TRADITION ET MODERNITÉ - Académie d'Agriculture de France

PRODUCTIONS CIDRICOLES
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depuis 1989, d’où l’absence de sélection progressive « naturelle ». La grande sensibilité de
l’ensemble des variétés cidricoles vis à vis de cette maladie conforte la notion de « sousespèce
». Selon JP Paulin, ce groupe serait et de loin le plus sensible de l’ensemble des
Maloideae (Paulin & Primault, 1993).
− Le port de l’arbre. En raison de l’association pommiers-animaux ou pommiers-cultures, les
variétés à port érigé ont été privilégiées. Ce choix explique, pour partie, le comportement des
variétés cidricoles : mise à fruit lente et alternance de production souvent totale. En effet, les
travaux sur l’architecture des arbres conduits par l’INRA ont mis en évidence les corrélations
entre le port naturel de l’arbre, son potentiel florifère et fructifère et la régularité de
production. Les variétés à port pleureur sont souvent dénudées et n’alternent pas (Lespinasse
& al.,1995).
A la demande de la profession, J. Fleckinger (INRA) a initié en 1953 un programme
d’amélioration génétique dans le but de sélectionner des variétés typées par leur acidité pour le
marché des jus de pommes. Ce programme basé sur des semis de pépins de variétés reconnues pour
leur qualité s’est soldé par l’obtention de Judor, Juliana et Cidor. Plus récemment, afin de tenter de
remédier aux 2 handicaps majeurs des variétés cidricoles que sont l’alternance et la sensibilité au
feu bactérien, un nouveau programme a été initié par l’INRA en 1987. Il s’appuie sur la fécondation
contrôlée de variétés cidricoles d’intérêt technologique majeur par des géniteurs INRA susceptible
d’apporter les caractéristiques agronomiques recherchées. Ce programme est entré dans sa dernière
phase : vérification des qualités agronomiques et technologiques des 90 individus présélectionnés.
La régularité de l’approvisionnement et la richesse des fruits
En raison de la diversité variétale non maîtrisée et surtout des fluctuations qui en découlent,
les élaborateurs industriels n’ont eu d’autre choix que de composer chaque année avec la matière
première disponible. Les cahiers des charges d’approvisionnement précisaient parfois la séparation
des fruits en catégorie « variétés douces à amères » d’une part et « variétés aigres » d’autre part ;
ces dernières étant orientées de préférence vers l’élaboration de jus de pommes. Constatant la
diminution de la production de fruits commercialisés, l’interprofession a encouragé, dès 1977, la
plantation de vergers haute-tige ou basse-tige en contrat afin de garantir l’approvisionnement des
entreprises à court et moyen terme. La production cidricole est progressivement devenue une
culture intégrée dans les exploitations sous forme d’atelier de production.
La composition des fruits est déterminée par 2 facteurs prédominants : la variété et le niveau
de charge de l’arbre (nombre de fruits portés par l’arbre ; équilibre feuilles-fruits). Les facteurs de
milieu (conditions climatiques, sol…) influent aussi, mais dans une moindre mesure (CTPC, 2003).
La maîtrise de la charge est donc un enjeu prioritaire qui conditionne la majorité des choix
techniques au verger. Sur le plan physiologique, les variétés cidricoles sont caractérisées par un
potentiel florifère et fructifère très élevé : induction florale simultanée de 80 % des yeux portés par
le bois de 2 ans. La vigueur et le grand gabarit des arbres rendent impossible de contrôler le nombre
de boutons par les techniques de taille car les temps de travail sont incompatibles avec les
contraintes économiques. De plus, elles s’avèrent inefficaces pour la maîtrise de l’alternance. La
conduite de l’arbre consiste donc principalement en la suppression de branches déséquilibrantes
(élagages) avec pour objectifs prioritaires de :
- maîtriser le volume de l’arbre (circulation entre les lignes)
- favoriser l’éclairement de l’ensemble de la zone de production.
La réduction de la charge suppose la destruction des fleurs ou des jeunes fruits en surnombre
par voie chimique, technique pratiquée couramment en pommes de table. Les travaux en cours
Copyright Académie d’Agriculture de France. Séance du 15 décembre 2004. 8