourrait être augmentée de 30%<br />

dans le Sud-ouest <strong>et</strong> de 58% dans le Centre.<br />

L’amélioration des routes, l’éducation de base,<br />

l’accès au crédit <strong>et</strong> le travail de vulgarisation<br />

des techniques représentent certains des<br />

facteurs qui améliorent <strong>la</strong> productivité <strong>et</strong><br />

l’efficacité technique. Les résultats confirment<br />

que l’infestation par le charançon du bananier<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies noires contribuent à <strong>la</strong><br />

Etude de champignons endophytes en tant qu’inducteurs<br />

de résistance pour <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies<br />

noires (Mycosphaerel<strong>la</strong> fijiensis) chez le bananier p<strong>la</strong>ntain<br />

M. Barrios Murillo<br />

Thèse M.Sc. soumise en 2006 au Centro<br />

Agronómico Tropical de Investigación y<br />

Enseñanza - CATIE, Turrialba, Costa Rica<br />

La ma<strong>la</strong>die des raies noires est une ma<strong>la</strong>die<br />

foliaire causée par le champignon Mycosphaerel<strong>la</strong><br />

fijiensis. Il attaque les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong><br />

p<strong>la</strong>ntain dans le monde entier, causant<br />

36<br />

faiblesse de <strong>la</strong> production bananière dans le<br />

Centre.<br />

La taille des exploitations est corrélée<br />

positivement à leur productivité. Cependant, <strong>la</strong><br />

production est plus efficace <strong>sur</strong> des parcelles<br />

plus p<strong>et</strong>ites (les r<strong>et</strong>ours diminuant avec <strong>la</strong> taille).<br />

La faible productivité des p<strong>et</strong>ites exploitations<br />

soulève <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> durabilité de <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite<br />

agriculture, étant donné les imperfections du<br />

travail <strong>et</strong> des marchés alimentaires <strong>et</strong> l’accès<br />

limité aux intrants ach<strong>et</strong>és. Les conclusions<br />

de l’analyse de main-d’œuvre montrent que<br />

les agriculteurs réagissent aux motivations<br />

économiques. L’accès aux opportunités<br />

d’activités non agricoles draine le travail le plus<br />

productif hors du secteur agricole. L’éducation <strong>et</strong><br />

l’accès aux routes ont tendance à augmenter le<br />

temps alloué aux activités non agricoles tandis<br />

que <strong>la</strong> taille de l’exploitation est négativement<br />

corrélée aux heures travaillées pour des<br />

activités non agricoles.<br />

L’étude révèle que les politiques incitant<br />

à <strong>la</strong> diversification des revenus grâce aux<br />

activités non agricoles peuvent contribuer au<br />

développement durable dans le monde rural.<br />

En particulier, les politiques réduisant les<br />

dépenses de transaction devraient améliorer<br />

<strong>la</strong> productivité <strong>et</strong> l’efficacité des deux secteurs,<br />

agricole <strong>et</strong> non agricole. Les investissements<br />

dans les infrastructures routières, l’éducation<br />

<strong>et</strong> les institutions financières répondant aux<br />

besoins de production des p<strong>et</strong>its agriculteurs<br />

pourraient favoriser le desserrement des<br />

goulots d’étranglement liés au travail <strong>et</strong> aux<br />

marchés alimentaires <strong>et</strong> financiers <strong>et</strong> améliorer<br />

l’assignation des ressources entre les secteurs<br />

agricole <strong>et</strong> non agricole.<br />

d’énormes pertes de production <strong>et</strong> exigeant<br />

des investissements importants en intrants<br />

agrochimiques pour sa lutte. Il est essentiel de<br />

développer des méthodes de lutte alternatives<br />

afin de réduire les coûts économiques <strong>et</strong><br />

environnementaux. L’objectif de c<strong>et</strong>te étude<br />

était d’évaluer <strong>la</strong> colonisation, <strong>la</strong> promotion de<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


croissance <strong>et</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies<br />

noires pour des vitrop<strong>la</strong>nts de <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain<br />

inoculés avec quatre iso<strong>la</strong>ts de champignons<br />

endophytes (CE) en conditions contrôlées de<br />

serre. Les résultats ont montré que le pourcentage<br />

de colonisation par les CE est le plus élevé dans<br />

les racines, puis dans le corme, le pseudotronc <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> feuille. Des iso<strong>la</strong>ts de Trichoderma atroviride<br />

ont perdu leur pouvoir colonisateur avec le<br />

temps tandis que les souches de Fusarium<br />

oxysporum ont graduellement augmenté le leur.<br />

Des différences significatives ont été observées<br />

pour <strong>la</strong> promotion de croissance de <strong>la</strong> <strong>sur</strong>face<br />

foliaire (p


Nouvelles de Musa Présence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die du bunchy top du bananier au<br />

Mozambique <strong>et</strong> en Zambie<br />

Symptômes du BBTV <strong>sur</strong> le cv. Williams dans <strong>la</strong><br />

pépinière d’Etat de <strong>bananiers</strong> de Vi<strong>la</strong> Ulongwe.<br />

les autres variables analysées. Au niveau<br />

foliaire, des différences statistiquement<br />

significatives (p


S <strong>et</strong> 32°37’ E) dans le district de Chipata,<br />

dans l’est de <strong>la</strong> Zambie.<br />

Les symptômes ont été décrits pour les<br />

deux cultivars Cavendish, géant <strong>et</strong> nain,<br />

respectivement, ‘Williams’ <strong>et</strong> ‘Kabuthu’. En<br />

Zambie, ‘Bluggoe’ <strong>et</strong> ‘Pisang awak’, qui<br />

environnent les bananeraies de Cavendish,<br />

n’ont pas été affectés.<br />

Les cultivars du sous-groupe Cavendish<br />

ont été décrits comme présentant une forte<br />

sensibilité au BBTV (Thomas <strong>et</strong> Iskra-<br />

Caruana 2000).<br />

Dans les foyers de BBTV au Ma<strong>la</strong>wi, les<br />

<strong>bananiers</strong> Cavendish, d’autres <strong>bananiers</strong><br />

AAA <strong>et</strong> quelques <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain (AAB)<br />

ont été les premiers touchés, avant les<br />

cultivars ABB. Les cultivars ABB, comme les<br />

‘Bluggoe’ <strong>et</strong> les ‘Pisang awak’, ont présenté<br />

de rares symptômes (Mwenebanda 1998,<br />

observation pers.). En Ango<strong>la</strong>, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

a été r<strong>et</strong>rouvée <strong>sur</strong> des <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain<br />

