Célébrer. Ils n'étaient qu'une poignée à l'avoir accompagnée jusqu'à ...

Jean-Luc GAUTIER
Mécanicien - Peyrani
Les puzzles, Jean-Luc connaît. En charge de la remise en état
des palettes, ces supports métalliques des propulseurs d’Ariane,
l’ancien mécanicien auto se fait fort de les livrer sans défaut pour
que l’intégration des EAP par les agents d’Europropulsion puisse
se dérouler sans encombre. Conscient d’être une des pièces d’un
large ensemble, il se dit « fier de faire partie de ce grand puzzle qu’est
le CSG. Fier aussi de participer à remettre en état les deux supports des
EAP, qui sont bien malmenés au moment du décollage ! » « La hauteur
des deux couronnes nécessaires à maintenir les EAP à la verticale sur
les palettes pendant les transferts et jusqu’au décollage ne fait pas plus
de 14 millimètres. Il est donc facile de comprendre combien leur mise
en place peut être minutieuse et combien notre travail de remise en état
est crucial. », ajoute-t-il. « Ici, toute activité, même la plus anodine,
est indispensable au bon fonctionnement de l’ensemble. C’est d’ailleurs
pour cette raison qu’au niveau des équipes opérationnelles, l’ambiance
de travail est chaleureuse. A l’époque d’Ariane 4, c’était encore plus vrai :
on était comme une grande famille, c’était très convivial. »
32 / LATITUDE 5 / N°86 / OCTOBRE 2009
© 2009 Ronan Liétar
Armando DOMINGUEZ
Chef de section adjoint Systèmes mécaniques - MT Aerospace
Elevé avec Ariane, ce passionné d’aviation vit depuis 15 ans avec
le lanceur une histoire d’ascension hors du commun : « Mon
histoire se confond avec celle d’Ariane. Mon père faisait partie des
2000 colombiens venus à Kourou au milieu des années soixante pour
contribuer à la construction du CSG. Quand j’étais petit, j’avais, déjà,
le désir assumé de travailler pour le lanceur. Aujourd’hui, j’ai pleinement
réalisé ce rêve, pour la plus grande fierté de mes parents : en qualité
d’ingénieur maintenance, j’assure les plans d’entretien de tous les
équipements mécaniques et autres systèmes de levage indispensables
pour mouvoir et hisser les éléments du lanceur et les satellites.
Au travers de mon métier, je vis au plus près du lanceur, je participe
à son édification. D’ailleurs, j’ai fait partie de ceux qui ont signé sur
la coiffe d’Ariane 4 avant son dernier vol le 15 février 2003 ! C’était
un moment d’une grande tristesse pour tous les opérationnels, même
si nous sommes fiers des succès d’Ariane 5. Quand on grandit avec
Ariane, on ne peut la regarder partir sans émotion.»
© 2009 Ronan Liétar