livret cosmetique de l'ennemi projet version fifa - Théâtre de l'Elixir
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THÉÂTRE DE L’ÉLIXIR<br />
Jérôme Angust — Il faut aussi supposer que vous aviez ri en la violant, ce<br />
qui est un comble.<br />
Textor Texel — Le comble du bonheur, oui. Elle a dit d'une voix glaciale: «<br />
C’est vous. » J’ai dit : « Oui, c'est moi. Je suis soulagé que vous ne m’ayez<br />
pas oublié. » Elle m'a d’abord longtemps regardé avec haine et horreur.<br />
Aprés un silence interminable, elle a repris : « Oui, c'est bien vous. » J’ai<br />
dit : « D’un cimetière à l’autre, à dix ans d'intervalle. Je n’ai jamais cessé<br />
<strong>de</strong> penser à vous. Depuis dix ans, ma vie entière est consacrée à vous<br />
chercher. »<br />
Elle a dit : « Depuis dix ans, ma vie entière est consacrée à vous effacer <strong>de</strong><br />
ma mémoire. » J’ai dit: « ça n’a pas marché. » Elle a dit : « J’avais réussi à<br />
oublier votre visage mais votre rire ignoble a ressuscité le souvenir. Je n’ai<br />
jamais parlé <strong>de</strong> vous ni <strong>de</strong> ce qui m'était arrivé à personne, afin <strong>de</strong> mieux<br />
vous enterrer. Je me suis mariée et je m’efforce <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> façon normale<br />
pour me préserver <strong>de</strong> la folie où vous m’avez plongée. Pourquoi faut-il que<br />
vous réapparaissiez dans mon existence juste au moment où j’étais en train<br />
<strong>de</strong> guérir ? » « Par amour. » j’ai dit : Elle a eu un haut-le-cœur.<br />
Jérôme Angust — Comme je la comprends.<br />
Textor Texel — J’ai dit : « Je vous aime. Je n’ai touché ni même voulu une<br />
autre femme que vous. J’ai fait l'amour une seule fois dans ma vie et c’était<br />
avec vous. » Elle a dit que ça ne s’appelait pas faire l'amour. J’ai dit : « Je<br />
n’ai jamais cessé <strong>de</strong> vous parler dans ma tête. Elle m'a ordonné <strong>de</strong> partir.<br />
Bien entendu, je ne lui ai pas obéi. J’ai dit : « Rassurez-vous, il est hors <strong>de</strong><br />
question que je vous viole à nouveau. » Elle a dit : « Il n’est plus question<br />
<strong>de</strong> viol en effet. Nous ne sommes plus dans un cimetière mais chez moi.<br />
J’ai <strong>de</strong>s couteaux dont je n’hésiterai pas à me servir. » J’ai dit : « Justement,<br />
j’étais venu ici pour ça ».<br />
Jérôme Angust — Pardon ?<br />
Textor Texel — Elle a réagi comme vous. J’ai dit : « Je voulais vous revoir<br />
pour <strong>de</strong>ux raisons. D'abord pour connaître enfin votre prénom. Ensuite pour<br />
que vous vous vengiez » Elle a dit : « Vous n’aurez ni l'un ni l’autre. Sortez<br />
». J’ai dit : « N’avez-vous donc pas <strong>de</strong> désir <strong>de</strong> vengeance ? » Elle a dit :<br />
« Je vous souhaite tout le mal <strong>de</strong> l’univers. Je veux que vous disparaissiez<br />
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