Faux corne (AAB) <strong>et</strong> <strong>sur</strong> des <strong>bananiers</strong><br />

Cavendish (Pil<strong>la</strong>y <strong>et</strong> al. 2005).<br />

Tushemereirwe <strong>et</strong> Bagabe (1998)<br />

rapportèrent qu’aucune étude d’évaluation<br />

des pertes de récolte dues au BBTV<br />

n’avait été menée en Afrique. Cependant,<br />

il a été remarqué que les p<strong>la</strong>nts gravement<br />

infectés des cultivars hautement sensibles<br />

ne parviennent plus à produire de régimes,<br />

provoquant ainsi 100% de pertes des<br />

récoltes.<br />

Geering (2003) note qu’il existe une<br />

résistance partielle au BBTV au sein de<br />

divers génotypes de <strong>bananiers</strong>. Il cite ‘Gros<br />

Michel’ comme ayant une faible sensibilité<br />

au BBTV avec une expression des<br />

symptômes r<strong>et</strong>ardée. Il indique également<br />

que ‘Highgate’, un membre du sous-groupe<br />

Gros Michel, est utilisé par le programme<br />

d’amélioration de <strong>la</strong> Fundación Hondureña<br />

de Investigación Agríco<strong>la</strong> (FHIA) comme<br />

source potentielle de résistance partielle<br />

au BBTV.<br />

Voici le premier cas de BBTV rapporté au<br />

Mozambique <strong>et</strong> en Zambie.<br />

Références<br />

Geering A. 2003. Banana bunchy top virus - screening for<br />

virus resistance. 3 rd Me<strong>et</strong>ing of the PROMUSA Virology<br />

working group. PROMUSA Newsl<strong>et</strong>ter 10:8.<br />

Jones D. 2000. Diseases of banana, abacá and ens<strong>et</strong>.<br />

CAB International, Wallingford, Oxon, UK.<br />

Pil<strong>la</strong>y M., G. Blomme, E. Rodrigues & A.L.<br />

Ferreira. 2005. Presence of banana bunchy<br />

top virus in Ango<strong>la</strong>. InfoMusa 14(1):44–45.<br />

Thomas J.E & M-L. Iskra-Caruana. 2000. Diseases<br />

caused by Viruses. Pp 241-253 in Diseases of banana,<br />

abacá and ens<strong>et</strong> (D.R. Jones, ed.). CAB international,<br />

Wallingford, Oxon, UK.<br />

Thomas J.E., M-L. Iskra-Caruana & D.R. Jones. 1994. La<br />

ma<strong>la</strong>die du bunchy top bananier. Ma<strong>la</strong>die des Musa<br />

– Fiche technique No. 4. Réseau international pour<br />

l’amélioration de <strong>la</strong> banane <strong>et</strong> de banane p<strong>la</strong>ntain,<br />

Montpellier, France.<br />

Tushemereirwe W.K. & M. Bagabe. 1998. Review of<br />

disease distribution and pest status in Africa Pp. 139-<br />

147 in Mobilizing IPM for Sustainable banana production<br />

in Africa. Proceedings of a workshop on banana IPM<br />

held in Nelspruit, South Africa- 23 – 28 November 1998.<br />

International N<strong>et</strong>work for the Improvement of Banana and<br />

P<strong>la</strong>ntain, Montpellier, France.<br />

INIFAT 02: un nouvel hybride de bananier à cuire à<br />

Cuba<br />

A. Rodríguez Nodals, A. Rodríguez Manzano <strong>et</strong> A. Rodríguez Manzano<br />

Ces dernières années, les phytogénéticiens<br />

ont produit nombre d’hybrides de bananier<br />

<strong>et</strong> bananier p<strong>la</strong>ntain résistants aux ma<strong>la</strong>dies<br />

qui ont grandement contribué à <strong>la</strong> sécurité<br />

alimentaire dans le monde. Celle-ci a bénéficié<br />

particulièrement de l’introduction des clones<br />

produits par <strong>la</strong> Fundación Hondureña de<br />

Investigación Agríco<strong>la</strong> (FHIA). À Cuba, des<br />

résultats importants ont aussi été obtenus,<br />

comme le clone Burro CEMSA (ABB)<br />

hautement résistant à <strong>la</strong> fusariose <strong>et</strong> à <strong>la</strong><br />

cercosporiose jaune <strong>et</strong>, dans une certaine<br />

me<strong>sur</strong>e, à <strong>la</strong> cercosporiose noire (ma<strong>la</strong>die<br />

