30 ANS DE RG - Guide Gai du Québec

acquis. Cela risque de changer si Stephen Harper reste
encore là longtemps. Les subventions sont retirées aux
associations, le maire de Toronto Rob Ford refuse de
prendre part à la Fierté…
rg. l’existence d’Un magazine commUnaUtaire
est donc toUjoUrs jUstifiée ?
a.g. Aujourd’hui encore la communauté est virtuelle.
Le Village, lui, est visible. RG existe et, avec les
organismes, les associations, les établissements, il s’agit
des premiers liens pour qu’on s’intègre. Ils sont utiles
pour comprendre qu’on appartient à une communauté.
rg. qUel regard portez-voUs sUr la presse
gaie actUelle ?
a.b. Il y a cette tendance commerciale qui fait que
l’on reste dans une sphère superficielle : les loisirs, la
mode, la beauté. Je suis de la vieille école, mais il y
a des dossiers sur lesquels on ne dit rien : les drogues,
la violence conjugale. On a peur les aborder car ça
tranchera avec notre popularité. Les gais sont devenus
des fétiches sociaux.
a.g. Je suis d’accord. Mais je milite depuis l’âge de
16 ans : j’ai eu une phase totale de militantisme. Puis,
j’ai enlevé les affiches militantes pour des paysages car
je ne souhaitais pas que vivre en tant que militant. L’information,
c’est une autre forme de militantisme et RG
se démarque aussi avec des textes qui traitent du fond.
rg. qUel est votre plUs grand regret ? et
votre plUs grande fierté ?
a.b. Je regrette de ne pas avoir pu plus faire d’argent
avec RG. Je ne sais pas si l’on peut parler de fierté, mais
je ressens un vrai sentiment d’utilité quand quelqu’un
vient me voir pour me dire « J’aimais donc ça RG, ça
m’a été utile quand j’ai fait mon coming out ! ».
22 23