la revue internationale sur bananiers et plantains - Bioversity ...
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La Revue<br />
Internationale<br />
<strong>sur</strong> Bananiers<br />
<strong>et</strong> P<strong>la</strong>ntains<br />
Des p<strong>la</strong>ntains<br />
riches en<br />
micronutriments<br />
Nouvelle<br />
utilisation du<br />
pseudotronc<br />
Me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong><br />
virulence de <strong>la</strong><br />
fusariose<br />
Nématodes au<br />
Kenya<br />
Des mycorrhizes<br />
pour booster les<br />
<strong>bananiers</strong><br />
Apprendre à<br />
lutter contre le<br />
BXW<br />
Vol. 16 No. 1 & 2<br />
Juin <strong>et</strong> décembre<br />
2007
INFOMUSA<br />
Vol. 16, N° 1 & 2<br />
Editeur :<br />
Réseau international pour l’amélioration de<br />
<strong>la</strong> banane <strong>et</strong> de <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain<br />
Directrice :<br />
C<strong>la</strong>udine Picq<br />
Rédacteurs :<br />
C<strong>la</strong>udine Picq, Vincent Johnson<br />
Comité de Rédaction :<br />
Richard Markham, Inge<br />
van den Bergh, Nico<strong>la</strong>s<br />
Roux, Charles Staver,<br />
Mise en page :<br />
Crayon & Cie<br />
Imprimé en France<br />
ISSN 1023-0068<br />
Rédaction : INFOMUSA, <strong>Bioversity</strong>,<br />
Parc Scientifique Agropolis II,<br />
34397 Montpellier Cedex 5, France.<br />
Téléphone : + 33-(0)4 67 61 13 02 ;<br />
Télécopie : + 33-(0)4 67 61 03 34 ;<br />
Courrier électronique :<br />
bioversity-france@cgiar.org<br />
Les auteurs ayant soumis des articles<br />
qui ne sont pas publiés dans ce dernier<br />
numéro d’INFOMUSA sont libres de les<br />
soum<strong>et</strong>tre à d’autres <strong>revue</strong>s ou journaux.<br />
Aucun des articles soumis <strong>et</strong> non publiés ne<br />
sera r<strong>et</strong>ourné aux auteurs sauf s’ils en font<br />
explicitement <strong>la</strong> demande. La reproduction<br />
de tout extrait du magazine est autorisée à<br />
condition d’en spécifier l’origine.<br />
Une version électronique est disponible à<br />
l’adresse suivante : http://bananas.bioversi<br />
tyinternational.org/content/view/31/48/<strong>la</strong>ng,fr/<br />
Les opinions émises dans les articles<br />
n’engagent que leurs auteurs <strong>et</strong> ne<br />
reflètent pas nécessairement le point de<br />
vue de <strong>Bioversity</strong>.<br />
<strong>Bioversity</strong> International, <strong>Bioversity</strong> en<br />
abrégé, est le nom sous lequel opèrent<br />
l’Institut international des ressources<br />
phytogénétiques (IPGRI) <strong>et</strong> le Réseau<br />
international pour l’amélioration de <strong>la</strong> banane<br />
<strong>et</strong> de <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain (INIBAP). Nous<br />
entreprenons, avec nos partenaires, des<br />
recherches visant à améliorer les conditions<br />
de vie des popu<strong>la</strong>tions grâce à l’utilisation <strong>et</strong><br />
<strong>la</strong> conservation de <strong>la</strong> biodiversité agricole.<br />
InfoMusa<br />
Vol. 16 N°1&2<br />
Sommaire<br />
Photo de couverture :<br />
Vente de bananes dans un vil<strong>la</strong>ge au Tamil<br />
Nadu, Inde (Inge van den Bergh, <strong>Bioversity</strong>)<br />
Teneurs en oligo-éléments <strong>et</strong> contribution des aliments dérivés de banane p<strong>la</strong>ntain aux<br />
apports journaliers en fer, zinc <strong>et</strong> β-carotène dans le sud du Nigeria<br />
F. Honfo, K. Hell, O. Coulibaly <strong>et</strong> A. Tenkouano 2<br />
Préparation d’un échangeur de cations contenant des groupements carboxyl issus de<br />
pseudotronc de bananier <strong>et</strong> son utilisation comme agent ché<strong>la</strong>teur<br />
T.S. Anirudhan <strong>et</strong> I.G. Shibi 7<br />
Fixation associative de l’azote par Azospirillum <strong>et</strong> Bacillus spp. dans les <strong>bananiers</strong><br />
Md. Abdul Bas<strong>et</strong> Mia, Z.H. Shamsuddin, Z. Wahab <strong>et</strong> M. Mahmood 11<br />
Développement d’une méthode pratique pour évaluer <strong>la</strong> virulence de Fusarium<br />
oxysporum f. sp. cubense race 1 (E.F. Smith) chez le bananier<br />
T. Saravanan, M. Muthusamy, E.G. Ebenezar <strong>et</strong> R. Bhaskaran 16<br />
Distribution des nématodes phytoparasites chez le bananier au Kenya<br />
K.V. Seshu Reddy, J.S. Prasad, P.R. Speijer, R.A. Sikora <strong>et</strong> D.L. Coyne 18<br />
Évaluation de l’eff<strong>et</strong> de produits commerciaux à base de champignons mycorrhiziens <strong>sur</strong><br />
<strong>la</strong> croissance des <strong>bananiers</strong> en pépinière<br />
A.S. Rodríguez-Romero <strong>et</strong> M.C. Jaizme-Vega 23<br />
Le point <strong>sur</strong> le renforcement des connaissances pour lutter contre le BXW 28<br />
Thèses 32<br />
Nouvelles des Musa 38
Votre ultime numéro d’InfoMusa...<br />
<strong>et</strong> que l’esprit demeure !<br />
Voici donc le dernier volume d’InfoMusa. Il fut un peu plus long à m<strong>et</strong>tre sous presse<br />
qu’initialement prévu, principalement en raison du grand nombre <strong>et</strong> de <strong>la</strong> diversité des<br />
articles soumis dans lesquels il a fallu faire une sélection. C<strong>et</strong>te sélection finale n’a pu<br />
s’opérer qu’en écartant, inévitablement, des articles intéressants. Toutefois, nous espérons que<br />
les auteurs trouveront une alternative pour publier leurs travaux <strong>et</strong> que, parmi les articles que nous<br />
avons inclus, chaque lecteur trouvera une source d’intérêt.<br />
Pris dans leur ensemble, les articles <strong>et</strong> les résumés de thèse sont le refl<strong>et</strong> d’une communauté<br />
de recherche <strong>sur</strong> le bananier dynamique, toujours soucieuse d’équilibre entre les approches<br />
c<strong>la</strong>ssiques <strong>et</strong> nouvelles, entre les travaux situés ‘en amont’ <strong>et</strong> ceux ‘en aval’. L’éternel combat<br />
contre les ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> les ravageurs reste toujours, bien évidemment, un grand défi que nous ne<br />
pouvons relever que dans l’action commune ; des rapports font état de l’émergence de nouvelles<br />
ma<strong>la</strong>dies ; d’autres re<strong>la</strong>tent les nouvelles apparitions de ma<strong>la</strong>dies plus familières quand d’autres<br />
décrivent de nouvelles approches pour lutter contre les anciennes comme les nouvelles ma<strong>la</strong>dies.<br />
La microbiologie éc<strong>la</strong>ire de mieux en mieux notre compréhension de <strong>la</strong> gestion de systèmes de<br />
production sains. Les biologistes molécu<strong>la</strong>ires nous apportent de nouveaux résultats dévoi<strong>la</strong>nt<br />
<strong>la</strong> façon dont notre p<strong>la</strong>nte favorite réagit à différents stress. Et les scientifiques intéressés par<br />
<strong>la</strong> dimension sociale travaillent <strong>sur</strong> les liens avec les marchés <strong>et</strong> <strong>la</strong> contribution des <strong>bananiers</strong> à<br />
l’alimentation des consommateurs.<br />
Comme promis, nous nous sommes attachés à m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce un nouvel éventail de<br />
ressources en ligne afin d’aider <strong>la</strong> communauté scientifique <strong>sur</strong> le bananier à suivre ces progrès<br />
<strong>et</strong> à débattre plus vivement des questions du jour. Si vous ne l’avez pas encore fait, nous vous<br />
enjoignons à visiter le tout nouveau www.promusa.org, «le site Intern<strong>et</strong> de <strong>la</strong> communauté R&D<br />
de Musa». Là, vous y trouverez InfoMus@, le successeur en ligne de c<strong>et</strong>te publication, avec<br />
des nouvelles <strong>et</strong> une ‘veille média’, des articles de fond <strong>et</strong> des déc<strong>la</strong>rations d’opinion. Ce site<br />
comprend aussi MusaTalk, un forum de discussion où vous pouvez échanger des points de<br />
vue <strong>et</strong> réagir <strong>sur</strong> des suj<strong>et</strong>s d’actualité. Par ailleurs, nous sommes aussi en train de développer<br />
diverses ‘p<strong>la</strong>tes-formes de ressources’, traitant des questions majeures concernant production<br />
<strong>et</strong> post-récolte, ainsi que toute une gamme de nouvelles ressources re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> taxonomie <strong>et</strong><br />
<strong>la</strong> conservation des <strong>bananiers</strong>. Tout ce<strong>la</strong> est accessible à partir de <strong>la</strong> section bananier du site de<br />
<strong>Bioversity</strong> (http://bananas.bioversityinternational.org/). Vous trouverez aussi un p<strong>et</strong>it guide <strong>sur</strong> les<br />
nouvelles ressources en ligne à <strong>la</strong> fin de c<strong>et</strong>te édition d’InfoMusa.<br />
C<strong>et</strong> ultime numéro imprimé d’InfoMusa marque <strong>la</strong> fin d’une époque <strong>et</strong> c’est l’occasion pour nous<br />
de remercier nos éditeurs (plus récemment C<strong>la</strong>udine Picq <strong>et</strong> Anne Vezina) <strong>et</strong> nos correcteurs, pour<br />
leurs efforts infatigables afin d’élever le standard de c<strong>et</strong>te publication ainsi que nos contributeurs<br />
<strong>et</strong> nos fidèles lecteurs. Toutefois, c’est aussi un commencement <strong>et</strong>, en clôturant c<strong>et</strong> éditorial, je<br />
vous enjoins à contribuer aux nouvelles ressources en ligne <strong>et</strong> à tirer avantage de ces nouvelles<br />
technologies en ligne. Il manquera à certains d’entre nous le p<strong>la</strong>isir tactile du papier mais<br />
j’espère que beaucoup apprécieront vite l’opportunité de <strong>la</strong> publication <strong>sur</strong> Intern<strong>et</strong>, <strong>la</strong> richesse<br />
du matériau qui peut être saisi ainsi que les occasions de débats immédiats <strong>et</strong> en direct. Nous<br />
souhaitons vivement que vous vous appropriiez ces nouvelles ressources <strong>et</strong> que vous participiez<br />
à leur développement pour mieux répondre à vos propres besoins. En saisissant ensemble ces<br />
opportunités, je suis sûr que nous pouvons apporter un nouvel é<strong>la</strong>n aux efforts de recherche <strong>sur</strong><br />
les <strong>bananiers</strong> dont l’esprit demeure <strong>la</strong> quête de meilleurs moyens de subsistance pour tous.<br />
Richard Markham,<br />
Directeur du Programme pour les denrées de base pour une vie meilleure<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 1<br />
Editorial
Riches p<strong>la</strong>ntains<br />
Teneurs en oligo-éléments <strong>et</strong> contribution des aliments<br />
dérivés de banane p<strong>la</strong>ntain aux apports journaliers en<br />
fer, zinc <strong>et</strong> β−carotène dans le sud du Nigeria<br />
F. Honfo, K. Hell, O. Coulibaly <strong>et</strong> A. Tenkouano<br />
On estime que les carences en oligoéléments<br />
sont les principaux problèmes<br />
nutritionnels <strong>et</strong> de santé affectant<br />
les popu<strong>la</strong>tions pauvres. Des carences en<br />
fer <strong>et</strong> en zinc sont communément décrites<br />
chez les enfants <strong>et</strong> les femmes en âge de<br />
procréer dans de nombreux pays en voie de<br />
développement (de Pee <strong>et</strong> al. 1996, Frossard<br />
<strong>et</strong> al. 2000, Gibson <strong>et</strong> al. 2000). Le manque de<br />
fer est <strong>la</strong> carence nutritionnelle majeure dans<br />
le monde <strong>et</strong> <strong>la</strong> première cause d’anémie (UN<br />
ACC/SCN 1997, Halberg <strong>et</strong> Hulthén 2000). La<br />
carence alimentaire en zinc est responsable de<br />
désordres de croissance <strong>et</strong> de <strong>la</strong> reproduction,<br />
entraînant souvent <strong>la</strong> mort, particulièrement<br />
dans les pays en voie de développement<br />
(FAO/WHO 1996, Brown <strong>et</strong> al. 2002). Dans le<br />
monde, plus de <strong>la</strong> moitié des femmes enceintes<br />
<strong>et</strong> un tiers des enfants de moins de cinq ans<br />
souffrent d’anémie nutritionnelle <strong>et</strong> de carence<br />
en fer à des degrés divers (UN ACC/SCN<br />
1997). La carence en vitamine A représente<br />
<strong>la</strong> priorité des problèmes de santé au niveau<br />
mondial (UNICEF 1990, FAO/WHO 1992). Elle<br />
peut être responsable de l’augmentation de <strong>la</strong><br />
mortalité chez les enfants <strong>et</strong> chez les femmes<br />
dans les pays en voie de développement<br />
<strong>et</strong> est <strong>la</strong> première cause de cécité évitable<br />
chez les enfants. En outre, elle est un facteur<br />
augmentant les risques de ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> de<br />
mortalité causées par les infections graves<br />
(Sommer <strong>et</strong> West 1996, McLaren <strong>et</strong> Frigg<br />
2001, OMS/UNICEF 2002).<br />
La banane p<strong>la</strong>ntain (dénommée ci-après<br />
p<strong>la</strong>ntain) <strong>et</strong> <strong>la</strong> banane fruit (Musa spp.) sont<br />
les principaux aliments de base pour plus de<br />
100 millions de personnes en Afrique subsaharienne,<br />
où elles contribuent de manière<br />
significative à <strong>la</strong> sécurité alimentaire (Sharrock<br />
<strong>et</strong> Frison 1998, INIBAP 2002). Le p<strong>la</strong>ntain est<br />
une excellente source d’énergie <strong>et</strong> d’éléments<br />
nutritifs ; on estime que 100 g de p<strong>la</strong>ntain<br />
nature procurent 122 kcal, contiennent 1,30 g<br />
de protéines, 0,37 g de lipides, 0,6 mg de fer,<br />
0,14 mg de zinc <strong>et</strong> 457 µg de β-carotène<br />
(USDA 2004).<br />
Au Nigeria, <strong>la</strong> banane <strong>et</strong> le p<strong>la</strong>ntain ont<br />
toujours été des aliments de base traditionnels<br />
très importants tant pour les popu<strong>la</strong>tions rurales<br />
que citadines. La production annuelle nationale<br />
de p<strong>la</strong>ntains <strong>et</strong> autres bananes à cuire est de<br />
6,7 millions de tonnes ; <strong>la</strong> consommation<br />
2<br />
moyenne est de 150 kg/personne/an soit 348<br />
calories par jour (IITA 2000). Le rôle que peut<br />
jouer le p<strong>la</strong>ntain dans <strong>la</strong> réponse aux besoins<br />
nutritionnels des popu<strong>la</strong>tions nigérianes est<br />
donc loin d’être négligeable (Ajayi <strong>et</strong> Aneke<br />
2002).<br />
La présente étude vise à déterminer les<br />
teneurs en fer, zinc <strong>et</strong> β-carotène d’aliments<br />
à base de p<strong>la</strong>ntain couramment consommés<br />
dans le sud du Nigeria afin d’évaluer <strong>la</strong><br />
contribution quantitative de <strong>la</strong> consommation<br />
de p<strong>la</strong>ntain aux besoins en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine<br />
A chez les enfants <strong>et</strong> leurs mères.<br />
Matériels <strong>et</strong> méthodes<br />
Enquête <strong>sur</strong> les ménages : une enquête a<br />
été effectuée dans les Etats d’Abia, d’Akwa-<br />
Ibom, d’Edo <strong>et</strong> d’Ogun au sud du Nigeria en<br />
s’intéressant à leur ville capitale, à savoir<br />
Umuahia, Uyo, Benin City <strong>et</strong> Abeokuta,<br />
respectivement. Dans chaque État, un souséchantillon<br />
de 30 foyers citadins <strong>et</strong> 30 foyers<br />
ruraux a été pris au hasard, totalisant 240<br />
foyers. Dans un tiers des foyers de chaque<br />
sous-échantillon était présent un enfant de<br />
moins de cinq ans définitivement sevré <strong>et</strong> dont<br />
<strong>la</strong> mère était elle-même présente au foyer. La<br />
collecte des données a été effectuée en juin <strong>et</strong><br />
juill<strong>et</strong> 2005.<br />
Un questionnaire a été conçu <strong>et</strong> testé<br />
pour collecter les données <strong>sur</strong> les facteurs<br />
suivants : variétés de bananes <strong>et</strong> de p<strong>la</strong>ntains<br />
utilisées, type d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain<br />
préférés <strong>et</strong> période de consommation de ces<br />
aliments, niveau de consommation de p<strong>la</strong>ts à<br />
base de p<strong>la</strong>ntain, consommation alimentaire<br />
quotidienne des femmes <strong>et</strong> de leurs enfants<br />
âgés de moins de cinq ans. La consommation<br />
journalière d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain a<br />
été me<strong>sur</strong>ée par une technique de rappel<br />
après 24 heures appliquée pendant trois jours<br />
consécutifs (Bingham <strong>et</strong> al. 1988). Chaque<br />
jour <strong>et</strong> dans chaque foyer, <strong>la</strong> mère rappelle<br />
tous les types de p<strong>la</strong>ts à base de p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong><br />
les quantités consommées par son enfant <strong>et</strong><br />
elle-même durant les dernières 24 heures.<br />
Les me<strong>sur</strong>es locales utilisées pour estimer le<br />
niveau de consommation ont été converties<br />
par <strong>la</strong> suite en grammes.<br />
Analyse de <strong>la</strong> composition de l’échantillon<br />
: des échantillons d’aliments à base<br />
de p<strong>la</strong>ntain ont été collectés dans les foyers<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
dans lesquels ils étaient disponibles, mais <strong>la</strong><br />
plupart ont été ach<strong>et</strong>és <strong>sur</strong> les marchés locaux.<br />
Ceux-ci ont été emballés dans des feuilles<br />
d’aluminium, mis en sacs de polyéthylène <strong>et</strong><br />
enfermés dans des pots en p<strong>la</strong>stique munis<br />
d’un couvercle puis transférés au <strong>la</strong>boratoire.<br />
Durant le transport, les échantillons ont<br />
été conservés dans des g<strong>la</strong>cières dotées<br />
d’éléments réfrigérants. Ils ont été stockés<br />
dans un congé<strong>la</strong>teur à -20° C pendant une<br />
semaine avant analyse.<br />
Les concentrations en fer <strong>et</strong> en zinc ont<br />
été déterminées par spectrophotométrie<br />
d’absorption atomique au Laboratoire de <strong>la</strong><br />
Faculté des sciences agricoles de l’Université<br />
d’Abomey-Ca<strong>la</strong>vi au Bénin. Le β-carotène<br />
a été déterminé à l’Institut de recherche<br />
médicale de Noguchi de l’Université de Lagon,<br />
au Ghana. Des échantillons de 0,01-0,9 g<br />
ont été collectés après homogénéisation ; le<br />
β-carotène a été extrait par chromatographie en<br />
phase liquide à haute performance (HPLC) en<br />
utilisant du tétra hydro furane, tel que le décrit<br />
Takyi (1999). L’équivalent d’activité rétinol a<br />
été calculé en utilisant <strong>la</strong> formule suivante<br />
[valeur β-carotène/12]. Toutes les me<strong>sur</strong>es ont<br />
été effectuées en triple exemp<strong>la</strong>ire.<br />
Analyse des données: La consommation<br />
journalière moyenne de chaque aliment à<br />
base de p<strong>la</strong>ntain a été évaluée pour les mères<br />
<strong>et</strong> les enfants dans l’enquête. Donc, pour<br />
chaque type d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain,<br />
<strong>la</strong> consommation journalière a été obtenue<br />
en calcu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> consommation moyenne<br />
<strong>sur</strong> trois jours pour le type d’aliments. Les<br />
apports en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine A issus de <strong>la</strong><br />
consommation journalière moyenne de p<strong>la</strong>ts à<br />
base de p<strong>la</strong>ntain par enfant ou par mère ont<br />
été évalués en utilisant <strong>la</strong> composition en oligoéléments<br />
des échantillons.<br />
Durant les trois jours d’investigation, six<br />
types d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain ont été<br />
couramment consommés <strong>et</strong> deux d’entre<br />
eux l’ont été souvent au quotidien par<br />
les popu<strong>la</strong>tions enquêtées. Ainsi, l’apport<br />
journalier moyen en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine A<br />
dispensé par le p<strong>la</strong>ntain a été obtenu par<br />
calcul du tiers de <strong>la</strong> quantité totale procurée<br />
par les six types d’aliments à base de<br />
p<strong>la</strong>ntain mangés pendant les trois jours. Pour<br />
chaque suj<strong>et</strong> enquêté (enfants <strong>et</strong> mères), les<br />
valeurs moyennes ont été comparées aux<br />
recommandations alimentaires pour les oligoéléments<br />
correspondants définis par <strong>la</strong> FAO<br />
(Latham 2001).<br />
Les données ont été analysées en utilisant<br />
le logiciel SPSS. Toutes les données continues<br />
ont été exprimées sous forme de moyennes ±<br />
déviation standard. Une analyse de <strong>la</strong> variance<br />
à un facteur (ANOVA) a été utilisée pour<br />
déterminer <strong>la</strong> manière dont <strong>la</strong> zone (rurale ou<br />
urbaine) <strong>et</strong> l’âge (enfants ou mère) affectaient<br />
<strong>la</strong> consommation <strong>et</strong> l’importance nutritionnelle<br />
des aliments à base de banane p<strong>la</strong>ntain. Le<br />
test de <strong>la</strong> différence significative minimale<br />
(LSD) au niveau 0,05 <strong>et</strong> 0,01 a été utilisé pour<br />
comparer les moyennes.<br />
Résultats <strong>et</strong> discussion<br />
Préférence quant à <strong>la</strong> préparation<br />
alimentaire<br />
La variété de p<strong>la</strong>ntain <strong>la</strong> plus consommée<br />
par les foyers enquêtés était <strong>la</strong> variété<br />
locale “Agbagba”. Plusieurs techniques<br />
de transformation du p<strong>la</strong>ntain à différents<br />
degrés de maturité ont été employées par<br />
les foyers enquêtés (tableau 1). Certaines<br />
de ces techniques se r<strong>et</strong>rouvent en Asie du<br />
Sud-Est (Sharrock 1996) <strong>et</strong> au Cameroun<br />
(Ngoh Newi<strong>la</strong>h <strong>et</strong> al. 2005). Parmi elles, <strong>la</strong> plus<br />
couramment utilisée dans tous les foyers de<br />
l’enquête est <strong>la</strong> friture. Les p<strong>la</strong>ntains bouillis<br />
<strong>et</strong> rôtis sont aussi appréciés dans les zones<br />
urbaines <strong>et</strong> rurales. Toutefois, <strong>la</strong> plupart des<br />
citadins interrogés ont préféré les chips de<br />
p<strong>la</strong>ntain. La banane ou le p<strong>la</strong>ntain mûr a été<br />
préféré par 76% des foyers ruraux contre 43%<br />
dans les zones urbaines.<br />
Préférence quant au moment de <strong>la</strong><br />
prise d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain<br />
Les différents moments de <strong>la</strong> journée où<br />
les aliments à base de p<strong>la</strong>ntain sont le plus<br />
souvent consommés ont été identiques partout.<br />
La plupart des foyers consomment du p<strong>la</strong>ntain<br />
frit ou bouilli au p<strong>et</strong>it déjeuner (tableau 2). Le<br />
p<strong>la</strong>ntain frit est aussi préféré comme en-cas<br />
de l’après-midi. Les personnes préfèrent le<br />
p<strong>la</strong>ntain bouilli <strong>et</strong> en semoule pour le déjeuner<br />
; <strong>la</strong> semoule de p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong> <strong>la</strong> pâte à base de<br />
Tableau 1. Préférence quant à <strong>la</strong> préparation<br />
alimentaire de p<strong>la</strong>ntain (% de N)<br />
Type de préparation Zone rurale Zone urbaine<br />
(N=120) (N=121)<br />
P<strong>la</strong>ntain frit 100 100<br />
Chips de p<strong>la</strong>ntain 63 89<br />
P<strong>la</strong>ntain mûr ou vert bouilli 88 71<br />
P<strong>la</strong>ntain en semoule 49 35<br />
P<strong>la</strong>ntain en pâte de farine 29 18<br />
Banane/p<strong>la</strong>ntain mûr 76 43<br />
P<strong>la</strong>ntain rôti 96 83<br />
Tableau 2. Repas préférés pour <strong>la</strong> prise de p<strong>la</strong>ntain<br />
Type de préparation P<strong>et</strong>it déjeuner (%) Déjeuner (%) En-cas (%) Diner (%)<br />
P<strong>la</strong>ntain frit 47 9 32 8<br />
Chips de p<strong>la</strong>ntain 6 3 30 2<br />
P<strong>la</strong>ntain bouilli 30 27 5 17<br />
P<strong>la</strong>tain en semoule 2 21 2 22<br />
P<strong>la</strong>ntain en pâte de farine 2 15 0 20<br />
Banane/p<strong>la</strong>ntain mûr 2 6 9 2<br />
P<strong>la</strong>ntain rôti 5 9 19 7<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 3
farine de p<strong>la</strong>ntain, souvent associée au manioc<br />
ou/<strong>et</strong> à <strong>la</strong> farine d’igname, ont eu <strong>la</strong> préférence<br />
pour le dîner. Généralement, les habitudes<br />
alimentaires se sont révélées simi<strong>la</strong>ires à<br />
celles rapportées par Ajayi <strong>et</strong> Aneke (2002)<br />
dans <strong>la</strong> ville de Nsukka au Nigeria.<br />
Niveau de consommation des zones<br />
rurales/citadines<br />
Il existe une différence significative entre les<br />
consommateurs d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain<br />
ruraux <strong>et</strong> citadins.<br />
Le nombre d’enfants consommant des<br />
chips de p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong> <strong>la</strong> quantité consommée<br />
quotidiennement ont été supérieurs dans<br />
les zones urbaines (p
variété de p<strong>la</strong>ntain utilisée, les teneurs en<br />
β-carotène ont généralement augmenté mais<br />
pas dans tous les cas. Le p<strong>la</strong>ntain rôti a été<br />
particulièrement riche en β-carotène alors que<br />
des teneurs plus faibles ont été observées pour<br />
le p<strong>la</strong>ntain vert <strong>et</strong> sa farine. Ce<strong>la</strong> infirme les<br />
conclusions de plusieurs auteurs, dont Isonfua<br />
<strong>et</strong> Omuaru (1989), Barthkur <strong>et</strong> Arnold (1990) <strong>et</strong><br />
Englberger (2004) qui montrent que l’état de<br />
maturité affecte le contenu en caroténoïdes<br />
<strong>et</strong> que leurs teneurs dans le fruit augmentent<br />
durant <strong>la</strong> maturité.<br />
Apport du p<strong>la</strong>ntain au régime des<br />
enfants <strong>et</strong> de leurs mères<br />
Sur <strong>la</strong> base des teneurs en fer, zinc <strong>et</strong> βcarotène<br />
des aliments à base de p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong> de<br />
leur consommation journalière par les enfants<br />
<strong>et</strong> leurs mères, nous avons calculé l’apport<br />
journalier en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine A dispensé<br />
par chaque aliment à base de p<strong>la</strong>ntain pour<br />
chaque suj<strong>et</strong> (tableaux 6 <strong>et</strong> 7). Pour ces oligoéléments,<br />
l’apport journalier recommandé par<br />
<strong>la</strong> FAO pour les enfants en dessous de cinq ans<br />
est de 14 mg de fer, 10 mg de zinc <strong>et</strong> 400 µg<br />
de vitamine A (Latham 2001). Nos résultats<br />
ont montré que <strong>la</strong> consommation quotidienne<br />
d’aliments à base de p<strong>la</strong>ntain fournit 0,98 mg<br />
<strong>et</strong> 0,77 mg de fer, respectivement dans les<br />
zones rurales <strong>et</strong> urbaines, soit 7% <strong>et</strong> 5,5% des<br />
besoins journaliers en fer des enfants (tableaux<br />