des raies noires). Pour un programme<br />

d’amélioration ultérieur, plusieurs clones ont<br />

été sélectionnés comme matériel parental<br />

(tableau 1) dont, entre autres, Burro CEMSA<br />

( ) <strong>et</strong> Pelipita (ABB) ( ). Ce croisement a<br />

produit 508 graines qui ont donné, après mise<br />

à l’écart des anormaux, 84 p<strong>la</strong>ntules pour<br />

évaluation. Le clone prom<strong>et</strong>teur INIFAT 02<br />

est issu de ce croisement, malgré <strong>la</strong> condition<br />

triploïde de ses parents, grâce à leur fertilité<br />

résiduelle <strong>et</strong> au phénomène de méiose non<br />

réduite du genre Musa – ou de méiose réduite<br />

irrégulière.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 39<br />

W.T. Gondwe <strong>et</strong> B.M.L.<br />

Mwenebanda travaillent à l’IITA/<br />

SARRNET, Chitedze Agricultural<br />

Research Station, P.O. Box<br />

30258, Lilongwe 3, Ma<strong>la</strong>wi,<br />

E. Natha à l’IITA/SARRNET,<br />

c/o Total Land Care, Vi<strong>la</strong><br />

Ulongwe, Angonia, Mozambique<br />

<strong>et</strong> P. Mufale à l’IITA/SARRNET,<br />

c/o Msekera Agricultural<br />

Research Station, Chipata,<br />

Zambie.<br />

Nouvelles de Musa


Au début de <strong>la</strong> floraison, les fleurs mâles ont<br />

été sélectionnées à partir des clones décrits<br />

comme dotés de bons niveaux de fertilité<br />

(Simmonds 1966, Rowe <strong>et</strong> Rosales 1992,<br />

Román <strong>et</strong> al. 1990). Les fleurs ont été frottées<br />

contre le stigmate des fleurs femelles s’ouvrant<br />

le matin. Ce processus a été répété en continu<br />

tant qu’ont duré les éclosions.<br />

Onze types de croisement ont été effectués.<br />

Pour chacun, <strong>la</strong> pulpe des bananes des<br />

régimes matures a été extraite. Les hybrides<br />

présentant des caractéristiques indésirables<br />

Tableau 1. Noms <strong>et</strong> groupes génomiques des<br />

parents.<br />

40<br />

Parents<br />

Paka (AA) Highgate (AAA)<br />

SH-3362 (AA) Burro CEMSA (ABB)<br />

Pelipita (ABB) Congo (AAA)<br />

Pelipita (ABB)<br />

Gros Michel (AAA)<br />

ont été éliminés (p<strong>la</strong>ntes albinos, p<strong>la</strong>ntes<br />

à feuilles plus <strong>la</strong>rges que longues, ou trop<br />

épaisses, ou naines. Les régimes dotés de<br />

bonnes valeurs agronomiques (longueur du<br />

doigt appropriée, poids de régime élevé, durée<br />

courte ou moyenne du cycle <strong>et</strong> tolérance/<br />

résistance à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies noires) ont<br />

été sélectionnés. Les groupes génomiques<br />

des clones sélectionnés ont été déterminés<br />

selon le principe de Simmonds <strong>et</strong> Shepherd<br />

(1955), annoté par Simmonds (1966).<br />

Les caractéristiques physiques <strong>et</strong> les<br />

composantes du rendement ont été décrites<br />

selon les descripteurs internationaux pour<br />

le genre Musa. La constitution génétique<br />

triploïde a été déterminée selon le principe<br />

morphogénétique de Simmonds.<br />

La triploïdie, commune à <strong>la</strong> plupart des<br />

<strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain, confère une<br />

certaine vigueur qui contribue grandement à<br />

leur stérilité (Tomekpé <strong>et</strong> al. 2004) <strong>et</strong>, en r<strong>et</strong>our,<br />

gêne considérablement l’amélioration des<br />

variétés par croisements. Pelipita possède une<br />

fertilité femelle moindre que Burro CEMSA,<br />

induisant ce qu’on appelle un ‘eff<strong>et</strong> maternel’.<br />

Cinq clones ont été sélectionnés (INIFAT 01-<br />

05) pour <strong>la</strong> bonne constitution de leur régime<br />

<strong>et</strong> d’autres caractéristiques agronomiques<br />

(voir ci-après). INIFAT 02 a été sélectionné en<br />

raison de ses caractéristiques intermédiaires,<br />

comparées à celles de ses parents, pour<br />

<strong>la</strong> plupart des aspects agronomiques <strong>et</strong><br />

culinaires, <strong>et</strong> du fait de l’élimination des défauts<br />

propres à Pelipita comme le faible rej<strong>et</strong>onnage,<br />

<strong>la</strong> dur<strong>et</strong>é du fruit (lorsqu’il est cuisiné vert) <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

longue durée de cycle de croissance.<br />

Il s’avère qu’INIFAT 02 contient les deux<br />

génomes de Musa balbisiana Col<strong>la</strong> <strong>et</strong> un de<br />

Musa acuminata Col<strong>la</strong>.<br />

Les principales caractéristiques<br />

agronomiques d’INIFAT 02 sont les suivantes:<br />

• Un cycle plus court que celui de ses parents<br />

en conditions simi<strong>la</strong>ires. Ce clone a été<br />

récolté 270 jours après <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ntation, alors<br />

que les valeurs pour Burro CEMSA <strong>et</strong> Pelipita<br />

sont respectivement 300 <strong>et</strong> 395 jours.<br />

• Une grande hauteur de p<strong>la</strong>nt (3-5 m) : <strong>la</strong><br />

hauteur dépend de facteurs comme le<br />

climat, le sol <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion. Ce clone est<br />

intermédiaire entre ses parents dans des<br />

conditions agro-écologiques identiques. Sur<br />

un sol ferralitique rouge typique, <strong>la</strong> hauteur<br />

moyenne a été de 3,05 m durant le premier<br />

cycle de culture alors que Burro CEMSA <strong>et</strong><br />

Pelipita ont atteint respectivement 3,50 <strong>et</strong><br />

2,90 m.<br />

• L’évaluation effectuée huit mois après <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>ntation a montré que le nombre moyen<br />

