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1er mars - Association francophone de haïku

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Aujourd’hui, jour <strong>de</strong> révolution ! Ce n’est ni le 1 er <strong>de</strong> l’an, ni le début du printemps, mais nous<br />

avons franchi un pas et quitté définitivement la maison d’édition située sur les quais du Rhône qui<br />

nous accueillait sous ses stucs, au <strong>de</strong>uxième étage, pour nos jeux d’écriture. Plus jamais d’Aléas !<br />

Pour la première fois, ce jour voit nos plumes appliquées se livrer à leurs exercices - mono-zuke<br />

et kotoba-zuke - dans un centre <strong>de</strong> documentation tapissé <strong>de</strong> livres dédié aux alternatives sociales.<br />

Désormais, pour écrire ensemble, nous gagnerons ce rez-<strong>de</strong>-chaussée, dominant un parc qui s’élève<br />

en terrasses jusqu’à ses fenêtres.<br />

C’est un Premier-<strong>de</strong>-Tout, comme disent les finlandais. Un tel jour s’honore et vaut bien un<br />

<strong>haïku</strong>.<br />

En haut du jardin<br />

théories libertaires<br />

et philosophies<br />

Ah ! Le plaisir <strong>de</strong> cultiver son jardin, chaque jour même et cependant différent<br />

Michèle Ro<strong>de</strong>t<br />

Tout le voisinage<br />

Est accouru - on abat<br />

L'arbre centenaire<br />

Plein <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> sur la petite place. L'un d'eux va partir en ron<strong>de</strong>lles, branches principales et<br />

secondaires.<br />

Les brindilles resteront là, pour le souvenir.<br />

Il a regardé longtemps, par la fenêtre, a suivi <strong>de</strong>s yeux le camion chargé <strong>de</strong> tous les gros morceaux<br />

<strong>de</strong> tronc, puis est revenu à son bureau.<br />

Dans son bureau à la traîne<br />

avec ses tas <strong>de</strong> dossiers<br />

il se sent moins seul<br />

Catherine Guillot<br />

Pour sortir du lit d'abord ouvrir un œil, l'esprit encore dans le coton. Sortir un pied hors du lit, il<br />

fait froid, et comme chaque jour n'avoir qu'une envie, le remettre sous la couette.<br />

Puis quand même se lever.<br />

La maison est vi<strong>de</strong>, seul je m'active. Puis sortir, aller au travail.<br />

Matin d'hiver<br />

Pas encore <strong>de</strong> trace <strong>de</strong> pas<br />

Dans la neige<br />

Christian L herbier<br />

Il murmure quelques mots. Je ne comprends pas ses paroles. La neige brille. On s’y enfonce à mi- mollets.<br />

Sur les pentes rai<strong>de</strong>s on décrypte <strong>de</strong>s traces – vision <strong>de</strong> courses fugitives, aériennes, <strong>de</strong>s chevreuils, peutêtre.<br />

Le gel maintient sur les branches vert sombre <strong>de</strong>s manchons <strong>de</strong> neige et <strong>de</strong>s herses luisantes. En<br />

sortant <strong>de</strong> la forêt, on perd le chemin. Un vaste dôme nu, l’air <strong>de</strong> rien, comme si trois pas suffisaient pour<br />

atteindre la crête. Le vent trimballe <strong>de</strong>s tourbillons glacés. Nous ne parlons plus. S’arrêter ? Si près du<br />

but ? Un pas, plus un pas… Remonter l’écharpe sur les oreilles douloureuses. Soudain, la vue s’ouvre sur<br />

le Massif <strong>de</strong> l’Oisans. Ciel bleu vif, vallée emplie <strong>de</strong> nuages mobiles. Petites gifles du vent, encore. Et la<br />

falaise abrupte d’où on ne peut pas s’envoler.<br />

Vent débridé<br />

comme si mes oreilles étaient<br />

<strong>de</strong>s coquillages<br />

(Hélène Boissé)<br />

Hélène Massip

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