8 <strong>et</strong> 9). Le zinc fourni quotidiennement par ces<br />
mêmes aliments dans les zones rurales <strong>et</strong><br />
urbaines a été de 0,26 mg, soit presque 3%<br />
des besoins des enfants. La consommation<br />
quotidienne de p<strong>la</strong>ntain par les enfants apporte<br />
30,9 µg d’équivalent d’activité rétinol (EAR) <strong>et</strong><br />
18,2 µg EAR de vitamine A, respectivement<br />
dans les zones rurales <strong>et</strong> urbaines, soit 2%<br />
<strong>et</strong> 4,6% des besoins journaliers en vitamine A<br />
pour les enfants des zones rurales <strong>et</strong> urbaines,<br />
respectivement. La différence observée<br />
entre les zones urbaines <strong>et</strong> rurales pour <strong>la</strong><br />
contribution du p<strong>la</strong>ntain à l’apport en vitamine<br />
A a été significatives (p
Tableau 8. Apports moyens en fer, zinc <strong>et</strong> vitamine A (moyenne ± déviation standard)<br />
dispensés par les p<strong>la</strong>ntains <strong>et</strong> les bananes dans les régimes des enfants <strong>et</strong> leurs mères<br />
Oligoéléments Enfants Mères Niveau<br />
Zone rurale Zone urbaine Zone rurale Zone urbaine significatif<br />
Fer (mg) 0.98 ± 1.4 0.77 ± 1.2 1.95 ± 4.7 1.72 ± 5.0 ns<br />
Zinc ((mg) 0.29 ± 0.4 0.23 ± 0.4 0.49 ± 0.9 0.8 ± 1.1 ns<br />
Vitamine A (µg RAE) 30.9 ± 47.8 18.2 ± 38.9 46.7 ± 98.2 40.0 ± 103.9 *<br />
* = Différence significave à 5% pour les enfants.<br />
ns = non significatif à 5%.<br />
Tableau 9. Contribution des aliments à base de p<strong>la</strong>ntain au apports en fer, zinc <strong>et</strong><br />
vitamine A (moyenne ± déviatio standart) pour les enfants <strong>et</strong> leurs mères.<br />
Oligoéléments Enfants Mères Niveau<br />
Zone rurale Zone urbaine Zone rurale Zone urbaine significatif<br />
Fer (%) 7.00 ± 10.2 5.50 ± 8.5 4.06 ± 9.7 3.58 ± 10.3 ns<br />
Zinc (%) 2.91 ± 4.4 2.30 ± 3.8 4.08 ± 7.5 3.17 ± 9.1 ns<br />
Vitamine A (%) 7.2 ± 11.9 4.6 ± 9.7 9.4 ± 15.7 8.0 ± 16.2 *<br />
* = Différence significave à 5% pour les enfants<br />
ns = non significatif à 5%.<br />
quotidienne de consommation d’aliments à<br />
base de p<strong>la</strong>ntain a été supérieure dans les<br />
zones rurales par rapport aux zones citadines.<br />
Il a existé une grande variation des niveaux<br />
de consommation des aliments à base de<br />
p<strong>la</strong>ntain <strong>et</strong>, donc, de leur degré de contribution<br />
aux besoins en oligo-éléments. Néanmoins,<br />
l’étude montre que le p<strong>la</strong>ntain est une bonne<br />
source de β-carotène <strong>et</strong> peut apporter une<br />
contribution substantielle aux besoins en oligoéléments<br />
des enfants <strong>et</strong> de leurs mères s’il est<br />
consommé en quantité importante.<br />
Fernande Honfo, Kerstin<br />
Hell <strong>et</strong> Ousmane Coulibaly<br />
travaillent à l’Institut international<br />
d’agriculture tropicale (IITA-<br />
Bénin), 08BP0932 Cotonou,<br />
Bénin <strong>et</strong> Abdou Tenkouano<br />
basé à l’IITA-Cameroun au<br />
moment de c<strong>et</strong>te étude travaille<br />
maintenant pour l’AVDRC en<br />
Tanzanie.<br />
Contact:f.honfo@cgiar.org<br />
fernandeh@yahoo.fr<br />
tel.: 229 21 35 01 88<br />
fax: 229 21 35 05 56.<br />
Remerciements<br />
Nous tenons à remercier le Challenge<br />
Programme Harvest Plus pour l’appui<br />
financière apporté par le biais du Contrat #<br />
5001 fait à l’Institut international d’agriculture<br />
tropicale (IITA). Nous remercions aussi<br />
sincèrement toutes les personnes qui ont<br />
participé à <strong>la</strong> collecte des données au Nigeria.<br />
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InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
Préparation d’un échangeur de cations contenant<br />
des groupements carboxyl issus de pseudotronc de<br />
bananier <strong>et</strong> son utilisation comme agent ché<strong>la</strong>teur<br />
T.S. Anirudhan <strong>et</strong> I.G. Shibi<br />
La capacité des résidus agricoles peu<br />
coûteux à adsorber les ions des métaux<br />
lourds a fait l’obj<strong>et</strong> d’une attention toute<br />
particulière pour le développement d’une<br />
technologie efficace, propre <strong>et</strong> peu onéreuse<br />
de traitement des eaux usées (Montanher <strong>et</strong><br />
al. 2005, Nasernejad <strong>et</strong> al. 2005). Plusieurs<br />
sortes de résidus agricoles à bas prix ont<br />
été utilisées en tant qu’adsorbant pour le<br />
piégeage des métaux lourds dont <strong>la</strong> sciure,<br />
<strong>la</strong> fibre de coco, <strong>la</strong> moelle de cocotier, <strong>la</strong><br />
peau de banane, les cendres de bagasse,<br />
<strong>la</strong> peau d’orange, <strong>la</strong> mousse <strong>et</strong> les coques<br />
de noix (Annadurai <strong>et</strong> al. 2002). La plupart<br />
de ces adsorbants présentent une bonne<br />
capacité d’adsorption comparativement au<br />
charbon actif <strong>et</strong> aux échangeurs d’ions du<br />
commerce mais leur utilisation sous leur<br />
forme originelle reste limitée en raison du<br />
lessivage des substances organiques dans<br />
les solutions. C’est pourquoi, les efforts ont<br />
porté <strong>sur</strong> <strong>la</strong> prévention du lessivage des<br />
substances organiques durant le processus<br />
d’adsorption sans affecter <strong>la</strong> capacité<br />
d’absorption.<br />
Les modifications chimiques des déch<strong>et</strong>s<br />
agricoles par estérification, réticu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong><br />
greffage ont été <strong>la</strong>rgement étudiées (El-<br />
Sayed 1996). Il a été décrit que l’introduction<br />
de groupes fonctionnels réactifs dans le<br />
squel<strong>et</strong>te des composés ligno-cellulosiques<br />
réticulés donnent des produits capables<br />
de capturer les métaux lourds à partir des<br />
eaux usées industrielles (Khalil <strong>et</strong> al. 1991).<br />
Nous avons étudié <strong>la</strong> synthèse d’adsorbant<br />
<strong>et</strong> d’échangeurs d’ions de qualité à partir<br />
des ligno-celluloses en vue du traitement<br />
des effluents. La caractérisation des lignocelluloses<br />
greffées <strong>sur</strong> des polymères à<br />
base de sciure (Raji <strong>et</strong> Anirudhan 1998,<br />
Unnithan <strong>et</strong> Anirhudhan 2001), de fibre<br />
de coco (Sreedhar <strong>et</strong> Anirudhan 2000), de<br />
moelle de coco (Unnithan <strong>et</strong> al. 2004) <strong>et</strong><br />
de pseudotronc de bananier (Noeline <strong>et</strong> al.<br />
2005) <strong>et</strong> leur application pour le piégeage<br />
des métaux lourds des effluents liquides<br />
sont les exemples étudiés.<br />
Sur le marché international, <strong>la</strong> banane est<br />
le fruit le plus communément vendu après<br />
ceux de <strong>la</strong> famille des citrus. L’Inde est en<br />
tête pour <strong>la</strong> production de bananes avec 16<br />
millions de tonnes par an. Après <strong>la</strong> récolte<br />
des bananes, le pseudotronc de bananier<br />
(BS pour Banana Stalk) devient inutile,<br />
créant un problème de déch<strong>et</strong>s. Il est pour<br />
sa plus grande part composé de cellulose,<br />
d’hémicellulose, de lignine, de tannins <strong>et</strong> de<br />
pectine. L’objectif principal de c<strong>et</strong>te étude<br />
est d’examiner <strong>la</strong> faisabilité de l’utilisation<br />
du pseudotronc comme matériau précurseur<br />
pour développer un adsorbant pratique pour<br />
le piégeage des métaux lourds dans les<br />
solutions aqueuses.<br />
Matériel <strong>et</strong> méthodes<br />
Tous les produits chimiques étaient de<br />
qualité analytique <strong>et</strong> ont été utilisés tels que<br />
ach<strong>et</strong>és sans purification supplémentaire.<br />
Des solutions aqueuses à diverses<br />
concentrations de métaux lourds ont été<br />
préparées en dissolvant les sels de chlorure<br />
de ces métaux dans de l’eau distillée (E.<br />
Merck India Ltd.).<br />
Le BS fonctionalisé par le carboxy<strong>la</strong>te<br />
a été synthétisé par greffage <strong>sur</strong><br />
polyacry<strong>la</strong>mide en présence du catalyseur<br />
redox sulfate d’ammonium ferreux /H 2 O 2<br />
(Shibi <strong>et</strong> Anirudhan 2002). Le schéma 1<br />
représente <strong>la</strong> procédure générale adoptée<br />
pour <strong>la</strong> préparation de BS (PGBS)<br />
possédant des groupes –COOH greffé<br />
<strong>sur</strong> polyacry<strong>la</strong>mide (PGBS-COOH). Afin<br />
de concevoir les conditions optimales de<br />
préparation pour de grandes quantités de<br />
PGBS, une série d’expérimentations a été<br />
menée en faisant varier <strong>la</strong> concentration<br />
du sulfate d’ammonium ferreux, de H 2 O 2 ,<br />
de l’acry<strong>la</strong>mide, le temps de réaction<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> température. Les résultats de ces<br />
expériences ont été décrits dans notre<br />
précédente publication (Shibi <strong>et</strong> Anirudhan<br />
BS<br />
(en) 2<br />
100 C,Toluene<br />
pH 4.0<br />
+ CH2 CH CONH2 (AAm )<br />
Scheme 1. Preparation of PGBS-COOH<br />
BS P<br />
BS P<br />
Fe 2+ / H 2O 2<br />
70 C<br />
CONHCH 2CH 2NH 2<br />
(PGBS)<br />
CONH- (CH 2) 2-NH CO(CH 2) 2 - CO OH<br />
(PGB S-COOH)<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 7<br />
Le pseudotronc, une éponge<br />
pour les métaux lourds<br />
Schéma 1. Préparation de PGBS-COOH<br />
BS P<br />
CONH 2
2002). Pour une synthèse type, 10 g de<br />
BS ont été transférés dans une fiole de<br />
réaction équipée d’un agitateur mécanique<br />
<strong>et</strong> d’un thermomètre, puis 80 ml de sulfate<br />
d’ammonium ferreux (0,02 M) ont été ajoutés.<br />
La suspension est restée immergée pendant<br />
15 min (ce temps a été jugé suffisant pour<br />
une imprégnation maximale des ions Fe(II)<br />
<strong>sur</strong> BS), tandis que <strong>la</strong> fiole était maintenue<br />
dans un bain d’eau thermostatique à 30°C.<br />
À ce mé<strong>la</strong>nge, 120 ml de H 2 O 2 (0,2 M) ont<br />
été ajoutés puis ensuite du N 2 purifié a<br />
été diffusé dans les vaisseaux pendant 5<br />
min à température ambiante (30°C). La<br />
polymérisation a débuté en ajoutant 50 g<br />
d’acry<strong>la</strong>mide (AAm). Le mé<strong>la</strong>nge réactif a<br />
été agité à 70°C pendant 4 h. Le copolymère<br />
(PGBS) greffé a été récupéré par filtration,<br />
<strong>la</strong>vé <strong>et</strong> finalement séché. Le produit de<br />
réaction séché a été extrait <strong>sur</strong> appareil<br />
de Soxhl<strong>et</strong> avec de l’eau pendant 6 h pour<br />
éliminer l’homopolymère <strong>et</strong> séché à 80°C.<br />
Pour convertir en échangeur de cations,<br />
PGBS a été solubilisé avec 100 ml<br />
d’éthylènediamine (en) 2 pendant 8 h. Le<br />
produit a été ensuite <strong>la</strong>vé avec du toluène<br />
<strong>et</strong> séché. Le matériau a ensuite été mis<br />
en solution avec un poids égal d’anhydride<br />
succinique dans du 1,4–dioxane à pH 4,0<br />
pendant 6 h. Le produit a été <strong>la</strong>vé avec<br />
du 1,4–dioxane pour enlever l’excès<br />
d’anhydride succinique puis séché. Le<br />
PGBS-COOH obtenu a été tamisé <strong>et</strong> les<br />
particules d’une taille moyenne de 0,096 mm<br />
ont été utilisées pour l’étude. Les propriétés<br />
physiques <strong>et</strong> de <strong>sur</strong>face de PGBS-COOH ont<br />
été déterminées par scan en micrographie<br />
électronique, rayons X, TG <strong>et</strong> FTIR (Shibi <strong>et</strong><br />
Anirudhan 2002, Shibi <strong>et</strong> Anirudhan 2005).<br />
Les caractéristiques de PGBS-COOH sont:<br />
<strong>sur</strong>face 110 m²/g ; porosité 0,51 ml/g ; pH zpc,<br />
5,5 ; capacité d’échange de cations 2,38<br />
meq/g ; concentration en carboxy<strong>la</strong>te 1,84<br />
meq/g <strong>et</strong> densité apparente 0,72 g/ml.<br />
Les expériences d’adsorption en lot ont<br />
été effectuées en fiole fixe de 100 ml en<br />
transférant 50 ml d’une solution aqueuse de<br />
métal lourd <strong>et</strong> 0,1 g de PGBS-COOH. Le pH<br />
de <strong>la</strong> solution a été ajusté par 0,1M HCl <strong>et</strong><br />
NaOH. Les fioles ont été agitées pendant 4 h<br />
à 200 rpm à 30°C. Le contenu des bouteilles<br />
a été filtré <strong>et</strong> <strong>la</strong> concentration de résidu<br />
métallique du filtrat a été déterminée par<br />
spectrophotométrie d’absorption atomique.<br />
La sorption de <strong>la</strong> suspension PGBS-<br />
COOH–métal a été équilibrée à pH 2-8<br />
pour déterminer l’eff<strong>et</strong> du pH <strong>sur</strong> <strong>la</strong> sorption.<br />
Une concentration métallique de 50 mg/l <strong>et</strong><br />
une dose d’adsorbant de 100 mg par 50 ml<br />
ont été employées. Pour les expériences<br />
isothermes, les concentrations métalliques<br />
8<br />
utilisées pour l’adsorption ont varié de 10 à<br />
700 mg/l.<br />
Les conditions expérimentales pour <strong>la</strong><br />
désorption des métaux à partir de l’adsorbant<br />
utilisé ont été simi<strong>la</strong>ires à celles des tests<br />
d’adsorption en lot. Au départ, le PGBS-<br />
COOH a été chargé en ions métalliques<br />
par application du processus d’adsorption<br />
pendant 4 h à pH 6,5. Les concentrations<br />
de Pb(II), Co (II), Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II) dans le<br />
PGBS-COOH chargé était respectivement<br />
de 12,46 ; 12,41 ; 12,32 <strong>et</strong> 10,94 mg/g. La<br />
désorption a été effectuée en transférant<br />
0,1 g de PGBS-COOH utilisé dans une fiole<br />
contenant 50 ml de 0,2 M HCl. Les fioles ont<br />
été agitées à 30°C pendant 4 heures. Après<br />
avoir atteint l’équilibre, le <strong>sur</strong>nageant a été<br />
filtré <strong>et</strong> le filtrat analysé pour <strong>la</strong> concentration<br />
métallique par spectrométrie d’absorption<br />
atomique. La comparaison de ces valeurs<br />
avec celles observées dans l’étape initiale<br />
d’adsorption a été utilisée pour calculer les<br />
valeurs du degré de recouvrement. Toutes<br />
les expérimentations ont été effectuées<br />
en double <strong>et</strong> les valeurs moyennes sont<br />
présentées. La déviation maximale a été<br />
de ±5%.<br />
Résultats <strong>et</strong> discussion<br />
La sorption de tous les métaux à pH<br />
2,0 a été négligeable, augmentant avec<br />
l’accroissement du pH, pour atteindre un<br />
optimum entre 5,5–8,0 (Figure 1). Le pH de<br />
<strong>la</strong> solution aqueuse est un facteur important<br />
du processus d’adsorption des métaux<br />
lourds. Le fort accroissement de <strong>la</strong> teneur en<br />
métal entre pH 2,0 <strong>et</strong> 5,5 peut être expliqué<br />
par l’échange ionique. La subordination de<br />
<strong>la</strong> teneur en métal au pH suggère que les<br />
groupements carboxyl acides faibles R-<br />
COO – (pK a variant entre 3,5–5,5) de PGBS-<br />
COOH sont les sites probables d’adsorption.<br />
A un pH inférieur à 5,5, les types métalliques<br />
prédominants [M2+ <strong>et</strong> M(OH)+] sont chargés<br />
Supression (%)<br />
120<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
Concentration initiale : 50 mg/L<br />
Dose de sorbant : 2 g/L<br />
Vitesse d’agitation : 200 rpm<br />
Température : 30 °C<br />
Durée : 3h<br />
Pb<br />
Co<br />
Hg<br />
Cd<br />
20<br />
PGBS-COOH<br />
BS<br />
0<br />
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />
pH<br />
Figure 1. Eff<strong>et</strong> du pH <strong>sur</strong> le piégeage des ions métalliques<br />
par PGBS-COOH <strong>et</strong> BS<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
positivement <strong>et</strong> donc <strong>la</strong> teneur métallique est<br />
un processus d’échange H+ – M2+/M(OH)+<br />
(voir formules 1 <strong>et</strong> 2 ci-dessous).<br />
Les capacités maximales de piégeage à pH<br />
6,5 se sont révélées être respectivement de<br />
96,4 ; 95,1 ; 91,3 <strong>et</strong> 80,6% pour Pb(II), Co(II),<br />
Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II) à une concentration initiale<br />
de 50 mg/L. La <strong>sur</strong>face du sorbant devient<br />
chargée positivement aux pH plus faibles,<br />
en raison de <strong>la</strong> plus grande concentration<br />
d’ions hydrogène, ce qui réduit l’attraction<br />
entre <strong>la</strong> <strong>sur</strong>face du sorbant <strong>et</strong> les cations<br />
métalliques. Le pH zpc de PGBS-COOH s’est<br />
révélé être de 5,5 <strong>et</strong> au-delà de ce pH, <strong>la</strong><br />
<strong>sur</strong>face du sorbant se charge négativement,<br />
alors que les types métalliques sont encore<br />
présents sous forme de M(OH) + . Dans<br />
ces conditions, les ions M(OH) + ont été<br />
adsorbés grâce à l’attraction électrostatique<br />
favorable. Dans <strong>la</strong> gamme de pH al<strong>la</strong>nt de 2<br />
à 8 l’adsorption des ions métalliques par BS<br />
s’est révélée bien moindre que par PGBS-<br />
COOH, démontrant c<strong>la</strong>irement l’efficacité de<br />
ce dernier dans le processus de piégeage<br />
des métaux.<br />
Les capacités de saturation des métaux<br />
pour PGBS-COOH à 30°C ont été analysées<br />
suivant le modèle isotherme de Langmuir.<br />
Ce modèle est va<strong>la</strong>ble pour une adsorption<br />
monocouche <strong>sur</strong> des <strong>sur</strong>faces contenant des<br />
nombres finis de sites identiques de sorption,<br />
une situation décrite par l’équation de <strong>la</strong><br />
formule 3 où q e <strong>et</strong> Q 0 sont respectivement les<br />
capacités en teneur observée <strong>et</strong> maximale<br />
(mg/g d’adsorbant). C e est <strong>la</strong> concentration<br />
d’équilibre (mg/l solution), b est <strong>la</strong> constante<br />
d’équilibre. Les droites de points C e /q e vs C e<br />
pour tous les métaux indiquent l’applicabilité<br />
de l’isotherme d’adsorption de Langmuir.<br />
Pour évaluer les constantes d’isotherme,<br />
les données expérimentales ont été<br />
traitées après avoir écarté les données en<br />
dehors de l’intervalle de confiance de 95%,<br />
établi par <strong>la</strong> méthode des moindres carrés<br />
pour <strong>la</strong> fonction linéaire. L’incertitude des<br />
paramètres de <strong>la</strong> droite correspond aux<br />
déviations standards. Les valeurs de Q 0 <strong>et</strong><br />
b (pente <strong>et</strong> intercept des graphes) se sont<br />
révélées être (Q 0 ) 185,34, 166,7, 137,89 <strong>et</strong><br />
65,88 mg/g <strong>et</strong> (b), 1,8 x 10 -2 , 1,4 x 10 -2 , 0,92<br />
x 10 -2 <strong>et</strong> 0,34 x 10 -2 l/mg respectivement pour<br />
Pb(II), Co(II), Hg(II) <strong>et</strong> Cd (II) (Figure 2).<br />
Plus <strong>la</strong> valeur de b est élevée, plus grande<br />
est l’affinité de l’adsorbant pour le métal<br />
adsorbé. L’affinité de PGBS-COOH pour <strong>la</strong><br />
sorption des métaux testés dans l’étude a<br />
été décroissante, comme il a été noté pour<br />
Q 0 (Pb>Co>Hg>Cd). La préférence re<strong>la</strong>tive<br />
pour Pb(II) peut s’expliquer par <strong>la</strong> forte<br />
stabilité des complexes formés par <strong>la</strong> forme<br />
cationique de ce métal avec le carboxy<strong>la</strong>te<br />
Ce/qe (g/L)<br />
8<br />
7<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
Dose de sorbant : 2 g/L<br />
Temps d’équilibre : 3 h<br />
Vitesse d’agitation : 200<br />
rpm<br />
Pb<br />
Co<br />
Hg<br />
Cd<br />
0 0 100 200 300 600 500 600<br />
Ce (mg/L)<br />
Figure 2. Points isothermes de Langmuir pour l’adsorption des ions<br />
métalliques <strong>sur</strong> PGBS-COOH à 30 o C<br />
dans PGBS-COOH comparé à celles pour<br />
Co(II), Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II) (Baes <strong>et</strong> al. 1996).<br />
Les valeurs du coefficient (r) de corré<strong>la</strong>tion<br />
obtenues dans c<strong>et</strong>te étude ont varié entre<br />
0,982-0,990 pour les différents métaux <strong>et</strong><br />
indiquent le bon ajustement des données<br />
expérimentales au modèle de Langmuir.<br />
La comparaison de l’adsorption des métaux<br />
<strong>sur</strong> PGBS-COOH aux données issues<br />
de <strong>la</strong> littérature indique que <strong>la</strong> capacité<br />
d’adsorption de PGBS- COOH est bien<br />
supérieure à celle des autres adsorbants<br />
comme les charbons actifs, <strong>la</strong> résine<br />
échangeuse d’ions, <strong>la</strong> pulpe de b<strong>et</strong>terave à<br />
sucre, <strong>la</strong> coque de noix du Brésil, <strong>la</strong> sciure<br />
<strong>et</strong> le composite charbon actif-curd<strong>la</strong>n (El-<br />
Shafey <strong>et</strong> al. 2002; Rengaraj <strong>et</strong> Moon 2002,<br />
Reddad <strong>et</strong> al. 2002, Basso <strong>et</strong> al. 2002, Moon<br />
<strong>et</strong> Lee 2005).<br />
Le tableau 1 résume les résultats de<br />
désorption <strong>et</strong> régénération de PGBS-<br />
COOH pour tous les métaux. Les valeurs<br />
du pourcentage adsorption/désorption ont<br />
été calculées selon <strong>la</strong> quantité originelle<br />
d’adsorbant. La quantité totale désorbée<br />
a été calculée <strong>et</strong> comparée à <strong>la</strong> quantité<br />
initiale sorbée. La capacité de HCl à une<br />
concentration de 0,2 M de restituer <strong>la</strong> plus<br />
2 PGBS-COOH + M2+ (PGBS-COO) M + 2 H 2 +<br />
Formule 1<br />
PGBS-COOH + M(OH) + PGBS-COO M(OH) + H +<br />
Formule 2<br />
C<br />
______ e<br />
qe =<br />
1<br />
______<br />
Q<br />
+<br />
C<br />
______ e<br />
0b Q0 Formule 3<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 9
grande part des métaux adsorbés peut être<br />
attribuée à l’échange ionique. Il a été postulé<br />
que <strong>la</strong> concentration élevée d’ions H + à faible<br />
pH est responsable du dép<strong>la</strong>cement du<br />
métal adsorbé via un mécanisme d’échange<br />
ionique. Comme le montre le tableau 2,<br />
avec trois cycles adsorption/désorption, <strong>la</strong><br />
capacité d’adsorption du Pb(II) de PGBS-<br />
COOH décroît légèrement de 99,7% au<br />
premier cycle à 95,2% au troisième cycle.<br />
Le recouvrement du Pb(II) par 0,2 M<br />
HCl décroît de 97,8% au premier cycle à<br />
93,0% au troisième cycle. La variation de<br />
<strong>la</strong> capacité d’adsorption <strong>et</strong> de l’efficacité de<br />
recouvrement dans les cycles adsorptiondésorption<br />
a aussi été observée pour<br />
Co(II), Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II). Après deux cycles, <strong>la</strong><br />
capacité d’adsorption de PGBS-COOH pour<br />
Cd(II) était réduite de 4,7% <strong>et</strong> par ailleurs,<br />
le recouvrement était passé de 84,3% au<br />
premier cycle à 77,5% au troisième cycle.<br />
Il s’avère que l’efficacité de recouvrement<br />
<strong>la</strong> plus élevée a été pour Pb(II) <strong>et</strong> <strong>la</strong> plus<br />
faible pour Cd(II). Ce<strong>la</strong> peut s’expliquer par<br />
les différences de force de complexion des<br />
solutions avec le chlorure <strong>et</strong> les nombres de<br />
coordination habituels. Pb(II) peut former<br />
un complexe stable avec le chlorure en<br />
raison de son nombre de coordination élevé,<br />
généralement de 6. Par ailleurs, Cd(II)<br />
montre habituellement un faible nombre de<br />
coordination de 4, résultant d’une moindre<br />
compétition avec les ions chlorures de<br />
<strong>la</strong> solution <strong>et</strong> les sites de réaction <strong>sur</strong><br />
l’adsorbant. Une étude détaillée de l’eff<strong>et</strong><br />
du chlorure est nécessaire pour comprendre<br />
<strong>la</strong> formation <strong>et</strong> <strong>la</strong> force des chlorocomplexes<br />
de métal <strong>et</strong> leur influence <strong>sur</strong> les propriétés<br />
d’adsorption.<br />
La désorption du Pb, Hg, Co <strong>et</strong> Cd à partir<br />
du PGBS-COOH chargé en métal dans des<br />
Références<br />
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of heavy m<strong>et</strong>als from water using banana and orange<br />
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Technology 34:193-200.<br />
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of trace toxic m<strong>et</strong>als from wastewater. Industrial &.<br />
Engineering Chemistry Research 41: 185-190.<br />
10<br />
fioles avec 0,2 M HCl a établi <strong>la</strong> stabilité<br />
chimique des groupements carboxy<strong>la</strong>te <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
capacité de régénération de PGBS-COOH.<br />
Une p<strong>et</strong>ite fraction des métaux adsorbés<br />
n’a pas été recouvrée par régénération.<br />
C<strong>et</strong>te fraction représente probablement les<br />
métaux qui se lient par des interactions<br />
plus fortes entraînant une efficacité de<br />
sorption réduite dans les cycles suivants.<br />
Le recouvrement des métaux à partir de<br />
l’adsorbant est important pour l’application<br />
de <strong>la</strong> technologie de sorption dans l’industrie<br />
du traitement des eaux usées. Les résultats<br />
montrent que l’adsorbant utilisé peut tout à<br />
fait être régénéré par 0,2 M HCl.<br />
Conclusion<br />
La présente étude montre que le PGBS-<br />
COOH préparé à partir de pseudotronc de<br />
bananier, une biomasse de déch<strong>et</strong> végétal,<br />
peut être utilisé comme adsorbant pour le<br />
piégeage des métaux lourds [Pb(II), Co(II),<br />
Hg(II) <strong>et</strong> Cd(II)] dans les solutions aqueuses.<br />
Un pH variant de 5,5 à 8,0 s’est révélé le<br />
plus efficace pour <strong>la</strong> capture optimale des<br />
ions métalliques. Les groupements carboxyl<br />
ont été les principaux sites de réaction<br />
responsables de <strong>la</strong> ligation du métal <strong>sur</strong><br />
PGBS-COOH. Les données d’équilibre<br />
s’accordent parfaitement à l’équation des<br />
isothermes de Langmuir, confirmant <strong>la</strong><br />
capacité de sorption monocouche des métaux<br />
<strong>sur</strong> PGBS-COOH. Les ions métalliques<br />
adsorbés ont été désorbés quantitativement<br />
par 0,2 M HCl <strong>et</strong> l’adsorbant peut être réutilisé<br />
après régénération. Les études d’adsorptiondésorption<br />
en lots montrent que le PGBS-<br />
COOH pourrait être utilisé pour piéger les<br />
métaux lourds des solutions aqueuses <strong>et</strong> des<br />
effluents industriels.<br />
Tableau 1. Données de régénération<br />
Nombre Adsorption (%) Désorption (%)<br />
de cycles Pb(II) Co(II) Hg(II) Cd(II) Pb(II) Co(II) Hg(II) Cd(II)<br />
1 99.7 99.3 98.6 87.5 97.8 96.3 94.8 84.3<br />
2 97.2 97.1 96.3 85.1 95.0 93.2 93.2 80.2<br />
3 95.2 93.1 93.1 82.8 93.0 91.6 91.6 77.5<br />
El-Sayed Z. 1996. Utilization of saw dust in the preparation<br />
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InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
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Research 40:2693-2701.<br />
Unnithan M.R., V.P. Vinod & T.S Anirudhan 2004. Synthesis,<br />
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adsorbent of amine-modified polyacry<strong>la</strong>mide-grafted<br />
coconut coir pith. Industrial &. Engineering Chemistry<br />