de rej<strong>et</strong>s d’INIFAT 02 a été de 5 par p<strong>la</strong>nt,<br />

alors que les valeurs pour Burro CEMSA <strong>et</strong><br />

Pelipita étaient respectivement 7 <strong>et</strong> 3 rej<strong>et</strong>s<br />

par p<strong>la</strong>nt.<br />

• Les régimes sont constitués de 5-9 mains.<br />

La figure 1 montre un clone cultivé dans une<br />

cour en ville.<br />

• La taille du fruit a été intermédiaire à celle<br />

des parents (figure 2). Sur <strong>la</strong> première main,<br />

<strong>la</strong> longueur moyenne du doigt central a été<br />

de 16 cm, alors qu’elle a été de 13 <strong>et</strong> 20<br />

cm respectivement pour Burro CEMSA <strong>et</strong><br />

Pelipita.<br />

D’un point de vue génétique, il est intéressant<br />

de noter que les caractéristiques décrites<br />

ci-dessus présentent un type d’héritabilité<br />

‘intermédiaire’, à l’exception de <strong>la</strong> précocité<br />

de récolte.<br />

• Comme ses parents, INIFAT 02 est<br />

hautement résistant à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies<br />

Figure 1. Régime d’ `INIFAT 02´ cultivé dans un patio en ville à La<br />

Havane<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


noires. Il n’a pas montré les symptômes de<br />

<strong>la</strong> fusariose lorsqu’il était testé à proximité de<br />

p<strong>la</strong>ntations des sous-groupes Cavendish <strong>et</strong><br />

P<strong>la</strong>ntain, tous deux hautement sensibles à<br />

ce champignon.<br />

• En termes culinaires, il peut être consommé<br />

vert, mi-mûr ou mûr. Dans un essai<br />

impliquant 50 dégustateurs, 58%, 24% <strong>et</strong><br />

18%, respectivement, ont préféré les options<br />

‘cuisiné mi-mûr’, ‘cuisiné vert’ <strong>et</strong> ‘cuisiné<br />

mûr’. Une fois refroidis, les fruits cuisinés<br />

verts restent moelleux <strong>et</strong> ne montrent pas <strong>la</strong><br />

caractéristique de dur<strong>et</strong>é de Pelipita.<br />

• Le rendement expérimental (préliminaire) a<br />

été de 18-27 <strong>et</strong> 21-33 kg par régime dans<br />

le premier <strong>et</strong> le second cycle respectivement<br />

<strong>sur</strong> un échantillon de 20 p<strong>la</strong>nts récoltés.<br />

Conclusion<br />

Un total de 84 p<strong>la</strong>ntules a été obtenu par<br />

croisement de Burro CEMSA x Pelipita. Vingthuit<br />

d’entre elles ont été transp<strong>la</strong>ntées au<br />

champ pour essais <strong>et</strong> cinq clones prom<strong>et</strong>teurs<br />

ont été sélectionnés. INIFAT 02 a été le clone<br />

montrant les meilleures caractéristiques<br />

agronomiques.<br />

INIFAT 02 est un triploïde ABB hybride entre<br />

les sous-groupes Bluggoe <strong>et</strong> Pelipita, qui sont<br />

tous deux ABB.<br />

INIFAT 02 possède des propriétés culinaires<br />

meilleures que Pelipita, est plus précoce tout<br />

en donnant un rendement simi<strong>la</strong>ire.<br />

Pour <strong>la</strong> première fois, un croisement réussi<br />

3x/3x a été décrit, rendu possible grâce à<br />

<strong>la</strong> fertilité femelle du parent sélectionné, à<br />

<strong>la</strong> fertilité faible mais suffisante du pollen de<br />

Pelipita <strong>et</strong> aux phénomènes génétiques de <strong>la</strong><br />

méiose.<br />

Devant le succès des essais entrepris dans<br />

différentes zones de Cuba, le clone INIFAT<br />

02 a été inclus dans le Catálogo Oficial de<br />

Variedades de Cuba-2006 (Catalogue officiel<br />

des variétés de Cuba 2006).<br />

Il est recommandé de mener d’autres<br />

études par zone écologique de ce clone pour<br />

favoriser son <strong>la</strong>ncement en tant que nouvel<br />

hybride commercial. Au vu de ses principales<br />

caractéristiques agronomiques, il combine<br />

les qualités de ses deux parents <strong>et</strong> est plus<br />

précoce qu’eux à <strong>la</strong> récolte. Il serait intéressant<br />

d’étudier le comportement d’INIFAT 02 dans<br />

les zones de Cuba les plus affectées par <strong>la</strong><br />

sécheresse.<br />

Références<br />

Román M., M. J. Manzano & A. Rodríguez Nodals. 1990.<br />

D<strong>et</strong>erminación de <strong>la</strong> fertilidad masculina en clones<br />

