1er mars - Association francophone de haïku
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Deux-cent-cinquante. Une par une et un par un, aux <strong>de</strong>ux extrémités du <strong>de</strong>mi-cercle en fond <strong>de</strong><br />
scène, ici la mixité est ordonnée. Tenue noire, beaucoup <strong>de</strong> têtes argentées, l'attente immobile.<br />
L'orchestre au premier plan s'accor<strong>de</strong>, dissonances bourdonnantes où chacun vérifie sa note juste.<br />
Comment font-ils ? Le chœur multiple sur trois rangs, tels élytres ou plumes discrètes ouvre ses<br />
partitions : <strong>de</strong>ux ailes blanches pour l'envol. Le violoncelle surnuméraire couché <strong>de</strong> tout son long en<br />
contrebas <strong>de</strong> l'estra<strong>de</strong> servira-t-il ? Suivre les mouvements d'une main ondulante. Deux heures<br />
passées en apesanteur, les yeux reposés d'une écoute aux paupières mi-closes.<br />
Dans le métro<br />
le trompettiste joue un air<br />
entendu jadis<br />
(Micheline Beaudry)<br />
2- Lien imu-zuke ou kokoro-zuke, par le sens ou par le contenu, le cœur.<br />
Danyel Borner<br />
Le mont Fuji<br />
émerge seul<br />
<strong>de</strong>s feuillages nouveaux (Buson)<br />
Ah ! ce mont Fuji ! Quand le verrai-je enfin autrement qu’en poésie, en peinture ou en photographie ?<br />
Quand le verrai-je enfin ?<br />
Jacques Beccaria<br />
Imu suké, kokora suké :<br />
Main dans la main, à pas lents, ensemble ils traversent la place. Aller jusqu’à la boulangerie, acheter<br />
la baguette <strong>de</strong> midi, c’est leur promena<strong>de</strong> du matin. Et revenir jusqu’à leur porte. On les voit tous les<br />
jours faire le même chemin, les <strong>de</strong>ux vieux (sauf le lundi parce que la boulangerie est fermée, mais<br />
çà c’est une autre partie <strong>de</strong> l’histoire).<br />
do<strong>de</strong>linant<br />
<strong>de</strong> la tête <strong>de</strong>ux pigeons gris<br />
arpentent le square<br />
(Pascal Quero « Le cœur au centre », page 24)<br />
Annie Reymond<br />
Ils n’ont jamais su se regar<strong>de</strong>r<br />
peut-être n’ont-ils pas osé<br />
peut-être n’était-ce pas<br />
encore<br />
le moment<br />
peut-être est-ce trop tard<br />
sur une feuille<br />
<strong>de</strong>ux gouttelettes <strong>de</strong> rosée<br />
se mêlent (A.M. Lupu, 13 ans, cité par Ion Codrescu dans Chou, Hibou, Haïku)<br />
Robert Gillouin<br />
À la nuit tombée, départ du carnaval. Le long du chemin, 2 lignes <strong>de</strong> gens, plantés. La battucada est<br />
là, les musiciens dansent la lutte <strong>de</strong>s esclaves.<br />
Sur la pelouse<br />
dans la fraîcheur du matin<br />
3 canards se dandinent<br />
Catherine Guillot