Research 43:2247-2235.<br />
Fixation associative de l’azote par Azospirillum <strong>et</strong><br />
Bacillus spp. dans les <strong>bananiers</strong><br />
Md. Abdul Bas<strong>et</strong> Mia, Z.H. Shamsuddin, Z. Wahab <strong>et</strong> M. Mahmood<br />
La fixation associative de l’azote <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
promotion de <strong>la</strong> croissance végétale<br />
par les rhizobactéries sont importantes<br />
pour un système agricole durable. Les cultures<br />
dépendent principalement du processus de<br />
fixation de l’azote par les bactéries associatives,<br />
symbiotes <strong>et</strong> libres, vivant dans <strong>la</strong> rhizosphère<br />
(Cocking 2000). Les graminées sont capables<br />
d’établir des associations avec les bactéries<br />
diazotrophes où Azospirillum fournit à son<br />
hôte une source de N (Brimecombe <strong>et</strong> al.<br />
2001). L’inocu<strong>la</strong>tion par des rhizobactéries<br />
promouvant <strong>la</strong> croissance végétale (PGPR)<br />
peut fournir 31% des besoins en N du maïs <strong>et</strong><br />
40% des besoins en N des p<strong>la</strong>nts de palmiers<br />
à huile via les BNF en conditions de serre (Amir<br />
<strong>et</strong> al. 2001, El-Komy <strong>et</strong> al. 1998). En conditions<br />
de champ, le riz peut obtenir 20% de son N<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> canne à sucre 70% de son besoin total<br />
en N par <strong>la</strong> fixation de N 2 (Boddey <strong>et</strong> al. 1995,<br />
Shrersta <strong>et</strong> Ladha 1996).<br />
En général, <strong>la</strong> fixation de N 2 s’accroît pour<br />
des sols pauvres ou de faibles doses de<br />
fertilisant-N mais décroît avec des niveaux<br />
élevés de N en raison d’une fixation de N 2<br />
réduite par le N minéral (Marschner 1995).<br />
Un niveau plus faible mais spécifique de<br />
fertilisant-N est nécessaire pour une fixation<br />
optimale de N 2 par les PGPR associées aux<br />
racines de bananier ; chose qui n’avait pas été<br />
encore étudiée. C’est pourquoi, c<strong>et</strong>te étude a<br />
été menée pour quantifier <strong>la</strong> fixation de N 2 par<br />
les souches bactériennes Azospirillum Sp7 <strong>et</strong><br />
Bacillus UPMB10 associées aux racines de<br />
bananier en présence de diverses doses de<br />
fertilisant-N.<br />
Matériels <strong>et</strong> méthodes<br />
Les p<strong>la</strong>nts ont été cultivés en hydroponie avec<br />
une solution nutritive de Cooper (1979) modifiée<br />
dans des p<strong>et</strong>its pots (4,0l). L’expérience a suivi<br />
un dispositif complètement aléatoire à deux<br />
facteurs : inocu<strong>la</strong>tion (non inoculé, inoculé<br />
avec <strong>la</strong> souche Sp7 d’Azospirillum brasilense<br />
isolée à partir de Digitaria, provenant de<br />
l’EMBRAPA, au Brésil, <strong>et</strong> <strong>la</strong> souche UPMB10<br />
de Bacillus sphaericus, isolée de racines de<br />
palmier à huile (Shamsuddin <strong>et</strong> Roslina 1995)<br />
en présence de fertilisant-N 3,2, 8, 20 <strong>et</strong> 50<br />
mg/kg) avec six répétitions.<br />
Un échantillon de 1 ml de suspension mère<br />
de bactéries a été transféré en milieu nutritif<br />
(Okon <strong>et</strong> al. 1977) dans des fioles Erlenmeyer<br />
250 ml contenant 100 ou 300 ml de milieu<br />
nutritif, respectivement, qui ont été agitées<br />
<strong>sur</strong> un agitateur rotatif à 125 rpm, à 30±2°C<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 11<br />
T.S. Anirudhan travaille au<br />
Department of Chemistry,<br />
University of Kera<strong>la</strong>,<br />
Thiruvananthapuram,<br />
695 581, Kera<strong>la</strong>, Inde<br />
(Email : tsani@rediffmail.com)<br />
<strong>et</strong> I.G. Shibi travaille au<br />
Department of Chemistry, S.N.<br />
College, Chempazhanthy,<br />
Thiruvananthapuram,<br />
695 587, Kera<strong>la</strong>, Inde<br />
(Email: shibiig@sify.com).<br />
Accroissement du<br />
rendement azoté
Formule (1)<br />
Formule (2)<br />
Formule (3)<br />
pendant 48 h. La densité optique (OD ) a été<br />
600<br />
me<strong>sur</strong>ée par spectrophotomètre (Ultrascope<br />
III). Des vitrop<strong>la</strong>nts homogènes de bananier<br />
cv. ‘Berangan’ (Musa spp., type AA) hauts de<br />
10-11 cm portant 3-4 feuilles ont été utilisés<br />
dans l’expérience. Les p<strong>la</strong>nts ont été à rincés à<br />
l’eau du robin<strong>et</strong> pendant trois jours. Les racines<br />
existantes en ont été délicatement excisées<br />
aseptiquement du corme avec une <strong>la</strong>me stérile<br />
avant transp<strong>la</strong>ntation.<br />
L’apport en N, marqué avec 15N sous forme<br />
de {( 15NH ) SO , 10% a.e.)} a été appliqué<br />
4 2 4<br />
après l’établissement des p<strong>la</strong>nts (trois jours<br />
après transp<strong>la</strong>ntation) (Malik <strong>et</strong> Zafar 1985).<br />
Des cultures de 40 ml de Sp7 ou UPMB10 ont<br />
été appliquées trois jours après établissement<br />
des p<strong>la</strong>nts <strong>et</strong> le même volume de cultures<br />
bactériennes mortes (autoc<strong>la</strong>vées à 121°C<br />
pendant 15 minutes) a été appliqué aux pots<br />
témoins comme dans <strong>la</strong> procédure de Malik <strong>et</strong><br />
Zafar (1985). Les pots ont été aérés avec une<br />
pompe à air pendant six heures à intervalles de<br />
six heures afin d’as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> respiration racinaire<br />
<strong>et</strong> une croissance bactérienne non inhibée.<br />
Les p<strong>la</strong>nts de bananier ont été prélevés<br />
à 45 jours après inocu<strong>la</strong>tion, <strong>et</strong> séparés en<br />
racines, tiges <strong>et</strong> feuilles puis séchés au four<br />
pendant 48 heures à 70°C. Les échantillons<br />
séchés ont été pesés <strong>et</strong> broyés à 390 µm.<br />
Les échantillons (500 mg) de ce matériel de<br />
base ont été analysés pour le N total par<br />
méthode semi-micro de Kjeldahl (Bremner<br />
1996). L’échantillon digéré a été distillé<br />
pendant une période minimale de distil<strong>la</strong>tion<br />
de 4 minutes en utilisant l’unité de distil<strong>la</strong>tion<br />
Buchi TM K314. L’ammoniac libéré refroidi a<br />
été reçu en fiole d’Erlenmeyer contenant 10<br />
ml 0,1N HCL+ solution indicatrice de Tashiro<br />
pour détermination titrimétrique du NH 4<br />
Une titration en r<strong>et</strong>our a été effectuée pour<br />
déterminer <strong>la</strong> quantité d’acide consommée par<br />
l’ammoniac <strong>et</strong> pour calculer <strong>la</strong> quantité de N<br />
total dans l’échantillon en utilisant 0,1N NaOH<br />
(tNaOH=1,000). Enfin, les distil<strong>la</strong>ts 14 N <strong>et</strong> 15 N<br />
totaux ont été collectés <strong>et</strong> concentrés pendant<br />
l’analyse du 15 N par spectromètre à émission<br />
(NOI-6PC) au Ma<strong>la</strong>ysian Institute for Nuclear<br />
% N fixé= 1 _ (% d’excès atomique 15 N) fs x 100<br />
(% d’excès atomique 15 N) fs<br />
% 15 N a.e. corr.=<br />
12<br />
N x % 15 N (a. e)<br />
N p<strong>la</strong>nts (D recolte) - N p<strong>la</strong>nts (D p<strong>la</strong>ntation)<br />
+ .<br />
Technology Research (MINT). L’abondance<br />
en 15 N trouvée dans les tissus végétaux a été<br />
corrigée pour le % d’excès atomique en 15 N (a.<br />
e.) présent dans l’atmosphère (0,3663% 15 N<br />
a.e.) en utilisant <strong>la</strong> formule de Warembourg<br />
(1993) où :<br />
% d’excès atomique en 15 N (a.e.) dans<br />
chaque fragment de p<strong>la</strong>nt = % d’abondance en<br />
15 N– 0,3663% 15 N (a.e.)<br />
La quantification de <strong>la</strong> fixation basée <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />
dilution isotopique a été calculée par <strong>la</strong> formule<br />
de Fried <strong>et</strong> Middelboe (1977) où fs: système<br />
fixé, nfs: système non fixé (Formule 1).<br />
L’enrichissement en 15 N du tissu végétal a<br />
été corrigé selon <strong>la</strong> formule de Jensen <strong>et</strong> al.<br />
(1985) (Formule 2).<br />
L’enrichissement moyen en 15 N présent<br />
dans les différentes parties de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte à <strong>la</strong><br />
fin de l’expérience a été calculé en utilisant <strong>la</strong><br />
Formule 3.<br />
Les données collectées ont été analysées<br />
statistiquement en utilisant le logiciel Statistical<br />
Analysis System (SAS version 6.12, 1989).<br />
A <strong>la</strong> suite de l’analyse de variance (ANOVA),<br />
les différences entre les moyennes des<br />
traitements ont été déterminées par méthode<br />
de comparaison par test de c<strong>la</strong>ssement<br />
multiple de Duncan (DMRT) (quand applicable)<br />
au niveau de significativité de 5%.<br />
Résultats<br />
Production de matière sèche<br />
Les p<strong>la</strong>nts inoculés avec les souches PGPR,<br />
en particulier avec UPMB10, ont présenté une<br />
augmentation significative de <strong>la</strong> production de<br />
matière sèche totale (TDM) par rapport au<br />
témoin (tableau 1). Les p<strong>la</strong>nts inoculés avec<br />
UPMB10 ont produit une plus grande quantité<br />
de TDM à tous les niveaux de fertilisant-<br />
N. Ceux inoculés avec Sp7 ont montré un<br />
eff<strong>et</strong> significatif à 3,2 <strong>et</strong> 8 mg/kg, mais pas<br />
à 20 <strong>et</strong> 50 mg kg -1 N. Dans les racines, le<br />
pseudo-tronc <strong>et</strong> les feuilles, <strong>la</strong> production a<br />
été significativement augmentée en raison<br />
de l’application de fertilisant-N <strong>et</strong> du procédé<br />
d’inocu<strong>la</strong>tion (Tableau 1). Dans les p<strong>la</strong>nts non<br />
moyenne % 15 N a.e. = (%15 N a.e. racine x N racine) + (% 15 N a.e. tige x N tige) + (% 15 N a.e. feuille x N feuille)<br />
(N racine + N tige + N feuille)<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
inoculés, <strong>la</strong> matière sèche des racines, tiges <strong>et</strong><br />
feuilles a augmenté avec <strong>la</strong> dose de fertilisant-<br />
N. De même, les p<strong>la</strong>nts inoculés par UPMB10<br />
ont aussi présenté une augmentation de leur<br />
matière sèche racinaire à 3,2, ; 8 <strong>et</strong> 20 mg/kg,<br />
de leur matière sèche de tige à 3,2 ; 20 <strong>et</strong><br />
50 mg/kg, <strong>et</strong> de leur matière sèche foliaire à<br />
3,2 mg/kg. Les p<strong>la</strong>nts inoculés par Sp7 n’ont<br />
pas montré <strong>la</strong> même tendance que le témoin<br />
ou UPMB10. Les p<strong>la</strong>nts inoculés par UPMB10<br />
ont produit un poids de matière sèche racinaire<br />
significativement plus élévé à 3,2 <strong>et</strong> 8 mg/kg,<br />
mais pas à 20 mg/kg <strong>et</strong> de tige à 3,2 mg/kg<br />
mais pas aux niveaux supérieurs d’engrais N. Il<br />
n’a été observé aucune différence entre Sp7 <strong>et</strong><br />
le témoin pour le tissu foliaire quel que soit le<br />
niveau d’engrais N.<br />
Rendement azoté<br />
Les p<strong>la</strong>nts inoculés par Sp7 ou UPMB10<br />
<strong>et</strong> avec un apport de 3,2 ; 8 ou 20 mg/kg<br />
fertilisant-N ont donné un N total élevé. Les<br />
p<strong>la</strong>nts supplémentés avec 50 mg/kg fertilisant-<br />
N n’ont pas montré de différence significative<br />
entre les p<strong>la</strong>nts inoculés <strong>et</strong> non inoculés<br />
(tableau 2). Le rendement de N Total des<br />
p<strong>la</strong>nts inoculés <strong>et</strong> non inoculés a augmenté<br />
avec <strong>la</strong> dose de fertilisant-N dans tous les<br />
traitements jusqu’au niveau de fertilisant-N le<br />
plus élevé (50 mg/kg).<br />
Généralement, le rendement en N dans<br />
les racines, les tiges <strong>et</strong> les feuilles des<br />
p<strong>la</strong>ntes inoculées a été significativement plus<br />
élevé comparé au témoin jusqu’à 50 mg/kg<br />
de fertilisant N ; à 50 mg/kg de fertilisant-<br />
N aucune différence significative n’a été<br />
observée entre les p<strong>la</strong>nts inoculés <strong>et</strong> non<br />
inoculés. Les résultats ont été semb<strong>la</strong>bles à<br />
ceux observés pour <strong>la</strong> matière sèche, sauf<br />
que des différences plus significatives ont<br />
été observées pour le N foliaire que pour <strong>la</strong><br />
matière sèche foliaire.<br />
Dilution isotopique 15 N<br />
L’inocu<strong>la</strong>tion rhizobactérienne promouvant<br />
<strong>la</strong> croissance végétale a dilué significativement<br />
<strong>et</strong> abaissé <strong>la</strong> concentration végétale en<br />
15 N, concentration qui est une indication de<br />
<strong>la</strong> fixation de N 2 . Le pourcentage d’excès<br />
atomique en 15 N (a.e) des parties de p<strong>la</strong>nts<br />
inoculés a été significativement moindre que<br />
ceux des p<strong>la</strong>nts de référence (témoin; nfs)<br />
(tableau 3). La dilution <strong>la</strong> plus élevée (3,63<br />
- 5,32% a.e.) a été trouvée dans les p<strong>la</strong>nts<br />
utilisant le plus faible taux de fertilisant-N <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
dilution <strong>la</strong> plus faible (8,45 - 8,84% a.e.) a été<br />
trouvée pour le niveau de fertilisant-N le plus<br />
élevé. Les racines des p<strong>la</strong>nts inoculés avec<br />
UPMB10 ont montré <strong>la</strong> dilution <strong>la</strong> plus faible<br />
(3,63%). Le pourcentage d’excès atomique<br />
des parties de p<strong>la</strong>nts inoculés <strong>et</strong> non inoculés<br />
a varié de 3,63 à 9,52. La capacité de dilution<br />
Tableau 1. Poids de matière sèche dans les racines, tiges <strong>et</strong> feuilles de p<strong>la</strong>nts de<br />
bananier inoculés par les souches de PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 supplémentés par<br />
différents niveaux de fertilisant-N en conditions de l’hydroponie<br />
Matière sèche (g/p<strong>la</strong>nt)<br />
Traitements Niveaux de fertilisants (mg/kg)<br />
3.2 8 20 50<br />
TDM Témoin 1.8 b 3.4 c 6.4 b 9.3 b<br />
Sp7 2.7 a 3.9 b 7.1 b 10.2 ab<br />
UPMB10 2.7 a 4.5 a 8.4 a 12.0 a<br />
Racines Témoin 0.96 b 1.57 c 2.52 b 2.0 c<br />
Sp7 1.47 a 1.94 b 2.52 b 2.29 b<br />
UPMB10 1.39 a 2.32 a 3.43 a 2.93 a<br />
Pseudotronc Témoin 0.26 b 0.78 a 1.64 b 3.21 b<br />
Sp7 0.49 a 0.82 a 1.91 ab 3.69 b<br />
UPMB10 0.50 a 0.94 a 2.21 a 4.68 a<br />
Feuilles Témoin 0.58 b 1.05 a 2.24 a 4.09 a<br />
Sp7 0.74 ab 1.14 a 2.67 a 4.22 a<br />
UPMB10 0.81 a 1.24 a 2.76 a 4.39 a<br />
Tableau 2. Rendement en azote dans les racines, tiges <strong>et</strong> feuilles de p<strong>la</strong>nts de<br />
bananier inoculés par les souches de PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 supplémentés par<br />
différents niveaux de fertilisant-N en conditions de l’hydroponie<br />
Total N (mg/p<strong>la</strong>nt)<br />
Traitements Niveaux de fertilisant-N (mg/kg)<br />
3.2 8 20 50<br />
Racines Témoin 6.5 b 13.1 b 21.9 b 41.2 a<br />
Sp7 9.4 a 16.3 a 23.6 b 32.7 a<br />
UPMB10 8.8 a 16.6 a 28.7 a 37.6 a<br />
Pseudotronc Témoin 2.2 b 4.0 b 9.1 b 30.4 a<br />
Sp7 3.6 ab 6.1 a 10.2 ab 39.5 a<br />
UPMB10 4.4 a 5.4 ab 12.3 a 38.4 a<br />
Feuilles Témoin 9.0 b 14.0 b 37.5 b 104 a<br />
Sp7 11.4 a 19.2 a 49.0 a 105 a<br />
UPMB10 11.1 ab 21.1 a 45.8 a 107 a<br />
TDM Témoin 17.7 b 31.1 b 68.5 b 176 a<br />
Sp7 24.4 a 41.6 a 82.8 a 177 a<br />
UPMB10 24.3 a 43.1 a 86.8 a 183 a<br />
Les moyennes suivies de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre dans une colonne ne diffèrent pas significativement au risque 0,05 par DMRT.<br />
DMRT<br />
Tableau 3. Distribution du % 15 N d’excès atomique en 15 N dans les racines, tiges <strong>et</strong> feuilles<br />
des p<strong>la</strong>nts inoculés par PGPR supplémentés par différents niveaux de fertilisant -N<br />
% Atom excess<br />
Traitements Fertilizer-N levels (mg/kg)<br />
3.2 8 20 50<br />
Racines Témoin 5.85 a 7.55 a 8.48 a 9.02 a<br />
Sp7 3.71 b 5.81 b 7.38 b 8.49 b<br />
UPMB10 3.63 b 6.08 b 7.55 b 8.45 b<br />
Pseudotronc Témoin 9.29 a 9.47 a 9.31 a 9.52 a<br />
Sp7 5.32 b 7.02 b 8.24 b 8.58 b<br />
UPMB10 4.35 b 7.20 b 8.01 b 8.84 b<br />
Feuilles Témoin 6.36 a 8.08 a 8.75 a 9.12 a<br />
Sp7 4.10 b 6.11 b 7.66 b 8.82 b<br />
UPMB10 3.91 b 6.29 b 7.60 b 8.71 b<br />
Les moyennes suivies de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre dans une colonne ne diffèrent pas significativement au risque 0,05 par DMRT.<br />
entre les souches n’était pas significativement<br />
différente.<br />
Fixation de l’azote<br />
L’inocu<strong>la</strong>tion par les souches PGPR pourrait<br />
fixer le N 2 en association avec les racines des<br />
p<strong>la</strong>nts de bananier. L’estimation de N 2 fixé (%<br />
Ndfa) <strong>sur</strong> une base totale de p<strong>la</strong>nts par les<br />
souches PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 ont varié de<br />
5,0 à 39,3% Ndfa (tableau 4). Comme prévu,<br />
le % Ndfa le plus élevé (37,0 à 39,3%) a été<br />
enregistré sous un régime faible de fertilisant-<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 13
N (3,2 mg/kg) pour les deux souches Sp7 <strong>et</strong><br />
UPMB10 <strong>et</strong> le pourcentage le plus faible (5,0<br />
- 5,3%), pour <strong>la</strong> condition <strong>la</strong> plus élevée de<br />
fertilisant-N (50 mg/kg). Toutefois, <strong>la</strong> quantité<br />
totale de N 2 fixé (9,03 à 9,55 mg/p<strong>la</strong>nt) au<br />
taux le plus faible (3,2 mg/kg) n’a pas été<br />
significativement plus élevée qu’au taux le plus<br />
élevé (50 mg/kg) de fertilisant-N (8,85 à 9,69<br />
mg/p<strong>la</strong>nt) (tableau 5).<br />
Tableau 4. Pourcentage de N dérivé de l’atmosphère (%Ndfa) dans les p<strong>la</strong>nts de bananier<br />
(base totale de p<strong>la</strong>nt) inoculés par des souches de PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 supplémentés<br />
par différents niveaux de fertilisant-N cultivés en condition d’hydroponie<br />
%Ndfa<br />
Niveau de fertilisant N (mg/kg)<br />
Traitements 3.2 8 20 50<br />
Témoin 0 b 0 b 0 b 0 b<br />
Sp7 37.0 a 24.3 a 12.4 a 5.0 a<br />
UPMB10 39.3 a 22.1 a 12.5 a 5.3 a<br />
Les moyennes suivies de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre dans une colonne ne diffèrent pas significativement au risque 0,05 par DMRT.<br />
Tableau 5. Quantité totale de N 2 -fixé dans les p<strong>la</strong>nts de bananier inoculés par les souches<br />
de PGPR <strong>et</strong> UPMB10 supplémentés par différents niveaux de fertilisant-N cultivés en<br />
conditions d’hydroponie<br />
N2-fixé (mg/p<strong>la</strong>nt)<br />
Niveau de fertilisant N (mg/kg)<br />
Traitements 3.2 8 20 50<br />
Témoin 0 b (x) 0 b (x) 0 b (x) 0 b (x)<br />
Sp7 9.03 a (x) 10.11 a (x) 10.26 a (x) 8.85 a (x)<br />
UPMB10 9.55 a (x) 9.53 a (x) 10.85 a (x) 9.69 a (x)<br />
MLes moyennes suivies de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre dans une colonne ne diffèrent pas significativement au risque 0,05 par DMRT.<br />
Discussion<br />
L’inocu<strong>la</strong>tion bactérienne conjointe à l’apport<br />
de fertilisant-N a augmenté significativement<br />
<strong>la</strong> production de matière sèche dans les<br />
racines, les tiges <strong>et</strong> les feuilles des p<strong>la</strong>nts de<br />
bananier <strong>et</strong>, en conséquence, le poids total<br />
de matière sèche pour les p<strong>la</strong>nts cultivés en<br />
conditions hydroponiques pendant 45 jours.<br />
En général, <strong>la</strong> production de matière sèche <strong>la</strong><br />
plus importante a entraîné un accroissement<br />
du rendement azoté dans les p<strong>la</strong>nts inoculés.<br />
Le rendement azoté est le produit final du N 2<br />
fixé dans <strong>la</strong> nutrition azotée des p<strong>la</strong>nts. Les<br />
p<strong>la</strong>nts inoculés avec les bactéries ont produit<br />
des rendements en azote supérieurs lorsqu’ils<br />
ont été supplémentés avec du fertilisant-N<br />
3,2 à 20 mg/kg mais n’ont montré aucune<br />
augmentation à 50 mg/kg. C<strong>et</strong>te différence<br />
est probablement due à une contribution<br />
inférieure des BNF en présence de teneurs<br />
élevées d’azote inorganique dans <strong>la</strong> solution<br />
nutritive. La distribution de l’azote dans les<br />
différentes parties des p<strong>la</strong>ntes a aussi été<br />
augmentée par le processus d’inocu<strong>la</strong>tion. Les<br />
feuilles ont produit <strong>la</strong> quantité d’azote <strong>la</strong> plus<br />
élevée en raison de <strong>la</strong> demande importante<br />
14<br />
liée à <strong>la</strong> photosynthèse <strong>et</strong> autres fonctions<br />
physiologiques. L’inocu<strong>la</strong>tion par PGPR a<br />
stimulé l’activité photosynthétique des feuilles<br />
de bananier comme l’avaient observé des<br />
études précédentes. La production supérieure<br />
de matière sèche dans les p<strong>la</strong>nts inoculés par<br />
PGPR a entraîné un rendement en N supérieur,<br />
ce qui est corrélé positivement à l’augmentation<br />
de <strong>la</strong> fixation de N 2 <strong>et</strong> de <strong>la</strong> teneur nutritive. Les<br />
résultats de c<strong>et</strong>te expérience ont indiqué que<br />
l’inocu<strong>la</strong>tion bactérienne en combinaison avec<br />
un apport minimal de fertilisant N (20 mg/kg)<br />
a augmenté les rendements en N grâce a un<br />
eff<strong>et</strong> synergique. De même, Marschner (1995)<br />
avait conclu que <strong>la</strong> contribution de <strong>la</strong> fixation de<br />
N 2 à l’azote total par p<strong>la</strong>nt est augmentée par<br />
des niveaux modérés de sol ou de fertilisant<br />
mais décline aux niveaux plus élevés dans les<br />
légumineuses.<br />
Le rendement supérieur en azote des p<strong>la</strong>nts<br />
inoculés est dû à <strong>la</strong> fixation de N 2 efficace en<br />
raison de l’association des PGPR avec les<br />
racines des p<strong>la</strong>nts de bananier contribuant à<br />
37-39% du N 2 fixé dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte hôte comme<br />
estimé par <strong>la</strong> technique de dilution isotopique<br />
15 N. Les résultats de c<strong>et</strong>te expérience sont<br />
en accord avec les conclusions de plusieurs<br />
auteurs (Dobereiner <strong>et</strong> Baldani 1998, Amir<br />
<strong>et</strong> al. 2001) qui rapportent qu’Azospirillum<br />
<strong>et</strong> l’inocu<strong>la</strong>tion rhizobactérienne pourraient<br />
apporter une quantité importante (25-50%<br />
dans le palmier à huile ; 40% dans les non<br />
légumineuses) des besoins totaux en azote de<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte grâce au processus BNF. Malik <strong>et</strong> al.<br />
(1997) ont aussi rapporté que <strong>la</strong> capacité de<br />
fixation du N 2 par Azoracus avec Leptochloa<br />
fusca (kal<strong>la</strong>r grass) avait contribué à 26% de <strong>la</strong><br />
teneur azotée végétale.<br />
La preuve de <strong>la</strong> fixation azotée est confirmée<br />
par l’activité nitrogénase des racines inoculées<br />
estimées par le test de réduction de l’acétylène<br />
(ARA). Les rhizobactéries pourraient se<br />
maintenir, se multiplier <strong>et</strong> avoir une activité<br />
nitrogénase à <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> période expérimentale.<br />
Les deux souches PGPR utilisées ont produit<br />
des valeurs supérieures de ARA par rapport aux<br />
témoins non inoculés. Une activité ARA plus<br />
élevée peut être attribuée à <strong>la</strong> présence d’un<br />
plus grand nombre de cellules bactériennes<br />
dans les racines. L’étude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> colonisation<br />
racinaire confirme c<strong>et</strong>te conclusion, à savoir<br />
que les souches PGPR Sp7 <strong>et</strong> UPMB10<br />
peuvent coloniser efficacement les racines des<br />
p<strong>la</strong>nts de bananier.<br />
C<strong>et</strong>te étude montre c<strong>la</strong>irement que<br />
l’inocu<strong>la</strong>tion rhizobactérienne associée à une<br />
dose minimale de fertilisant-N (50 mg/kg)<br />
pourrait fixer 8,85 à 9,69 mg N/p<strong>la</strong>nt (5,0-<br />
5,3% Ndfa). La quantité totale de N 2 fixé a été<br />
augmentée (11,0 mg/p<strong>la</strong>nt; 12,5% Ndfa) en<br />
réduisant le taux de fertilisant-N (20 mg/kg).<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
De même, Ga<strong>la</strong>l <strong>et</strong> al. (2000) avaient trouvé<br />
un eff<strong>et</strong> négatif en utilisant des concentrations<br />
élevées de fertilisant-N <strong>sur</strong> les BNF par<br />
Azospirillum en association avec des racines<br />
de blé où <strong>la</strong> céréale utilise <strong>la</strong> plupart de l’azote<br />
fixé. Les résultats suggèrent que l’inocu<strong>la</strong>tion<br />
par PGPR associée à l’apport de fertilisant-N<br />
(20 mg/kg) présente un eff<strong>et</strong> synergique <strong>sur</strong><br />
<strong>la</strong> fixation de N 2 dans les p<strong>la</strong>nts de bananier<br />
cultivés en conditions hydroponiques dans de<br />
p<strong>et</strong>its pots (4,0 l) pendant 45 jours.<br />
Conclusion<br />
L’inocu<strong>la</strong>tion de souches bactériennes Sp7 <strong>et</strong><br />
UPMB10 promouvant <strong>la</strong> croissance végétale<br />
en combinaison avec un niveau minimal de<br />
fertilisant-N accroît le rendement azoté des<br />
p<strong>la</strong>nts de bananier. Les p<strong>la</strong>nts inoculés avec<br />
l’apport en N le plus faible (3,2 mg/kg, 2,13%<br />
des besoins totaux en N) ont produit le Ndfa<br />
(37-39%) le plus élevé alors que ceux avec<br />
l’apport le plus élevé en N minéral (50 mg/kg,<br />
33% des besoins totaux en N) ont montré le<br />
Ndfa (5%) le plus faible. Toutefois, l’inocu<strong>la</strong>tion<br />
par PGPR avec 20 mg/kg de fertilisant-N<br />
(13% des besoins totaux en N) a produit un<br />
eff<strong>et</strong> synergique <strong>sur</strong> <strong>la</strong> fixation de N 2 avec des<br />
plus grandes quantités de N 2 fixées (11,0 mg/<br />
p<strong>la</strong>nt; 12.5% Ndfa). Ces résultats suggèrent<br />
que les souches Sp7 <strong>et</strong> UPMB10 de PGPR<br />
sont efficaces en tant qu’engrais biologiques<br />
pour les p<strong>la</strong>nts de bananier lorsqu’elles sont<br />
appliquées conjointement avec 20 mg/kg (13%<br />
des besoins totaux en N) de fertilisant-N.<br />
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InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 15<br />
Md. Abdul Bas<strong>et</strong> Mia est<br />
Professeur associé, Department<br />
of Crop Botany, Bangabandhu<br />
Sheikh Mujibur Rahman<br />
travaille à l’Agricultural University<br />
Gazipur 1706, Bang<strong>la</strong>desh,<br />
e-mail: miabas<strong>et</strong>@yahoo.co,<br />
Zulkifli H. Shamsuddin <strong>et</strong><br />
Zakaria Wahab travaillent,<br />
respectivement, au Department<br />
of Land Management <strong>et</strong><br />
Department of Crop Science,<br />
Faculty of Agriculture, <strong>et</strong> Marziah<br />
Mahmood au Department of<br />
Biochemistry and Microbiology,<br />
Faculty of Science and<br />
Environmental Studies, Universiti<br />
Putra Ma<strong>la</strong>ysia, 43400 UPM,<br />
Serdang, Se<strong>la</strong>ngor, Ma<strong>la</strong>isie.
