Vaulx en Velin - Afijma
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EnRiCO Rava QUINTET<br />
ET LE QUaTUOR DEBUSSy<br />
>><br />
Rava l’opéra va<br />
La biographie musicale d’Enrico Rava<br />
semble traversée par la notion du double.<br />
D’abord un frère dont, vers 1949, la<br />
collection de disques devi<strong>en</strong>t l’instrum<strong>en</strong>t<br />
de son initiation au jazz. Huit ans plus tard,<br />
à Turin, c’est un concert de Miles Davis<br />
qui le convainc d’oublier trombone et<br />
dixieland pour se consacrer à la trompette<br />
et au bebop. Et puis il y a la découverte<br />
de Chet Baker, alors célébrissime dans<br />
la Péninsule. Le trompettiste de Trieste<br />
n’oubliera jamais ni l’un, ni l’autre,<br />
et à divers mom<strong>en</strong>ts de sa carrière<br />
leur r<strong>en</strong>dra alternativem<strong>en</strong>t hommage.<br />
Il jouera même <strong>en</strong> duo avec le fiancé<br />
de My Funny Val<strong>en</strong>tine, puis dans<br />
son ombre avec Paolo Fresu. Part<strong>en</strong>aire<br />
du saxophoniste arg<strong>en</strong>tin Gato Barbieri,<br />
il participe à diverses expéri<strong>en</strong>ces avec<br />
des improvisateurs de la trempe<br />
de Steve Lacy, Don Cherry ou Mal<br />
Waldron. En 1967, il débarque à New York<br />
<strong>en</strong> pleine mouvance “free”, fréqu<strong>en</strong>te<br />
le collectif Jazz Composers’Orchestra<br />
Association, collabore avec Carla Bley,<br />
puis avec Lee Konitz. Enrico Rava restera<br />
huit ans à New York. Le trompettiste,<br />
qui utilise aussi désormais le bugle, revi<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> Europe au milieu des 70’s <strong>en</strong> virtuose<br />
à la singularité incontestée, et les labels<br />
europé<strong>en</strong>s s’ouvr<strong>en</strong>t à ses inv<strong>en</strong>tions.<br />
ENRICO RAVA<br />
On reti<strong>en</strong>dra de cette période un fameux<br />
quartette sans piano, sorte de micro fanfare<br />
au lyrisme paradoxal (avec Roswell Rudd,<br />
Jean-François J<strong>en</strong>ny-Clark et Aldo Romano).<br />
“Lyrisme” : le mot est lâché. Un lyrisme<br />
qui va situer aussi bi<strong>en</strong> le phrasé du<br />
souffleur que les mélodies qu’il écrit et,<br />
de plus <strong>en</strong> plus, le répertoire qu’il explore<br />
aujourd’hui : Bizet, Puccini, Pergolese...<br />
Pour cette r<strong>en</strong>contre, le Quatuor Debussy<br />
part donc à la r<strong>en</strong>contre du Quartet<br />
d’Enrico Rava, et l’Opéra <strong>en</strong> est le prétexte.<br />
Les chefs d’œuvre de Puccini ou Verdi<br />
connaiss<strong>en</strong>t déjà les transcriptions pour<br />
cordes que le Quatuor Debussy propose<br />
régulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> concert.<br />
Sur son dernier album Rava l’Opéra va,<br />
Enrico Rava donne de son côté une<br />
version très personnelle des variations<br />
de Puccini. Il s’attaque égalem<strong>en</strong>t<br />
à La Tosca avec Michel Edelin (E la<br />
Tosca passa). Un échange s’est ainsi<br />
naturellem<strong>en</strong>t imposé. Il aboutit à cet<br />
étonnant spectacle de bel canto jazz<br />
sans voix, ce programme de grands airs<br />
d’Opéra mélangeant les arrangem<strong>en</strong>ts<br />
de Rava et ceux du Quatuor Debussy.<br />
Enrico Rava Quintet :<br />
Enrico Rava (trompette, bugle), Fausto Beccalossi<br />
(accordéon), Marcello Giannini (guitare),<br />
Gabriele Evangelista (contrebasse),<br />
Fabrizio Sfera (batterie)<br />
Quatuor Debussy :<br />
Christophe Colette, Dorian Lamotte (violon),<br />
Vinc<strong>en</strong>t Deprecq (alto), Alain Brunier (violoncelle)
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