James Guillaume, L'internationale, Tome I - Éditions Entremonde
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2 I. INÏEUNATIONAI.E<br />
du M(hnoire de la Fédération jurassienne \ les débuts de l'Inlernationale<br />
dans la Suisse française :<br />
La fondation des Sections internationales dans la Suisse romande<br />
date de i8G5.<br />
Un médecin du Jura bernois, domicilié alors à la Chaux-do-<br />
Fonds, Pierre Coullerv, connu depuis 184H dans le Jura suisse par sa<br />
propajçande démocratique et humanitaire*, se mit en relations avec<br />
le Conseil j^énéral de Londres, et fonda la Section de la Chaux-de-<br />
Fonds, qui parvint tout d'abc^-d au chilfre de quatre à cinq cents<br />
adhénmts.<br />
Sous linlluence de Coullery furent bientôt créées d'autres Sections<br />
dans le Jura :<br />
celles de Boncourt (février 18GG). de Bienne, de Son-<br />
A'illier ' (mars), de Saint-lmier, de Porrentruy (avril), de Neuchàtel<br />
(août). La Section du Lode fut fondée en août 186G par Constant<br />
Meuron'*, vieux pi'oscrit de la révolution neuchàteloise de i83i, et<br />
par <strong>James</strong> <strong>Guillaume</strong> \<br />
Dès i865 existaient également des Sections à Genève, Lausanne,<br />
Vevey et Montreux. La Section de Genève avait été fondée princi-<br />
Ëalement sous l'influence du socialiste allemand Jean-Philippe<br />
eckcr% qui créa en janvier 1866 le journal mensuel le Yorbole,<br />
pour servir d'organe aux Sections de langue allemande.<br />
1. Mémoire préscnli' par la Fédération jurassienne de l'Association internationO/le<br />
des travailleurs à toutes les Fédérations de l'Internationale; Sonvillier, au<br />
sièj^e du Comité fédéral jurassien, 1873; 1 vol. in-S". Ce Mémoire fut rédigé, du printemps<br />
de 1872 au printemps de 1873, en exécution d'une décision du Congrès de<br />
Sonvillier (12 novembre 1871) : c'est moi qui ai tenu la plume.<br />
2. Le D' Coullery avait déjà quarante-six ans en I8C1D.<br />
3. La Section de Sonvillier compta, dès le début, au nombre de ses membres un<br />
jeune ouvrier graveur, Adhémar Schwitzguébel. né en 1844, qui devait jouer un rôle<br />
considérable dans le mouvement socialiste en Suisse.<br />
4. On trouvera dans le second volume de ces Documents et Souvenirs la reproduction<br />
d'une notice nécrologique sur Constant Meuron, publiée dans le Bulletin de<br />
la Fédération jurassienne du 15 mai 1872. En 1866 il avait soixante-deux ans.<br />
Quoique appartenant à une branche d'une famille de l'aristocratie neucbâteloise, les<br />
de Meuron (il n'usait pas, pour son compte, de la particule), il avait été, en 1831,<br />
l'un des chefs de l'insurrection républicaine de NeuchAtel. Arrêté l'année suivante à<br />
Berne, et livré à l'autorité prussienne par le gouvernement bernois, il fut condamné<br />
à mort à Neucliâlel ; toutefois, le roi de Prusse consentit à commuer la peine capitale<br />
en celle delà détention perpétuelle. Enfermé dans la prison que flanque la vieille<br />
« Tour de César », à Neuchàtel, il réussit, en 1834, à s'évader avec l'aide de sa vaillante<br />
femme, Emilie Fasnacht (de Morat), qui lui fit passer, cachée dans un pain,<br />
une lime, avec laquelle il scia un barreau de fer d'une fenêtre de la prison. Il dut<br />
vivre en exil jusqu'en 1848 ; la révolution du 1" mars lui permit de rentrer dans le<br />
canton de Neuchàtel, devenu république. 11 se fixa auLocle, et y vécut, d'abord comme<br />
ouvrier guillocheur, puis comme comptable dans l'atelier de M. Adolphe Huguenin,<br />
monteur de boîtes. A l'automne de 1869, il se retira à Saint-Sulpice, sa commune<br />
d'origine, où il mourut en 1872.<br />
5. .l'avais alors vingt-deux ans et demi. Après des études commencées à Neuchàtel<br />
et continuées à la Faculté de philosophie de l'Université de Zurich, j'avais accepté,<br />
en août 1864, pour un an, la place vacante de professeur d'histoire et de littérature<br />
à l'Ecole industrielle du Locle qu'était venu m'offrir, au nom de la Commission d'éducation<br />
de cette ville, le directeur de l'Ecole, M. Barbezal ; mon intention était, l'année<br />
achevée, d'aller poursuivre mes études à Paris. La mort, survenue en février 1865,<br />
d'un frère plus jeune, qui s'essayait à la peinture et que j'avais compté emmener à<br />
Paris avec moi, changea ma destinée : renonçant à mon projet, je résolus de rester<br />
au Locle; je passai l'examen d'Etat, et, à l'expiration de l'année scolaire, je fus<br />
nommé professeur à titre définitif (août 1865).<br />
6. Jean-Philippe Becker avait été l'un des chefs de l'insurrection badoise de 1849,<br />
et vivait depuis ce moment à Genève. Lorsque Lassalle fonda en 1863 l'Association