Me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> virulence<br />
de <strong>la</strong> fusariose<br />
Développement d’une méthode pratique pour évaluer<br />
<strong>la</strong> virulence de Fusarium oxysporum f. sp. cubense<br />
race 1 (E.F. Smith) chez le bananier<br />
T. Saravanan, M. Muthusamy, E.G. Ebenezar <strong>et</strong> R. Bhaskaran<br />
La fusariose est une contrainte<br />
majeure de <strong>la</strong> production bananière à<br />
travers le monde (Stover 1962). Son<br />
agent causal, Fusarium oxysporum f. sp.<br />
cubense (Foc) est un champignon tellurique<br />
génétiquement stable. L’identification des<br />
souches déclenchant <strong>la</strong> fusariose reste une<br />
gageure en raison du peu d’efficacité des<br />
méthodes prouvant <strong>la</strong> virulence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />
en conditions de serre. Toutefois, Sun <strong>et</strong> Su<br />
(1984) ont développé une méthode d’étude<br />
de <strong>la</strong> virulence en utilisant des vitrop<strong>la</strong>nts mais<br />
<strong>la</strong> disponibilité de tels matériels pour tous les<br />
cultivars reste un problème. C’est pourquoi,<br />
c<strong>et</strong>te étude vise à développer une méthode<br />
pratique pour étudier <strong>la</strong> virulence de Foc race<br />
1 chez le bananier.<br />
Matériels <strong>et</strong> méthodes<br />
L’expérience a été entreprise au Department<br />
of P<strong>la</strong>nt Pathology, Agricultural College<br />
and Research Institute, Madurai, Inde. Les<br />
champignons de <strong>la</strong> fusariose (race 1) affectant<br />
les <strong>bananiers</strong> (cv. Rasthali) ont été collectés<br />
à partir de <strong>bananiers</strong> poussant dans le sud<br />
du Tamil Nadu. Des rej<strong>et</strong>s montrant une<br />
décoloration ont été utilisés pour l’isolement<br />
de Foc. Les rej<strong>et</strong>s montrant les symptômes<br />
typiques de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ont été <strong>la</strong>vés dans de<br />
l’eau <strong>et</strong> fragmentés <strong>sur</strong> p<strong>la</strong>que stérile avec un<br />
scalpel stérilisé dans du chlorure de mercure<br />
à 0,1% pendant 30 sec puis rincés plusieurs<br />
fois dans de l’eau stérile. Le milieu stérile<br />
dextrose agar pour <strong>la</strong> pomme de terre (PDA)<br />
supplémenté avec 100 ppm de sulfate de<br />
streptomycine (pour éviter <strong>la</strong> contamination<br />
bactérienne) a été versé dans des boîtes de<br />
Pétri stériles à 15 ml par boîte <strong>et</strong> 3 fragments<br />
végétaux stérilisés en <strong>sur</strong>face ont été p<strong>la</strong>cés<br />
à équidistance dans chaque boîte. Toutes les<br />
manipu<strong>la</strong>tions ont été effectuées en conditions<br />
d’asepsie. Les boîtes ont été incubées à <strong>la</strong><br />
température de <strong>la</strong> pièce (28± 2°C) pendant<br />
7 jours <strong>et</strong> <strong>la</strong> croissance des champignons<br />
a été observée. Les champignons ont été<br />
purifiés par une technique simple d’isolement<br />
des spores, transférant une spore unique <strong>sur</strong><br />
une boîte de PDA incubée à 28°C pendant<br />
cinq jours. Les champignons ont ensuite été<br />
multipliés dans un milieu sableux (Ricker <strong>et</strong><br />
Ricker 1936). Du sable fin <strong>et</strong> de <strong>la</strong> farine de<br />
maïs ont été mé<strong>la</strong>ngés dans un rapport de 19:<br />
16<br />
1 <strong>et</strong> stérilisés à une pression de 1,4 kg/cm 2<br />
pendant 2 h. Le milieu sableux stérilisé a été<br />
inoculé en transférant un disque (9mm) de<br />
<strong>la</strong> culture pathogène cultivée <strong>sur</strong> boîte PDA<br />
dans le milieu sableux stérilisé <strong>et</strong> mé<strong>la</strong>nger<br />
pendant 1 min afin de répartir les champignons<br />
dans tout le milieu. Toutes les manipu<strong>la</strong>tions<br />
ont été effectuées en conditions d’asepsie.<br />
Les champignons ont été incubés à <strong>la</strong><br />
température de <strong>la</strong> pièce (28 ± 2ºC) pendant<br />
trois semaines. La totalité de l’inoculum<br />
cultivé de Foc a été utilisée pour les tests<br />
de virulence. La suspension de spores a été<br />
préparée en ajoutant de l’eau distillée stérile<br />
aux champignons cultivés <strong>sur</strong> PDA à 10 ml<br />
par boîte. La boîte a été agitée délicatement<br />
pendant cinq minutes <strong>et</strong> <strong>la</strong> suspension a été<br />
filtrée <strong>sur</strong> un tamis. Le filtrat a été utilisé pour<br />
l’injection du corme <strong>et</strong> le trempage des rej<strong>et</strong>s<br />
dans l’étude.<br />
Sept traitements ont été effectués dans<br />
l’étude:<br />
T1 Inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 10% p/v de<br />
terreau,<br />
T2 Inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 15% p/v de<br />
terreau,<br />
T3 Injection du corme par un iso<strong>la</strong>t à 3 ml/p<strong>la</strong>nt<br />
+ inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 10% p/v de<br />
terreau,<br />
T4 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (106<br />
cfu/ml) + inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 10%<br />
p/v de terreau,<br />
T5 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (106<br />
cfu/ml),<br />
T6 Fragments de p<strong>la</strong>nts infectés à 10% p/v de<br />
terreau <strong>et</strong><br />
T7 Sol infecté (105 cfu/g de sol) à 10% p/v de<br />
sol.<br />
L’injection du corme a été effectuée en<br />
injectant 3 ml de suspension de spores (106<br />
cfu/ml) à <strong>la</strong> base du pseudotronc de rej<strong>et</strong>s<br />
âgés de trois mois du cv. ‘Rasthali’ en utilisant<br />
le modèle d’injecteur pour <strong>bananiers</strong> TNAU. La<br />
suspension était injectée dans le corme selon<br />
un angle de 45°.<br />
Le sol infecté a été collecté dans des<br />
p<strong>la</strong>ntations de <strong>bananiers</strong> où une infection<br />
naturelle de <strong>la</strong> fusariose avait été observée<br />
à plus de 80%. Ce sol a été prélevé dans <strong>la</strong><br />
rhizosphère des p<strong>la</strong>nts infectés.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
Les p<strong>la</strong>nts de bananier infectés y compris les<br />
pseudotroncs <strong>et</strong> les cormes ont été prélevés<br />
de champs naturellement infectés. Ils ont été<br />
ensuite découpés <strong>et</strong> utilisés pour l’étude.<br />
Les rej<strong>et</strong>s âgés de trois mois du cv. ‘Rasthali’<br />
ont été p<strong>la</strong>ntés en bac (90 x 60 x 45 cm).<br />
Dix rej<strong>et</strong>s ont été p<strong>la</strong>ntés par bac <strong>et</strong> traités<br />
en tant que répétition. Il y avait quatre bacs<br />
par traitement, représentant 40 rej<strong>et</strong>s par<br />
traitement, disposés en blocs aléatoires. Les<br />
bacs ont été transportés en pépinière, arrosés<br />
régulièrement <strong>et</strong> observés constamment pour<br />
<strong>la</strong> détection des symptômes de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />
Trois mois après le début de l’expérience,<br />
l’incidence de <strong>la</strong> fusariose <strong>et</strong> <strong>la</strong> décoloration<br />
vascu<strong>la</strong>ire ont été me<strong>sur</strong>ées. L’incidence de <strong>la</strong><br />
fusariose a été me<strong>sur</strong>ée en utilisant l’échelle<br />
décrite par Plo<strong>et</strong>z <strong>et</strong> al. (1999):<br />
1 : Sain, 2 : chlorose légère <strong>et</strong> fusariose sans<br />
déformation du pétiole, 3 : Chlorose modérée<br />
<strong>et</strong> fusariose avec déformation du pétiole <strong>et</strong>/ou<br />
fentes de <strong>la</strong> base des feuilles, 4 : Chlorose<br />
sévère, fusariose sévère, déformation du<br />
pétiole <strong>et</strong> nanification des nouvelles feuilles<br />
émergeantes, 5 : mort).<br />
Le pourcentage de l’index de fusariose a été<br />
calculé en utilisant <strong>la</strong> formule de Mc Kinney<br />
(1923).<br />
Somme totale des c<strong>la</strong>sses numériques x 100<br />
Nombre total de p<strong>la</strong>nts observés x<br />
valeur maximale de <strong>la</strong> catégorie dans l’échelle<br />
Les p<strong>la</strong>nts ont été déterrés <strong>et</strong> <strong>la</strong> décoloration<br />
vascu<strong>la</strong>ire a été identifiée en coupant des<br />
rej<strong>et</strong>s transversalement. Le pourcentage<br />
de décoloration vascu<strong>la</strong>ire a été calculé par<br />
l’échelle décrite par Orjeda (1998): 1 : Corme<br />
totalement c<strong>la</strong>ir, pas de décoloration vascu<strong>la</strong>ire,<br />
2 : décoloration des tissus vascu<strong>la</strong>ires<br />
limitée à des points isolés, 3 : décoloration<br />
al<strong>la</strong>nt jusqu’à 1/3 des tissus vascu<strong>la</strong>ires,<br />
4 : décoloration entre 1/3 <strong>et</strong> 2/3 des tissus<br />
vascu<strong>la</strong>ires, 5 : décoloration supérieure à 2/3<br />
des tissus vascu<strong>la</strong>ires, 6: décoloration totale<br />
des tissus vascu<strong>la</strong>ires. Le pourcentage de<br />
l’index de décoloration vascu<strong>la</strong>ire a été calculé<br />
en utilisant <strong>la</strong> formule de Mc Kinney (1923)<br />
décrite plus haut.<br />
Résultats <strong>et</strong> discussion<br />
Cinq iso<strong>la</strong>ts de Foc ont été isolés de rej<strong>et</strong>s<br />
ma<strong>la</strong>des <strong>et</strong> utilisés pour c<strong>et</strong>te étude. Après<br />
trois mois, l’injection du corme (T3) a induit<br />
le pourcentage de fusariose le plus élevé,<br />
suivi par le trempage des rej<strong>et</strong>s (T4) (tableau<br />
1). L’incidence de décoloration vascu<strong>la</strong>ire <strong>la</strong><br />
plus élevée a aussi été enregistrée pour les<br />
traitements T3 <strong>et</strong> T4 (tableau 2). Parmi les<br />
iso<strong>la</strong>ts, Foc 3 a produit l’index de fusariose <strong>et</strong><br />
de décoloration vascu<strong>la</strong>ire les plus élevés dans<br />
les p<strong>la</strong>ntes. Précédemment, Stover (1959) avait<br />
trouvé que les p<strong>la</strong>nts de bananier déc<strong>la</strong>raient<br />
<strong>la</strong> fusariose trois mois après l’inocu<strong>la</strong>tion du<br />
pathogène. Hadi <strong>et</strong> al. (1987) ont observé que<br />
l’inocu<strong>la</strong>tion des racines de bananier avec Foc<br />
avait induit des lésions après une semaine <strong>et</strong><br />
que des piqûres mécaniques perm<strong>et</strong>taient au<br />
pathogène de coloniser les cellules du cortex<br />
causant des lésions brun rouge. Sivamani <strong>et</strong><br />
Gnanamanickam (1998) ont rapporté qu’un<br />
mé<strong>la</strong>nge de riz à 10%/inoculum de Foc <strong>sur</strong><br />
sable avait induit une décoloration interne<br />
sévère des cormes trois à quatre semaines<br />
après l’inocu<strong>la</strong>tion du pathogène. Dans notre<br />
étude, l’injection du corme peut avoir facilité <strong>la</strong><br />
colonisation interne <strong>et</strong> l’application au sol de<br />
pathogène a créé l’établissement initial qui a<br />
permis au pathogène de coloniser l’intérieur du<br />
système cellu<strong>la</strong>ire. C’est pourquoi, l’injection du<br />
Tableau 1. Virulence des iso<strong>la</strong>ts de F. oxysporum f.sp. cubense par index de fusariose.<br />
Traitement Pourcentage de fusariose de l’iso<strong>la</strong>t*<br />
Foc 1 Foc 2 Foc 3 Foc 4 Foc 5<br />
T1 Inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t<br />
à 10% p/v de terreau 26.67(31.09) 35.00(36.27) 51.67(45.96) 40.00(39.23) 33.33(25.26)<br />
T2 Inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t<br />
à 15% p/v de terreau 33.33(35.26) 41.67(40.21) 54.67(45.96) 36.67(37.27) 35.00(36.27)<br />
T3 Injection du corme par un iso<strong>la</strong>t à 3 ml/p<strong>la</strong>nt<br />
+ Inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à at 10% p/v<br />
de terreau 43.33(41.16) 45.00(42.13) 60.00(50.76) 55.00(47.87) 45.00(42.13)<br />
T4 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant (10 6 cfu/ml)<br />
+ inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t à 10% w/v<br />
de terreau 31.67(34.24) 41.67(40.21) 52.06(46.18) 51.60(45.91) 43.33(41.16)<br />
T5 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (10 6 cfu/ml) 38.33(35.28) 35.00(36.27) 41.67(40.19) 35.00(36.27) 35.00(36.27)<br />
T6 Fragments de p<strong>la</strong>nts infectés à 10% p/v de terreau 33.35(35.27) 38.75(38.49) 43.33(41.17 30.00(33.21) 34.43(32.27)<br />
T7 Sol infecté (10 5 cfu/g de sol) à 10% p/v de sol 36.67(37.27) 27.50(31.63) 40.00(39.23) 31.67(34.24) 35.06(36.27)<br />
Control 20.00(26.56) 20.00(26.56) 20.00(26.56) 20.00(26.56) 20.00(26.56)<br />
* Moyenne de quatre répétitions. Chaque répétition contenant 10 p<strong>la</strong>nts<br />
Les valeurs entre parenthèses sont les valeurs transformés arc sine<br />
Valeur de différence critique<br />
Méthodes: 1.42<br />
Iso<strong>la</strong>ts: 1.87<br />
Méthodes x Iso<strong>la</strong>ts: 1.65<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 17
Tableau 2. Virulence des iso<strong>la</strong>ts F. oxysporum f.sp. cubense par index de décoloration vascu<strong>la</strong>ire.<br />
Traitement Index de décoloration vascu<strong>la</strong>ire de l’iso<strong>la</strong>t * (%)<br />
Foc 1 Foc 2 Foc 3 Foc 4 Foc 5<br />
T1 Inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t<br />
à 10% p/v de terreau 21.60(27.69) 18.97(25.81) 26.13(30.74) 20.94(27.23) 26.68(31.10)<br />
T2 Inoculum <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t<br />
à 15% p/v de terreau 25.71(30.51) 29.37(32.82) 32.00(34.45) 32.23(34.58) 25.83(30.55)<br />
T3 Injection du corme par un iso<strong>la</strong>t à 3 ml/p<strong>la</strong>nt<br />
+ Inoculum d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à at 10% p/v<br />
de terreau 81.85(64.79) 69.09(56.23) 88.25(70.07) 63.61(52.90) 62.46(52.22)<br />
T4 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (10 6 cfu/ml)<br />
+ <strong>sur</strong> sable de l’iso<strong>la</strong>t à 10% p/v<br />
de terreau 63.20(52.60) 59.35(50.40) 66.32(54.53) 55.00(47.87) 55.92(48.40)<br />
T5 Trempage des rej<strong>et</strong>s pendant 30 min (10 6 cfu/ml) 54.96(47.85) 57.43(49.28) 41.24(39.95) 40.34(39.43) 37.57(37.67)<br />
T6 Fragments de p<strong>la</strong>nts infectés à 10% p/v de terreau 36.50(37.19) 30.17(33.32) 35.75(36.72) 30.17(33.32) 29.18(32.69)<br />
T7 Sol infecté (10 5 cfu/g de sol) à 10% p/v de sol 27.05(31.34) 26.38(30.90) 29.68(33.01) 25.49(30.32) 25.98(30.65)<br />
Témoin 16.67(24.09) 16.67(24.09) 16.67(24.09) 16.67(24.09) 16.67(24.09)<br />
* Moyenne de quatre répétitions. Chaque répétition contenant 10 p<strong>la</strong>nts<br />
Les valeurs entre parenthèses sont les valeurs transformés arc sine<br />
Valeur de différence critique<br />
Méthodes: 1.56<br />
Iso<strong>la</strong>ts: 2.05<br />
Méthodes x Iso<strong>la</strong>ts: 1.98<br />
T. Saravanan travaille à<br />
l’Agricultural Research Station,<br />
Kovilpatti – 628 501,<br />
Tamil Nadu, Inde,<br />
e-mail:<br />
pathsaran75@rediffmail.com<br />
M. Muthusamy, E.G. Ebenezar<br />
<strong>et</strong> R. Bhaskaran travaillent au<br />
Department of P<strong>la</strong>nt Pathology,<br />
Agricultural College and<br />
Research Institute,<br />
Madurai – 625 104, Inde<br />
corme par une suspension de spores de l’iso<strong>la</strong>t<br />
à 3 ml/p<strong>la</strong>nt + application au sol d’un inoculum<br />
d’iso<strong>la</strong>t <strong>sur</strong> sable à 10% p/v de terreau s’avère<br />
une méthode rapide pour tester <strong>la</strong> virulence.<br />
Références<br />
Hadi M.A.A., F. Fadel & A.I. Ghorab. 1987. Root rot<br />
of bananas and its control in Egypt. Pp. 161-171 in<br />
Proceedings of the Conference of the Agricultural<br />
Development Research, Le Caire, Egypte<br />
Orjeda G. 1998. Evaluation de <strong>la</strong> résistance des <strong>bananiers</strong><br />
aux cercosporioses <strong>et</strong> à <strong>la</strong> fusariose. Guides techniques<br />
INIBAP 3. Inibap, Montpellier, France. p. 29.<br />
Mc Kinney H.H. 1923. A new system of grading p<strong>la</strong>nt<br />
diseases, Journal of Agricultural Research 26:195-218<br />
Plo<strong>et</strong>z R.C., Haynes & A. Vazquez. 1999. Responses of<br />
new banana accessions in South Florida to Panama<br />
disease. Crop Protection 18(7):445-449<br />
Les <strong>bananiers</strong> (Musa spp.) sont cultivés<br />
dans de nombreux districts du Kenya.<br />
Ils recouvrent actuellement une <strong>sur</strong>face<br />
de 40 000 ha <strong>et</strong> produisent 510 000 tonnes<br />
(FAOstat 2006). Dans les régions occidentales<br />
d’altitude du Kenya, les <strong>bananiers</strong> des<br />
hauts p<strong>la</strong>teaux d’Afrique de l’Est (East<br />
African High<strong>la</strong>nd Bananas - EAHB) (Musa<br />
AAA, cultivars ‘Matooke’ <strong>et</strong> ‘Mbidde’) sont<br />
les plus communs alors que <strong>sur</strong> les hauts<br />
p<strong>la</strong>teaux du centre <strong>et</strong> de l’Est <strong>et</strong> <strong>sur</strong> les zones<br />
côtières, les <strong>bananiers</strong> dessert prédominent,<br />
18<br />
Ricker A.J. & R.S. Ricker. 1936. Introduction to research<br />
on p<strong>la</strong>nt diseases. Johns Swift Co. Mc., New York.<br />
117pp.<br />
Sivamani E. & S.S. Gnanamanickam. 1988. Biological<br />
control of Fusarium oxysporum f. sp. cubense in<br />
banana by inocu<strong>la</strong>tion with Pseudomonas fluorescens.<br />
P<strong>la</strong>nt Soil 107(1):3-9.<br />
Stover R.H. 1959. A rapid and simple pathogenecity test<br />
for d<strong>et</strong>ecting virulent clones of Fusarium oxysporum<br />
f. sp. cubense using seedlings of Musa balbisiana.<br />
Nature 184:1591-1592<br />
Stover R.H. 1962. Fusarial wilt (Panama disease)<br />
of bananas and Musa species. Common Wealth<br />
Mycological Institute, Kew, Surrey, UK, p.117.<br />
Sun E.J. & H.J. Su. 1984. Rapid m<strong>et</strong>hod for d<strong>et</strong>ermining<br />
differential virulence of Fusarium oxysporum f.sp.<br />
cubense using banana p<strong>la</strong>ntl<strong>et</strong>s. Tropical Agriculture<br />
(Trinidad) 61(1):7-8.<br />
Les nématodes au Kenya Distribution des nématodes phytoparasites chez le<br />
bananier au Kenya<br />
K.V. Seshu Reddy, J.S. Prasad, P.R. Speijer, R.A. Sikora <strong>et</strong> D.L. Coyne<br />
particulièrement ‘Cavendish’ <strong>et</strong> ‘Gros Michel’,<br />
qui composent une part importante du régime<br />
alimentaire <strong>et</strong> du revenu des ménages (INIBAP<br />
1986). La production bananière doit faire face<br />
à de nombreuses contraintes telles que le<br />
complexe des nématode phytoparasites, le<br />
charançon du bananier, <strong>la</strong> fusariose, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />
des raies noires, des pratiques agronomiques<br />
peu développées <strong>et</strong> des sols peu fertiles, qui<br />
se combinent pour affecter les rendements au<br />
Kenya (Nguthi 1996, Inzaule <strong>et</strong> al. 2005).<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
Les nématodes phytoparasites décrits<br />
auparavant <strong>sur</strong> Musa au Kenya sont<br />
Pratylenchus goodeyi, Radopholus similis<br />
<strong>et</strong> Helicotylenchus multicinctus (Gichure<br />
<strong>et</strong> Ondieki 1977, Inzaule <strong>et</strong> al. 2005).<br />
Au voisinage de l’Ouganda, des pertes<br />
importantes de production des EAHB,<br />
décou<strong>la</strong>nt de l’infection par R. similis <strong>et</strong> H.<br />
multicinctus, ont été étudiées (Speijer <strong>et</strong> al.<br />
1994, Speijer <strong>et</strong> al. 1999, Gowen <strong>et</strong> al. 2005).<br />
Pratylenchus goodeyi est aussi commun <strong>sur</strong><br />
Musa aux altitudes supérieures à 1400 masl<br />
en Ouganda, tandis que R. similis tend à se<br />
révéler plus important en dessous de 1400<br />
m (Kashaija <strong>et</strong> al. 1994). Helicotylenchus<br />
multicinctus prévaut <strong>la</strong>rgement dans tout<br />
l’Ouganda, mais R. similis semble être<br />
responsable de <strong>la</strong> majorité des dégâts<br />
causés par les nématode <strong>sur</strong> Musa. Dans<br />
le souci d’augmenter <strong>la</strong> production de Musa<br />
au Kenya, des enquêtes pour établir les<br />
profils des espèces de nématode <strong>sur</strong> Musa<br />
à travers le pays ont été entreprises entre<br />
1990 <strong>et</strong> 1993. Les détails des systèmes<br />
agricoles <strong>et</strong> des pratiques de gestion<br />
re<strong>la</strong>tifs aux exploitations visitées durant<br />
l’étude actuelle avaient été présentés<br />
précédemment, y compris les détails de<br />
<strong>la</strong> distribution des insectes ravageurs de<br />
Musa <strong>et</strong> les informations préliminaires <strong>sur</strong><br />
les observations des nématodes (Prasad <strong>et</strong><br />
Seshu Reddy 2000). Toutefois, ce rapport<br />
fournit des détails spécifiques concernant<br />
les nématodes, y compris ceux d’études<br />
préliminaires entreprises auparavant dans<br />
les exploitations du district d’Oyugis en<br />
plus des données de l’enquête nationale<br />
effectuée <strong>sur</strong> le groupe Musa.<br />
Matériels <strong>et</strong> méthodes<br />
En 1990, des observations ont été effectuées<br />
<strong>sur</strong> les profils des espèces de nématode du<br />
bananier dans le district d’Oyugis. L’enquête<br />
nationale a été conduite en 1993 à travers 13<br />
districts où poussent Musa (tableau 1).<br />
Enquête du district d’Oyugis<br />
Dans le district d’Oyugis, six exploitations,<br />
avec dans chacune un minimum de 10<br />
p<strong>la</strong>nts âgés de 2 à 3 ans des deux cultivars<br />
‘Naky<strong>et</strong>engu’ (Musa AAA, Matooke) <strong>et</strong> ‘Sukali<br />
Ndizi’ (Musa AB), ont été sélectionnées. Dans<br />
chaque exploitation, cinq pieds par cultivar<br />
ont été échantillonnés à <strong>la</strong> base du p<strong>la</strong>nt le<br />
plus avancé du pied. Toutes les racines d’une<br />
excavation de 20 cm x 20 cm x 20 cm, faite<br />
à <strong>la</strong> pelle, ont été estimées par cultivar pour<br />
chaque exploitation <strong>et</strong> transportées dans un<br />
sac en p<strong>la</strong>stique, dans une g<strong>la</strong>cière pour étude<br />
à <strong>la</strong> Station agronomique de Mbita de l’ICIPE.<br />
Les échantillons ont été stockés une nuit à 4°C<br />
dans un réfrigérateur avant d’être utilisés le<br />
jour suivant. Les racines ont été coupées en<br />
segments d’environ 1 cm, puis bien mixées <strong>et</strong><br />
5 sous-échantillons de 5 g ont été prélevés au<br />
hasard pour l’extraction des nématodes. Les<br />
sous-échantillons ont macéré pendant deux<br />
secondes en utilisant un mixeur de cuisine<br />
avant l’extraction par <strong>la</strong> méthode de Baermann<br />
modifiée pendant 48 heures (Hooper <strong>et</strong><br />
al. 2005). Les nématodes extraits ont été<br />
identifiés <strong>et</strong> comptés dans des aliquotes 3 x 2<br />
ml prélevés <strong>sur</strong> une suspension de 25 ml de<br />
chaque sous-échantillon. Dans le cas de forte<br />
densité de nématodes, <strong>la</strong> suspension a été<br />
diluée à 50 ou 75 ml. Les densités moyennes<br />
de nématodes par exploitation <strong>et</strong> par cultivar<br />
ont été déterminées <strong>et</strong> ramenées à 100 g<br />
de poids frais de racines. Afin d’évaluer <strong>la</strong><br />
Tableau 1. Densité de nématodes phyto-parasites <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> d’altitude en Afrique de l’Est (Musa AAA, groupe Matooke) <strong>et</strong> les <strong>bananiers</strong><br />
exotiques (Musa AAA <strong>et</strong> ABB) pour Kenya en 1993.<br />
Site Alt AAA-EA Exotiques<br />
Hm Pg Pc Rs Roty Tr Mel Hm Pg Pc Rs Roty Tr Mel<br />
Région occidentale<br />
Bungoma 1 575 2 988 12 050 0 0 0 0 600 3 750 4 667 0 0 0 0 0<br />
Kakamega 1 495 0 39 000 0 0 0 0 0 0 39 000 0 0 0 0 0<br />
Kisii 1 480 0 9 667 0 0 0 0 0 0 41 000 0 0 0 0 0<br />
Vihiga 1 460 0 18 500 0 0 0 0 0 1 000 12 000 250 0 0 0 600<br />
Siaya 1 400 15 000 3 000 0 0 0 0 0 15 000 0 0 0 0 0 8 000<br />
Oyugis 1 400 390 55 680 50 195 103 4 470 0 0 66 0 0 983<br />
Busia 1 160 15 000 0 0 0 5 000 0 10 500 250 3 000 0 0 5 000 0 0<br />
Homa Bay 1 120 2 500 190 000 0 0 0 0 0 20 000 81 250 0 15 000 1 100 15 000 3 500<br />
Région centrale<br />
Nyeri 1 640 0 40 125 0 0 0 0 0 2 000 21 083 250 0 0 0 400<br />
Embu 1 480 0 18 750 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />
Muranga 1 203 0 3 333 59 000 0 0 0 0 0 11 111 20 000 0 0 0 15 000<br />
Région côtière<br />
Kwale 168 0 0 0 0 0 0 0 8 250 15 000 0 0 0 0 0<br />
Kilifi 15 0 15 000 0 0 0 0 0 18 888 2 733 0 0 0 0 48 050<br />
Hm: Helicotylenchus multicinctus, Pg: Pratylenchus goodeyi, Pc: Pratylenchus coffeae, Rs: Radopholus similis, Roty: Rotylenchus c<strong>la</strong>vicuadatus, Tr: Trophurus n.sp. Mel: Meloidogyne sp.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 19
variabilité intra-site, trois pieds adjacents par<br />
cultivar ont été sélectionnés <strong>et</strong> échantillonnés<br />
<strong>sur</strong> un site d’exploitation unique, Silpa Odak,<br />
où les échantillons de racine ont été collectés<br />
<strong>et</strong> utilisés séparément pour chaque pied.<br />
Enquête nationale<br />
Dans l’enquête nationale, une exploitation par<br />
district producteur de bananes a été choisie<br />
au hasard pour l’échantillonnage à <strong>la</strong> fois<br />
des cultivars EAHB <strong>et</strong> exotiques. Trois p<strong>la</strong>nts<br />
par type de Musa ont été choisis au hasard<br />
dans chaque exploitation <strong>et</strong> me<strong>sur</strong>és pour<br />
l’incidence des nématodes. Les pieds ont été<br />
échantillonnés dans le district d’Oyugis. Les<br />
racines détachées ont été estimées par cultivar<br />
<strong>et</strong> par exploitation <strong>et</strong> transportées au <strong>la</strong>boratoire<br />
de <strong>la</strong> Station agronomique de Mbita où elles<br />
ont été stockées à 4°C au réfrigérateur jusqu’à<br />
ce qu’elles soient étudiées quelques jours plus<br />
tard. Les racines de chaque échantillon ont<br />
été coupées finement (environ 2-5 mm) <strong>et</strong><br />
mixées correctement. Les nématodes ont été<br />
extraits à partir d’un sous-échantillon de 10 g<br />
de racines, prélevés <strong>sur</strong> l’échantillon total est<br />
p<strong>la</strong>cés directement <strong>sur</strong> un disque de milieu de<br />
Baermann modifié pendant environ 48 heures.<br />
Les nématodes ont été identifiés <strong>et</strong> comptés.<br />
Les données <strong>sur</strong> les nématodes ont été<br />
soumises à une ANOVA en utilisant les<br />
densités transformées en Ln(x+1) par le<br />
logiciel statistique SAS. Les données en été<br />
ramenées au nombre de nématodes pour<br />
100 g de racines avant transformation.<br />
20<br />
Résultats<br />
District d’Oyugis<br />
Une variation considérable de <strong>la</strong> densité<br />
des nématodes entre les exploitations a<br />
été observée dans le district d’Oyugis, avec<br />
P. goodeyi plus représenté que les autres<br />
nématodes (tableau 2). Radopholus similis<br />
a été observé <strong>sur</strong> trois des six exploitations<br />
<strong>sur</strong> ‘Naky<strong>et</strong>engu’, mais pas <strong>sur</strong> ‘Sukali Ndizi’,<br />
tandis que Meloidogyne spp. (juvéniles au<br />
second stade) a été observé <strong>sur</strong> ‘Sukali Ndizi’<br />
dans toutes les exploitations, mais seulement<br />
dans trois exploitations <strong>sur</strong> ‘Naky<strong>et</strong>engu’.<br />
À l’exploitation de Silpa Odak, les densités de<br />
nématodes racinaires ont différé (p
d’Oyugis <strong>et</strong> Homa Bay. À Kwale <strong>et</strong> Kilifi, H.<br />
multicinctus <strong>et</strong> à Kilifi Meloidogyne spp. ont<br />
été découverts seulement <strong>sur</strong> les cultivars<br />
de <strong>bananiers</strong> exotiques <strong>et</strong> non <strong>sur</strong> les EAHB.<br />
Dans le district de Muranga, P. coffeae était<br />
<strong>la</strong>rgement présent <strong>sur</strong> les cultivars EAHB <strong>et</strong><br />
exotiques <strong>et</strong> a aussi été enregistré <strong>sur</strong> les<br />
<strong>bananiers</strong> exotiques dans les districts de<br />
Nyeri <strong>et</strong> Vihiga. Les nématodes Rotylenchus<br />
c<strong>la</strong>vicaudatus, Scutellonema spp., Cricomema<br />
spp., Xiphinema spp, Hemicycliophora spp. <strong>et</strong><br />
une espèce non encore décrite de Trophurus<br />
ont aussi été observés sporadiquement.<br />
Discussion<br />
Le nématode le plus <strong>la</strong>rgement répandu<br />
observé attaquant les <strong>bananiers</strong> EAHB <strong>et</strong><br />
exotiques au Kenya en 1993 était P. goodeyi.<br />
Il a aussi été celui trouvé aux plus fortes<br />
densités. H. multicinctus préva<strong>la</strong>it aussi, alors<br />
que R. similis, dominant dans les pays voisins,<br />
Ouganda <strong>et</strong> Tanzanie, a été observé à des<br />
densités re<strong>la</strong>tivement faibles <strong>et</strong> de manière<br />
sporadique. La densité re<strong>la</strong>tivement élevée<br />
à <strong>la</strong>quelle certaines espèces de nématode<br />
ont été observées pourrait suggérer leur<br />
responsabilité dans les pertes de production<br />
(Gowen <strong>et</strong> al. 2005). Toutefois, alors qu’il<br />
existe des données établissant c<strong>la</strong>irement<br />
l’eff<strong>et</strong> néfaste de R. similis <strong>sur</strong> Musa, <strong>la</strong><br />
re<strong>la</strong>tion entre P. goodeyi, Meloidogyne spp., H.<br />
multicinctus <strong>et</strong> Musa est moins c<strong>la</strong>ire, malgré<br />
des informations de plus en plus nombreuses<br />
quant à leur pouvoir destructeur (Walker <strong>et</strong><br />
al. 1984, Barekye <strong>et</strong> al. 1999, Bridge 2000,<br />
Ssango <strong>et</strong> al. 2004, Moens <strong>et</strong> al. 2005). Il<br />
semble aussi exister une forte influence du<br />
génotype de Musa <strong>sur</strong> l’association avec<br />
ces nématodes (Pinoch<strong>et</strong> <strong>et</strong> Rowe 1978,<br />
Hartman J., IITA, non publié), bien que <strong>la</strong><br />
nature hautement pathogène de P. coffeae<br />
pour Musa devienne de plus en plus évidente<br />
(Speijer <strong>et</strong> al. 2000, Sundararaju 2001, Brentu<br />
<strong>et</strong> al. 2004). Il est à noter dans c<strong>et</strong>te étude<br />
que les densités re<strong>la</strong>tivement élevées de P.<br />
coffeae à Muranga, <strong>et</strong> son occurrence dans les<br />
districts de Nyeri <strong>et</strong> Vihiga. P. coffeae n’avait<br />
pas été observé <strong>sur</strong> Musa au Kenya (Gichure<br />
<strong>et</strong> Ondieki 1977), mais semble être observé de<br />
plus en plus souvent en Afrique de l’Est bien<br />
que de manière erratique. Dans le nord-ouest<br />
de <strong>la</strong> Tanzanie, par exemple, il n’avait pas été<br />
détecté en 1984 (Walker <strong>et</strong> al. 1984), mais l’a<br />
été peu après (Sikora <strong>et</strong> al. 1989), alors qu’il<br />
n’avait pas été détecté à Zanzibar en 1992<br />
(Maas 1992), mais est détecté fréquemment<br />
plus récemment (Rajab <strong>et</strong> al. 1999). Étant<br />
donné le potentiel de dommages observé<br />
dans des études <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain en<br />
Afrique de l’Ouest (Speijer <strong>et</strong> al. 2001, Brentu<br />
<strong>et</strong> al. 2004), l’apparition de P. coffeae <strong>sur</strong> Musa<br />
dans <strong>la</strong> région est inquiétante, même si ‘P.<br />