de plátano. Ciencia y Técnica en <strong>la</strong> Agricultura, Serie<br />

Viandas, Hortalizas y Granos, La Habana, Cuba.<br />

Rowe P. & F. Rosales. 1992. Gen<strong>et</strong>ic improvement of<br />

bananas, p<strong>la</strong>ntains and cooking bananas in FHIA,<br />

Honduras. Pp.243-266 in Breeding bananas and<br />

p<strong>la</strong>ntains: proceedings of an International Symposium<br />

on Gen<strong>et</strong>ic Improvement of Bananas for their<br />

Resistance to Diseases and Pests (J. Ganry, ed.).<br />

Cirad-Flhor, Montpellier, France.<br />

Simmonds N.W. 1966. Bananas. 2nd ed. Longmans,<br />

Londres.<br />

Simmonds N.W. & K. Shepherd. 1955. The taxonomy<br />

and origins of the cultivated bananas. Journal oh the<br />

Linnean Soci<strong>et</strong>y of London, Botany 55:302-312<br />

Tomekpé K., P. Rowe, H. Tezenas du Montcel & D.<br />

Vuylsteke. 1995. P<strong>la</strong>ntain and Popoulou/Maia Maoli<br />

breeding: Current approaches and future opportunities.<br />

Workshop INIBAP/MARDI, Serdang, Ma<strong>la</strong>isie.<br />

Pour de plus amples informations,veuillez<br />

contacter Adolfo Rodríguez Nodals, Arlene<br />

Rodríguez Manzano ou Adolfo Rodríguez<br />

Manzano, Instituto de Investigaciones<br />

Fundamentales en Agricultura Tropical<br />

(INIFAT), Calle 1, esq 2. Santiago de<br />

<strong>la</strong>s Vegas, La Havane, Cuba. E-mail:<br />

adolforn@inifat.co.cu; arlenerm@inifat.co.cu<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 41<br />

Figure 2. Taille <strong>et</strong> forme des fruits<br />

d’ `INIFAT 02´’.


Nouvelles de Musa<br />

L’espèce sauvage apparentée à Musa<br />

acuminata burmannicoides, connue sous le<br />

nom de Calcutta 4 <strong>et</strong> utilisée comme source<br />

de résistance aux ma<strong>la</strong>dies dans de nombreux<br />

programmes d’amélioration, <strong>sur</strong>vit aujourd’hui<br />

seulement dans quelques collections ex situ,<br />

comme ici à Solok en Indonésieia<br />

Avancées dans <strong>la</strong> conservation de <strong>la</strong> diversité<br />

du bananier<br />

Depuis plusieurs années, <strong>Bioversity</strong><br />

International travaille avec ses partenaires<br />

dans le monde pour obtenir un consensus <strong>sur</strong><br />

<strong>la</strong> meilleure manière de conserver <strong>la</strong> diversité<br />

des <strong>bananiers</strong>. La Stratégie mondiale pour <strong>la</strong><br />

conservation de Musa a été l’une des premières<br />

stratégies de conservation d’espèces à être<br />

approuvée <strong>et</strong> publiée par le Fonds mondial<br />

pour <strong>la</strong> diversité des cultures, traduisant ainsi<br />

<strong>la</strong> reconnaissance de l’efficacité de c<strong>et</strong>te action<br />

concertée. D’autres encouragements ont suivis<br />

quand, à <strong>la</strong> fin 2007, le bananier fut parmi les<br />

premières cultures à recevoir une dotation à<br />

long terme, grâce à un accord de partenariat<br />

entre le Fonds <strong>et</strong> <strong>Bioversity</strong>.<br />

Aujourd’hui, d’autres développements<br />

apportent une impulsion supplémentaire à<br />

c<strong>et</strong> effort de conservation. Au moment de <strong>la</strong><br />

parution de c<strong>et</strong> article, plusieurs collections<br />

importantes de bananier dans le monde<br />

reçoivent des financements du Fonds, via<br />

In memoriam Dr. Antoine Bake<strong>la</strong>na Ba-Kifumfutu<br />

Le 7 mars 2007, <strong>la</strong> communauté bananière perdait<br />

un agronome africain de talent en <strong>la</strong> personne du<br />

Dr Antoine Bake<strong>la</strong>na Ba-Kifumfutu.<br />

Né en République démocratique du<br />

Congo en 1947, le Dr Bake<strong>la</strong>na avait<br />

commencé ses études d’agronomie dans<br />

42<br />

<strong>Bioversity</strong>, pour régénérer les accessions<br />

menacées par les ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> autres aléas,<br />

<strong>et</strong> sécuriser une ‘copie de sauvegarde’ des<br />

accessions uniques in vitro – <strong>sur</strong> site, si<br />

les moyens sont disponibles <strong>et</strong> au Centre<br />

international de transit en Belgique.<br />

Le Fonds a aussi alloué des financements<br />

supplémentaires pour les travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

cryoconservation, financés auparavant par<br />

<strong>la</strong> Banque mondiale <strong>et</strong> <strong>la</strong> Gatsby Charitable<br />

Foundation, qui visent à as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> sécurité<br />

à long terme de <strong>la</strong> diversité de Musa en<br />

entreposant une copie de <strong>la</strong> collection<br />

<strong>internationale</strong> (<strong>et</strong> une ‘boîte noire’, sécurité<br />

supplémentaire) dans l’azote liquide. Dans<br />

le même temps, le National Bureau of P<strong>la</strong>nt<br />

Gen<strong>et</strong>ic Resources en Inde partagera <strong>la</strong><br />

responsabilité des travaux avec <strong>la</strong> Katholieke<br />

Universiteit Leuven en Belgique.<br />

Bien qu’existant <strong>et</strong> prospérant depuis plus<br />

de 20 ans sans interruption, <strong>la</strong> collection<br />

<strong>internationale</strong> in vitro fut, au départ <strong>et</strong> jusque<br />

là, financée par des dotations compétitives<br />

de durée limitée. Le Gouvernement belge a<br />

désormais décidé de sécuriser le maintien de<br />

<strong>la</strong> banque <strong>internationale</strong> de gènes du bananier<br />

par une dotation spéciale, en dehors du<br />

système des financements compétitifs.<br />

Si tant de progrès pour <strong>la</strong> conservation ex<br />

situ de <strong>la</strong> diversité des <strong>bananiers</strong> cultivés<br />

ont été obtenus, il reste un grave suj<strong>et</strong><br />

dont il faut se préoccuper en urgence : <strong>la</strong><br />

conservation des espèces sauvages dans les<br />

forêts d’Asie, confrontées à une déforestation<br />

rampante. <strong>Bioversity</strong> <strong>et</strong> ses partenaires se<br />

tournent maintenant vers <strong>la</strong> sauvegarde<br />

de ces merveilleuses p<strong>la</strong>ntes <strong>et</strong> des gènes<br />

prom<strong>et</strong>teurs qu’elles contiennent.<br />

Pour de plus amples informations, visitez<br />

notre site Intern<strong>et</strong> dédié à <strong>la</strong> conservation <strong>et</strong><br />

l’usage de <strong>la</strong> diversité génétique des <strong>bananiers</strong><br />

