Le secours en montagne Obstination déraisonnable ... - Sfar
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DOSSIER<br />
Pourquoi se préoccuper<br />
de l’hygiène <strong>en</strong> ALR avec<br />
l’arrivée de l’échographie ?<br />
Pourquoi se préoccuper<br />
de l’hygiène <strong>en</strong> ALR<br />
avec l’arrivée de l’échographie ?<br />
INCIDENCE des complications infectieuses<br />
consécutives à une anesthésie locorégionale<br />
(ALR) <strong>en</strong> injection unique demeure extrêmem<strong>en</strong>t<br />
faible, même s’il est impossible d’<strong>en</strong> connaître<br />
l’incid<strong>en</strong>ce exacte. Il existe cep<strong>en</strong>dant des cas<br />
d’infection sévère, voire fatale, tel ce cas de fasciite nécrosante<br />
consécutive à un bloc axillaire chez une pati<strong>en</strong>te<br />
âgée, diabétique cep<strong>en</strong>dant (1) . Concernant le cathétérisme<br />
périnerveux continu, le risque infectieux est un peu<br />
mieux précisé (2,3) . <strong>Le</strong>s études réc<strong>en</strong>tes montr<strong>en</strong>t une<br />
colonisation <strong>en</strong>tre 23 et 57 % des cathéters périnerveux<br />
résultant <strong>en</strong> une infection localisée (<strong>en</strong>tre 0 et 3 %) et <strong>en</strong><br />
une infection systémique prouvée (<strong>en</strong>tre 0 et 0,9 %) (4) L’<br />
.<br />
Des complications infectieuses sévères sont rapportées à<br />
type d’abcès axillaire, cervical et médiastinal, du psoas et<br />
de la cuisse.<br />
Mais ce ne sont pas précisém<strong>en</strong>t ces problèmes infectieux<br />
que soulève l’utilisation des ultrasons <strong>en</strong> ALR. En effet, le<br />
risque de complication infectieuse induite par la ponction<br />
demeure probable m<strong>en</strong>t similaire qu’<strong>en</strong> neuro stimulation.<br />
La différ<strong>en</strong>ce est liée à l’introduction dans la procédure<br />
d’un dispositif médical (DM) réutilisable<br />
dont l’utilisation est régie par<br />
toute une série de circulaires et de<br />
recommandations officielles. Cette utilisation<br />
d’un DM introduit la notion<br />
supplém<strong>en</strong>taire de risque d’infection<br />
croisée, générée directem<strong>en</strong>t par la<br />
réalisation des soins, et favorisée par le<br />
caractère invasif des procédures. <strong>Le</strong><br />
contact direct avec le sang ou d’autres<br />
liquides biologiques par le biais de la<br />
sonde, des câbles, ou de l’appareil<br />
12 VIGILANCE N° 19 AVRIL 2010<br />
d’échographie expose à ce risque de transmission d’un<br />
pati<strong>en</strong>t à un autre. Il n’existe pour l’instant pas de recommandations<br />
spécifiques concernant la façon de décontaminer<br />
ce matériel dans le cadre de l’ALR échoguidée.<br />
Néanmoins les recommandations officielles sur la désinfection<br />
des DM permett<strong>en</strong>t de définir une procédure de<br />
nettoyage (5) . L’utilisation de DM réutilisables impose des<br />
impératifs <strong>en</strong> terme de contrôle du risque infectieux, <strong>en</strong><br />
privilégiant toujours la stérilisation à la désinfection. Mais<br />
les sondes d’échographie étant des dispositifs thermos<strong>en</strong>sibles,<br />
cela ne laisse la place qu’à la désinfection. De<br />
plus, il est impératif d’assurer une traçabilité pour pouvoir<br />
retrouver le matériel utilisé pour chaque pati<strong>en</strong>t…<br />
Selon la destination du DM et le risque infectieux vis-à-vis des<br />
ag<strong>en</strong>ts transmissibles (classification de Spaulding) les DM<br />
sont classés comme « non critiques », « semi-critiques » ou<br />
«critiques » (6) . Et c’est de l’analyse de cette classification<br />
que dép<strong>en</strong>dra le type de décontamination du DM à réaliser<br />
<strong>en</strong>tre deux pati<strong>en</strong>ts. En ALR, la sonde d’échographie est<br />
positionnée sur une peau saine préparée, désinfectée, et ne<br />
pénètre pas les tissus. Cela n’<strong>en</strong> fait pas pour autant un DM<br />
Mise <strong>en</strong> place d’un cathéter fémoral<br />
échoguidé où la sonde et son support<br />
sont correctem<strong>en</strong>t recouverts<br />
par une gaine stérile. Noter égalem<strong>en</strong>t<br />
que le pati<strong>en</strong>t est recouvert<br />
par un très large champ stérile. PHOTO DR