coffeae’ semble être composé de plusieurs<br />
espèces étroitement apparentées différant par<br />
leur potentiel pathogénique <strong>et</strong> <strong>la</strong> spécificité de<br />
l’hôte (Duncan <strong>et</strong> al. 1999). Actuellement, on<br />
ne connaît pas les eff<strong>et</strong>s des nématodes <strong>sur</strong><br />
les <strong>bananiers</strong> EAHB <strong>et</strong> les <strong>bananiers</strong> dessert.<br />
En outre, il est intéressant de noter <strong>la</strong> présence<br />
observée de P. goodeyi dans des sites de faible<br />
altitude <strong>sur</strong> <strong>la</strong> côte kenyane. Pratylenchus<br />
goodeyi est habituellement repéré à des<br />
altitudes supérieures (au-dessus de 1400 en<br />
Afrique continentale) où les conditions sont<br />
plus fraîches (ce qui lui perm<strong>et</strong> de <strong>sur</strong>vivre)<br />
qu’aux altitudes inférieures (Bridge <strong>et</strong> al.<br />
1995). C’est pourquoi, son occurrence dans<br />
les zones côtières re<strong>la</strong>tivement chaudes<br />
du Kenya est inhabituelle. À l’exception de<br />
sa présence dans les îles Canaries (Price<br />
2000) où il représente un problème pour les<br />
<strong>bananiers</strong> dessert commerciaux, ce<strong>la</strong> semble<br />
<strong>la</strong> seule observation en Afrique continentale <strong>et</strong><br />
peut-être une indication de souche tolérant <strong>la</strong><br />
chaleur.<br />
On ne sait pas si P. coffeae dans le district de<br />
Muranga est natif ou a été introduit par le biais de<br />
matériel importé. Sa présence est, cependant,<br />
une inquiétude <strong>la</strong>tente <strong>et</strong> l’information <strong>sur</strong> sa<br />
distribution actuelle <strong>et</strong> sa pathogénicité serait<br />
utile au secteur bananier du Kenya. De même,<br />
<strong>la</strong> présence de P. goodeyi <strong>sur</strong> <strong>la</strong> côte pourrait<br />
être le résultat d’une introduction, <strong>et</strong> indiquer<br />
que l’échantillonnage de c<strong>et</strong>te étude a eut lieu<br />
re<strong>la</strong>tivement peu après son introduction <strong>sur</strong> le<br />
matériel à p<strong>la</strong>nter, avant que les nématodes ne<br />
meurent. C’est pourquoi, il serait utile d’établir<br />
<strong>la</strong> situation actuelle <strong>et</strong> si besoin, d’intervenir.<br />
La faible occurrence des autres espèces<br />
de nématode n’est pas perçue comme une<br />
inquiétude, bien que certaines d’entre elles<br />
comme Rotylenchus spp. soient reconnues<br />
comme des ravageurs importants dans<br />
certaines zones de production de Musa (De<br />
Waele <strong>et</strong> al. 2000).<br />
Les résultats de c<strong>et</strong>te étude confirment le<br />
besoin d’une évaluation du matériel Musa<br />
introduit contre les ravageurs importants<br />
comme P. coffeae <strong>et</strong> R. similis. Ils confirment<br />
aussi le besoin de restreindre les mouvements<br />
de matériel potentiellement infecté <strong>et</strong>/ou<br />
d’améliorer <strong>la</strong> promotion <strong>et</strong> <strong>la</strong> diffusion<br />
de l’information <strong>sur</strong> l’emploi des me<strong>sur</strong>es<br />
sanitaires pour Musa <strong>et</strong> l’utilisation de matériel<br />
à p<strong>la</strong>nter sain. C<strong>et</strong>te étude a été effectuée,<br />
il y a quelques années <strong>et</strong> sa publication a<br />
été malheureusement r<strong>et</strong>ardée en raison de<br />
circonstances imprévues. Toutefois, elle reste<br />
très pertinente <strong>et</strong> présente une base de <strong>la</strong><br />
distribution des nématodes phytoparasites<br />
<strong>sur</strong> Musa au Kenya <strong>sur</strong> <strong>la</strong>quelle pourront<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 21
K.V. Seshu Reddy<br />
– anciennement chercheur à<br />
l’International Centre of Insect<br />
Physiology and Ecology (ICIPE) -<br />
P.O. Box 30772, Nairobi, Kenya,<br />
<strong>et</strong> dont l’adresse actuelle est<br />
202 K.K. Heights, Masab Tank,<br />
Hyderabad-500 028, Inde.<br />
J.S. Prasad - anciennement<br />
chercheur à l’ICIPE, peut être<br />
contacté au Directorate of Rice<br />
Research, Rajendranagar,<br />
Hyderabad-500 030, Inde.<br />
R.A. Sikora est professeur à<br />
l’Université de Bonn, Nussalee 9,<br />
5300 Bonn, Allemagne.<br />
D.L. Coyne (auteur référent,<br />
e-mail: d.coyne@cgiar.org)<br />
travaille à l’Institut international<br />
d’agriculture tropicale (IITA)<br />
– P.O. Box 7878, Kampa<strong>la</strong>,<br />
Ouganda – adresse postale:<br />
c/o Lambourn & Co., Carolyn<br />
House, 26 Dingwall Road,<br />
Croydon CR9 3EE.<br />
Paul Speijer travail<strong>la</strong>it aussi à<br />
l’IITA-Ouganda. Il est décédé<br />
le 30 janvier 2000.<br />
s’appuyer de futures études <strong>et</strong> actions au<br />
bénéfice du secteur.<br />
Dans notre étude, le fort degré de variation<br />
des profils des espèces de nématode entre les<br />
sites <strong>et</strong> les cultivars ont généré des difficultés<br />
à me<strong>sur</strong>er leur importance <strong>sur</strong> Musa au Kenya.<br />
Toutefois, avec les densités re<strong>la</strong>tivement<br />
élevées observées <strong>et</strong> <strong>la</strong> grande variation des<br />
espèces de nématode, dont certains sont<br />
associés à des pertes graves de production<br />
pour les <strong>bananiers</strong> dans d’autres pays, des<br />
pertes considérables dues aux nématodes sont<br />
à craindre. Le crib<strong>la</strong>ge des cultivars communs<br />
<strong>et</strong> de ceux devant être distribués au Kenya<br />
contre de tels nématodes est recommandé.<br />
Remerciements<br />
C<strong>et</strong> article est dédié à <strong>la</strong> mémoire de Paul<br />
Speijer. Les auteurs souhaitent remercier<br />
le Bundesministerium für wirtschaftliche<br />
Zusammenarbeit (BMZ), Allemagne dont<br />
l’appui financier a permis <strong>la</strong> conduite de c<strong>et</strong>te<br />
étude.<br />
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Évaluation de l’eff<strong>et</strong> de produits commerciaux à base<br />
de champignons mycorrhiziens <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance des<br />
<strong>bananiers</strong> en pépinière<br />
A.S. Rodríguez-Romero <strong>et</strong> M.C. Jaizme-Vega<br />
Les champignons mycorrhiziens à<br />
arbuscules (CMA) sont des symbiotes<br />
endophytes <strong>et</strong> biotrophes mutualistes<br />
qui colonisent <strong>la</strong> plupart des racines des<br />
végétaux. La mycorrhization accroît <strong>la</strong> capacité<br />
à absorber certains nutriments minéraux <strong>et</strong> est<br />
particulièrement efficace pour l’assimi<strong>la</strong>tion du<br />
phosphore. L’infection mycorrhizienne cause<br />
des changements physiques, biochimiques <strong>et</strong><br />
physiologiques dans les racines colonisées<br />
entraînant l’amélioration de l’état général de<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant l’atténuation des stress<br />
biotiques <strong>et</strong>/ou abiotiques (Barea <strong>et</strong> al. 2004).<br />
L’avantage d’une inocu<strong>la</strong>tion des vitrop<strong>la</strong>nts<br />
de bananier par des CMA durant les premiers<br />
stades de croissance a été c<strong>la</strong>irement<br />
démontré (Yano-Melo <strong>et</strong> al. 1999). Le bénéfice<br />
d’une mycorrhization précoce de c<strong>et</strong>te espèce<br />
a même été détecté un an après l’inocu<strong>la</strong>tion,<br />
dans des p<strong>la</strong>nts cultivés au champ pendant<br />
neuf mois (Jaizme-Vega <strong>et</strong> al. 2002).<br />
En raison de leur comportement de symbiote<br />
obligatoire, il est impossible de multiplier les<br />
CMA en absence de racines vivantes, ce qui<br />
limite sérieusement <strong>la</strong> production d’inoculums<br />
à grande échelle. Néanmoins, ces dernières<br />
années, plusieurs substrats <strong>et</strong> méthodes ont<br />
été décrits pour <strong>la</strong> production d’inoculums<br />
pour l’horticulture, l’arboriculture <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
foresterie (von Alten <strong>et</strong> al. 2002). Aujourd’hui,<br />
l’optimisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> commercialisation<br />
d’inoculums de champignons mycorrhiziens<br />
à arbuscules à grande échelle représentent<br />
<strong>la</strong> plus grande difficulté rencontrée pour le<br />
transfert de c<strong>et</strong>te biotechnologie du domaine<br />
scientifique au secteur agricole. Le nombre<br />
croissant de p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprises<br />
produisant des inoculums est <strong>la</strong> preuve de<br />
<strong>la</strong> demande pour c<strong>et</strong>te sorte de produits.<br />
La communication autour de ces produits<br />
présente les CMA comme une garantie de<br />
santé <strong>et</strong> de produits bénéfiques d’origine<br />
naturelle (von Alten <strong>et</strong> al. 2002). Les aspects<br />
comme l’apport nutritionnel des inoculums, les<br />
substrats, le pH <strong>et</strong> les doses recommandées<br />
sont les renseignements qui doivent être<br />
fournis aux consommateurs (von Alten <strong>et</strong> al.<br />
2002). D’autre part, <strong>la</strong> densité des propagules<br />
(quantification des unités infectantes) ou <strong>la</strong><br />
concentration de spores constitue les critères<br />
de qualité de ces produits. Toutefois, en<br />
absence de réglementation publique <strong>sur</strong> le<br />
contrôle de <strong>la</strong> qualité des produits à base<br />
de CMA, celui-ci est, à ce jour, effectué les<br />
sociétés elles-mêmes (von Alten <strong>et</strong> al. 2002).<br />
C<strong>et</strong>te expérience a été é<strong>la</strong>borée dans le<br />
but de comparer l’efficacité de trois produits à<br />
base de CMA. Dans un premier temps, <strong>la</strong> dose<br />
optimale de chaque produit a été déterminée<br />
<strong>sur</strong> <strong>la</strong> base de critères de croissance <strong>et</strong> de<br />
critères économiques (quantité de produit<br />
consommé). Une fois <strong>la</strong> dose optimale<br />
pour chaque formu<strong>la</strong>tion établie, une étude<br />
comparative a été faite pour déterminer<br />
l’efficacité des produits.<br />
Matériels <strong>et</strong> méthode<br />
L’étude s’est déroulée en 2005 au Laboratoire<br />
de protection des p<strong>la</strong>ntes de l‘Instituto Canario<br />
de Investigaciones Agrarias à La Laguna,<br />
Ténérife, Iles Canaries. Le matériel utilisé<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 23<br />
Des champignons ‘boostent’<br />
les <strong>bananiers</strong>
consistait en vitrop<strong>la</strong>nts de Musa acuminata<br />
Col<strong>la</strong> (AAA) cv. ‘P<strong>et</strong>ite Naine’ <strong>et</strong> cv. ‘Gruesa’<br />
(un cultivar commercial <strong>la</strong>rgement utilisé aux<br />
îles Canaries). Les p<strong>la</strong>nts, longs de 7±1 cm<br />
<strong>et</strong> présentant 2-3 feuilles, ont été cultivés <strong>sur</strong><br />
milieu agar en bouteilles de verre en conditions<br />
aseptiques. Ils ont été ensuite délicatement<br />
prélevés <strong>et</strong> leurs racines <strong>la</strong>vées afin d’éliminer<br />
le reste d’agar. Les racines ont été coupées<br />
afin de <strong>la</strong>isser 0,5-1 cm de racines. Ensuite,<br />
les p<strong>la</strong>nts ont été transp<strong>la</strong>ntés en c<strong>la</strong>y<strong>et</strong>tes<br />
de polyéthylène noir multi-pots, contenant<br />
chacune 15 alvéoles de 250 ml. Les alvéoles<br />
ont été remplies avec un substrat stérilisé à <strong>la</strong><br />
vapeur constitué d’un mé<strong>la</strong>nge à parts égales<br />
de sol, de cendres volcaniques <strong>et</strong> de tourbe<br />
(TKS ® 1 Instant, Floragard, Allemagne). Les<br />
produits CMA ont été appliqués au moment de<br />
<strong>la</strong> transp<strong>la</strong>ntation.<br />
Le tableau 1 indique les caractéristiques des<br />
produits <strong>et</strong> les doses.<br />
L’inocu<strong>la</strong>tion a été entreprise en ajoutant<br />
<strong>la</strong> quantité de volume de produit déterminée<br />
pour chaque dose juste sous les p<strong>la</strong>nts.<br />
La décision <strong>sur</strong> les doses à appliquer a été<br />
prise après consultation avec les fabricants.<br />
La dose recommandée par les fabricants a<br />
été choisie comme dose intermédiaire de<br />
chaque formu<strong>la</strong>tion. Elle a servi de dose<br />
de départ, puis a été augmentée ou réduite<br />
selon les conditions expérimentales, en<br />
faisant particulièrement attention au volume<br />
de substrat. Chaque traitement (dose <strong>et</strong> type<br />
d’inoculum) a été répété 10 fois. Le traitement<br />
témoin (aucune application) a aussi été répété<br />
10 fois.<br />
Les c<strong>la</strong>y<strong>et</strong>tes multi-pots ont été transférées<br />
en pépinière sous fil<strong>et</strong> p<strong>la</strong>stique noir, à<br />
température (25ºC) <strong>et</strong> humidité (90%)<br />
contrôlées. Les p<strong>la</strong>nts ont été irrigués avec<br />
de l’eau distillée (50-75 ml/p<strong>la</strong>nt, selon leurs<br />
besoins). L’étape d’acclimatation a pris fin huit<br />
semaines après le début de l’essai. Les p<strong>la</strong>nts<br />
ont alors été transp<strong>la</strong>ntés individuellement en<br />
24<br />
pot de polyéthylène noir de 2 litres dans un<br />
milieu stérilisé à <strong>la</strong> vapeur constitué à parts<br />
égales de sol, de cendres volcaniques <strong>et</strong><br />
de tourbe (TKS1 ® Instant). Chaque pot a été<br />
fertilisé avec 0,5 g d’Osmocote 17-10-10, un<br />
engrais minéral à libération lente.<br />
L’essai a duré huit semaines à partir de <strong>la</strong><br />
transp<strong>la</strong>ntation en pot individuel, après quoi<br />
les p<strong>la</strong>nts ont été déterrés <strong>et</strong> analysés pour<br />
déterminer le pourcentage de colonisation<br />
mycorrhizienne de leurs racines (Koske <strong>et</strong><br />
Gemma 1989) <strong>et</strong> les variables suivantes<br />
associées à <strong>la</strong> croissance : poids frais (g)<br />
de racines <strong>et</strong> de parties aériennes, longueur<br />
(cm) du pseudotronc <strong>et</strong> des racines <strong>et</strong> <strong>sur</strong>face<br />
foliaire, <strong>la</strong>quelle a été me<strong>sur</strong>ée à l’aide d’un Li-<br />
3100 area m<strong>et</strong>er (LI-COR, USA).<br />
Les inocu<strong>la</strong>ts <strong>et</strong> les doses ayant été évalués<br />
lors du même test, les données ont été<br />
regroupées de deux façons différentes : a)<br />
une comparaison entre les différentes doses<br />
d’un même inocu<strong>la</strong>t <strong>et</strong> une sélection de <strong>la</strong> dose<br />
optimale pour chacun ; b) une comparaison<br />
entre les trois inocu<strong>la</strong>ts. Les données ont été<br />
analysées statistiquement par ANOVA <strong>et</strong> les<br />
moyennes ont été comparées par le test des<br />
rangs multiples de Tukey (p≤0,050). Ceci a été<br />
effectué avec le logiciel Systat 7.0 (SPSS Inc.,<br />
Chicago, USA).<br />
Résultats<br />
Sélection de <strong>la</strong> dose optimale pour<br />
chaque produit<br />
Eff<strong>et</strong> <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance végétale<br />
Chaque inocu<strong>la</strong>t se comporte de manière<br />
différente selon <strong>la</strong> dose utilisée, <strong>et</strong> aucune<br />
preuve n’a été trouvée de re<strong>la</strong>tion directe entre<br />
<strong>la</strong> dose <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong>. Bien que tous les produits <strong>et</strong><br />
les doses testés aient entraîné une meilleure<br />
performance que le témoin, ces améliorations<br />
n’ont pas toujours été significatives pour toutes<br />
les variables me<strong>sur</strong>ées de <strong>la</strong> croissance.<br />
Tableau 1. Re<strong>la</strong>tion entre les produits <strong>et</strong> les doses utilisées dans l’essai.<br />
Fabricant Produit Composition Substrat Dose Code<br />
commercial (mL)<br />
Biorize Endorize Mix Glomus Tus<strong>la</strong>ne & Tus<strong>la</strong>ne sp.1 Inocu<strong>la</strong>t en 5 EM I<br />
(France) Glomus Tus<strong>la</strong>ne & Tus<strong>la</strong>ne sp. 2 granules, sable, 10 EM II<br />
Glomus intraradices Schenck & Smith zéolite <strong>et</strong> argile 15 EM III<br />
Glomus mosseae (Nicol. & Gerd.)<br />
Gerdemann & Trappe<br />
P<strong>la</strong>nts Works Terra Vital* GlomusTus<strong>la</strong>ne & Tus<strong>la</strong>ne spp. 12 TV I<br />
(Royaume Uni) Ectomicorrizas Inocu<strong>la</strong>nt en granules 25 TV II<br />
Bioaditivos (algae, Mg) TV II 40<br />
Tritón TRI TON* Glomus <strong>et</strong>unicatum Becker & 10 T I<br />
(Allemagne) Gedermann 15 T II<br />
Glomus fascicu<strong>la</strong>tum (Thaxter) Argile expansé 20 T III<br />
Gerd. & Trappe emend. Walker & Koske<br />
Glomus intraradices Schenck & Smith<br />
* Note de l’éditeur : Les noms commerciaux de ces produits ont changé récemment Terra Vital est devenu ‘Rootgrow’ <strong>et</strong> ‘TRI TON’<br />
MYCOSYM-TRI TON’.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
L’eff<strong>et</strong> positif d’Endorize Mix a été significatif<br />
pour <strong>la</strong> dose II (tableau 2) pour <strong>la</strong>quelle<br />
les valeurs les plus élevées pour les cinq<br />
variables ont été observées. Les doses I <strong>et</strong><br />
III ne provoquent pas d’eff<strong>et</strong> significatif a priori<br />
<strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance. Ce fait, adjoint à <strong>la</strong> prise en<br />
compte de <strong>la</strong> quantité de produit utilisée, nous<br />
a emmené à choisir <strong>la</strong> dose II comme dose<br />
optimale.<br />
Pour Terra Vital, <strong>et</strong> en évaluant toutes les<br />
variables combinées, <strong>la</strong> dose minimale (dose<br />
I = 12ml) a eu l’eff<strong>et</strong> maximal <strong>sur</strong> les p<strong>la</strong>nts<br />
(tableau 3). La production de biomasse des<br />
p<strong>la</strong>nts inoculés par <strong>la</strong> dose I a été supérieure<br />
à celle des p<strong>la</strong>nts ayant reçu 25 <strong>et</strong> 40 ml.<br />
Toutefois, les différences entre les doses<br />
n’étaient pas significatives statistiquement,<br />
en dépit du fait que <strong>la</strong> dose I, sélectionnée<br />
comme dose optimale, avait permis les valeurs<br />
les plus élevées pour <strong>la</strong> plupart des variables<br />
étudiées. De plus, des critères économiques<br />
ont été pris en considération pour <strong>la</strong> sélection<br />
de c<strong>et</strong>te dose.<br />
L’étude du TRI TON n’a pas révélé de<br />
différence significative entre les doses pour<br />
4 des 5 variables de croissance (tableau 4).<br />
Malgré ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> dose I (10 ml) a semblé <strong>la</strong> plus<br />
efficace.<br />
Colonisation mycorrhizienne<br />
La colonisation mycorrhizienne des racines<br />
s’est révélée être un autre indicateur des<br />
différences de comportement des produits<br />
(figure 1). Pour Endorize Mix, le pourcentage de<br />
colonisation n’a pas dépassé 35%, m<strong>et</strong>tant en<br />
évidence une corré<strong>la</strong>tion directe entre <strong>la</strong> dose<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> colonisation, bien qu’aucune différence<br />
n’ait été significative statistiquement. Terra<br />
Vital a montré les résultats les plus variables<br />
: alors que <strong>la</strong> dose <strong>la</strong> plus élevée a permis un<br />
pourcentage de plus de 63%, les doses I <strong>et</strong> II<br />
ont généré des augmentations de 29 <strong>et</strong> 23%,<br />
respectivement. Dans ce cas, les données<br />
se sont réparties c<strong>la</strong>irement en deux groupes<br />
statistiques. Le comportement du TRI TON<br />
s’est avéré simi<strong>la</strong>ire à celui d’Endorize, avec<br />
une corré<strong>la</strong>tion directe entre <strong>la</strong> colonisation des<br />
racines <strong>et</strong> les doses, ainsi que des différences<br />
significatives entre les niveaux I <strong>et</strong> III (23 <strong>et</strong><br />
48%, respectivement). Les résultats combinés<br />
concernant <strong>la</strong> colonisation mycorrhizienne<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> croissance végétale perm<strong>et</strong>tent de<br />
confirmer <strong>la</strong> sélection de <strong>la</strong> dose optimale de<br />
chaque produit. Les doses sélectionnées pour<br />
l’étape suivante de l’étude ont été de 10 ml<br />
pour Endorize Mix <strong>et</strong> TRI TON <strong>et</strong> 12 ml pour<br />
Terra Vital.<br />
Tableau 2. Eff<strong>et</strong> de trois doses d’Endorize Mix <strong>sur</strong> des vitrop<strong>la</strong>nts de bananier après 16 semaines d’application.<br />
Traitement Poids frais Longueur Surface foliaire<br />
(g) (cm) (cm 2 )<br />
Partie aérienne Racine Pseudotronc Racine<br />
Témoin 68,61b* 33,32 b 19,70b 24,05b 974,08b<br />
EM I (5mL) 92,70a 37,11 ab 22,30a 22,95ab 1352,79a<br />
EM II (10mL) 96,41a 41,34 a 22,65a 26,15a 1352,15a<br />
EM III (15mL) 81,53ab 35,25 a 22,15a 20,05ab 1186,37ab<br />
* N=10. Les chiffres d’une même colonne suivis de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre ne sont pas statistiquement différents selon le test des rangs multiples de<br />
Turkey (P≤0,050).<br />
Tableau 3. Eff<strong>et</strong> de trois doses de Terra Vital <strong>sur</strong> des vitrop<strong>la</strong>nts de bananier après 16 semaines d’application.<br />
Traitement Poids frais Longueur Surface foliaire<br />
(g) (cm) (cm 2 )<br />
Partie aérienne Racine Pseudotronc Racine<br />
Témoin 68,61b* 33,32 b 19,70b 24,05a 974,08c<br />
TV I (12mL) 89,08a 37,33 a 23,25a 19,90b 1241,99ab<br />
TV II (25mL) 75,54ab 33,19 b 20,60b 23,45ab 1084,90bc<br />
TV III (40mL) 85,93a 38,42 a 21,10ab 23,35ab 1317,96a<br />
* N=10. Les chiffres d’une même colonne suivis de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre ne sont pas statistiquement différents selon le test des rangs multiples de<br />
Turkey (P≤0,050).<br />
Tableau 4. Eff<strong>et</strong> de trois doses de TRI TON <strong>sur</strong> des vitrop<strong>la</strong>nts de bananier après 16 semaines d’application.<br />
Traitement Poids frais Longueur Surface foliaire<br />
(g) (cm) (cm 2 )<br />
Partie aérienne Racine Pseudotronc Racine<br />
Témoin 68,61b* 33,32 b 19,70b 24,05a 974,08c<br />
T I (10mL) 79,42a 40,03 a 21,10a 20,95b 1086,54a<br />
T II (15mL) 74,46a 32,58 a 19,00a 21,95b 1208,97a<br />
T III (20mL) 75,29a 32,14 a 19,80a 26,12a 1117,60a<br />
* N=10. Les chiffres d’une même colonne suivis de <strong>la</strong> même l<strong>et</strong>tre ne sont pas statistiquement différents selon le test des rangs multiples de<br />
Turkey (P≤0,050).<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 25
%<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0 EM I EM II EM III TV I TV II TV III T I T II T III<br />
Figure 1. Colonisation mycorrhizienne pour<br />
chaque produit <strong>et</strong> chaque dose à <strong>la</strong> fin de<br />
l’expérience.<br />
EM I: Endorize Mix (5 mL)<br />
EM II: Endorize Mix (10 mL)<br />
EM III: Endorize Mix (15 mL)<br />
TV I: Terra Vital (12 mL)<br />
TV II: Terra Vital (25 mL)<br />
TV III: Terra Vital (40 mL)<br />
T I: TRITON (10 mL)<br />
T II: TRITON (15 mL)<br />
T III: TRITON (20 mL)<br />
Évaluation comparative des trois<br />
produits<br />
Les données obtenues ont montré<br />
qu’Endorize Mix présentait un avantage<br />
significatif <strong>sur</strong> les deux autres produits<br />
pour <strong>la</strong> plupart des variables de croissance<br />
me<strong>sur</strong>ées. Ainsi, pour <strong>la</strong> biomasse<br />
aérienne, les p<strong>la</strong>nts traités par ce produit<br />
ont présenté <strong>la</strong> valeur <strong>la</strong> plus élevée, avec<br />
96,41 g, <strong>sur</strong>passant le témoin (68,61 g)<br />
de 40%. Terra Vital (89,08 g) a permis un<br />
accroissement significatif de près de 30%<br />
par rapport au témoin alors que TRI TON<br />
n’a accru <strong>la</strong> biomasse aérienne que de<br />
seulement 15%. D’autre part, <strong>la</strong> croissance<br />
évaluée en termes de hauteur de p<strong>la</strong>nte<br />
confirme c<strong>et</strong>te tendance, avec certaines<br />
variations (figure 2). Dans ce cas, Terra<br />
Vital s’est révélé le plus efficace avec un<br />
accroissement significatif de <strong>la</strong> hauteur de<br />
18% par rapport au témoin, suivi d’Endorize<br />
Mix avec 15%. Contrairement à TRI TON,<br />
ces deux traitements ont été groupés<br />
statistiquement. Les résultats de l’impact<br />
<strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>sur</strong>face foliaire se sont montrés<br />
simi<strong>la</strong>ires (figure 3). Dans ce cas, Endorize<br />
Mix a été le plus efficace, avec 1352,15 cm 2 ,<br />
soit 39% de plus que les p<strong>la</strong>nts témoins<br />
(974,08 cm 2 ), suivi de Terra Vital avec 27%<br />
(1241,98 cm 2) . Bien que TRI TON ait généré<br />
un accroissement par rapport témoin, celuici<br />
n’était pas significatif. La colonisation<br />
racinaire par les CMA à c<strong>et</strong>te seconde étape<br />
du test est représentée figure 4. Malgré <strong>la</strong><br />
différence des valeurs absolues entre les<br />
produits, les pourcentages de colonisation<br />
mycorrhizienne ont été égaux en termes<br />
statistiques.<br />
Discussion<br />
Bien que les références <strong>sur</strong> l’emploi<br />
d’inocu<strong>la</strong>ts mycorrhiziens commerciaux<br />
26<br />
pour <strong>la</strong> production en pépinière de p<strong>la</strong>nts<br />
d’intérêt agronomique n’abondent pas,<br />
celles-ci décrivent en général des résultats<br />
positifs en termes d’augmentation de <strong>la</strong><br />
croissance <strong>et</strong> de <strong>la</strong> biomasse (Lovato <strong>et</strong><br />
al. 1992, Niemira <strong>et</strong> al. 1995, Busch <strong>et</strong><br />
Lelley 1997, Bourrain <strong>et</strong> al. 1999, Corkidi<br />
<strong>et</strong> al. 2005) <strong>et</strong>/ou en taux de <strong>sur</strong>vie durant<br />
l’acclimatation du matériel micropropagé<br />
(Bourrain <strong>et</strong> al. 1999). Par ailleurs, l’essai<br />
au champ d’une production écologique<br />
de fraises avait mis en évidence une<br />
g<br />
150<br />
120<br />
90<br />
60<br />
30<br />
0 Témoin Endorize Mix Terra Vita I TRITON<br />
Poids frais de <strong>la</strong><br />
partie aérienne<br />
Hauteur du<br />
p<strong>la</strong>nt<br />
Figure 2. Eff<strong>et</strong> des produits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte : poids<br />
frais de <strong>la</strong> partie aérienne <strong>et</strong> hauteur du pseudotronc.<br />
cm 2<br />
1600<br />
1200<br />
800<br />
400<br />
0 Témoin Endorize Mix Terra Vita I TRITON<br />
Figure 3. Eff<strong>et</strong> des produits <strong>sur</strong> <strong>la</strong> croissance de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte :<br />
<strong>sur</strong>face foliaire.<br />
%<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0 EM II TV I T I<br />
Figure 4. Pourcentage de <strong>la</strong> colonisation mycorrhizienne pour les<br />
trois produits à leur dose optimale.<br />
récolte accrue après l’application de<br />
divers inocu<strong>la</strong>ts mycorrhiziens, même si le<br />
rendement au sein des catégories de fruits<br />
produits commercialement n’avait pas été<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007<br />
cm<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0
affecté (Bull <strong>et</strong> al. 2005). Certaines de ces<br />
coïncidences indiquent, comme c<strong>et</strong> essai,<br />
<strong>la</strong> variabilité de <strong>la</strong> réponse selon le produit<br />
<strong>et</strong> le cultivar (Bull <strong>et</strong> al. 2005, Corkidi <strong>et</strong><br />
al. 2005). C’est pourquoi, de nombreux<br />
auteurs proposent de conduire des essais<br />
préliminaires afin de sélectionner <strong>la</strong> dose<br />
d’inocu<strong>la</strong>t <strong>la</strong> plus appropriée à chaque<br />
situation spécifique, afin d’optimiser<br />
l’application (Busch <strong>et</strong> Lelley 1997, Bull <strong>et</strong><br />
al. 2005, Corkidi <strong>et</strong> al. 2005). Cependant,<br />
l’absence de corré<strong>la</strong>tion entre l’infectivité<br />
<strong>et</strong> l’efficacité des champignons inoculés<br />
– comme le prouve c<strong>et</strong>te expérience<br />
– a également été détectée dans certains<br />
travaux (Bull <strong>et</strong> al. 2005).<br />
Les résultats de c<strong>et</strong>te étude perm<strong>et</strong>tent<br />
de confirmer sans l’ombre d’un doute,<br />
même s’il existe une variabilité de réponse,<br />
l’eff<strong>et</strong> positif des produits testés <strong>sur</strong> le<br />
cultivar de bananier P<strong>et</strong>ite naine <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
capacité d’infection des champignons que<br />
ces produits contiennent. Les espèces<br />
mycorrhiziennes présentes dans chaque<br />
produit <strong>et</strong> leur substrat physico-chimique<br />
influencent <strong>la</strong> variabilité comportementale.<br />
Les bons résultats de c<strong>et</strong> essai confirment<br />
<strong>la</strong> possibilité d’une utilisation commerciale<br />
des produits à grande échelle pendant<br />
l’acclimatation post vitro des <strong>bananiers</strong> en<br />
pépinière, comme ce<strong>la</strong> a été décrit pour<br />
d’autres cultures par d’autres auteurs (Bull <strong>et</strong><br />
al. 2005, Corkidi <strong>et</strong> al. 2005). C<strong>et</strong>te assertion<br />
est aussi confirmée par <strong>la</strong> faible quantité<br />
d’inocu<strong>la</strong>t nécessaire pour augmenter <strong>la</strong><br />
croissance végétale <strong>et</strong> réduire le temps<br />
de passage en pépinière, ce qui influence<br />
directement <strong>la</strong> rentabilité commerciale<br />
des inocu<strong>la</strong>ts analysés. En communiquant<br />
autour de <strong>la</strong> garantie sanitaire <strong>et</strong> de l’origine<br />
naturelle, les marques commerciales ont<br />
de grandes possibilités pour occuper un<br />
marché demandeur de tels produits mais où<br />
manque encore une réglementation définie<br />
par les autorités publiques (von Alten <strong>et</strong> al.<br />
2002).<br />
Les résultats de c<strong>et</strong>te expérience<br />
démontrent l’avantage d’une inocu<strong>la</strong>tion<br />
des <strong>bananiers</strong> pendant le stade post vitro.<br />
L’utilisation de produits mycorrhiziens<br />
commerciaux pourrait aider, simplifier <strong>et</strong><br />
optimiser l’utilisation de c<strong>et</strong>te biotechnologie<br />
promouvant <strong>la</strong> qualité du matériel végétal<br />
en pépinière. Toutefois une évaluation<br />
préliminaire de ces produits doit être<br />
faite afin d’ajuster les doses <strong>et</strong> les types<br />
d’inocu<strong>la</strong>t aux conditions spécifiques de<br />
chaque situation.<br />
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Technology in Agriculture: from Genes to<br />
Bioproducts (S. Gianinazzi, H. Schüepp,<br />
J.M. Barea & K. Haselwandter, eds).<br />
Birkhäuser Ver<strong>la</strong>g, Switzer<strong>la</strong>nd.<br />
Yano-Melo A.M., J.S. Jr. Orivaldo, J.M.<br />
Lima-Filho, N.F. Melo & L.C. Maia. 1999.<br />
Effect of arbuscu<strong>la</strong>r mycorrhizal fungi on<br />
the acclimatization of micropropagated<br />
