TerraModana n°89
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Marta Laurens<br />
Un pied<br />
dans la pop<br />
Interview de la jeune<br />
modanaise Marta Laurens,<br />
auteur et interprète<br />
qui vient de sortir son<br />
premier mini-album.<br />
La sortie de ce CD, c’est un soulagement,<br />
un aboutissement ou une<br />
simple étape ?<br />
Un peu tout à la fois : un aboutissement<br />
car quand on a commencé le<br />
projet, il y a un an et demi, je ne pensais<br />
pas que cela prendrait autant de<br />
temps ! Voir enfin ce mini album terminé<br />
est donc un soulagement mais<br />
d’un autre côté, cela fait un peu peur<br />
car il faut passer à la prochaine<br />
étape : les concerts.<br />
Comment avez-vous travaillé pour<br />
cet album ?<br />
En fait, quand j’ai recruté des musiciens,<br />
c’était seulement pour faire des<br />
concerts. Mais après quelques scènes<br />
à Paris, je me suis rendu compte qu’il<br />
serait bien d’avoir un support CD pour<br />
les spectateurs. Nous avons donc<br />
commencé à répéter en vue d’un<br />
enregistrement. Mes textes étaient<br />
déjà écrits et chaque musicien a<br />
apporté ses idées, sa touche, pour la<br />
musique. Au bout de quelques mois<br />
nous sommes passés en studio d’enregistrement<br />
puis il y a eu un gros travail<br />
d’arrangement avec mon ingénieur<br />
du son : on a rajouté des violons,<br />
des claviers…<br />
D’où vient l’inspiration pour les<br />
textes ?<br />
Ces chansons représentent certaines<br />
périodes de ma vie, ils marquent des<br />
expériences que j’ai vécues d’autres<br />
que l’on m’a racontées. Sur ce mini<br />
CD, le plus vieux texte “Now love’s<br />
too late” date de 2002, les plus<br />
récents ont été écrits ces dernières<br />
années.<br />
Ecrire vos propres textes vous<br />
semble essentiel ?<br />
C’est le travail que je préfère. Ecrire<br />
des chansons, chercher des rimes…<br />
c’est comme cela que j’ai commencé.<br />
De plus, lors de l’interprétation, je<br />
trouve qu’il est plus facile de faire<br />
passer des émotions sur ses propres<br />
textes, sur son propre vécu.<br />
A 15 ans, quand vous avez commencé<br />
à écrire des chansons, vous n’en<br />
parliez à personne, pourquoi ?<br />
J’étais une grande timide ! Ecrire des<br />
chansons c’est très bien mais les<br />
interpréter devant des spectateurs,<br />
c’est autre chose. Chanter en public<br />
m’a demandé un gros travail sur moimême.<br />
A 15 ans je n’avais pas cette<br />
approche, je me disais que cette envie<br />
d’écrire des textes allait passer. Mais<br />
au contraire, elle s’est développée.<br />
Quel a été le déclic ?<br />
Je n’en ai pas vraiment eu, cela s’est<br />
fait naturellement. J’ai rencontré des<br />
gens qui avaient cette même passion<br />
pour la musique, nous en avons parlé,<br />
puis nous avons joué ensemble… et<br />
finalement je me suis lancée.<br />
Quel a été votre premier public ?<br />
A Modane j’ai suivi des cours de solfège<br />
et chanté à la chorale. Puis, au<br />
lycée, j’ai interprété les refrains d’un<br />
copain rappeur pour le spectacle de<br />
fin d’année. Mes amis m’ont donc<br />
entendu avant ma famille.<br />
La musique faisait partie de votre<br />
vie de famille ?<br />
Mon grand-père maternel était chanteur<br />
et mon père également. Il chantait<br />
en Sicile et il a même assuré les<br />
premières parties de groupes qui<br />
avaient une petite notoriété. Puis il<br />
est passé à autre chose, il a trouvé<br />
un travail et s’est installé à Modane.<br />
Ma tante est aussi prof de piano, j’ai<br />
une cousine qui enseigne la danse…<br />
On doit avoir une petite fibre artistique<br />
dans la famille !<br />
Alors à quand un duo avec votre<br />
père ?<br />
A ça ! Je ne sais pas. Quand je me<br />
déciderai à chanter en italien ?<br />
Justement, vous êtes franco-italienne,<br />