à www.musa-n<strong>et</strong>.org.<br />

son pays natal avant de les poursuivre aux<br />

USA, obtenant un PhD de l’Université d’État<br />

de l’Ohio en 1992.<br />

À partir de 1994, il prend <strong>la</strong> tête du Programme<br />

fruits <strong>et</strong> bananier de l’Institut national pour l’étude<br />

<strong>et</strong> <strong>la</strong> recherche agronomique (INERA) à M’Vuazi<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


<strong>et</strong> devient Directeur du centre de recherche de<br />

M’Vuazi de l’INERA en 1998.<br />

Le Dr Bake<strong>la</strong>na a consacré <strong>la</strong> plupart de sa<br />

vie aux <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> était membre actif des<br />

réseaux de recherche africains <strong>sur</strong> le bananier<br />

MUSACO <strong>et</strong> BARNESA. Au moment de sa<br />

disparition, il était le président de MUSACO<br />

<strong>et</strong> n’a pas pu réaliser son rêve d’accueillir à<br />

Kinshasa <strong>la</strong> réunion du comité de pilotage de<br />

MUSACO.<br />

De 2001 à 2007, il fut le coordinateur du<br />

proj<strong>et</strong> “Farmer-participatory evaluation and<br />

dissemination of improved Musa germp<strong>la</strong>sm”<br />

(Evaluation participative <strong>et</strong> diffusion de<br />

matériel génétique de Musa amélioré) pour<br />

<strong>la</strong> RD Congo, un proj<strong>et</strong> financé par le Fonds<br />

commun pour les produits de base <strong>et</strong> mis<br />

en œuvre dans sept pays par le Groupe de<br />

recherche <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> de <strong>Bioversity</strong>.<br />

Le bananier <strong>et</strong> sa culture<br />

A. Lassoudière<br />

2007, 384 pages, 12 x 19 cm<br />

Édition Quæ, Collection: Savoir-faire<br />

ISBN : 978-2-7592-0046-7<br />

Réf : 02045<br />

C<strong>et</strong> ouvrage présente les composantes techniques<br />

d’une culture bananière durable dont les fruits sont<br />

destinés au marché international. Après un rappel<br />

des connaissances <strong>sur</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte, les contraintes<br />

parasitaires <strong>et</strong> l’évolution économique récente<br />

de ce produit, l’auteur présente les concepts de<br />

culture raisonnée <strong>et</strong> de banane biologique. En<br />

tenant compte des évolutions récentes tant dans<br />

les domaines phytosanitaires <strong>et</strong> agronomiques<br />

que dans ceux de <strong>la</strong> fertilisation <strong>et</strong> de l’irrigation,<br />

il développe ensuite tous les aspects de <strong>la</strong><br />

production : conditions de mise en culture<br />

pour réduire les intrants <strong>et</strong> donc <strong>la</strong> pollution ;<br />

pratiques optimales pour obtenir une productivité<br />

satisfaisante ; opérations de conditionnement<br />

nécessaires pour garantir <strong>la</strong> qualité des fruits ;<br />

techniques d’aide à <strong>la</strong> décision pour raisonner les<br />

pratiques culturales.<br />

Ceux qui ont connu <strong>et</strong> ont travaillé auprès<br />

du Dr Bake<strong>la</strong>na se souviendront de lui <strong>et</strong><br />

de son humour bon enfant même dans les<br />

situations difficiles, de son dévouement à <strong>la</strong><br />

recherche <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> de son amabilité<br />

<strong>et</strong> son aptitude au dialogue avec les autres<br />

chercheurs <strong>sur</strong> le bananier.<br />

L’auteur<br />

André Lassoudière, ingénieur au Cirad depuis<br />

1967, s’est investi en tant que chercheur au sein<br />

de <strong>la</strong> filière de <strong>la</strong> production de banane, mais<br />

aussi en tant qu’expert auprès des p<strong>la</strong>nteurs<br />

<strong>et</strong> organismes professionnels de ce secteur.<br />

Outre ses longs séjours en Côte d’Ivoire, au<br />

Cameroun <strong>et</strong> aux Antilles françaises, il a réalisé de<br />

nombreuses missions d’expertise dans le monde.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 43<br />

Le Dr Bake<strong>la</strong>na (<strong>sur</strong> <strong>la</strong> gauche) est heureux de<br />

voir <strong>la</strong> récolte qui s’annonce <strong>sur</strong> une parcelle du<br />

proj<strong>et</strong> CFC.<br />

Livres


Sur <strong>la</strong> toile<br />

Un éventail de ressources en ligne<br />

Comme indiqué dans l’éditorial, nous nous<br />

sommes attachés à établir une nouvelle<br />

gamme de ressources en ligne. Nous vous<br />

enjoignons à les consulter en suivant les<br />

liens ci-dessous. Les nouvelles technologies<br />

utilisées pour développer ces ressources<br />

perm<strong>et</strong>tent à toutes les personnes intéressées<br />

d’y contribuer facilement <strong>et</strong> de les enrichir<br />

par des débats constructifs <strong>et</strong> le partage de<br />

connaissances.<br />

http://p<strong>la</strong>tforms.inibap.org<br />

44<br />

En exploitant ces nouvelles technologies,<br />

nous espérons apporter un nouvel é<strong>la</strong>n à <strong>la</strong><br />

communauté de recherche <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong><br />