banana p<strong>la</strong>ntl<strong>et</strong>s. Mycorrhiza 9(2):119-123<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 27<br />
Ana Sue Rodríguez-Romero<br />
<strong>et</strong> María del Carmen Jaizme-<br />
Vega* travaillent au Dpto. de<br />
Protección Veg<strong>et</strong>al. Instituto<br />
Canario de Investigaciones<br />
Agrarias, Apdo. 60. 38200.<br />
La Laguna, Tenerife. Espagne<br />
E-mail: mcjaizme@icia.es
Focus <strong>sur</strong> le renforcement<br />
des connaissances pour lutter<br />
contre le BXW<br />
C<strong>et</strong> article est une synthèse<br />
des résultats du proj<strong>et</strong> Crop<br />
Crisis Control Project (C3P)<br />
financé par l’USAID <strong>et</strong> exécuté<br />
conjointement par les Catholic<br />
Relief Services (CRS) <strong>et</strong> l’Institut<br />
international d’agriculture<br />
tropicale (IITA). Les CRS<br />
ont mandaté <strong>Bioversity</strong> pour<br />
renforcer <strong>la</strong> capacité des SNRA<br />
de <strong>la</strong> région afin de gérer<br />
durablement les conséquences<br />
du flétrissement bactérien du<br />
bananier dû à Xanthomonas<br />
dans les pays participant au C3P.<br />
Une stratégie efficace pour lutter contre<br />
le flétrissement bactérien du bananier<br />
dû à Xanthomonas<br />
Compilé par E. Karamura <strong>et</strong> V. Johnson<br />
<strong>la</strong> capacité des systèmes<br />
nationaux de recherche agricole<br />
“Renforcer<br />
(SNRA) de <strong>la</strong> région afin de gérer<br />
durablement les conséquences du flétrissement<br />
bactérien du bananier dû à Xanthomonas (BXW)<br />
en Afrique centrale <strong>et</strong> orientale.” - résumé d’un<br />
proj<strong>et</strong>.<br />
Le secteur de <strong>la</strong> banane est le contributeur<br />
principal de <strong>la</strong> sécurité alimentaire <strong>et</strong> du revenu<br />
en Afrique centrale <strong>et</strong> orientale. Depuis 2001,<br />
l’émergence d’une épidémie de flétrissement<br />
bactérien dû à Xanthomonas <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong><br />
menace gravement <strong>la</strong> sécurité alimentaire<br />
de <strong>la</strong> région. Des exploitations entières ont<br />
été décimées dans certaines zones dont les<br />
systèmes agricoles étaient dominés par des<br />
génotypes hautement sensibles. Le Réseau de<br />
recherche <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> en Afrique orientale<br />
<strong>et</strong> australe (BARNESA) a <strong>la</strong>ncé un appel de<br />
fonds pour trouver des solutions à ce problème.<br />
Une étude de l’évaluation de l’impact conduite<br />
en Ouganda a estimé une perte de plus de<br />
4 milliards US$ à l’horizon 2010 si aucune<br />
me<strong>sur</strong>e n’était prise pour stopper l’épidémie<br />
(Karamura 2006). C’est pourquoi, le Réseau<br />
international pour l’amélioration de <strong>la</strong> banane<br />
<strong>et</strong> de <strong>la</strong> banane p<strong>la</strong>ntain (INIBAP, désormais<br />
<strong>Bioversity</strong> International) en col<strong>la</strong>boration<br />
avec l’Organisation des Nations Unies pour<br />
l’alimentation <strong>et</strong> l’agriculture (FAO) a convoqué<br />
une réunion des parties prenantes au niveau<br />
régional en février 2005 <strong>et</strong> a développé une<br />
stratégie multidisciplinaire <strong>et</strong> des approches<br />
multisectorielles pour une réponse régionale<br />
cohérente, prenant en compte les pays<br />
encore indemnes de BXW mais menacés,<br />
les zones de front d’émergence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />
<strong>et</strong> les zones endémiques où <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die est<br />
déjà établie. C<strong>et</strong>te réunion a aussi cherché<br />
à sensibiliser tous les acteurs de <strong>la</strong> chaîne<br />
de production-consommation <strong>et</strong> à renforcer<br />
leurs connaissances <strong>et</strong> leurs compétences<br />
pour le diagnostic <strong>et</strong> <strong>la</strong> lutte contre c<strong>et</strong>te<br />
ma<strong>la</strong>die. Plus grave, il est apparu que des<br />
cultivars de bananier résistants d’un point de<br />
vue phénologique au flétrissement bactérien<br />
pourraient quand même être infectés par des<br />
outils agricoles contaminés.<br />
C’est pourquoi, <strong>la</strong> sensibilisation <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
formation associée ont paru devoir être une<br />
composante intégrale de <strong>la</strong> stratégie de lutte<br />
contre l’épidémie <strong>et</strong> de restauration de <strong>la</strong><br />
28<br />
productivité dans les systèmes agricoles fondés<br />
<strong>sur</strong> le bananier.<br />
La progression de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die peut être<br />
significativement freinée en améliorant les<br />
connaissances <strong>et</strong> les compétences des<br />
agriculteurs <strong>et</strong> des autres acteurs en matière<br />
de diagnostic, de mécanismes de diffusion <strong>et</strong> de<br />
me<strong>sur</strong>es de lutte (Molina 2006). Les technologies<br />
de lutte peu onéreuses développées par les<br />
institutions de recherche doivent être transmises<br />
aux agriculteurs touchés. Il est nécessaire<br />
d’impliquer les acteurs de toute <strong>la</strong> chaîne de<br />
production-consommation afin de lutter contre <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die par une stratégie régionale coordonnée<br />
(Karamura <strong>et</strong> al. 2006).<br />
Les objectifs de c<strong>et</strong>te stratégie régionale ont<br />
été renforcés quand les Catholic Relief Services<br />
(CRS) <strong>et</strong> l’Institut international d’agriculture<br />
tropicale (IITA) ont garanti les fonds de l’USAID<br />
pour exécuter le Crop Crisis Control Project<br />
(C3P). C<strong>et</strong>te action, conduite <strong>sur</strong> 18 mois, vise à<br />
faciliter <strong>et</strong> intensifier <strong>la</strong> lutte coordonnée contre<br />
le BXW <strong>et</strong> <strong>la</strong> mosaïque du manioc dans six pays<br />
d’Afrique centrale <strong>et</strong> orientale : le Burundi, le<br />
Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, <strong>la</strong> République<br />
démocratique du Congo (RD Congo) <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
Tanzanie (voir figure 1).<br />
Les CRS ont mandaté <strong>Bioversity</strong> pour<br />
renforcer <strong>la</strong> capacité des SNRA de <strong>la</strong> région à<br />
lutter durablement contre le BXW dans les pays<br />
participant au C3P. <strong>Bioversity</strong>, l’IITA <strong>et</strong> les SNRA<br />
ont utilisé <strong>la</strong> stratégie régionale développée<br />
dans le cadre de BARNESA <strong>et</strong> de l’Association<br />
pour le renforcement de <strong>la</strong> recherche agricole<br />
en Afrique orientale <strong>et</strong> centrale (ASARECA)<br />
pour développer, tester <strong>et</strong> diffuser des outils de<br />
diagnostic <strong>et</strong> de lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die auprès<br />
des acteurs de <strong>la</strong> filière bananière.<br />
Les objectifs spécifiques étaient :<br />
• De doter les acteurs de compétences/<br />
connaissances/outils pour <strong>la</strong> gestion durable<br />
du BXW au niveau de <strong>la</strong> ferme ;<br />
• De sensibiliser le public à <strong>la</strong> menace<br />
phytosanitaire <strong>et</strong> aux me<strong>sur</strong>es de lutte<br />
appropriées ;<br />
• De développer, évaluer <strong>et</strong> diffuser des<br />
matériels d’information aux acteurs ;<br />
• D’enseigner l’écologie <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion du BXW<br />
par des démonstrations au champ ;<br />
• D’établir un système rapide d’alerte/<br />
<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce pour faciliter une réponse<br />
/réaction opportune contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ;<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
Cameroun<br />
Gabon<br />
Rép. Centrafricaine<br />
Congo<br />
Ango<strong>la</strong><br />
Rép. Dem.<br />
du Congo<br />
Ouganda<br />
Kenya<br />
Rwanda<br />
Burundi<br />
Tanzania<br />
Zambie<br />
• De renforcer <strong>la</strong> capacité des agriculteurs<br />
à introduire <strong>et</strong> à gérer du matériel de<br />
p<strong>la</strong>ntation de bananier sain issu des variétés<br />
sélectionnées par les agriculteurs ;<br />
• D’évaluer <strong>sur</strong> le terrain l’efficacité des outils de<br />
diagnostic <strong>et</strong> de lutte contre le BXW ;<br />
• De faciliter l’é<strong>la</strong>boration de cadres nationaux<br />
(P<strong>la</strong>ns d’action nationaux) pour le contrôle<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion du BXW <strong>et</strong> d’autres ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong><br />
ravageurs des <strong>bananiers</strong> ;<br />
• De renforcer les liens des SNRA avec les<br />
p<strong>la</strong>tes-formes régionales (CIALCA, BARNESA)<br />
<strong>et</strong> <strong>internationale</strong>s (<strong>Bioversity</strong>, IITA, ARI).<br />
Des formateurs ont été formés au niveau<br />
national <strong>et</strong> régional <strong>et</strong> des formations au niveau<br />
communautaire ont été encadrées. Le sousproj<strong>et</strong><br />
a aussi déployé de nouvelles approches<br />
pour communiquer ses messages aux groupes<br />
cibles afin d’obtenir une mobilisation de masse<br />
contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Des outils de diagnostic <strong>et</strong><br />
de lutte <strong>et</strong> des matériels de sensibilisation ont<br />
été développés, testés <strong>et</strong> diffusés. La formation<br />
au niveau national a produit des formateurs,<br />
lesquels ont enseigné aux formateurs locaux.<br />
Ces derniers ont ensuite formé les agriculteurs<br />
dans <strong>la</strong> reconnaissance <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die.<br />
Ce sous-proj<strong>et</strong> a aussi développé des outils<br />
de communication <strong>et</strong> de sensibilisation du public<br />
<strong>et</strong> a organisé des visites d’échange appropriées<br />
pour les communautés agricoles <strong>et</strong>/ou les<br />
équipes techniques afin d’accroître l’expérience<br />
de terrain <strong>et</strong> d’exploiter les synergies entre les<br />
SNRA.<br />
Enfin, l’efficacité <strong>et</strong> l’impact du sous-proj<strong>et</strong> ont<br />
été évalués. L’IITA <strong>et</strong> les gestionnaires de proj<strong>et</strong><br />
nationaux (CPM) ont col<strong>la</strong>boré à c<strong>et</strong>te initiative<br />
de développement des capacités.<br />
Ce concept de formation ‘pyramidal’ a adapté<br />
le niveau de contenu technique aux niveaux des<br />
formations, les formations régionales possédant<br />
le contenu technique le plus avancé. Au niveau<br />
régional <strong>et</strong> national, tous les outils utilisés dans<br />
les formations des formateurs ont été distribués<br />
sous forme électronique <strong>et</strong> imprimée afin que les<br />
participants puissent reproduire ou modifier les<br />
Mozambique<br />
Ma<strong>la</strong>wi<br />
Zone<br />
du proj<strong>et</strong><br />
matériels de formation si le besoin s’en faisait<br />
sentir. Les formations destinées aux agriculteurs<br />
s’appuyaient davantage <strong>sur</strong> des démonstrations<br />
visuelles des symptômes <strong>et</strong> des techniques de<br />
lutte que <strong>sur</strong> des présentations théoriques de<br />
gestion de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />
Pour l’équipe technique <strong>et</strong> scientifique menant<br />
les campagnes nationales contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, <strong>la</strong><br />
formation spécifique visait à développer des<br />
réponses appropriées au stade de l’épidémie<br />
(indemne, émergente ou endémique) re<strong>la</strong>tives<br />
à <strong>la</strong> phénologie de <strong>la</strong> culture. La formation<br />
s’est adaptée aux besoins <strong>et</strong> aux rôles des<br />
agriculteurs, des techniciens <strong>et</strong> des scientifiques<br />
<strong>et</strong> a traité de l’utilisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion de matériel<br />
de p<strong>la</strong>ntation sain.<br />
Chaque équipe nationale avait des cadres<br />
de formation différents qui prenaient en compte<br />
<strong>la</strong> pression de ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> les niveaux de<br />
connaissance existants. En général, <strong>la</strong> formation<br />
au niveau national pour les scientifiques, les<br />
techniciens <strong>et</strong> les gestionnaires politiques<br />
intégrait quatre composantes :<br />
1. Une synthèse des ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> ravageurs dans<br />
les systèmes agricoles fondé <strong>sur</strong> le bananier,<br />
de leurs impacts <strong>sur</strong> <strong>la</strong> filière bananière <strong>et</strong><br />
des possibilités concomitantes d’amélioration<br />
du niveau de vie au p<strong>la</strong>n régional.<br />
2. Une description du BXW, son diagnostic, les<br />
mécanismes de propagation <strong>et</strong> de lutte <strong>et</strong> une<br />
synthèse des stratégies de sensibilisation<br />
du public à c<strong>et</strong>te ma<strong>la</strong>die. Les stratégies de<br />
lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die se sont intéressées<br />
à l’éradication des poches d’infection <strong>et</strong> à <strong>la</strong><br />
gestion à long terme.<br />
3. La p<strong>la</strong>nification des compétences pour des<br />
stratégies durables de lutte intégrée contre<br />
les ravageurs <strong>et</strong> les ma<strong>la</strong>dies, incluant le<br />
développement de p<strong>la</strong>ns d’action nationaux,<br />
l’organisation de démonstrations dans les<br />
fermes <strong>et</strong> d’autres approches pédagogiques<br />
destinées aux agriculteurs. Les visites de<br />
champ comprenaient des démonstrations<br />
des symptômes <strong>et</strong> des me<strong>sur</strong>es de lutte ainsi<br />
qu’une critique participative.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 29<br />
Figure 1. Zone d’intervention du proj<strong>et</strong> C3P
Figure 2. Poster présenté lors des campagnes<br />
de sensibilisation<br />
4. Des visites auprès des centres de recherche<br />
travail<strong>la</strong>nt <strong>sur</strong> le flétrissement bactérien <strong>et</strong><br />
des <strong>la</strong>boratoires du secteur privé impliqués<br />
dans <strong>la</strong> production <strong>et</strong> <strong>la</strong> distribution de<br />
matériels de p<strong>la</strong>ntation de bananier. Ce<strong>la</strong> a<br />
renforcé les liens <strong>et</strong> généré l’actualisation de<br />
l’information <strong>et</strong> des technologie.<br />
À <strong>la</strong> fin de chaque formation, les participants<br />
ont conçu <strong>et</strong> présenté un programme de<br />
formation cib<strong>la</strong>nt leur domaine respectif <strong>et</strong><br />
publié leurs p<strong>la</strong>ns de formation pour perm<strong>et</strong>tre<br />
à l’IITA <strong>et</strong> à <strong>Bioversity</strong> de soutenir <strong>la</strong> formation<br />
au niveau national en fournissant des outils<br />
d’enseignement <strong>et</strong> des démonstrations au<br />
champ des symptômes <strong>et</strong> des me<strong>sur</strong>es<br />
de lutte. Ces ateliers ont aussi permis de<br />
progresser par l’échange d’idées <strong>et</strong> le partage<br />
d’expériences avec les autres pays ayant des<br />
activités simi<strong>la</strong>ires. À <strong>la</strong> fin de chaque atelier,<br />
les scientifiques présents en appui ont facilité<br />
le bi<strong>la</strong>n des apports de l’atelier afin que les<br />
participants soient équipés pour répondre aux<br />
besoins du niveau suivant.<br />
Au début, les capacités de lutte contre<br />
le BXW différaient selon les SNRA. Pour<br />
<strong>sur</strong>monter ces obstacles, le proj<strong>et</strong> a favorisé le<br />
partage de l’information <strong>et</strong> des technologies aux<br />
30<br />
frontières via des visites d’échange des équipes<br />
de scientifiques/techniciens/agriculteurs.<br />
Des approches appropriées ont été conçues<br />
selon le contexte : les équipes rwandaises/<br />
congo<strong>la</strong>ises ont visité l’Ouganda en cib<strong>la</strong>nt<br />
les approches renforçant les agriculteurs ; les<br />
équipes ougandaises ont visité <strong>la</strong> Tanzanie en<br />
s’intéressant à <strong>la</strong> mobilisation des acteurs <strong>et</strong><br />
des décideurs politiques, les Kenyans ont visité<br />
l’Ouganda en s’intéressant à <strong>la</strong> sensibilisation<br />
du public.<br />
Les diverses communautés, dont celles de<br />
scientifiques, de techniciens, les conseils locaux,<br />
les universités, les ONG <strong>et</strong> les organisations<br />
communautaires, <strong>et</strong> leurs ressources ont été<br />
mobilisées pour stopper l’expansion de <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die, en délivrant une information sous<br />
forme de séminaires, réunions/ateliers/baraza<br />
ainsi que sous forme d’émissions de radio <strong>et</strong> de<br />
télévision afin de toucher le plus de personnes<br />
possibles.<br />
La sensibilisation du public envers c<strong>et</strong>te<br />
ma<strong>la</strong>die s’est faite au travers de posters,<br />
de tracts, de brochures, de conférences, de<br />
pièces de théâtre, de documentaires vidéo<br />
d’ateliers/séminaires <strong>et</strong> de journées de terrain.<br />
L’objectif était aussi d’attirer des partenaires <strong>et</strong><br />
des ressources supplémentaires <strong>et</strong> d’exploiter<br />
au mieux les avantages des partenaires<br />
participants.<br />
Afin de noter le progrès <strong>et</strong> d’évaluer<br />
l’impact <strong>et</strong> l’efficacité, un suivi participatif <strong>et</strong><br />
des outils d’évaluation (voir ci-dessous) ont<br />
été développés lors d’ateliers destinés aux<br />
agriculteurs organisés par Caritas.<br />
• Les lieux des ateliers étaient caractérisés par :<br />
des cultivars de bananier représentatifs <strong>et</strong> une<br />
capacité générale plus élevée.<br />
• Un manuel a été rédigé en ang<strong>la</strong>is, français <strong>et</strong><br />
dans d’autres <strong>la</strong>ngues vernacu<strong>la</strong>ires.<br />
• Des posters (voir figure 2) <strong>et</strong> des brochures<br />
ont été testés. Les modifications suggérées<br />
ont été incorporées dans les versions finales<br />
qui ont été ensuite traduites. Chaque pays<br />
a reçu 1000 posters (en français pour les<br />
pays francophones <strong>et</strong> en ang<strong>la</strong>is pour les<br />
pays anglophones), accompagnés de leurs<br />
versions électroniques. Ceci a permis aux<br />
pays de traduire les outils dans les <strong>la</strong>ngages<br />
des sites ciblés.<br />
Pour chacun des six pays :<br />
• Deux districts gravement touchés par <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die ont été sélectionnés dans des zones<br />
écologiques <strong>et</strong> /où géographiques équivalentes<br />
(12 districts au total).<br />
• Pour chaque district, 2 x 25 km2 ont été choisis<br />
au hasard (24 sites au total).<br />
• Pour chaque site, 4 exploitations ont été<br />
choisies au hasard (96 exploitations en tout).<br />
Tous les sites sélectionnés avaient été<br />
sensibilisés au BXW au travers des campagnes,<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
des outils de formation <strong>et</strong> des messages<br />
associés.<br />
Les données ont été collectées par les<br />
équipes techniques chargées du district <strong>et</strong>/ou<br />
des sites comme spécifié dans le tableau 1.<br />
Elles ont été analysées en utilisant le logiciel<br />
SPSS <strong>et</strong> les moyennes séparées par un test<br />
de Chi 2.<br />
La formation a touché 51 400 personnes<br />
(7 fois <strong>la</strong> taille cible originale). Ce<strong>la</strong> est dû,<br />
d’une part, à l’importance des <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong><br />
de <strong>la</strong> menace que représente le BXW pour<br />
les moyens de subsistance dans <strong>la</strong> région <strong>et</strong>,<br />
d’autre part, à <strong>la</strong> mobilisation du C3P. A l’inverse,<br />
il s’est avéré que, dans quelques sites, les<br />
agriculteurs n’observaient pas d’emblée toutes<br />
les recommandations, <strong>la</strong> destruction des p<strong>la</strong>ntes<br />
entraînant des pertes élevées à court terme.<br />
L’évaluation de <strong>la</strong> formation a montré que le<br />
gain de compétences des agriculteurs a été<br />
très significatif (60-100%) pour les symptômes<br />
de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> les me<strong>sur</strong>es de lutte, mais que<br />
ceux-ci ne pouvaient pas expliquer les divers<br />
mécanismes de propagation de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />
De manière identique dans tous les pays,<br />
les agriculteurs ont été capables d’appliquer<br />
efficacement deux recommandations de<br />
première ligne de défense (élimination du<br />
bourgeon <strong>et</strong> destruction du matériel infecté)<br />
mais <strong>la</strong> stérilisation des outils infectés est<br />
restée problématique. Ce<strong>la</strong> a été attribué aux<br />
contraintes liées au f<strong>la</strong>mbage dans des zones où<br />
faire un feu n’est pas toujours autorisé, ou aux<br />
coûts <strong>et</strong> à <strong>la</strong> rar<strong>et</strong>é des produits bactéricides.<br />
En conclusion, le renforcement des capacités<br />
des acteurs, particulièrement de <strong>la</strong> base, a<br />
réduit de quatre à six fois l’incidence du BXW<br />
<strong>sur</strong> les exploitations. Les personnes ayant suivi<br />
les recommandations, notamment l’élimination<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 31<br />
% avec BXW<br />
100<br />
50<br />
0<br />
66.7<br />
94.4<br />
38.9<br />
82.8<br />
69.4*<br />
Oui Non Oui Non Oui Non<br />
Elimination du bourgeon Desinfection des outils Destruction des p<strong>la</strong>ntes<br />
Pratiques recommandées par le C3P<br />
* chiffres statistiquement non siginificatifs<br />
du bourgeon <strong>et</strong> <strong>la</strong> désinfection des outils, ont<br />
des niveaux significativement plus élevés de<br />
<strong>bananiers</strong> sains que ceux qui n’ont pas suivi ces<br />
recommandations (figure 3).<br />
Pour une lutte efficace, toutes les options de<br />
gestion (mécanismes culturaux, biologiques <strong>et</strong><br />
institutionnels) doivent être appliquées en même<br />
temps. L’élimination du bourgeon, <strong>la</strong> destruction<br />
des matériels infectés <strong>et</strong> <strong>la</strong> désinfection des<br />
outils, ainsi que <strong>la</strong> mobilisation des acteurs<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce <strong>et</strong> l’évaluation de <strong>la</strong> mise en<br />
œuvre des options de lutte ont été considérées<br />
comme étant les premières lignes de défense<br />
au sein de <strong>la</strong> stratégie globale de lutte contre<br />
le flétrissement bactérien des <strong>bananiers</strong> (<strong>et</strong><br />
d’Ens<strong>et</strong>e).<br />
L’un des résultats des activités du proj<strong>et</strong> C3P<br />
est <strong>la</strong> baisse de <strong>la</strong> fréquence d’émergence<br />
de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die dans tous les pays, excepté<br />
Tableau 1. Collecte des données dans le cadre du proj<strong>et</strong> C3P.<br />
Type de données Caractéristiques de données<br />
Niveau de compétence<br />
pour reconnaître <strong>et</strong> gérer<br />
<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />
Nombre de :<br />
Base de données en ligne <strong>sur</strong><br />
l’incidence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> les<br />
niveaux de dissémination<br />
Capacité à distiguer entre le flétrissement bactérien dû à Xanthomonas (XW) <strong>et</strong> <strong>la</strong> fusariose<br />
Capacité des<br />
agriculteurs à<br />
reconnaître les<br />
symptômes du XW<br />
Connaissances des<br />
agriculteurs <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die<br />
• Bourgeon mâle<br />
• Régime<br />
• Coeur de p<strong>la</strong>nte (doigts de bananier <strong>et</strong> pseudotronc<br />
sélectionnés)<br />
• Développement (mode d’infection du XW <strong>et</strong> dévéloppement<br />
au sein de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte)<br />
• Propagation (de p<strong>la</strong>nte à palnte, de pied à pied, de site à site)<br />
• Gestion (élimination du bourgéon; désinfection des outils<br />
<strong>et</strong> destruction des matériels infectés; établissement d’un<br />
système de <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce éficace; utilisation de matériels de<br />
p<strong>la</strong>ntation sains <strong>et</strong> autres me<strong>sur</strong>es phytosanitaires).<br />
• Groupes spéciaux contre le XW aux différents niveaux<br />
• Participants formés<br />
• Organisations participant au combat contre le XW<br />
• A <strong>la</strong> date de création de sites<br />
• 4-6 mois après (<strong>sur</strong> l’incidence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die en exploitation)<br />
85.0*<br />
Figure 3. Impact de <strong>la</strong> sensibilisation faite par le<br />
C3P <strong>sur</strong> les niveaux de lutte contre le BXW
Eldad Karamura est le<br />
coordinateur régional du<br />
groupe de recherches <strong>sur</strong> les<br />
<strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain<br />
de <strong>Bioversity</strong> International pour<br />
l’Afrique centrale <strong>et</strong> orientale<br />
à Kampa<strong>la</strong>, en Ouganda <strong>et</strong><br />
Vincent Johnson, éditeur<br />
scientifique à <strong>Bioversity</strong>, est basé<br />
à Montpellier, France.<br />
dans le nord de <strong>la</strong> zone occidentale de <strong>la</strong><br />
vallée du Rift, région partagée par <strong>la</strong> RD<br />
Congo, l’Ouganda <strong>et</strong> le Rwanda. C<strong>et</strong>te<br />
poche menace de se propager au sud<br />
vers le Burundi <strong>et</strong> à l’ouest vers <strong>la</strong> région<br />
de Kigoma en Tanzanie. Des ressources<br />
supplémentaires seront nécessaires pour<br />
empêcher l’arrivée de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die au nord de<br />
<strong>la</strong> Tanzanie, au centre du Kenya <strong>et</strong> dans les<br />
îles de l’océan Indien <strong>et</strong> les régions côtières.<br />
Afin de sensibiliser aux risques encourus<br />
par ces zones agro-écologiques bananières<br />
encore indemnes mais menacées, le sousproj<strong>et</strong><br />
a préparé des outils d’information en<br />
formats électronique <strong>et</strong> imprimé dont les<br />
principaux sont :<br />
• Le guide de diagnostic <strong>et</strong> de lutte ‘Le<br />
flétrissement bactérien du bananier dû à<br />
Xanthomonas (Xanthomonas campestris<br />
pv musacearum) en Afrique centrale<br />
<strong>et</strong> orientale’, traitant des approches<br />
testées <strong>et</strong> utilisées dans le sous-proj<strong>et</strong><br />
pour lutter contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, disponible<br />
sous forme imprimée <strong>et</strong> <strong>sur</strong> le site web<br />
(http://p<strong>la</strong>tforms.inibap.org/xanthomonaswilt/).<br />
• Le rapport <strong>sur</strong> l’analyse des risques liés à<br />
<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, publié en col<strong>la</strong>boration avec<br />
le Central Science Laboratory (Royaume<br />
Uni), présentant toutes les informations<br />
disponibles <strong>sur</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> me<strong>sur</strong>e les<br />
risques pour le secteur bananier dans <strong>la</strong><br />
région. Ce document est disponible sous<br />
forme imprimée <strong>et</strong> <strong>sur</strong> Intern<strong>et</strong>.<br />
• Des outils de gestion, posters, brochures,<br />
dépliants <strong>et</strong> matériels audiovisuels, ont<br />
été produits <strong>et</strong> diffusés. Ceux-ci, rédigés<br />
en ang<strong>la</strong>is, ont été traduits en français<br />
puis dans les <strong>la</strong>ngues locales par les<br />
SNRA participant au proj<strong>et</strong>.<br />
Deux réunions de <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce <strong>et</strong> de<br />
synthèse ont été conduites : l’une à Kigali,<br />
au Rwanda (juill<strong>et</strong> 2007) pour évaluer les<br />
32<br />
outils de diagnostic <strong>et</strong> de lutte <strong>et</strong> l’autre à<br />
Bujumbura, au Burundi (décembre 2007)<br />
pour discuter des résultats des sousproj<strong>et</strong>s.<br />
Les recommandations suivantes<br />
ont été émises :<br />
• Pour développer les meilleures<br />
approches de lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die,<br />
des recherches supplémentaires doivent<br />
être entreprises <strong>sur</strong> :<br />
• Les interactions hôte-vecteurpathogène<br />
;<br />
• Le développement de méthodes<br />
faciles à utiliser pour<br />
désinfecter les outils au niveau de<br />
l’exploitation ;<br />
• Le rôle des autres ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong><br />
ravageurs dans <strong>la</strong> transmission du<br />
flétrissement bactérien ;<br />
• La longévité du pathogène dans le<br />
sol <strong>et</strong> <strong>la</strong> décomposition des débris<br />
végétaux en condition de champ.<br />
• La création d’un centre de coordination<br />
régionale du BXW est l’un des<br />
mécanismes supplémentaires de<br />
développement de <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce<br />
régionale <strong>et</strong> de l’échange d’informations.<br />
En matière de gestion des données,<br />
il pourrait servir de base pour <strong>la</strong><br />
consolidation des méthodes de suivi<br />
national <strong>et</strong> <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion de stratégies<br />
régionales contre c<strong>et</strong>te ma<strong>la</strong>die.<br />
Références<br />
Karamura, E., G. Kayobyo, G. Blomme, S. Benin, S.J.<br />
Eden-Green & R. Markham. 2006. Impacts of XW<br />
epidemic on the livelihoods of rural communities in<br />
Uganda. Proceedings of the 4th International Bacterial<br />
Wilt Symposium. Central Science Laboratory, RU.<br />
Molina A. 2006. Managing bacterial wilt/fruit rot disease<br />
of banana in Southeast Asia. Pp 26-31 in Developing<br />
a regional strategy to address the outbreak of banana<br />
Xanthomonas wilt in East and Central Africa. INIBAP,<br />
Montpellier, France.<br />
Thèse Une méthode de transformation améliorée au moyen<br />
d’Agrobacterium pour les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong><br />
p<strong>la</strong>ntain (Musa spp.)<br />
Geofrey Arinaitwe<br />
Thèse présentée en février 2008* à <strong>la</strong><br />
Katholieke Universiteit Leuven, Leuven,<br />
Belgique.<br />
Le bananier (appelé communément Matooke)<br />
est source d’alimentation pour huit millions<br />
d’Ougandais. Plus de <strong>la</strong> moitié de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
ougandaise est employée par <strong>la</strong> filière bananière.<br />
Toutefois, <strong>la</strong> production bananière subit un déclin<br />
continuel en Ouganda en raison des ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong><br />
