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Célébrer. Ils n'étaient qu'une poignée à l'avoir accompagnée jusqu'à ...

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[…] Nous sommes allés expliquer que nous étions des gens<br />

sérieux, qu’Ariane serait prête et qu’on allait pouvoir faire des offres<br />

d’une qualité au moins égale <strong>à</strong> l’Atlas Centaure et certainement<br />

meilleures que celles de la navette spatiale américaine.[…]<br />

On a réussi notre coup puisqu’on a réussi <strong>à</strong> signer ce contrat dans<br />

le cadre de l’ESA […] Deuxième élément : lancer la production<br />

des lanceurs en série et arrêter la création d’Arianespace<br />

(alors Transpace) [créée le 26 mars 1980] pour faciliter la<br />

commercialisation des lanceurs. Troisième élément : nous avions en<br />

face de nous des prix complètement cassés […]. Notre seule porte<br />

de sortie a été d’organiser le lanceur pour faire des lancements<br />

de deux satellites simultanément. D’où la mise en place du système<br />

de lancement double SYLDA, l’adaptation des moyens charges<br />

utiles, l’adaptation du lanceur. C’est pour cela que l’on a fait Ariane<br />

3 et donc, dès 1976, on a lancé le concept de “famille Ariane”».<br />

Conçu d’emblée comme un lanceur évolutif, Ariane 1 a de fait<br />

<strong>à</strong> peine volé que le 3 juillet 1980, l’ESA décide le développement<br />

des versions ultérieures Ariane 2, 3 et 4. Plus puissantes,<br />

les nouvelles versions permettent de passer d’une capacité<br />

d’emport de 1,85 tonnes <strong>à</strong> 2,2 puis 2,7 tonnes pour Ariane 3.<br />

Une stratégie de performativité qui s’avère payante : un an<br />

après sa création, Arianespace récolte déj<strong>à</strong> un carnet<br />

de commandes de 1,4 milliards de francs et douze commandes<br />

de lancements. Dès 1985, en outre, la société réussit <strong>à</strong> capter<br />

la moitié du marché mondial des lancements commerciaux.<br />

Ariane 4 : le règne<br />

Toutefois, pour anticiper l’arrivée de nouvelles générations<br />

de satellites de plus en plus lourds, il faut aller bien au-del<strong>à</strong>.<br />

C’est pourquoi de nouvelles évolutions techniques sont<br />

envisagées dans le cadre du projet Ariane 4. Incarnant le cheval<br />

de bataille commercial de l’Europe, le lanceur s’impose non<br />

seulement par sa capacité d’emport de 4,2 tonnes en orbite<br />

14 / LATITUDE 5 / N°86 / OCTOBRE 2009<br />

GTO mais aussi par sa modularité : il se décline en six versions<br />

différentes adaptées aux missions et aux passagers. Son<br />

premier vol depuis l’Ensemble de Lancement 2 le 15 juin 1998<br />

inaugure un règne de quinze ans pendant lequel les succès<br />

s’enchaîneront <strong>à</strong> une cadence effrénée. Ariane 4, forte d’un<br />

taux de fiabilité de 97,4%, imposera un tempo d’environ onze<br />

lancements annuels. Un nouveau rythme qui n’est pas sans<br />

impliquer une standardisation progressive des modes<br />

opératoires, comme l’explique Pierre Ribardière, Directeur<br />

Des Opérations au CNES/CSG de 1983 <strong>à</strong> 2007 : «Nous<br />

sommes passés de l’époque de la science <strong>à</strong> l’époque du commerce,<br />

avec jusqu’<strong>à</strong> trois lancements dans le même mois. Il nous a donc<br />

fallu structurer et encadrer nos modes opératoires, les standardiser<br />

pour plus d’efficacité et de fiabilité. Pour ma part j’ai passé ma vie<br />

<strong>à</strong> écrire des procédures pour faciliter le travail des autres DDO,<br />

non sans l’aide précieuse de mon collègue Jacques Schrive.»<br />

Sur la base spatiale s’est en effet forgée une certaine culture<br />

Ariane, empreinte tout <strong>à</strong> la fois d’humilité et de fraternité<br />

opérationnelle. Tirant le bilan de l’échec de V36 du 22 février<br />

1990, causé par l’oubli d’un chiffon dans une tuyauterie<br />

du lanceur, l’ancien directeur des programmes Ariane 1 pour<br />

Au CDL1, la concentration des opérateurs n'a rien a envier<br />

<strong>à</strong> celle qui règne aujourd'hui au CDL3 les soirs de lancement.<br />

le CNES André Van Gaver en fera un facteur de progrès<br />

déterminant du programme Ariane : « Je crois qu’une des forces<br />

du programme, ça a été lors de cet échec, non pas de licencier<br />

la personne et de la montrer du doigt, mais au contraire de<br />

se réunir et de discuter : pourquoi, comment pourrait-on ensemble<br />

se prémunir du manque de fiabilité humaine et mettre des<br />

contrôles qui permettent de s’assurer que l’erreur ne passe pas…<br />

C’est ce qu’on a fait, <strong>à</strong> la fois du point de vue matériel et logiciel.<br />

Surtout, ça a introduit beaucoup d’humilité et un sens de l’équipe<br />

absolument fondamental parce qu’un lanceur qui part, c’est 2000<br />

personnes qui ont beaucoup travaillé, qui ont fait la chose du mieux<br />

qu’ils pouvaient faire ensemble».<br />

Le baptême d’Ariane<br />

Pour trouver le nom d’Ariane, le CNES avait lancé en 1973 un appel<br />

<strong>à</strong> idée. Mais c’est le ministre Jean Charbonnel qui imposera<br />

finalement son choix personnel, comme le raconte Michel Bignier,<br />

directeur général du CNES de 1972 <strong>à</strong> 1976: «Ariane ne figurait pas<br />

sur ma liste. Deux jours plus tard, le ministre m’explique qu’il est un<br />

passionné de la Grèce antique, qu’il aime le nom d’Ariane ; il est donc<br />

reconnaissant au CNES de lui avoir donné l’occasion de l’utiliser ».

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