<strong>et</strong> faciliter le partage des connaissances.<br />

Tous les sites Intern<strong>et</strong> sont consultables d’un<br />

simple clic à partir de notre site institutionnel<br />

(http://bananas.bioversityinternational.org/) ou<br />

de leur propre adresse.<br />

Ce lien conduit à un centre de ressources structuré en p<strong>la</strong>tes-formes thématiques présentant<br />

l’information <strong>la</strong> plus récente <strong>sur</strong> chaque thème, organisée de manière facile <strong>et</strong> intuitive pour<br />

l’utilisateur : on trouve <strong>sur</strong> chaque p<strong>la</strong>te-forme des outils pédagogiques <strong>et</strong> pour <strong>la</strong> formation, des<br />

bibliographies, des images, des forums, des liens vers d’autres ressources, <strong>et</strong>c. Certaines de<br />

ces p<strong>la</strong>tes-formes sont consultables en différentes <strong>la</strong>ngues. Le centre de ressources s’enrichit de<br />

thèmes supplémentaires au fur <strong>et</strong> à me<strong>sur</strong>e des besoins.<br />

http://www.promusa.org<br />

Le site Intern<strong>et</strong> de <strong>la</strong> communauté R&D de Musa. Ici, vous trouverez InfoMus@, le successeur<br />

électronique d’INFOMUSA, incluant des nouvelles, des articles de fond, des déc<strong>la</strong>rations d’opinion<br />

<strong>et</strong> une ‘veille média’. On y trouve aussi MusaTalk, un forum de discussion où les membres de<br />

ProMusa peuvent échanger points de vue <strong>et</strong> opinions.<br />

http://www.musa-n<strong>et</strong>.org<br />

MusaN<strong>et</strong> est le réseau de scientifiques, de curateurs de banques de gènes <strong>et</strong> autres experts qui<br />

travaillent ensemble pour as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> <strong>sur</strong>vie des <strong>bananiers</strong>. Le site web MusaN<strong>et</strong> rendra compte<br />

de leurs progrès en ce qui concerne <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une taxonomie des Musa partagée,<br />

l’évaluation des menaces qui pèsent <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> sauvages <strong>et</strong> cultivés, <strong>la</strong> collecte de <strong>la</strong><br />

diversité non représentée dans les banques de gènes <strong>et</strong> <strong>la</strong> conservation du patrimoine génétique<br />

de Musa.<br />

http://banana-diversity.org/mgis/<br />

Ce site donne accès au Système d’information <strong>sur</strong> le matériel génétique de Musa (MGIS), une<br />

base de données d’utilisation facile contenant des informations <strong>sur</strong> les accessions maintenues<br />

dans les différentes banques de gènes de Musa de par le monde.<br />

InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007


Symposium ISHS/PROMUSA<br />

Global Perspectives on Asian Challenges<br />

14-18 septembre 2009, Guang Dong, Chine<br />

ProMusa, en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> Guang Dong Academy for Agricultural Sciences (GDAAS), <strong>la</strong><br />

Société <strong>internationale</strong> de science horticole (ISHS) <strong>et</strong> le Réseau régional <strong>sur</strong> <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> p<strong>la</strong>ntains<br />

pour l’Asie <strong>et</strong> le Pacifique (BAPNET) de <strong>Bioversity</strong> ont le p<strong>la</strong>isir d’annoncer <strong>la</strong> tenue à Guang Dong<br />

en Chine, du 14 au 18 septembre 2009, du symposium : “International Banana Symposium:<br />

Global Perspectives on Asian Challenges”.<br />

Les deux thèmes majeurs de ce symposium sont :<br />

Session 1: Nouvelles approches pour comprendre, conserver <strong>et</strong> utiliser <strong>la</strong> diversité génétique<br />

C<strong>et</strong>te session s’intéressera aux études de <strong>la</strong> diversité de Musa, à <strong>la</strong> caractérisation <strong>et</strong> l’évaluation<br />

du matériel génétique, aux espèces sauvages, aux problématiques de conservation, aux<br />

approches en amélioration conventionnelle <strong>et</strong> non conventionnelle, à <strong>la</strong> génomique <strong>et</strong> autres<br />

-omiques, à <strong>la</strong> réaction de l’hôte aux stress biotiques <strong>et</strong> abiotiques, <strong>et</strong>c.<br />

Session 2: Approches de lutte intégrée contre <strong>la</strong> fusariose <strong>et</strong> autres menaces phytosanitaires<br />

émergentes<br />

C<strong>et</strong>te session s’intéressera aux progrès dans le domaine de <strong>la</strong> recherche <strong>sur</strong> <strong>la</strong> fusariose :<br />

enquêtes <strong>et</strong> cartographie, options de lutte alternatives, identification <strong>et</strong> emploi de sources de<br />

résistance, évaluation du matériel amélioré, <strong>et</strong>c. D’autres ma<strong>la</strong>dies importantes en Asie, telles<br />

que, par exemple, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die du Bunchy top, seront aussi au programme. Une attention spéciale<br />

sera portée au rôle de <strong>la</strong> culture de tissus dans <strong>la</strong> gestion des ma<strong>la</strong>dies importantes.<br />

Chaque session sera introduite par un ou deux conférenciers d’honneur, suivie de 10-15<br />

présentations orales <strong>et</strong> d’une session exhaustive de posters, <strong>et</strong> sera clôturée par un forum de<br />

discussion.<br />

Soumission des résumés<br />

Date butoir: 31 décembre 2008<br />

Inscriptions<br />

Inscriptions précoces jusqu’au 31 décembre 2008<br />

Tarifs<br />

Participants Inscriptions précoces Inscriptions normales<br />

PMA*, Chine, étudiants 325 dol<strong>la</strong>rs US 375 dol<strong>la</strong>rs US<br />