des ravageurs dont <strong>la</strong> plus destructrice reste <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die des raies noires ou cercosporiose noire,<br />
une ma<strong>la</strong>die foliaire réduisant le rendement de<br />
50% pour les cultivars sensibles. La sélection<br />
de résistance à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die par les méthodes<br />
conventionnelles est compliquée en raison de <strong>la</strong><br />
biologie <strong>et</strong> de <strong>la</strong> génétique de l’espèce. Grâce aux<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
outils biotechnologiques modernes, des gènes<br />
susceptibles d’influer <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des<br />
raies noires ont été isolés. Les techniques de culture<br />
de tissus <strong>et</strong> de cellules sont aussi utilisables.<br />
Dans c<strong>et</strong>te étude, nous comparons une<br />
méthode déjà existante de transformation du<br />
bananier au moyen d’Agrobacterium avec <strong>la</strong><br />
méthode de transformation du bananier par<br />
bombardement de particules. Nous avons ensuite<br />
perfectionné <strong>la</strong> méthode de transformation au<br />
moyen d’Agrobacterium en modifiant <strong>la</strong> durée<br />
de l’infection, l’âge <strong>et</strong> le volume des suspensions<br />
embryogéniques. Les eff<strong>et</strong>s de <strong>la</strong> polyamine<br />
spermidine <strong>sur</strong> <strong>la</strong> capacité de régénération des<br />
clones de cellules embryogéniques transformées<br />
ont été démontrés. La transformation <strong>et</strong> l’intégration<br />
des gènes de <strong>la</strong> chitinase du riz Cht-2 <strong>et</strong> Cht-3<br />
dans le bananier sont présentées. Les chitinases<br />
sont des enzymes qui hydrolysent <strong>et</strong> coupent<br />
<strong>la</strong> chitine, un composant majeur de <strong>la</strong> plupart<br />
des champignons. Nous avons aussi évalué<br />
<strong>la</strong> possibilité d’introduire plus d’un gène <strong>et</strong> de<br />
développer une méthode rapide de détection des<br />
gènes multiples. Les eff<strong>et</strong>s de l’emploi d’un gène<br />
marqueur simple sont comparés à ceux de deux<br />
différents gènes marqueurs sélectionnables. C<strong>et</strong>te<br />
étude est encore en cours <strong>et</strong> l’activité chitinase est<br />
analysée dans les lignées transgéniques générées.<br />
26 lignées sont testées au champ en Ouganda.<br />
Caractérisation <strong>et</strong> isolement de promoteurs du bananier<br />
étiqu<strong>et</strong>és par ADN-T actifs durant <strong>la</strong> régénération in<br />
vitro <strong>et</strong> réactifs aux basses températures<br />
Efrén Germán Santos Ordóñez<br />
Thèse présentée en avril 2008* à <strong>la</strong><br />
Katholieke Universiteit Leuven, Leuven,<br />
Belgique<br />
Une stratégie d’étiqu<strong>et</strong>age par ADN-T de<br />
tout le génome a été effectuée pour <strong>la</strong><br />
caractérisation <strong>et</strong> l’isolement de nouveaux<br />
promoteurs du bananier. Des suspensions<br />
cellu<strong>la</strong>ires embryogéniques de bananier ont<br />
été transformées au moyen d’Agrobacterium<br />
tumefaciens dotée du gène de <strong>la</strong> luciférase<br />
(luc+) optimisé par codons <strong>et</strong> sans promoteur<br />
à <strong>la</strong> frontière droite de l’ADN-T. Environ 89 000<br />
colonies cellu<strong>la</strong>ires transgéniques de bananier<br />
ont été criblées pour leur luminescence, de<br />
deux à trois mois après <strong>la</strong> transformation, en<br />
utilisant un système caméra sophistiqué dans<br />
une boîte étanche à <strong>la</strong> lumière. Le crib<strong>la</strong>ge<br />
est effectué en conditions contrôlées de<br />
température, <strong>la</strong> luminescence est examinée<br />
en temps réel à 26°C puis à des températures<br />
basses (LT) décroissantes, 18°C, 16°C, 12°C<br />
<strong>et</strong> 8°C. Le taux de colonies cellu<strong>la</strong>ires montrant<br />
une luminescence à 26°C <strong>et</strong> sous les différents<br />
traitements LT a varié de 0,17% à 2,69%. Les<br />
colonies cellu<strong>la</strong>ires transgéniques répondant<br />
à 8°C (montrant un profil d’expression<br />
stimulée ou réprimée de <strong>la</strong> luciférase)<br />
ont été régénérées en p<strong>la</strong>ntules <strong>et</strong> leur<br />
luminescence examinée à différents stades du<br />
développement in vitro. Avec l’accroissement<br />
de <strong>la</strong> différenciation, le nombre de lignées<br />
montrant une expression LUC induite par LT<br />
a décru. Les p<strong>la</strong>ntules de bananier montrant<br />
une luminescence ont été analysées pour le<br />
nombre de copies de l’ADN-T par hybridation<br />
de Southern. Le nombre d’inserts ADN-T était<br />
en moyenne de 3,6 (al<strong>la</strong>nt de 1 à 5) dans 10<br />
lignées indépendantes testées. Les séquences<br />
d’ADN f<strong>la</strong>nquant les frontières droite <strong>et</strong> gauche<br />
de l’ADN-T ont été isolées par TAIL-PCR<br />
(PCR à asymétrique thermique entre<strong>la</strong>cée)<br />
<strong>et</strong> PCR inverse. La continuité de séquence<br />
entre les séquences f<strong>la</strong>nquant les frontières<br />
droite <strong>et</strong> gauche correspondantes a été<br />
révélée par liaison PCR en utilisant des<br />
amorces spécifiques. L’analyse RT-PCR<br />
a été effectuée dans les lignées à inserts<br />
multiples pour identifier <strong>et</strong> confirmer <strong>la</strong><br />
séquence qui a activé l’expression de <strong>la</strong><br />
luciférase. Quatre séquences promoteurs<br />
candidates, qui ont été fusionnées par<br />
transcription au gène luc+, ont été clonées<br />
en amont d’un gène rapporteur uidAINT <strong>et</strong><br />
transformées de nouveau au bananier, ce qui<br />
a permis de confirmer l’activité de promoteur<br />
pour deux séquences dans les cultures<br />
in vitro. L’activité du promoteur dans des<br />
p<strong>la</strong>nts de bananier matures reste à étudier.<br />
En conclusion, un système d’étiqu<strong>et</strong>age<br />
à haut débit par l’ADN-T nous a permis<br />
de caractériser <strong>et</strong> d’isoler des nouveaux<br />
promoteurs du bananier exploitables dans<br />
plusieurs applications dont <strong>la</strong> sélection de<br />
bananier par modification génétique.<br />
*Note de l’éditeur : Le report d’impression de ce dernier<br />
numéro d’INFOMUSA nous a fourni l’opportunité d’ajouter<br />
les résumés de deux thèses présentées en 2008 qui peuvent<br />
être du plus grand intérêt pour nos lecteurs.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 33<br />
Thèse
Thesis<br />
Optimisation de méthodes en protéomique pour distinguer<br />
les processus biochimiques au sein des méristèmes de<br />
bananier durant l’acclimatation in vitro au stress osmotique<br />
S. Carpentier<br />
Thèse soumise en février 2007 à <strong>la</strong><br />
Katholieke Universiteit Leuven, Leuven,<br />
Belgique.<br />
Le Laboratoire d’Amélioration des Cultures<br />
Tropicales (KULeuven, Belgique) héberge,<br />
sous l’autorité de <strong>Bioversity</strong> International,<br />
<strong>la</strong> collection mondiale in vitro de variétés de<br />
bananier (Musa <strong>et</strong> Ens<strong>et</strong>e spp.). Le but de<br />
c<strong>et</strong>te banque de gènes <strong>internationale</strong> est de<br />
conserver toutes les ressources génétiques<br />
de bananier <strong>et</strong> bananier p<strong>la</strong>ntain de manière<br />
saine <strong>et</strong> de fournir du matériel génétique<br />
aux utilisateurs de bonne foi. Cependant,<br />
<strong>la</strong> conservation du matériel génétique in<br />
vitro nécessite des sous-cultures régulières,<br />
occasionnant des pertes par contamination<br />
ou erreur humaine. De plus, <strong>la</strong> <strong>sur</strong>venue<br />
de variations somaclonales se révèle un<br />
problème important associé à <strong>la</strong> culture<br />
in vitro. KULeuven fut l’un des pionniers<br />
dans l’exploration des possibilités pour<br />
<strong>la</strong> conservation du matériel végétal dans<br />
l’azote liquide (à -196°C). Cependant, pour<br />
une conservation réussie à -196°C, les<br />
cellules doivent, en premier lieu, <strong>sur</strong>vivre à<br />
un processus de déshydratation drastique<br />
précédant les étapes de congé<strong>la</strong>tion, puis de<br />
dégel <strong>et</strong> de régénération. Chez le bananier,<br />
les méristèmes se révèlent être les structures<br />
les plus appropriées à <strong>la</strong> cryoconservation.<br />
Toutefois, même s’ils sont dotés de <strong>la</strong><br />
capacité de se régénérer, ils doivent<br />
<strong>sur</strong>vivre aux phases de déshydratation <strong>et</strong> de<br />
cryoconservation. En général, <strong>la</strong> tolérance<br />
à <strong>la</strong> déshydratation est réalisée par une<br />
acclimatation au stress osmotique au moyen<br />
de saccharose. Mais il s’avère que plus de <strong>la</strong><br />
moitié des variétés de <strong>la</strong> collection présentent<br />
un taux de <strong>sur</strong>vie à <strong>la</strong> cryoconservation<br />
faible, voire inexistant. C’est pourquoi, il<br />
est nécessaire de détailler les mécanismes<br />
sous-tendant l’acclimatation pendant <strong>la</strong> préculture<br />
des méristèmes <strong>sur</strong> saccharose <strong>et</strong><br />
d’appréhender <strong>la</strong> spécificité génotypique.<br />
Plusieurs techniques perm<strong>et</strong>tent d’étudier<br />
<strong>la</strong> fonction <strong>et</strong> l’expression géniques que nous<br />
indiquons dans une brève synthèse, insistant<br />
plus particulièrement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> protéomique<br />
<strong>et</strong> les technologies protéomiques. Pour<br />
un organisme mal caractérisé comme le<br />
bananier, <strong>la</strong> séparation de protéines par<br />
électrophorèse en gel bidimensionnel <strong>et</strong><br />
34<br />
l’identification de protéines par spectrométrie<br />
de masse en tandem (MS/MS) restent<br />
les meilleures sources d’information. Les<br />
protéines étant re<strong>la</strong>tivement bien conservées,<br />
l’identification des produits de gène non<br />
modèles par comparaison aux protéines<br />
orthologues bien connues se révèle tout à fait<br />
efficace. Des protéines intactes (séparées par<br />
2DE) sont essentielles pour une identification<br />
fiable <strong>et</strong> de qualité.<br />
La préparation de l’échantillon de protéines<br />
est une étape importante <strong>et</strong> est absolument<br />
essentielle pour obtenir de bons résultats. La<br />
plupart des tissus végétaux ne représentent<br />
pas une source facile d’extraction de protéines<br />
<strong>et</strong> nécessitent des précautions spécifiques.<br />
La paroi cellu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> <strong>la</strong> vacuole composent <strong>la</strong><br />
majorité de <strong>la</strong> masse cellu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> le cytosol ne<br />
représente que seulement 1 à 2 % du volume<br />
total de <strong>la</strong> cellule. En outre, les tissus végétaux<br />
ont un contenu protéique re<strong>la</strong>tivement faible<br />
comparés aux tissus bactériens ou animaux.<br />
Le bananier s’avère un bon représentant<br />
d’une espèce végétale récalcitrante en<br />
raison des nombreux composés importuns<br />
qu’il contient, comme des niveaux très<br />
élevés d’enzymes oxydatives (polyphénol<br />
oxydase), des composés phénoliques<br />
(phénols simples (dopa), f<strong>la</strong>vonoïdes, tanins<br />
condensés, lignine), des carbohydrates,<br />
des terpènes, de <strong>la</strong> subérine <strong>et</strong> des cires.<br />
La majorité des protocoles employés<br />
pour les végétaux présente une étape de<br />
précipitation pour concentrer les protéines<br />
<strong>et</strong> les séparer des composés importuns.<br />
Un protocole d’extraction des phénols a<br />
été optimisé pour des p<strong>et</strong>ites quantités de<br />
tissu végétal de bananier (en deçà de 50<br />
mg de poids frais) <strong>et</strong> différentes méthodes<br />
de préparation ont été évaluées. Seules <strong>la</strong><br />
précipitation par TCA/acétone <strong>et</strong> l’extraction<br />
des phénols par précipitation au méthanol/<br />
acétate d’ammonium se sont révélées<br />
utilisables comme méthodes standards pour<br />
les tissu végétaux récalcitrants. La méthode<br />
d’extraction des phénols optimale se révèle<br />
plus efficace si l’on débarrasse <strong>la</strong> préparation<br />
des substances importunes <strong>et</strong> a donné des<br />
gels de meilleure qualité. C<strong>et</strong>te méthode est<br />
aussi applicable à d’autres espèces comme<br />
le pommier, le poirier <strong>et</strong> <strong>la</strong> pomme de terre.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
Les protéines peuvent être identifiées<br />
par comparaison des protéines d’intérêt<br />
aux protéines orthologues d’espèces bien<br />
caractérisées. Dans l’une des approches,<br />
<strong>la</strong> méthode de cartographie des masses<br />
peptidiques (Peptide mass fingerprint - PMF)<br />
<strong>et</strong> d’information <strong>sur</strong> les séquences peptidiques<br />
ont été combinées pour étudier <strong>et</strong> corréler les<br />
spectres non interprétés avec les spectres de<br />
production théorique provenant de diverses<br />
bases de données d’une façon automatisée.<br />
Cependant, certains gènes orthologues<br />
montrent un faible pourcentage d’identité,<br />
diminuant les chances de trouver des<br />
peptides significatifs <strong>et</strong> conservés pouvant<br />
rendre l’approche pmf-MS/MS inefficace. Une<br />
méthode qui extrait l’information identifiant<br />
directement les protéines à partir des spectres<br />
sans être dépendante de bases de données<br />
existantes est extrêmement utile. Cependant,<br />
les séquences obtenues à partir des spectres<br />
MS/MS ne sont pas directes. Les spectres des<br />
ions par analyse MALDI TOF/TOF présentent<br />
en général des séries d’ions incomplètes<br />
riches en types d’ions divers. Les tentatives<br />
pour simplifier de novo l’identification sont<br />
principalement axées <strong>sur</strong> <strong>la</strong> simplification<br />
du modèle de fragmentation. L’addition d’un<br />
groupe acide sulfonique aux extrémités Nterminales<br />
de peptides tryptiques facilite de<br />
novo le séquençage des peptides. Le groupe<br />
acide fort en N-terminal est déprotoné <strong>et</strong><br />
donc neutralise <strong>la</strong> charge positive du b-ion<br />
par sa charge négative. Ce<strong>la</strong> aboutit aux<br />
spectres simples montrant principalement<br />
<strong>la</strong> série d’y-ions. Dans ce chapitre, une<br />
approche novatrice dans <strong>la</strong>quelle les peptides<br />
tryptiques extraits sont sulfonés en N-terminal<br />
sans nouvelle purification est décrite <strong>et</strong><br />
appliquée avec succès au bananier. Il a été<br />
démontré que c<strong>et</strong>te approche aboutit à un<br />
taux d’identification élevé <strong>et</strong> fiable <strong>et</strong> qu’elle<br />
est adéquate pour identifier les différentes<br />
isoformes résultant des variations alléliques,<br />
ou de locus de gène différents.<br />
Le bananier est un modèle unique<br />
pour l’étude de méristèmes grâce au<br />
développement de <strong>la</strong> technique de culture<br />
d’extrémités de tige. Pour <strong>la</strong> première fois,<br />
une étude à grande échelle du protéome<br />
méristématique est rapportée. Les résultats<br />
suggèrent que <strong>la</strong> maintenance d’une<br />
concentration de saccharose intracellu<strong>la</strong>ire<br />
osmoprotectrice, l’expression accrue de gènes<br />
particuliers de <strong>la</strong> glycolyse conservatrice<br />
d’énergie <strong>et</strong> <strong>la</strong> conservation de l’intégrité<br />
de <strong>la</strong> paroi cellu<strong>la</strong>ire sont essentielles pour<br />
maintenir l’homéostase, pour acclimater <strong>et</strong><br />
<strong>sur</strong>vivre à <strong>la</strong> déshydratation. En comparant<br />
<strong>la</strong> variété tolérant <strong>la</strong> déshydratation (ABB)<br />
avec une variété sensible à <strong>la</strong> déshydratation<br />
(AAAh), il a été possible de distinguer<br />
plusieurs protéines spécifiques du génotype<br />
(isoformes) <strong>et</strong> d’associer <strong>la</strong> variété tolérant<br />
<strong>la</strong> déshydratation avec des protéines<br />
impliquées dans le métabolisme énergétique<br />
(comme <strong>la</strong> phosphoglycerate kinase, <strong>la</strong><br />
phosphoglucomutase, l’UGPase) <strong>et</strong> les<br />
protéines associées à l’adaptation au stress<br />
(comme l’OSR40-like protein, l’ASR). Ce<br />
travail prouve que l’analyse du protéome est<br />
va<strong>la</strong>ble pour effectuer l’analyse différentielle<br />
quantitative <strong>et</strong> caractériser des variations<br />
génétiques pour une espèce récalcitrante.<br />
Pour obtenir une meilleure compréhension<br />
du processus d’acclimatation <strong>et</strong> corréler<br />
l’acclimatation avec <strong>la</strong> cryoconservation, une<br />
étude dynamique (crib<strong>la</strong>ge dans le temps)<br />
<strong>et</strong> une comparaison entre des variétés ont<br />
été effectuées afin de valider des protéines<br />
candidates. Bien que le pré-traitement <strong>sur</strong><br />
saccharose <strong>et</strong> <strong>la</strong> concentration élevée en<br />
saccharose intracellu<strong>la</strong>ire concomitante<br />
soient nécessaires pour un taux de mortalité<br />
faible après cryoconservation, ce<strong>la</strong> induit<br />
aussi des eff<strong>et</strong>s négatifs. La pré-culture<br />
<strong>sur</strong> saccharose est corrélée à un taux<br />
re<strong>la</strong>tivement élevé de phosphoglycerate<br />
kinase, d’UGPase <strong>et</strong> d’OSR40 <strong>et</strong> un taux<br />
re<strong>la</strong>tivement faible de SuSy, de lectine <strong>et</strong><br />
de chitinase ainsi qu’à un stress abscisique,<br />
de ripening protein-like protein (ASR).<br />
Nous formulons l’hypothèse qu’un taux<br />
de mortalité faible après cryoconservation<br />
peut être obtenu par un niveau re<strong>la</strong>tivement<br />
faible de SuSy <strong>et</strong> des niveaux re<strong>la</strong>tivement<br />
élevés de phosphoglycerate kinase, d’OSR<br />
40, d’UGPase, d’ASR <strong>et</strong> des protéines de<br />
stockage comme <strong>la</strong> lectine <strong>et</strong> <strong>la</strong> chitinase.<br />
Le crib<strong>la</strong>ge des protéines candidates indique<br />
que plusieurs protéines <strong>et</strong> des isoformes<br />
sont spécifiques au génome B tolérant ; ce<br />
qui ouvre des perspectives pour appliquer<br />
<strong>la</strong> protéomique pour <strong>la</strong> caractérisation<br />
taxonomique <strong>et</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 35
Thèse<br />
Thèse<br />
Accès au marché <strong>et</strong> production agricole : le cas de <strong>la</strong><br />
production bananière en Ouganda<br />
F. Bagamba<br />
Thèse soumise en 2007 à l’Université de<br />
Wageningen, Pays-Bas.<br />
L’étude analyse <strong>la</strong> réponse des ménages de<br />
p<strong>et</strong>its cultivateurs aux contraintes de production<br />
(ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> ravageurs des cultures, contraintes<br />
du sol), le développement de marché de<br />
produits <strong>et</strong> les occasions d’emploi non agricoles.<br />
Elle a été effectuée dans les régions du Centre,<br />
de Masaka <strong>et</strong> du Sud-ouest, qui présentent<br />
différentes contraintes <strong>et</strong> opportunités de<br />
production.<br />
Les résultats de l’analyse coûts-bénéfices<br />
montrent que <strong>la</strong> banane est <strong>la</strong> culture <strong>la</strong><br />
plus rentable en termes de marge brute.<br />
Cependant, les faiblesses du travail <strong>et</strong> des<br />
marchés alimentaires font que les agriculteurs<br />
du Centre allouent plus de terre <strong>et</strong> de travail<br />
pour des cultures annuelles moins rentables<br />
(patates douces, maïs <strong>et</strong> manioc) qui sont plus<br />
satisfaisantes en termes de réponse aux besoins<br />
alimentaires du ménage. Les prix élevés des<br />
denrées alimentaires <strong>et</strong> les faibles possibilités<br />
d’activités non agricoles incitent les cultivateurs<br />
à compter <strong>sur</strong> leur seule production agricole<br />
pour répondre à leurs besoins alimentaires.<br />
Les résultats de l’analyse d’efficacité technique<br />
montrent que les producteurs de bananes en<br />
Ouganda sont techniquement inefficaces <strong>et</strong> que<br />
<strong>la</strong> production pourrait être augmentée de 30%<br />
dans le Sud-ouest <strong>et</strong> de 58% dans le Centre.<br />
L’amélioration des routes, l’éducation de base,<br />
l’accès au crédit <strong>et</strong> le travail de vulgarisation<br />
des techniques représentent certains des<br />
facteurs qui améliorent <strong>la</strong> productivité <strong>et</strong><br />
l’efficacité technique. Les résultats confirment<br />
que l’infestation par le charançon du bananier<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies noires contribuent à <strong>la</strong><br />
Etude de champignons endophytes en tant qu’inducteurs<br />
de résistance pour <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies<br />
noires (Mycosphaerel<strong>la</strong> fijiensis) chez le bananier p<strong>la</strong>ntain<br />
M. Barrios Murillo<br />
Thèse M.Sc. soumise en 2006 au Centro<br />
Agronómico Tropical de Investigación y<br />
Enseñanza - CATIE, Turrialba, Costa Rica<br />
La ma<strong>la</strong>die des raies noires est une ma<strong>la</strong>die<br />
foliaire causée par le champignon Mycosphaerel<strong>la</strong><br />
fijiensis. Il attaque les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong><br />
p<strong>la</strong>ntain dans le monde entier, causant<br />
36<br />
faiblesse de <strong>la</strong> production bananière dans le<br />
Centre.<br />
La taille des exploitations est corrélée<br />
positivement à leur productivité. Cependant, <strong>la</strong><br />
production est plus efficace <strong>sur</strong> des parcelles<br />
plus p<strong>et</strong>ites (les r<strong>et</strong>ours diminuant avec <strong>la</strong> taille).<br />
La faible productivité des p<strong>et</strong>ites exploitations<br />
soulève <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> durabilité de <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite<br />
agriculture, étant donné les imperfections du<br />
travail <strong>et</strong> des marchés alimentaires <strong>et</strong> l’accès<br />
limité aux intrants ach<strong>et</strong>és. Les conclusions<br />
de l’analyse de main-d’œuvre montrent que<br />
les agriculteurs réagissent aux motivations<br />
économiques. L’accès aux opportunités<br />
d’activités non agricoles draine le travail le plus<br />
productif hors du secteur agricole. L’éducation <strong>et</strong><br />
l’accès aux routes ont tendance à augmenter le<br />
temps alloué aux activités non agricoles tandis<br />
que <strong>la</strong> taille de l’exploitation est négativement<br />
corrélée aux heures travaillées pour des<br />
activités non agricoles.<br />
L’étude révèle que les politiques incitant<br />
à <strong>la</strong> diversification des revenus grâce aux<br />
activités non agricoles peuvent contribuer au<br />
développement durable dans le monde rural.<br />
En particulier, les politiques réduisant les<br />
dépenses de transaction devraient améliorer<br />
<strong>la</strong> productivité <strong>et</strong> l’efficacité des deux secteurs,<br />
agricole <strong>et</strong> non agricole. Les investissements<br />
dans les infrastructures routières, l’éducation<br />
<strong>et</strong> les institutions financières répondant aux<br />
besoins de production des p<strong>et</strong>its agriculteurs<br />
pourraient favoriser le desserrement des<br />
goulots d’étranglement liés au travail <strong>et</strong> aux<br />
marchés alimentaires <strong>et</strong> financiers <strong>et</strong> améliorer<br />
l’assignation des ressources entre les secteurs<br />
agricole <strong>et</strong> non agricole.<br />
d’énormes pertes de production <strong>et</strong> exigeant<br />
des investissements importants en intrants<br />
agrochimiques pour sa lutte. Il est essentiel de<br />
développer des méthodes de lutte alternatives<br />
afin de réduire les coûts économiques <strong>et</strong><br />
environnementaux. L’objectif de c<strong>et</strong>te étude<br />
était d’évaluer <strong>la</strong> colonisation, <strong>la</strong> promotion de<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
croissance <strong>et</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies<br />
noires pour des vitrop<strong>la</strong>nts de <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain<br />
inoculés avec quatre iso<strong>la</strong>ts de champignons<br />
endophytes (CE) en conditions contrôlées de<br />
serre. Les résultats ont montré que le pourcentage<br />
de colonisation par les CE est le plus élevé dans<br />
les racines, puis dans le corme, le pseudotronc <strong>et</strong><br />
<strong>la</strong> feuille. Des iso<strong>la</strong>ts de Trichoderma atroviride<br />
ont perdu leur pouvoir colonisateur avec le<br />
temps tandis que les souches de Fusarium<br />
oxysporum ont graduellement augmenté le leur.<br />
Des différences significatives ont été observées<br />
pour <strong>la</strong> promotion de croissance de <strong>la</strong> <strong>sur</strong>face<br />
foliaire (p
Nouvelles de Musa Présence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die du bunchy top du bananier au<br />
Mozambique <strong>et</strong> en Zambie<br />
Symptômes du BBTV <strong>sur</strong> le cv. Williams dans <strong>la</strong><br />
pépinière d’Etat de <strong>bananiers</strong> de Vi<strong>la</strong> Ulongwe.<br />
les autres variables analysées. Au niveau<br />
foliaire, des différences statistiquement<br />
significatives (p
S <strong>et</strong> 32°37’ E) dans le district de Chipata,<br />
dans l’est de <strong>la</strong> Zambie.<br />
Les symptômes ont été décrits pour les<br />
deux cultivars Cavendish, géant <strong>et</strong> nain,<br />
respectivement, ‘Williams’ <strong>et</strong> ‘Kabuthu’. En<br />
Zambie, ‘Bluggoe’ <strong>et</strong> ‘Pisang awak’, qui<br />
environnent les bananeraies de Cavendish,<br />
n’ont pas été affectés.<br />
Les cultivars du sous-groupe Cavendish<br />
ont été décrits comme présentant une forte<br />
sensibilité au BBTV (Thomas <strong>et</strong> Iskra-<br />
Caruana 2000).<br />
Dans les foyers de BBTV au Ma<strong>la</strong>wi, les<br />
<strong>bananiers</strong> Cavendish, d’autres <strong>bananiers</strong><br />
AAA <strong>et</strong> quelques <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain (AAB)<br />
ont été les premiers touchés, avant les<br />
cultivars ABB. Les cultivars ABB, comme les<br />
‘Bluggoe’ <strong>et</strong> les ‘Pisang awak’, ont présenté<br />
de rares symptômes (Mwenebanda 1998,<br />
observation pers.). En Ango<strong>la</strong>, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />
a été r<strong>et</strong>rouvée <strong>sur</strong> des <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain<br />
Faux corne (AAB) <strong>et</strong> <strong>sur</strong> des <strong>bananiers</strong><br />
Cavendish (Pil<strong>la</strong>y <strong>et</strong> al. 2005).<br />
Tushemereirwe <strong>et</strong> Bagabe (1998)<br />
rapportèrent qu’aucune étude d’évaluation<br />
des pertes de récolte dues au BBTV<br />
n’avait été menée en Afrique. Cependant,<br />
il a été remarqué que les p<strong>la</strong>nts gravement<br />
infectés des cultivars hautement sensibles<br />
ne parviennent plus à produire de régimes,<br />
provoquant ainsi 100% de pertes des<br />
récoltes.<br />
Geering (2003) note qu’il existe une<br />
résistance partielle au BBTV au sein de<br />
divers génotypes de <strong>bananiers</strong>. Il cite ‘Gros<br />
Michel’ comme ayant une faible sensibilité<br />
au BBTV avec une expression des<br />
symptômes r<strong>et</strong>ardée. Il indique également<br />
que ‘Highgate’, un membre du sous-groupe<br />
Gros Michel, est utilisé par le programme<br />
d’amélioration de <strong>la</strong> Fundación Hondureña<br />
de Investigación Agríco<strong>la</strong> (FHIA) comme<br />
source potentielle de résistance partielle<br />
au BBTV.<br />
Voici le premier cas de BBTV rapporté au<br />
Mozambique <strong>et</strong> en Zambie.<br />
Références<br />
Geering A. 2003. Banana bunchy top virus - screening for<br />
virus resistance. 3 rd Me<strong>et</strong>ing of the PROMUSA Virology<br />
working group. PROMUSA Newsl<strong>et</strong>ter 10:8.<br />
Jones D. 2000. Diseases of banana, abacá and ens<strong>et</strong>.<br />
CAB International, Wallingford, Oxon, UK.<br />
Pil<strong>la</strong>y M., G. Blomme, E. Rodrigues & A.L.<br />
Ferreira. 2005. Presence of banana bunchy<br />
top virus in Ango<strong>la</strong>. InfoMusa 14(1):44–45.<br />
Thomas J.E & M-L. Iskra-Caruana. 2000. Diseases<br />
caused by Viruses. Pp 241-253 in Diseases of banana,<br />
abacá and ens<strong>et</strong> (D.R. Jones, ed.). CAB international,<br />
Wallingford, Oxon, UK.<br />
Thomas J.E., M-L. Iskra-Caruana & D.R. Jones. 1994. La<br />
ma<strong>la</strong>die du bunchy top bananier. Ma<strong>la</strong>die des Musa<br />
– Fiche technique No. 4. Réseau international pour<br />
l’amélioration de <strong>la</strong> banane <strong>et</strong> de banane p<strong>la</strong>ntain,<br />
Montpellier, France.<br />
Tushemereirwe W.K. & M. Bagabe. 1998. Review of<br />
disease distribution and pest status in Africa Pp. 139-<br />
147 in Mobilizing IPM for Sustainable banana production<br />
in Africa. Proceedings of a workshop on banana IPM<br />
held in Nelspruit, South Africa- 23 – 28 November 1998.<br />
International N<strong>et</strong>work for the Improvement of Banana and<br />
P<strong>la</strong>ntain, Montpellier, France.<br />
INIFAT 02: un nouvel hybride de bananier à cuire à<br />
Cuba<br />
A. Rodríguez Nodals, A. Rodríguez Manzano <strong>et</strong> A. Rodríguez Manzano<br />
Ces dernières années, les phytogénéticiens<br />
ont produit nombre d’hybrides de bananier<br />
<strong>et</strong> bananier p<strong>la</strong>ntain résistants aux ma<strong>la</strong>dies<br />
qui ont grandement contribué à <strong>la</strong> sécurité<br />
alimentaire dans le monde. Celle-ci a bénéficié<br />
particulièrement de l’introduction des clones<br />
produits par <strong>la</strong> Fundación Hondureña de<br />
Investigación Agríco<strong>la</strong> (FHIA). À Cuba, des<br />
résultats importants ont aussi été obtenus,<br />
comme le clone Burro CEMSA (ABB)<br />
hautement résistant à <strong>la</strong> fusariose <strong>et</strong> à <strong>la</strong><br />
cercosporiose jaune <strong>et</strong>, dans une certaine<br />
me<strong>sur</strong>e, à <strong>la</strong> cercosporiose noire (ma<strong>la</strong>die<br />
des raies noires). Pour un programme<br />
d’amélioration ultérieur, plusieurs clones ont<br />
été sélectionnés comme matériel parental<br />
(tableau 1) dont, entre autres, Burro CEMSA<br />
( ) <strong>et</strong> Pelipita (ABB) ( ). Ce croisement a<br />
produit 508 graines qui ont donné, après mise<br />
à l’écart des anormaux, 84 p<strong>la</strong>ntules pour<br />
évaluation. Le clone prom<strong>et</strong>teur INIFAT 02<br />
est issu de ce croisement, malgré <strong>la</strong> condition<br />
