livret cosmetique de l'ennemi projet version fifa - Théâtre de l'Elixir

THÉÂTRE DE L’ÉLIXIR
Jérôme Angust — Il y a une pharmacie dans l’aéroport. Je cours en acheter.
(Il s’empresse de partir vers le côté cours)
Textor Texel — (d’une voix forte) Bonne chance mon pauvre ami ! (Jérôme
Angust est revenu sur ses pas)
Jérôme Angust – Pardon ?
Textor Texel — Vous pensez bien que, juste avant de vous aborder, je suis
allé acheter leur stock. Quand je vous disais que rien n’était laissé au hasard
! Voulez-vous savoir ce que je vous racontais, quand vous aviez les mains
sur les oreilles ?
Jérôme Angust — Non.
Textor Texel — Ce n’est pas grave, je vous le dirai quand même. Je vous
disais que l’être humain est une citadelle et que les sens en sont les portes.
L'ouïe est la moins bien gardée des entrées : d’où votre défaite.
Jérôme Angust — Une défaite sans victoire dans le camp adverse ? Alors
franchement, je ne vois pas ce que vous y gagnez.
Textor Texel —J’y gagne. Ne soyez pas si pressé. Nous avons le temps. Ces
retards d'avion sont interminables. Sans moi, vous auriez continué à faire
semblant de lire votre bouquin de poche. J’ai tant à vous apporter.
Jérôme Angust — Le pseudo-meurtre de votre petit camarade... Vous
croyez que de telles fadaises peuvent intéresser quelqu’un ?
Textor Texel — Pour raconter une histoire, il vaut mieux commencer par le
début, non ?
Jérôme Angust — (à la cantonade) Et dire que je me retrouve dans un
aéroport en train de me faire emmerder par un mythomane
Textor Texel — Qui sait ? Ça aussi, c'est peut-être de la prédestination. Il
n’est pas impossible que vous ayez vécu jusqu’ici dans le seul but de me
rencontrer.
Jérôme Angust — Je vous jure que non.
15