pourquoi chanter en anglais ?<br />
En fait, je n’ai jamais vraiment écouté<br />
de variété française : mes parents<br />
avaient des disques d’artistes italiens,<br />
puis, quand j’ai eu mes premiers<br />
albums, c’était la BO de Grease, Lionel<br />
Richie, Michael Jackson<br />
… Une musique que j’ai<br />
adorée et qui m’a beaucoup<br />
influencée quand je<br />
me suis mise à écrire.<br />
L’anglais se prête beaucoup<br />
plus à mon style<br />
musical que le français ou<br />
l’italien. C’est comme<br />
pour la salsa : le chant est<br />
en espagnol, en allemand,<br />
cela serait sans doute<br />
moins harmonieux… De<br />
plus, je trouve qu’il est<br />
plus facile d’écrire et de<br />
trouver des sonorités en<br />
anglais.<br />
Dans votre parcours, il y a<br />
aussi le départ de<br />
Modane, comment cela<br />
s’est passé ?<br />
En fait, après le lycée, je<br />
suis allé à Grenoble pour<br />
obtenir un DUT d’informatique.<br />
Rien à voir avec la<br />
musique mais comme<br />
j’avais de bons résultats<br />
en maths, on<br />
m’a conseillé l’informatique<br />
car le secteur<br />
offrait alors des<br />
débouchés. J’ai ensuite eu la possibilité<br />
d’effectuer une troisième année<br />
aux Etats-Unis. Je rêvais de connaître<br />
la vie américaine, sa culture, sa<br />
musique… Je suis donc partie un an à<br />
Chicago où j’ai fait énormément de<br />
rencontres et où j’ai également suivi<br />
des cours de “musique business”<br />
pour comprendre comment fonctionnait<br />
l’industrie musicale.<br />
Comment s’est passé le retour ?<br />
Il a été assez difficile… Après<br />
Chicago, je n’envisageais pas vraiment<br />
un retour à Modane.<br />
Programmer des ordinateurs n’était<br />
pas non plus mon truc et c’est à ce<br />
moment que j’ai décidé de travailler<br />
dans la musique, au pire dans la<br />
communication ou pour une maison<br />
de disques. Pour avoir des opportunités,<br />
je me suis donc installée à<br />
Paris. J’aime bien revenir à Modane<br />
pour la famille et le ski. Je pense que<br />
je me réinstallerai plus tard à la<br />
montagne car la qualité de vie est<br />
tout de même meilleure mais, même<br />
si cela n’a pas toujours été évident,<br />
je me suis faite à la vie parisienne.<br />
D’un côté je travaille à mi-temps en<br />
tant qu’assistante de rédaction dans<br />
un hebdomadaire professionnel sur<br />
le textile et de l’autre je me suis créé<br />
un petit réseau dans le cercle culturel.<br />
De plus, c’est ici que je peux rencontrer<br />
les professionnels de la<br />
musique, les programmateurs… En<br />
septembre je reprends les répétitions<br />
avec mes musiciens puis je vais<br />
démarcher les responsables de<br />
salles.<br />
Cette vie d’artiste ne vous effraie pas ?<br />
Si, un petit peu car elle n’est pas<br />
stable. Vivre de la musique, c’est un<br />
peu jouer au loto, il faut aussi avoir<br />
une part de chance. Mais maintenant<br />
que je suis lancée, je ne vais pas<br />
m’arrêter là.<br />
Un peu de douceur pour la rentrée rentrée<br />
Une belle surprise. “The Mellows<br />
Sessions EP”, le mini album de Marta<br />
Laurens, est un joli vent de fraîcheur<br />
aux accents pops et sucrés.<br />
7 titres bien maîtrisés qui donnent le<br />
sourire et font gentiment bouger la<br />
tête. Un album qui ne va pas révolutionner<br />
le genre mais qui s’écoute en<br />
boucle entre tube “Can you hear ?”,<br />
hymne à la danse “Dance with me” et<br />
nostalgie “For a moment”.<br />
The Mellows Sessions ? L’antidote pour<br />
le coup de blues de la rentrée.<br />
A découvrir sur<br />
www.myspace.com/martalaurens, à<br />
télécharger sur itunes et sur<br />
virginmega.fr ou à acheter directement<br />
chez Phox (Studio Viart, 18 avenue<br />
Jean Jaurès, Modane gare).<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 9<br />
Photos Studio Viart