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The Truman Show

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Avant-propos<br />

Une fois n’est pas coutume, on commencera par un regret : pourquoi ne pas avoir<br />

commencé le film sans générique ? Une plongée directe dans le récit -par exemple avec la<br />

chute du projecteur- aurait peut-être rendu le film plus étrange et plus efficace encore.<br />

Ce générique, à l’instar de l’affiche, donne déjà trop de clefs au spectateur… l’argument<br />

scénaristique repose dès lors sur la découverte. Le spectateur, averti, va reconnaître les indices<br />

ou les ambiances de la manipulation. Néanmoins, <strong>The</strong> <strong>Truman</strong> <strong>Show</strong> reste un film difficile à<br />

présenter pour les néophytes : trop en dire serait vraiment gâcher les effets déstabilisants de la<br />

mise en scène (qu’on en juge par les précautions du critique de Télérama Marine Landrot, à<br />

découvrir en annexe!).<br />

Par là même, on trouve un des axes d’analyse possible du film, en reprenant pour synthétiser<br />

le titre du livre de J.L. Bourget : Hollywood, la norme et la marge.<br />

D’une certaine manière, le film de Peter Weir tient des deux :<br />

-La norme : film « très grand public » (il suffit de penser à ses nombreux passages TV, y<br />

compris sur TF1 (!) ) avec des moyens, une distribution et une mise en image hollywoodiens<br />

(récit linéaire, personnages archétypaux, suspense savamment dosé et « amené », humour…).<br />

Bref, <strong>The</strong> <strong>Truman</strong> <strong>Show</strong> serait un produit, de qualité certes, mais un produit !<br />

-La marge : l’apparente légèreté et le happy end attendu cachent en fait une série<br />

d’interrogations et de réflexions qui vont plutôt loin, à la fois sur le système médiaticotélévisuel,<br />

mais aussi sur la civilisation occidentale dans sa globalité.<br />

Peter Weir lui-même résume cette ambivalence : auteur prolifique, protéiforme et à<br />

succès (il suffit de penser à Witness, au Cercle des poètes disparus ou au récent et superbe<br />

Master and commander), il insère mine de rien un questionnement qui ne peut qu’engager le<br />

spectateur. Le choix d’Andrew Nicoll comme scénariste ne fait que renforcer ce point de vue :<br />

c’est l’auteur de Bienvenue à Gattaca, film qui travaillait le questionnement sur la<br />

civilisation, avec comme fil directeur les dérives possibles de la génétique.<br />

Possible, encore un mot-clef : Nicoll et Weir font des films où « tout est possible », dans le<br />

sens commun du mot : là encore, mine de rien, les deux compères ne font que légèrement<br />

pousser, dévier ce qui existe déjà. Le principe de la réalité -encore un mot-clef, bien sûr- est<br />

la base du propos : il ne s’agit pas ici de science-fiction (peu de poésie, par exemple, dans <strong>The</strong><br />

<strong>Truman</strong> <strong>Show</strong>) mais plutôt d’anticipation légère, de miroir déformant. Ainsi, le film de Peter<br />

Weir est en continuité des grandes comédies américaines des années 40 et 50 (cf. Capra), qui,<br />

« sans avoir l’air d’y toucher », tendaient un miroir plus ou moins déformant au spectateur,<br />

tout en respectant les bases de l’ « entertainment » populaire.<br />

Facilité d’accès et profondeur du propos : que rêver de mieux pour engager une<br />

démarche pédagogique ?<br />

Au fait, Seaheaven n’est pas un décor : c’est une ville réelle appelée « Seaside » et située en<br />

Floride. Toujours en Floride, « Celebration », la ville parfaite de Disney…<br />

Et vous, dans quel décor vivez-vous ?<br />

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