30 ANS DE RG - Guide Gai du Québec
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vers nos <strong>30</strong> ans<br />
plus tôt. Ceux qui veulent vivre une vie normale n’ont<br />
pas à attendre que leur système immunitaire soit à terre<br />
pour commencer un traitement. Mais le plus important<br />
reste qu’au <strong>Québec</strong>, entre 20 et <strong>30</strong>% des personnes séropositives<br />
ne le savent pas. Il s’agit d’un gros problème<br />
engendré par la stigmatisation sociale et la criminalisation.<br />
Or, ces 25% de personnes infectées sont responsables<br />
de 50% des nouvelles infections.<br />
rg. À propos des campagnes de prévention, que<br />
pensez-vous de La vidéo très <strong>du</strong>re de une vie,<br />
montrée Lors <strong>du</strong> festivaL image + nation et pro<strong>du</strong>ite<br />
par bristoL meyers squibb (un baiLLeur de<br />
fonds de La fondation L’actueL)? Les initiatives<br />
basées sur La peur fonctionnent-eLLes?<br />
R.T. Cette campagne de 2008 visait peut-être les personnes<br />
qui se sentent moins à risque. Le projet « Je me<br />
fais tester » est en collaboration avec Une Vie (Bristol<br />
Meyers Squibb) dont le but est l’accès au test de VIH<br />
rapide. On n’a pas de données précises pour savoir<br />
quel genre de campagne marche ou pas. Ce qui est<br />
efficace, ce sont l’é<strong>du</strong>cation et des campagnes organisées<br />
régulièrement, ce qu’on n’a pas. Ce n’est pas<br />
parce qu’on parle <strong>du</strong> Sida lors de la Journée mondiale<br />
que ça va diminuer…<br />
Quand on voit les pays pauvres où il y a le plus de cas<br />
de Sida mais où le taux d’infection baisse, on sait que<br />
ce n’est pas lié à des campagnes mais à l’accessibilité<br />
aux soins et à l’information. Ce qui marche le plus,<br />
c’est de dépister et de traiter, ce n’est pas de faire des<br />
campagnes. La prévention a une efficacité peut-être<br />
de 25%, la circoncision de 55% (dans certains pays en<br />
Afrique, ça protège les hommes), traiter les gens contre<br />
le VIH ré<strong>du</strong>it les risques d’au moins 96%. Moi, je crois plus<br />
à une é<strong>du</strong>cation sexuelle à long terme qu’à une campagne,<br />
et, encore une fois, c’est ce qui manque ! Il n’y<br />
en a plus depuis 2003, on voit que les jeunes aujourd’hui<br />
ont très peu de connaissances.<br />
rg. est-ce que vous appuyez La pression mise sur<br />
Le gouvernement cHarest pour rétabLir un programme<br />
d’é<strong>du</strong>cation sexueLLe dans Les écoLes ?<br />
R.T. J’ai collaboré avec des groupes syndicaux et<br />
des organismes de femmes pour appuyer ça. La réintro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>du</strong> programme est supposée être effective<br />
l’an prochain. Ce n’est pas un cours, une fois par an,<br />
qui va avoir des effets sur la prévention... Ce que j’ai<br />
enten<strong>du</strong> en tout cas, c’est que la nouvelle ministre de<br />
l’É<strong>du</strong>cation Line Beauchamp était ouverte à un changement.<br />
rg. Le viH/sida est toujours un grand enjeu<br />
pour La communauté gaie ?<br />
R.T. Le Sida a été mis dans une bulle, on n’en parle<br />
plus, même dans le milieu homosexuel. On évoque souvent<br />
l’homophobie, le suicide chez les jeunes, l’homoparentalité,<br />
etc. Toute cette lutte qui a été pendant<br />
des années la principale cause <strong>du</strong> milieu gaie a quelque<br />
peu disparu. Aujourd’hui, on pense que le VIH touche<br />
tout le monde de façon égale, mais c’est faux. 60<br />
et 65% des nouveaux cas d’infection sont des hommes<br />
gais ou bisexuels, jeunes et moins jeunes, ça c’est une<br />
peu triste. Au <strong>Québec</strong>, on estime que 15% des hommes<br />
gais et bisexuels sont séropositifs. Nous ici, à la clinique,<br />
c’est même plus que ça. Le principal problème<br />
de santé pour les homosexuels demeure le VIH/Sida. Le<br />
problème c’est qu’il n’y a pas assez de ressources psychosociales<br />
pour les gens séronégatifs qui se situent à<br />
un niveau de risque élevé.<br />
Clavardage<br />
indivi<strong>du</strong>el<br />
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