Autres 375 dol<strong>la</strong>rs US 425 dol<strong>la</strong>rs US<br />

Les membres de l’ISHS bénéficient d’une réduction de 65 dol<strong>la</strong>rs US.<br />

Les frais d’inscription couvrent <strong>la</strong> documentation du symposium, les déjeuners, dîners, <strong>la</strong> visite au<br />

champ <strong>et</strong> les frais d’adhésion à l’ISHS.<br />

Pour de plus amples informations, veuillez vous rendre <strong>sur</strong> le site Intern<strong>et</strong> du symposium :<br />

http://www.promusa.org/symposium_2009/home.html


Publications récentes<br />

http://bananas.bioversityinternational.org<br />

Identification and characterization guide for FHIA banana and p<strong>la</strong>ntain hybrids. J.M. Alvarez &<br />

F.E. Rosales. 2008.<br />

Ce guide de 15 pages est un outil qui perm<strong>et</strong> d’identifier au champ, d’une façon simple <strong>et</strong> précise, tous<br />

les hybrides de <strong>la</strong> FHIA disponibles. L’ouvrage est concis, facile à utiliser <strong>et</strong> <strong>la</strong>rgement illustré par des<br />

photos montrant les caractéristiques les plus frappantes de ces hybrides qui, par ailleurs, sont très<br />

simi<strong>la</strong>ires. Les versions ang<strong>la</strong>ise <strong>et</strong> espagnole sont disponibles <strong>sur</strong> le même document.<br />

An analysis of the risk from Xanthomonas campestris pv. musacearum to banana cultivation<br />

in Eastern Central and Southern Africa JJ. Smith, DR. Jones, E. Karamura, G. Blomme & FL.<br />

Turyagyenda. 2008. 32pp.<br />

Les auteurs, chercheurs au Central Science<br />

Laboratory en Grande Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> à <strong>Bioversity</strong><br />

International en Ouganda, présentent<br />

leurs vues <strong>sur</strong> <strong>la</strong> distribution<br />

<strong>et</strong> l’épidémiologie de l’agent<br />

causal du flétrissement bactérien<br />

du bananier, Xanthomonas<br />

campestris pv. Musacearum, <strong>et</strong><br />

les me<strong>sur</strong>es que peuvent prendre<br />

les cultivateurs pour protéger leurs<br />

p<strong>la</strong>ntes de c<strong>et</strong>te ma<strong>la</strong>die mortelle.<br />

Ils analysent également l’impact des<br />

me<strong>sur</strong>es prises jusqu’à aujourd’hui <strong>et</strong><br />

font des recommandations pour réduire<br />

le risque d’extension de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die à<br />

d’autres pays.<br />

Egalement disponible <strong>sur</strong> le même thème :<br />

- The Banana Bacterial Wilt Resource<br />

CD (Version 2) inclut les informations les<br />

plus récentes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, des fiches <strong>et</strong> documents<br />

facilement imprimables montrant comment <strong>la</strong> reconnaître <strong>et</strong> stopper<br />

sa progression, des rapports, une sélection d’ouvrages <strong>et</strong> articles, des vidéos ;<br />

des images <strong>et</strong> une base de données perm<strong>et</strong>tant de chercher <strong>la</strong> littérature disponible <strong>sur</strong> c<strong>et</strong>te<br />

ma<strong>la</strong>die.<br />

- le site intern<strong>et</strong> <strong>sur</strong> Xanthomonas (http://p<strong>la</strong>tforms.inibap.org/xanthomonaswilt/), disponible en<br />

français <strong>et</strong> en ang<strong>la</strong>is.<br />

Catalogue of introduced and local banana cultivars in the Philippines. F.S. De<strong>la</strong> Cruz L.S. Gueco,<br />

O.P. Damasco, V.C. Huelgas, I.G. Banasihan, R.V. L<strong>la</strong>dones, I. Van den Bergh & A.B. Molina. 2007.<br />

Ce catalogue de 59 pages présente les caractéristiques morphologiques <strong>et</strong> de l’information <strong>sur</strong> le<br />

rendement de 19 cultivars introduits <strong>et</strong> de 8 cultivars locaux de <strong>bananiers</strong> cultivés <strong>sur</strong> <strong>la</strong> parcelle de<br />

démonstration de l’Institute of P<strong>la</strong>nt Breeding, de l’université des Philippines à Los Baños. L’objectif de<br />

ce guide est qu’il soit utilisé par les chercheurs pour les aider à identifier des cultivars afin d’approfondir<br />

leur évaluation <strong>et</strong> par les cultivateurs intéressés pour de futures p<strong>la</strong>ntations.<br />

MusaDoc 2008<br />

La 8ème édition du CD-RoM MusaDoc est disponible. Le CD-RoM inclut <strong>la</strong> dernière<br />

version de MusaLit, <strong>la</strong> base de données bibliographiques <strong>sur</strong> Musa <strong>et</strong> du<br />

répertoire des chercheurs <strong>sur</strong> Musa (BRIS) ainsi que les publications récentes<br />

de <strong>Bioversity</strong> <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain. Le Cd-Rom donne<br />

également accès à une bibliothèque virtuelle de plus de 1000 documents<br />

que l’on peut trouver aisément en interrogeant MusaLit.<br />

<strong>Bioversity</strong>-France<br />

Parc Scientifique Agropolis II<br />

34397 Montpellier Cedex 5 - FRANCE<br />

e-mail: bioversity-france@cgiar.org<br />

Fax: (33) 467 61 03 34<br />

Pour obtenir une liste complète de nos publications, merci de<br />

consulter notre site web ou de contacter Lei<strong>la</strong> Er-rachiq à <strong>Bioversity</strong> à<br />

Montpellier. E-mail : l.er-rachiq@cgiar.org

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