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Count Zero Interrupt

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le sommet d’un toit, si haut, là-bas. Et toujours, la pulsation<br />

mêlée d’un million de haut-parleurs, des ondes de musique qui<br />

palpitaient, venaient et repartaient au gré du vent.<br />

Deux-par-Jour ne parlait jamais de son existence, là où il<br />

vivait. Deux-par-Jour parlait trafic ou, pour être plus sociable,<br />

de femmes. Ce que Deux-par-Jour racontait sur les femmes<br />

donnait, plus que tout, envie à Bobby de quitter Barrytown, et<br />

Bobby savait que le trafic serait son seul billet de sortie. Mais<br />

pour l’heure, il avait besoin du fourgueur pour tout autre chose,<br />

car il était totalement largué.<br />

Peut-être que Deux-par-Jour saurait lui dire ce qui arrivait.<br />

Il ne devait normalement pas traîner de produits létaux dans les<br />

alentours de cette base de données. Deux-par-Jour la lui avait<br />

indiquée puis lui avait loué le logiciel nécessaire pour y accéder.<br />

Et Deux-par-Jour était prêt à passer tout ce qui aurait pu se<br />

présenter à lui. Donc, Deux-par-Jour devait savoir. Savoir<br />

quelque chose, au moins.<br />

— J’ai même pas ton numéro, mec, dit-il à la Zupe, laissant<br />

retomber les rideaux. (Fallait-il qu’il laisse quelque chose à sa<br />

mère ? Un mot ?) Mon cul, oui, dit-il en se retournant vers la<br />

chambre derrière lui, j’m’arrache, et certes il s’arracha,<br />

franchissant la porte, descendant le couloir, direction l’escalier.<br />

Définitif, ajouta-t-il en ouvrant d’un coup de pied une porte de<br />

sortie.<br />

La Mégabase de loisirs semblait relativement sûre, hormis la<br />

présence d’un balayeur au torse nu, perdu dans quelque furieux<br />

dialogue avec Dieu. Bobby le contourna en décrivant un grand<br />

cercle ; il criait et sautait en battant l’air comme un karatéka. Le<br />

balayeur avait du sang séché sur ses pieds nus et les marques<br />

d’une tonsure de Lobo, sans doute.<br />

La Mégabase de loisirs était un territoire neutre, du moins en<br />

théorie, et les Lobos étaient vaguement confédérés avec les<br />

Gothiks ; Bobby avait d’assez solides affinités avec ceux-ci<br />

même s’il conservait son statut d’Indie. En tout cas, songea-t-il<br />

tandis que le baragouin poussiéreux du balayeur se dissipait<br />

derrière lui, les bandes vous procuraient un minimum de<br />

structure. Si t’étais Gothik et que les Koulos te dégommaient,<br />

ben, ça se tenait. Peut-être que les raisons fondamentales<br />

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