Le secours en montagne Obstination déraisonnable ... - Sfar
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À LA LOUPE<br />
SOS-ALR<br />
Hotline<br />
SOS-ALR<br />
Hotline<br />
CONCEPT INITIAL DE SOS-ALR<br />
<strong>Le</strong> service SOS-ALR a été créé le 01/06/1998. Un numéro<br />
de téléphone a été alloué spécifiquem<strong>en</strong>t à ce service. À<br />
l’origine, pour bénéficier du service SOS-ALR, les anesthésistes-réanimateurs<br />
devai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>voyer un formulaire<br />
d’inscription signé. Aucun droit d’inscription ou de participation<br />
à ce service n’était demandé. Initialem<strong>en</strong>t, trois<br />
experts <strong>en</strong> ALR (les professeurs D. B<strong>en</strong>hamou, C. Ecoffey<br />
et K. Samii) ont assuré à tour de rôle la perman<strong>en</strong>ce téléphonique.<br />
L’expert de garde pouvait être contacté 24 h/24,<br />
7 jours sur 7. Ce service a été voulu et reste aujourd’hui<br />
indép<strong>en</strong>dant et ne bénéficie d’aucun sponsoring industriel.<br />
Son seul souti<strong>en</strong> est l’association MAPAR (Mises au point<br />
<strong>en</strong> anesthésie-réanimation) qui héberge la ligne téléphonique.<br />
L’anesthésiste-réanimateur inscrit s’<strong>en</strong>gageait à déclarer<br />
au téléphone les complications graves qu’il pouvait<br />
r<strong>en</strong>contrer au cours ou au décours d’une anesthésie locorégionale<br />
qu’il avait pratiquée ; il bénéficiait alors naturellem<strong>en</strong>t<br />
de conseils sur la prise <strong>en</strong> charge de cette complication.<br />
Chaque appel faisait l’objet d’un rapport écrit<br />
établi par l’expert concerné, détaillant les caractéristiques<br />
de la complication. Ce rapport, une fois anonymisé, était<br />
incorporé dans une base de données informatique. <strong>Le</strong><br />
suivi de chaque complication était assuré par l’expert<br />
ayant reçu le premier appel. Parallèlem<strong>en</strong>t l’anesthésisteréanimateur<br />
s’<strong>en</strong>gageait aussi à <strong>en</strong>registrer sur un carnet<br />
chaque anesthésie locorégionale qu’il effectuait.<br />
487 anesthésistes-réanimateurs ont participé à l’étude<br />
initiale et ont r<strong>en</strong>voyé leur carnet. Ils ont réalisé un total<br />
d’<strong>en</strong>viron 160 000 ALR p<strong>en</strong>dant cette période initiale de<br />
10 mois. Cela a permis de préciser l’incid<strong>en</strong>ce des<br />
complications des techniques d’anesthésie locorégionale<br />
utilisées à cette époque (1) .<br />
L’anesthésiste-réanimateur pouvait aussi téléphoner pour<br />
pr<strong>en</strong>dre un avis sur la prise <strong>en</strong> charge d’un pati<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />
dehors de la surv<strong>en</strong>ue d’une des complications.<br />
ÉVOLUTION DE LA HOTLINE<br />
<strong>Le</strong> numéro de téléphone a été r<strong>en</strong>du disponible à toute<br />
personne le souhaitant, sans obligation. SOS-ALR souhaite<br />
maint<strong>en</strong>ir la hotline gratuite pour tous les anesthésistesréanimateurs.<br />
L’équipe de perman<strong>en</strong>ce téléphonique s’est<br />
modifiée pour inclure les professeurs H. Bouaziz et<br />
F. Mercier et le docteur P. Narchi (D. B<strong>en</strong>hamou et<br />
C. Ecoffey restant dans l’équipe). Aujourd’hui, aucune limi-<br />
22 VIGILANCE N° 19 AVRIL 2010<br />
tation dans la nature des appels n’est fixée. Toute complication<br />
même mineure, toute demande de conseil, ou toute<br />
question ne pouvant att<strong>en</strong>dre une réponse sur le forum de<br />
discussion organisé par l’Anesthésie Loco-Régionale francophone<br />
(ALRf) sont traitées sur la hotline. En complém<strong>en</strong>t,<br />
un formulaire de déclaration électronique a été mis<br />
<strong>en</strong> ligne sur le site ALRf (www.alrf.asso.fr).<br />
COMMENTAIRES<br />
Depuis 12 ans, l’activité de SOS-ALR se traduit par<br />
<strong>en</strong>viron 1 appel par jour pour déclaration d’incid<strong>en</strong>t ou<br />
demande de conseil. Cela n’est possible que grâce au<br />
dévouem<strong>en</strong>t des experts qui accept<strong>en</strong>t de consacrer une<br />
partie de leur temps à aider leurs collègues (perman<strong>en</strong>ce<br />
hebdomadaire toutes les 5 semaines). Cette relation<br />
directe avec les anesthésistes-réanimateurs français<br />
apporte beaucoup de plaisir aux experts et est généralem<strong>en</strong>t<br />
l’objet d’une grande satisfaction de la part des<br />
demandeurs. Pour les experts, <strong>en</strong> parallèle de la charge de<br />
travail supplém<strong>en</strong>taire indéniable que ce service impose,<br />
le contact direct avec les collègues et la discussion de<br />
leurs problèmes quotidi<strong>en</strong>s est une source inépuisable de<br />
connaissances et de questionnem<strong>en</strong>ts, qui crée parfois<br />
des li<strong>en</strong>s humains forts et qui r<strong>en</strong>force la discipline. La<br />
résolution de problèmes (ou parfois la difficulté à trouver<br />
une solution) et l’aide à la prise <strong>en</strong> charge des complications<br />
sont aussi une grande source d’intérêt. Pour les<br />
appelants, obt<strong>en</strong>ir une réponse instantanée est salvateur,<br />
ou au moins d’une grande aide. Parfois, lorsque la réponse<br />
n’est pas immédiate car elle nécessite une recherche<br />
spécifique de la part de l’expert, les collègues qui appell<strong>en</strong>t<br />
sont très reconnaissants du travail fourni et nous le<br />
dis<strong>en</strong>t. Cela fait chaud au cœur ! Qu’il est loin le temps où<br />
certains affichai<strong>en</strong>t leur réprobation, évoquant le risque<br />
judiciaire <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par un conseil téléphonique ! Douze<br />
ans et quelques milliers d’appels plus tard, jamais le<br />
service SOS-ALR n’a été mêlé de façon négative ou<br />
douteuse à de tels problèmes. C’est bi<strong>en</strong> l’inverse puisque<br />
de nombreux collègues inquiets de la surv<strong>en</strong>ue d’une<br />
procédure médicolégale appell<strong>en</strong>t pour être aidés et guidés<br />
dans des situations cliniques ou relationnelles difficiles.<br />
À côté de ces aspects humains et relationnels extrêmem<strong>en</strong>t<br />
positifs (expliquant aussi pourquoi le service<br />
perdure malgré le surcroît de travail qu’il <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre), il<br />
faut néanmoins dire notre insatisfaction sur un point.