triploïde de ses parents, grâce à leur fertilité<br />
résiduelle <strong>et</strong> au phénomène de méiose non<br />
réduite du genre Musa – ou de méiose réduite<br />
irrégulière.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 39<br />
W.T. Gondwe <strong>et</strong> B.M.L.<br />
Mwenebanda travaillent à l’IITA/<br />
SARRNET, Chitedze Agricultural<br />
Research Station, P.O. Box<br />
30258, Lilongwe 3, Ma<strong>la</strong>wi,<br />
E. Natha à l’IITA/SARRNET,<br />
c/o Total Land Care, Vi<strong>la</strong><br />
Ulongwe, Angonia, Mozambique<br />
<strong>et</strong> P. Mufale à l’IITA/SARRNET,<br />
c/o Msekera Agricultural<br />
Research Station, Chipata,<br />
Zambie.<br />
Nouvelles de Musa
Au début de <strong>la</strong> floraison, les fleurs mâles ont<br />
été sélectionnées à partir des clones décrits<br />
comme dotés de bons niveaux de fertilité<br />
(Simmonds 1966, Rowe <strong>et</strong> Rosales 1992,<br />
Román <strong>et</strong> al. 1990). Les fleurs ont été frottées<br />
contre le stigmate des fleurs femelles s’ouvrant<br />
le matin. Ce processus a été répété en continu<br />
tant qu’ont duré les éclosions.<br />
Onze types de croisement ont été effectués.<br />
Pour chacun, <strong>la</strong> pulpe des bananes des<br />
régimes matures a été extraite. Les hybrides<br />
présentant des caractéristiques indésirables<br />
Tableau 1. Noms <strong>et</strong> groupes génomiques des<br />
parents.<br />
40<br />
Parents<br />
Paka (AA) Highgate (AAA)<br />
SH-3362 (AA) Burro CEMSA (ABB)<br />
Pelipita (ABB) Congo (AAA)<br />
Pelipita (ABB)<br />
Gros Michel (AAA)<br />
ont été éliminés (p<strong>la</strong>ntes albinos, p<strong>la</strong>ntes<br />
à feuilles plus <strong>la</strong>rges que longues, ou trop<br />
épaisses, ou naines. Les régimes dotés de<br />
bonnes valeurs agronomiques (longueur du<br />
doigt appropriée, poids de régime élevé, durée<br />
courte ou moyenne du cycle <strong>et</strong> tolérance/<br />
résistance à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies noires) ont<br />
été sélectionnés. Les groupes génomiques<br />
des clones sélectionnés ont été déterminés<br />
selon le principe de Simmonds <strong>et</strong> Shepherd<br />
(1955), annoté par Simmonds (1966).<br />
Les caractéristiques physiques <strong>et</strong> les<br />
composantes du rendement ont été décrites<br />
selon les descripteurs internationaux pour<br />
le genre Musa. La constitution génétique<br />
triploïde a été déterminée selon le principe<br />
morphogénétique de Simmonds.<br />
La triploïdie, commune à <strong>la</strong> plupart des<br />
<strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain, confère une<br />
certaine vigueur qui contribue grandement à<br />
leur stérilité (Tomekpé <strong>et</strong> al. 2004) <strong>et</strong>, en r<strong>et</strong>our,<br />
gêne considérablement l’amélioration des<br />
variétés par croisements. Pelipita possède une<br />
fertilité femelle moindre que Burro CEMSA,<br />
induisant ce qu’on appelle un ‘eff<strong>et</strong> maternel’.<br />
Cinq clones ont été sélectionnés (INIFAT 01-<br />
05) pour <strong>la</strong> bonne constitution de leur régime<br />
<strong>et</strong> d’autres caractéristiques agronomiques<br />
(voir ci-après). INIFAT 02 a été sélectionné en<br />
raison de ses caractéristiques intermédiaires,<br />
comparées à celles de ses parents, pour<br />
<strong>la</strong> plupart des aspects agronomiques <strong>et</strong><br />
culinaires, <strong>et</strong> du fait de l’élimination des défauts<br />
propres à Pelipita comme le faible rej<strong>et</strong>onnage,<br />
<strong>la</strong> dur<strong>et</strong>é du fruit (lorsqu’il est cuisiné vert) <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />
longue durée de cycle de croissance.<br />
Il s’avère qu’INIFAT 02 contient les deux<br />
génomes de Musa balbisiana Col<strong>la</strong> <strong>et</strong> un de<br />
Musa acuminata Col<strong>la</strong>.<br />
Les principales caractéristiques<br />
agronomiques d’INIFAT 02 sont les suivantes:<br />
• Un cycle plus court que celui de ses parents<br />
en conditions simi<strong>la</strong>ires. Ce clone a été<br />
récolté 270 jours après <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ntation, alors<br />
que les valeurs pour Burro CEMSA <strong>et</strong> Pelipita<br />
sont respectivement 300 <strong>et</strong> 395 jours.<br />
• Une grande hauteur de p<strong>la</strong>nt (3-5 m) : <strong>la</strong><br />
hauteur dépend de facteurs comme le<br />
climat, le sol <strong>et</strong> <strong>la</strong> gestion. Ce clone est<br />
intermédiaire entre ses parents dans des<br />
conditions agro-écologiques identiques. Sur<br />
un sol ferralitique rouge typique, <strong>la</strong> hauteur<br />
moyenne a été de 3,05 m durant le premier<br />
cycle de culture alors que Burro CEMSA <strong>et</strong><br />
Pelipita ont atteint respectivement 3,50 <strong>et</strong><br />
2,90 m.<br />
• L’évaluation effectuée huit mois après <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>ntation a montré que le nombre moyen<br />
de rej<strong>et</strong>s d’INIFAT 02 a été de 5 par p<strong>la</strong>nt,<br />
alors que les valeurs pour Burro CEMSA <strong>et</strong><br />
Pelipita étaient respectivement 7 <strong>et</strong> 3 rej<strong>et</strong>s<br />
par p<strong>la</strong>nt.<br />
• Les régimes sont constitués de 5-9 mains.<br />
La figure 1 montre un clone cultivé dans une<br />
cour en ville.<br />
• La taille du fruit a été intermédiaire à celle<br />
des parents (figure 2). Sur <strong>la</strong> première main,<br />
<strong>la</strong> longueur moyenne du doigt central a été<br />
de 16 cm, alors qu’elle a été de 13 <strong>et</strong> 20<br />
cm respectivement pour Burro CEMSA <strong>et</strong><br />
Pelipita.<br />
D’un point de vue génétique, il est intéressant<br />
de noter que les caractéristiques décrites<br />
ci-dessus présentent un type d’héritabilité<br />
‘intermédiaire’, à l’exception de <strong>la</strong> précocité<br />
de récolte.<br />
• Comme ses parents, INIFAT 02 est<br />
hautement résistant à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die des raies<br />
Figure 1. Régime d’ `INIFAT 02´ cultivé dans un patio en ville à La<br />
Havane<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
noires. Il n’a pas montré les symptômes de<br />
<strong>la</strong> fusariose lorsqu’il était testé à proximité de<br />
p<strong>la</strong>ntations des sous-groupes Cavendish <strong>et</strong><br />
P<strong>la</strong>ntain, tous deux hautement sensibles à<br />
ce champignon.<br />
• En termes culinaires, il peut être consommé<br />
vert, mi-mûr ou mûr. Dans un essai<br />
impliquant 50 dégustateurs, 58%, 24% <strong>et</strong><br />
18%, respectivement, ont préféré les options<br />
‘cuisiné mi-mûr’, ‘cuisiné vert’ <strong>et</strong> ‘cuisiné<br />
mûr’. Une fois refroidis, les fruits cuisinés<br />
verts restent moelleux <strong>et</strong> ne montrent pas <strong>la</strong><br />
caractéristique de dur<strong>et</strong>é de Pelipita.<br />
• Le rendement expérimental (préliminaire) a<br />
été de 18-27 <strong>et</strong> 21-33 kg par régime dans<br />
le premier <strong>et</strong> le second cycle respectivement<br />
<strong>sur</strong> un échantillon de 20 p<strong>la</strong>nts récoltés.<br />
Conclusion<br />
Un total de 84 p<strong>la</strong>ntules a été obtenu par<br />
croisement de Burro CEMSA x Pelipita. Vingthuit<br />
d’entre elles ont été transp<strong>la</strong>ntées au<br />
champ pour essais <strong>et</strong> cinq clones prom<strong>et</strong>teurs<br />
ont été sélectionnés. INIFAT 02 a été le clone<br />
montrant les meilleures caractéristiques<br />
agronomiques.<br />
INIFAT 02 est un triploïde ABB hybride entre<br />
les sous-groupes Bluggoe <strong>et</strong> Pelipita, qui sont<br />
tous deux ABB.<br />
INIFAT 02 possède des propriétés culinaires<br />
meilleures que Pelipita, est plus précoce tout<br />
en donnant un rendement simi<strong>la</strong>ire.<br />
Pour <strong>la</strong> première fois, un croisement réussi<br />
3x/3x a été décrit, rendu possible grâce à<br />
<strong>la</strong> fertilité femelle du parent sélectionné, à<br />
<strong>la</strong> fertilité faible mais suffisante du pollen de<br />
Pelipita <strong>et</strong> aux phénomènes génétiques de <strong>la</strong><br />
méiose.<br />
Devant le succès des essais entrepris dans<br />
différentes zones de Cuba, le clone INIFAT<br />
02 a été inclus dans le Catálogo Oficial de<br />
Variedades de Cuba-2006 (Catalogue officiel<br />
des variétés de Cuba 2006).<br />
Il est recommandé de mener d’autres<br />
études par zone écologique de ce clone pour<br />
favoriser son <strong>la</strong>ncement en tant que nouvel<br />
hybride commercial. Au vu de ses principales<br />
caractéristiques agronomiques, il combine<br />
les qualités de ses deux parents <strong>et</strong> est plus<br />
précoce qu’eux à <strong>la</strong> récolte. Il serait intéressant<br />
d’étudier le comportement d’INIFAT 02 dans<br />
les zones de Cuba les plus affectées par <strong>la</strong><br />
sécheresse.<br />
Références<br />
Román M., M. J. Manzano & A. Rodríguez Nodals. 1990.<br />
D<strong>et</strong>erminación de <strong>la</strong> fertilidad masculina en clones<br />
de plátano. Ciencia y Técnica en <strong>la</strong> Agricultura, Serie<br />
Viandas, Hortalizas y Granos, La Habana, Cuba.<br />
Rowe P. & F. Rosales. 1992. Gen<strong>et</strong>ic improvement of<br />
bananas, p<strong>la</strong>ntains and cooking bananas in FHIA,<br />
Honduras. Pp.243-266 in Breeding bananas and<br />
p<strong>la</strong>ntains: proceedings of an International Symposium<br />
on Gen<strong>et</strong>ic Improvement of Bananas for their<br />
Resistance to Diseases and Pests (J. Ganry, ed.).<br />
Cirad-Flhor, Montpellier, France.<br />
Simmonds N.W. 1966. Bananas. 2nd ed. Longmans,<br />
Londres.<br />
Simmonds N.W. & K. Shepherd. 1955. The taxonomy<br />
and origins of the cultivated bananas. Journal oh the<br />
Linnean Soci<strong>et</strong>y of London, Botany 55:302-312<br />
Tomekpé K., P. Rowe, H. Tezenas du Montcel & D.<br />
Vuylsteke. 1995. P<strong>la</strong>ntain and Popoulou/Maia Maoli<br />
breeding: Current approaches and future opportunities.<br />
Workshop INIBAP/MARDI, Serdang, Ma<strong>la</strong>isie.<br />
Pour de plus amples informations,veuillez<br />
contacter Adolfo Rodríguez Nodals, Arlene<br />
Rodríguez Manzano ou Adolfo Rodríguez<br />
Manzano, Instituto de Investigaciones<br />
Fundamentales en Agricultura Tropical<br />
(INIFAT), Calle 1, esq 2. Santiago de<br />
<strong>la</strong>s Vegas, La Havane, Cuba. E-mail:<br />
adolforn@inifat.co.cu; arlenerm@inifat.co.cu<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 41<br />
Figure 2. Taille <strong>et</strong> forme des fruits<br />
d’ `INIFAT 02´’.
Nouvelles de Musa<br />
L’espèce sauvage apparentée à Musa<br />
acuminata burmannicoides, connue sous le<br />
nom de Calcutta 4 <strong>et</strong> utilisée comme source<br />
de résistance aux ma<strong>la</strong>dies dans de nombreux<br />
programmes d’amélioration, <strong>sur</strong>vit aujourd’hui<br />
seulement dans quelques collections ex situ,<br />
comme ici à Solok en Indonésieia<br />
Avancées dans <strong>la</strong> conservation de <strong>la</strong> diversité<br />
du bananier<br />
Depuis plusieurs années, <strong>Bioversity</strong><br />
International travaille avec ses partenaires<br />
dans le monde pour obtenir un consensus <strong>sur</strong><br />
<strong>la</strong> meilleure manière de conserver <strong>la</strong> diversité<br />
des <strong>bananiers</strong>. La Stratégie mondiale pour <strong>la</strong><br />
conservation de Musa a été l’une des premières<br />
stratégies de conservation d’espèces à être<br />
approuvée <strong>et</strong> publiée par le Fonds mondial<br />
pour <strong>la</strong> diversité des cultures, traduisant ainsi<br />
<strong>la</strong> reconnaissance de l’efficacité de c<strong>et</strong>te action<br />
concertée. D’autres encouragements ont suivis<br />
quand, à <strong>la</strong> fin 2007, le bananier fut parmi les<br />
premières cultures à recevoir une dotation à<br />
long terme, grâce à un accord de partenariat<br />
entre le Fonds <strong>et</strong> <strong>Bioversity</strong>.<br />
Aujourd’hui, d’autres développements<br />
apportent une impulsion supplémentaire à<br />
c<strong>et</strong> effort de conservation. Au moment de <strong>la</strong><br />
parution de c<strong>et</strong> article, plusieurs collections<br />
importantes de bananier dans le monde<br />
reçoivent des financements du Fonds, via<br />
In memoriam Dr. Antoine Bake<strong>la</strong>na Ba-Kifumfutu<br />
Le 7 mars 2007, <strong>la</strong> communauté bananière perdait<br />
un agronome africain de talent en <strong>la</strong> personne du<br />
Dr Antoine Bake<strong>la</strong>na Ba-Kifumfutu.<br />
Né en République démocratique du<br />
Congo en 1947, le Dr Bake<strong>la</strong>na avait<br />
commencé ses études d’agronomie dans<br />
42<br />
<strong>Bioversity</strong>, pour régénérer les accessions<br />
menacées par les ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> autres aléas,<br />
<strong>et</strong> sécuriser une ‘copie de sauvegarde’ des<br />
accessions uniques in vitro – <strong>sur</strong> site, si<br />
les moyens sont disponibles <strong>et</strong> au Centre<br />
international de transit en Belgique.<br />
Le Fonds a aussi alloué des financements<br />
supplémentaires pour les travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />
cryoconservation, financés auparavant par<br />
<strong>la</strong> Banque mondiale <strong>et</strong> <strong>la</strong> Gatsby Charitable<br />
Foundation, qui visent à as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> sécurité<br />
à long terme de <strong>la</strong> diversité de Musa en<br />
entreposant une copie de <strong>la</strong> collection<br />
<strong>internationale</strong> (<strong>et</strong> une ‘boîte noire’, sécurité<br />
supplémentaire) dans l’azote liquide. Dans<br />
le même temps, le National Bureau of P<strong>la</strong>nt<br />
Gen<strong>et</strong>ic Resources en Inde partagera <strong>la</strong><br />
responsabilité des travaux avec <strong>la</strong> Katholieke<br />
Universiteit Leuven en Belgique.<br />
Bien qu’existant <strong>et</strong> prospérant depuis plus<br />
de 20 ans sans interruption, <strong>la</strong> collection<br />
<strong>internationale</strong> in vitro fut, au départ <strong>et</strong> jusque<br />
là, financée par des dotations compétitives<br />
de durée limitée. Le Gouvernement belge a<br />
désormais décidé de sécuriser le maintien de<br />
<strong>la</strong> banque <strong>internationale</strong> de gènes du bananier<br />
par une dotation spéciale, en dehors du<br />
système des financements compétitifs.<br />
Si tant de progrès pour <strong>la</strong> conservation ex<br />
situ de <strong>la</strong> diversité des <strong>bananiers</strong> cultivés<br />
ont été obtenus, il reste un grave suj<strong>et</strong><br />
dont il faut se préoccuper en urgence : <strong>la</strong><br />
conservation des espèces sauvages dans les<br />
forêts d’Asie, confrontées à une déforestation<br />
rampante. <strong>Bioversity</strong> <strong>et</strong> ses partenaires se<br />
tournent maintenant vers <strong>la</strong> sauvegarde<br />
de ces merveilleuses p<strong>la</strong>ntes <strong>et</strong> des gènes<br />
prom<strong>et</strong>teurs qu’elles contiennent.<br />
Pour de plus amples informations, visitez<br />
notre site Intern<strong>et</strong> dédié à <strong>la</strong> conservation <strong>et</strong><br />
l’usage de <strong>la</strong> diversité génétique des <strong>bananiers</strong><br />
à www.musa-n<strong>et</strong>.org.<br />
son pays natal avant de les poursuivre aux<br />
USA, obtenant un PhD de l’Université d’État<br />
de l’Ohio en 1992.<br />
À partir de 1994, il prend <strong>la</strong> tête du Programme<br />
fruits <strong>et</strong> bananier de l’Institut national pour l’étude<br />
<strong>et</strong> <strong>la</strong> recherche agronomique (INERA) à M’Vuazi<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
<strong>et</strong> devient Directeur du centre de recherche de<br />
M’Vuazi de l’INERA en 1998.<br />
Le Dr Bake<strong>la</strong>na a consacré <strong>la</strong> plupart de sa<br />
vie aux <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> était membre actif des<br />
réseaux de recherche africains <strong>sur</strong> le bananier<br />
MUSACO <strong>et</strong> BARNESA. Au moment de sa<br />
disparition, il était le président de MUSACO<br />
<strong>et</strong> n’a pas pu réaliser son rêve d’accueillir à<br />
Kinshasa <strong>la</strong> réunion du comité de pilotage de<br />
MUSACO.<br />
De 2001 à 2007, il fut le coordinateur du<br />
proj<strong>et</strong> “Farmer-participatory evaluation and<br />
dissemination of improved Musa germp<strong>la</strong>sm”<br />
(Evaluation participative <strong>et</strong> diffusion de<br />
matériel génétique de Musa amélioré) pour<br />
<strong>la</strong> RD Congo, un proj<strong>et</strong> financé par le Fonds<br />
commun pour les produits de base <strong>et</strong> mis<br />
en œuvre dans sept pays par le Groupe de<br />
recherche <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> de <strong>Bioversity</strong>.<br />
Le bananier <strong>et</strong> sa culture<br />
A. Lassoudière<br />
2007, 384 pages, 12 x 19 cm<br />
Édition Quæ, Collection: Savoir-faire<br />
ISBN : 978-2-7592-0046-7<br />
Réf : 02045<br />
C<strong>et</strong> ouvrage présente les composantes techniques<br />
d’une culture bananière durable dont les fruits sont<br />
destinés au marché international. Après un rappel<br />
des connaissances <strong>sur</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte, les contraintes<br />
parasitaires <strong>et</strong> l’évolution économique récente<br />
de ce produit, l’auteur présente les concepts de<br />
culture raisonnée <strong>et</strong> de banane biologique. En<br />
tenant compte des évolutions récentes tant dans<br />
les domaines phytosanitaires <strong>et</strong> agronomiques<br />
que dans ceux de <strong>la</strong> fertilisation <strong>et</strong> de l’irrigation,<br />
il développe ensuite tous les aspects de <strong>la</strong><br />
production : conditions de mise en culture<br />
pour réduire les intrants <strong>et</strong> donc <strong>la</strong> pollution ;<br />
pratiques optimales pour obtenir une productivité<br />
satisfaisante ; opérations de conditionnement<br />
nécessaires pour garantir <strong>la</strong> qualité des fruits ;<br />
techniques d’aide à <strong>la</strong> décision pour raisonner les<br />
pratiques culturales.<br />
Ceux qui ont connu <strong>et</strong> ont travaillé auprès<br />
du Dr Bake<strong>la</strong>na se souviendront de lui <strong>et</strong><br />
de son humour bon enfant même dans les<br />
situations difficiles, de son dévouement à <strong>la</strong><br />
recherche <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> de son amabilité<br />
<strong>et</strong> son aptitude au dialogue avec les autres<br />
chercheurs <strong>sur</strong> le bananier.<br />
L’auteur<br />
André Lassoudière, ingénieur au Cirad depuis<br />
1967, s’est investi en tant que chercheur au sein<br />
de <strong>la</strong> filière de <strong>la</strong> production de banane, mais<br />
aussi en tant qu’expert auprès des p<strong>la</strong>nteurs<br />
<strong>et</strong> organismes professionnels de ce secteur.<br />
Outre ses longs séjours en Côte d’Ivoire, au<br />
Cameroun <strong>et</strong> aux Antilles françaises, il a réalisé de<br />
nombreuses missions d’expertise dans le monde.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007 43<br />
Le Dr Bake<strong>la</strong>na (<strong>sur</strong> <strong>la</strong> gauche) est heureux de<br />
voir <strong>la</strong> récolte qui s’annonce <strong>sur</strong> une parcelle du<br />
proj<strong>et</strong> CFC.<br />
Livres
Sur <strong>la</strong> toile<br />
Un éventail de ressources en ligne<br />
Comme indiqué dans l’éditorial, nous nous<br />
sommes attachés à établir une nouvelle<br />
gamme de ressources en ligne. Nous vous<br />
enjoignons à les consulter en suivant les<br />
liens ci-dessous. Les nouvelles technologies<br />
utilisées pour développer ces ressources<br />
perm<strong>et</strong>tent à toutes les personnes intéressées<br />
d’y contribuer facilement <strong>et</strong> de les enrichir<br />
par des débats constructifs <strong>et</strong> le partage de<br />
connaissances.<br />
http://p<strong>la</strong>tforms.inibap.org<br />
44<br />
En exploitant ces nouvelles technologies,<br />
nous espérons apporter un nouvel é<strong>la</strong>n à <strong>la</strong><br />
communauté de recherche <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong><br />
<strong>et</strong> faciliter le partage des connaissances.<br />
Tous les sites Intern<strong>et</strong> sont consultables d’un<br />
simple clic à partir de notre site institutionnel<br />
(http://bananas.bioversityinternational.org/) ou<br />
de leur propre adresse.<br />
Ce lien conduit à un centre de ressources structuré en p<strong>la</strong>tes-formes thématiques présentant<br />
l’information <strong>la</strong> plus récente <strong>sur</strong> chaque thème, organisée de manière facile <strong>et</strong> intuitive pour<br />
l’utilisateur : on trouve <strong>sur</strong> chaque p<strong>la</strong>te-forme des outils pédagogiques <strong>et</strong> pour <strong>la</strong> formation, des<br />
bibliographies, des images, des forums, des liens vers d’autres ressources, <strong>et</strong>c. Certaines de<br />
ces p<strong>la</strong>tes-formes sont consultables en différentes <strong>la</strong>ngues. Le centre de ressources s’enrichit de<br />
thèmes supplémentaires au fur <strong>et</strong> à me<strong>sur</strong>e des besoins.<br />
http://www.promusa.org<br />
Le site Intern<strong>et</strong> de <strong>la</strong> communauté R&D de Musa. Ici, vous trouverez InfoMus@, le successeur<br />
électronique d’INFOMUSA, incluant des nouvelles, des articles de fond, des déc<strong>la</strong>rations d’opinion<br />
<strong>et</strong> une ‘veille média’. On y trouve aussi MusaTalk, un forum de discussion où les membres de<br />
ProMusa peuvent échanger points de vue <strong>et</strong> opinions.<br />
http://www.musa-n<strong>et</strong>.org<br />
MusaN<strong>et</strong> est le réseau de scientifiques, de curateurs de banques de gènes <strong>et</strong> autres experts qui<br />
travaillent ensemble pour as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> <strong>sur</strong>vie des <strong>bananiers</strong>. Le site web MusaN<strong>et</strong> rendra compte<br />
de leurs progrès en ce qui concerne <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une taxonomie des Musa partagée,<br />
l’évaluation des menaces qui pèsent <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> sauvages <strong>et</strong> cultivés, <strong>la</strong> collecte de <strong>la</strong><br />
diversité non représentée dans les banques de gènes <strong>et</strong> <strong>la</strong> conservation du patrimoine génétique<br />
de Musa.<br />
http://banana-diversity.org/mgis/<br />
Ce site donne accès au Système d’information <strong>sur</strong> le matériel génétique de Musa (MGIS), une<br />
base de données d’utilisation facile contenant des informations <strong>sur</strong> les accessions maintenues<br />
dans les différentes banques de gènes de Musa de par le monde.<br />
InfoMusa - Vol. 16 N° 1-2, Juin <strong>et</strong> décembre 2007
Symposium ISHS/PROMUSA<br />
Global Perspectives on Asian Challenges<br />
14-18 septembre 2009, Guang Dong, Chine<br />
ProMusa, en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> Guang Dong Academy for Agricultural Sciences (GDAAS), <strong>la</strong><br />
Société <strong>internationale</strong> de science horticole (ISHS) <strong>et</strong> le Réseau régional <strong>sur</strong> <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> p<strong>la</strong>ntains<br />
pour l’Asie <strong>et</strong> le Pacifique (BAPNET) de <strong>Bioversity</strong> ont le p<strong>la</strong>isir d’annoncer <strong>la</strong> tenue à Guang Dong<br />
en Chine, du 14 au 18 septembre 2009, du symposium : “International Banana Symposium:<br />
Global Perspectives on Asian Challenges”.<br />
Les deux thèmes majeurs de ce symposium sont :<br />
Session 1: Nouvelles approches pour comprendre, conserver <strong>et</strong> utiliser <strong>la</strong> diversité génétique<br />
C<strong>et</strong>te session s’intéressera aux études de <strong>la</strong> diversité de Musa, à <strong>la</strong> caractérisation <strong>et</strong> l’évaluation<br />
du matériel génétique, aux espèces sauvages, aux problématiques de conservation, aux<br />
approches en amélioration conventionnelle <strong>et</strong> non conventionnelle, à <strong>la</strong> génomique <strong>et</strong> autres<br />
-omiques, à <strong>la</strong> réaction de l’hôte aux stress biotiques <strong>et</strong> abiotiques, <strong>et</strong>c.<br />
Session 2: Approches de lutte intégrée contre <strong>la</strong> fusariose <strong>et</strong> autres menaces phytosanitaires<br />
émergentes<br />
C<strong>et</strong>te session s’intéressera aux progrès dans le domaine de <strong>la</strong> recherche <strong>sur</strong> <strong>la</strong> fusariose :<br />
enquêtes <strong>et</strong> cartographie, options de lutte alternatives, identification <strong>et</strong> emploi de sources de<br />
résistance, évaluation du matériel amélioré, <strong>et</strong>c. D’autres ma<strong>la</strong>dies importantes en Asie, telles<br />
que, par exemple, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die du Bunchy top, seront aussi au programme. Une attention spéciale<br />
sera portée au rôle de <strong>la</strong> culture de tissus dans <strong>la</strong> gestion des ma<strong>la</strong>dies importantes.<br />
Chaque session sera introduite par un ou deux conférenciers d’honneur, suivie de 10-15<br />
présentations orales <strong>et</strong> d’une session exhaustive de posters, <strong>et</strong> sera clôturée par un forum de<br />
discussion.<br />
Soumission des résumés<br />
Date butoir: 31 décembre 2008<br />
Inscriptions<br />
Inscriptions précoces jusqu’au 31 décembre 2008<br />
Tarifs<br />
Participants Inscriptions précoces Inscriptions normales<br />
PMA*, Chine, étudiants 325 dol<strong>la</strong>rs US 375 dol<strong>la</strong>rs US<br />
Autres 375 dol<strong>la</strong>rs US 425 dol<strong>la</strong>rs US<br />
Les membres de l’ISHS bénéficient d’une réduction de 65 dol<strong>la</strong>rs US.<br />
Les frais d’inscription couvrent <strong>la</strong> documentation du symposium, les déjeuners, dîners, <strong>la</strong> visite au<br />
champ <strong>et</strong> les frais d’adhésion à l’ISHS.<br />
Pour de plus amples informations, veuillez vous rendre <strong>sur</strong> le site Intern<strong>et</strong> du symposium :<br />
http://www.promusa.org/symposium_2009/home.html
Publications récentes<br />
http://bananas.bioversityinternational.org<br />
Identification and characterization guide for FHIA banana and p<strong>la</strong>ntain hybrids. J.M. Alvarez &<br />
F.E. Rosales. 2008.<br />
Ce guide de 15 pages est un outil qui perm<strong>et</strong> d’identifier au champ, d’une façon simple <strong>et</strong> précise, tous<br />
les hybrides de <strong>la</strong> FHIA disponibles. L’ouvrage est concis, facile à utiliser <strong>et</strong> <strong>la</strong>rgement illustré par des<br />
photos montrant les caractéristiques les plus frappantes de ces hybrides qui, par ailleurs, sont très<br />
simi<strong>la</strong>ires. Les versions ang<strong>la</strong>ise <strong>et</strong> espagnole sont disponibles <strong>sur</strong> le même document.<br />
An analysis of the risk from Xanthomonas campestris pv. musacearum to banana cultivation<br />
in Eastern Central and Southern Africa JJ. Smith, DR. Jones, E. Karamura, G. Blomme & FL.<br />
Turyagyenda. 2008. 32pp.<br />
Les auteurs, chercheurs au Central Science<br />
Laboratory en Grande Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> à <strong>Bioversity</strong><br />
International en Ouganda, présentent<br />
leurs vues <strong>sur</strong> <strong>la</strong> distribution<br />
<strong>et</strong> l’épidémiologie de l’agent<br />
causal du flétrissement bactérien<br />
du bananier, Xanthomonas<br />
campestris pv. Musacearum, <strong>et</strong><br />
les me<strong>sur</strong>es que peuvent prendre<br />
les cultivateurs pour protéger leurs<br />
p<strong>la</strong>ntes de c<strong>et</strong>te ma<strong>la</strong>die mortelle.<br />
Ils analysent également l’impact des<br />
me<strong>sur</strong>es prises jusqu’à aujourd’hui <strong>et</strong><br />
font des recommandations pour réduire<br />
le risque d’extension de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die à<br />
d’autres pays.<br />
Egalement disponible <strong>sur</strong> le même thème :<br />
- The Banana Bacterial Wilt Resource<br />
CD (Version 2) inclut les informations les<br />
plus récentes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, des fiches <strong>et</strong> documents<br />
facilement imprimables montrant comment <strong>la</strong> reconnaître <strong>et</strong> stopper<br />
sa progression, des rapports, une sélection d’ouvrages <strong>et</strong> articles, des vidéos ;<br />
des images <strong>et</strong> une base de données perm<strong>et</strong>tant de chercher <strong>la</strong> littérature disponible <strong>sur</strong> c<strong>et</strong>te<br />
ma<strong>la</strong>die.<br />
- le site intern<strong>et</strong> <strong>sur</strong> Xanthomonas (http://p<strong>la</strong>tforms.inibap.org/xanthomonaswilt/), disponible en<br />
français <strong>et</strong> en ang<strong>la</strong>is.<br />
Catalogue of introduced and local banana cultivars in the Philippines. F.S. De<strong>la</strong> Cruz L.S. Gueco,<br />
O.P. Damasco, V.C. Huelgas, I.G. Banasihan, R.V. L<strong>la</strong>dones, I. Van den Bergh & A.B. Molina. 2007.<br />
Ce catalogue de 59 pages présente les caractéristiques morphologiques <strong>et</strong> de l’information <strong>sur</strong> le<br />
rendement de 19 cultivars introduits <strong>et</strong> de 8 cultivars locaux de <strong>bananiers</strong> cultivés <strong>sur</strong> <strong>la</strong> parcelle de<br />
démonstration de l’Institute of P<strong>la</strong>nt Breeding, de l’université des Philippines à Los Baños. L’objectif de<br />
ce guide est qu’il soit utilisé par les chercheurs pour les aider à identifier des cultivars afin d’approfondir<br />
leur évaluation <strong>et</strong> par les cultivateurs intéressés pour de futures p<strong>la</strong>ntations.<br />
MusaDoc 2008<br />
La 8ème édition du CD-RoM MusaDoc est disponible. Le CD-RoM inclut <strong>la</strong> dernière<br />
version de MusaLit, <strong>la</strong> base de données bibliographiques <strong>sur</strong> Musa <strong>et</strong> du<br />
répertoire des chercheurs <strong>sur</strong> Musa (BRIS) ainsi que les publications récentes<br />
de <strong>Bioversity</strong> <strong>sur</strong> les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> p<strong>la</strong>ntain. Le Cd-Rom donne<br />
également accès à une bibliothèque virtuelle de plus de 1000 documents<br />
que l’on peut trouver aisément en interrogeant MusaLit.<br />
<strong>Bioversity</strong>-France<br />
Parc Scientifique Agropolis II<br />
34397 Montpellier Cedex 5 - FRANCE<br />
e-mail: bioversity-france@cgiar.org<br />
Fax: (33) 467 61 03 34<br />
Pour obtenir une liste complète de nos publications, merci de<br />
consulter notre site web ou de contacter Lei<strong>la</strong> Er-rachiq à <strong>Bioversity</strong> à<br />
Montpellier. E-mail : l.er-rachiq@cgiar.org