Prise en charge des rhinites chroniques
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mp ORL 87 22/06/05 9:17 Page 55<br />
Recommandation pour la pratique clinique “ <strong>Prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong> <strong>des</strong> <strong>rhinites</strong> <strong>chroniques</strong> ”<br />
GUIDE PRATIQUE<br />
A. TRAITEMENT DE LA RHINITE<br />
ALLERGIQUE<br />
Les mesures d’éviction sont indisp<strong>en</strong>sables,<br />
Pour le choix d’un médicam<strong>en</strong>t, antihistaminiques et<br />
glucocorticoï<strong>des</strong> nasaux constitu<strong>en</strong>t les classes thérapeutiques<br />
les plus efficaces.<br />
En cas de forme légère de rhinite allergique intermitt<strong>en</strong>te,<br />
on peut opter, au choix, pour un antihistaminique<br />
oral de deuxième génération, un antihistaminique<br />
nasal (grade B). En cas de forme légère d’une<br />
rhinite allergique persistante ou de forme modérée à<br />
sévère de rhinite allergique intermitt<strong>en</strong>te, le choix<br />
peut se porter sur les médicam<strong>en</strong>ts précédemm<strong>en</strong>t<br />
cités ou les corticoï<strong>des</strong> par voie nasale. Le pati<strong>en</strong>t doit<br />
être réévalué quelques semaines (4 à 6) plus tard.<br />
La dés<strong>en</strong>sibilisation ou immunothérapie spécifique<br />
est le seul traitem<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t susceptible de<br />
modifier <strong>en</strong> profondeur le terrain atopique. Elle est<br />
indiquée chez les pati<strong>en</strong>ts allergiques à un petit<br />
nombre d’allergènes et validée pour un nombre limité<br />
d’allergènes (acari<strong>en</strong>s et poll<strong>en</strong>s ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t).<br />
B. TRAITEMENT DE LA RHINITE<br />
NON ALLERGIQUE<br />
1. Rhinite inflammatoire<br />
1.1. Traitem<strong>en</strong>t de la rhinite à éosinophiles<br />
La corticothérapie locale est habituellem<strong>en</strong>t efficace.<br />
Une surveillance clinique et <strong>en</strong>doscopique est<br />
conseillée pour s’assurer de l’abs<strong>en</strong>ce d’évolution<br />
vers une polypose naso-sinusi<strong>en</strong>ne.<br />
2. Rhinite non inflammatoire<br />
2.1. Rhinites d’origine extrinsèque<br />
2.1.1. Traitem<strong>en</strong>t de la rhinite médicam<strong>en</strong>teuse<br />
Il repose ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur l'éviction <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts<br />
incriminés.<br />
2.1.2. Traitem<strong>en</strong>t de la rhinite alim<strong>en</strong>taire / gustative<br />
L’information est la base d’un traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif<br />
fondé sur un étiquetage correct r<strong>en</strong>seignant le<br />
consommateur.<br />
2.1.3. Traitem<strong>en</strong>t de la rhinite professionnelle non<br />
allergique<br />
Le mécanisme est souv<strong>en</strong>t irritatif. Une collaboration<br />
avec le médecin du travail est nécessaire pour vérifier<br />
s’il s’agit d’une atteinte professionnelle déjà id<strong>en</strong>tifiée<br />
et <strong>en</strong>visager, lorsque cela est possible, <strong>des</strong> mesures<br />
prév<strong>en</strong>tives (changem<strong>en</strong>t de poste de travail, masque<br />
protecteur…).<br />
2.1.4. Environnem<strong>en</strong>t : climatisation, CPAP, tabac.<br />
Le principe du traitem<strong>en</strong>t repose sur l’éviction <strong>des</strong><br />
élém<strong>en</strong>ts irritants. Lorsque cette éviction n’est pas<br />
possible pour les pati<strong>en</strong>ts traités par CPAP (grade C),<br />
<strong>des</strong> mesures d’humidification peuv<strong>en</strong>t améliorer la<br />
tolérance. Le rôle de la corticothérapie nasale n’est<br />
pas <strong>en</strong>core totalem<strong>en</strong>t docum<strong>en</strong>té, même si elle<br />
semble améliorer ces pati<strong>en</strong>ts.<br />
2.2. Rhinites d’origine intrinsèque<br />
2.2.1. Traitem<strong>en</strong>t de la rhinite hormonale<br />
Endocrinopathie :<br />
Il n’y a pas de traitem<strong>en</strong>t spécifique pour les <strong>rhinites</strong><br />
décrites lors de l’acromégalie ou l’hypothyroïdie.<br />
Rhinite lors de la grossesse<br />
Le traitem<strong>en</strong>t est l’ipratropium (niveau B de la FDA)<br />
si le symptôme principal est l’hydrorrhée, les solutés<br />
hypertoniques <strong>en</strong> cas d’obstruction nasale. En cas<br />
d’échec, on peut proposer une cautérisation <strong>des</strong> cornets<br />
inférieurs sous anesthésie locale. Le fuorate de<br />
mométasone peut être prescrit p<strong>en</strong>dant la grossesse si<br />
besoin.<br />
2.2.2. Traitem<strong>en</strong>t de la rhinite du sujet âgé<br />
Elle répond habituellem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à l’ipratropium.<br />
2.2.3. Traitem<strong>en</strong>t de la rhinite positionnelle<br />
Les vasoconstricteurs sont utilisés lors de la phase<br />
diagnostique, ils ne peuv<strong>en</strong>t être poursuivis pour le<br />
long cours. Localem<strong>en</strong>t toutes les métho<strong>des</strong> visant à<br />
rétablir la perméabilité nasale sont à <strong>en</strong>visager le plus<br />
souv<strong>en</strong>t au niveau turbinal (cautérisation, radiofréqu<strong>en</strong>ce,<br />
turbinoplastie, turbinectomie) ou septal <strong>en</strong><br />
cas de déviation symptomatique. Il n’y a pas d’étude<br />
spécifique évaluant ces différ<strong>en</strong>tes métho<strong>des</strong> dans<br />
cette pathologie.<br />
2.2.4. Traitem<strong>en</strong>t de la rhinite atrophique<br />
Il n’y a pas de règles ou de cons<strong>en</strong>sus pour sa prise <strong>en</strong><br />
<strong>charge</strong>. Dans tous les cas, les lavages de nez sont proposés.<br />
La chirurgie, bi<strong>en</strong> que non évaluée, est parfois<br />
réalisée (grade C).<br />
Fr ORL - 2005 ; 87 : 55