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le dodécaèdre : mesureur d'angle - Kadath

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Que dire enfin du tracé du Vinland tel qu’il est<br />

représenté sur la carte ? Il ne suggère pas du tout<br />

<strong>le</strong> continent nord-américain : c’est une grande î<strong>le</strong><br />

orientée nord-sud, avec deux grands fjords partant<br />

de la côte-est et divisant l’î<strong>le</strong> en trois parties. Estce<br />

<strong>le</strong> Labrador ? D’aucuns ont reconnu dans <strong>le</strong><br />

fjord septentrional <strong>le</strong> Saint-Laurent et <strong>le</strong> lac<br />

Ontario.<br />

29 particu<strong>le</strong>s d’encre pré<strong>le</strong>vées à neuf endroits<br />

différents de la carte du Vinland révélèrent ceci :<br />

du dioxyde de titane presque pur, tel qu’il n’existe<br />

que depuis <strong>le</strong>s années ’20.<br />

La Chronique Tartare<br />

est-el<strong>le</strong> authentique ?<br />

Francis Maddison, conservateur du « Museum of<br />

History of Science » d’Oxford, s’est posé cette<br />

intéressante question. Remarquons que l’encre<br />

utilisée pour écrire cette chronique ne présente<br />

aucun problème : el<strong>le</strong> est tout à fait compatib<strong>le</strong><br />

avec une entre médiéva<strong>le</strong>. A première vue donc,<br />

la chronique est authentique. Cependant, Maddison<br />

fit valoir l’idée que, si la carte est fausse, <strong>le</strong><br />

faussaire a dû avoir bien de la chance d’y adjoindre<br />

deux textes uniques et authentiques.<br />

Voyons en détail de quoi il s’agit. En avril 1245, <strong>le</strong><br />

pape Innocent IV envoya <strong>le</strong> moine de Plano<br />

Carpini en mission chez <strong>le</strong>s Tartares. A son retour,<br />

ce moine écrivit « Ystoria mongolorum », texte<br />

connu. Quant à la chronique qui nous occupe, el<strong>le</strong><br />

serait l’œuvre du moine C. de Bridia, qui l’aurait<br />

écrite d’après <strong>le</strong>s récits de deux compagnons de<br />

Plano Carpini. Ce texte, qui serait une copie du<br />

XV e sièc<strong>le</strong>, était tota<strong>le</strong>ment inconnu avant la découverte<br />

de la carte du Vinland. Son contenu :<br />

l’essentiel de l’Ystoria Mongolorum, avec quelques<br />

ajoutes origina<strong>le</strong>s de la part de Bridia.<br />

La reliure de la Chronique Tartare avec la carte du<br />

Vinland est récente et probab<strong>le</strong>ment espagno<strong>le</strong>.<br />

Antérieurement sans doute, ces documents faisaient<br />

partie d’un volume contenant aussi <strong>le</strong>s<br />

livres XXI à XXIV du « Speculum Historia<strong>le</strong> » de<br />

Vincent de Beauvais, encyclopédiste et historien<br />

du XIII e sièc<strong>le</strong>. Dès lors, <strong>le</strong> volume entier devait se<br />

présenter comme suit :<br />

1) la carte du Vinland, ou bien un doub<strong>le</strong> parchemin<br />

blanc sur <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> faussaire ajouta la carte.<br />

2) <strong>le</strong>s quatre livres de Beauvais (ou cinq, car il<br />

manque 65 pages), que tout <strong>le</strong> monde considère<br />

comme authentiques.<br />

3) la Chronique Tartare, ou bien une série de<br />

feuil<strong>le</strong>s blanches sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> faussaire<br />

ajouta une pseudo-nouvel<strong>le</strong> version de la chronique<br />

de Carpini, afin d’authentifier <strong>le</strong>s inscriptions<br />

asiatiques de sa fausse carte du Vinland !<br />

Plusieurs arguments étayent cette hypothèse qui,<br />

à première vue, semb<strong>le</strong> quelque peu tirée par <strong>le</strong>s<br />

cheveux. Tout d’abord, il y a l’écriture : si cel<strong>le</strong> du<br />

Speculum Historia<strong>le</strong> semb<strong>le</strong> norma<strong>le</strong>, cel<strong>le</strong> de la<br />

Chronique Tartare paraît trahir une hâte extrême ;<br />

<strong>le</strong> scribe donne l’impression d’avoir griffonné son<br />

texte à toute allure. Cet argument serait sans va<strong>le</strong>ur<br />

s’il était unique, mais, encore une fois, il y a<br />

pire. Maddison a re<strong>le</strong>vé une série de particularités<br />

louches dans <strong>le</strong> texte. Une fois de plus, il s’agit<br />

d’anachronismes, et ceux-ci figurent tous dans la<br />

partie du texte qui n’est pas copiée de l’Ystoria<br />

Mongolorum :<br />

1) L’abréviation du nom du moine C. de Bridia est<br />

tout à fait inhabituel<strong>le</strong> dans ce genre de texte.<br />

2) La chronique traite de Jachi, fils de Gengis<br />

Khan : <strong>le</strong>s faits rapportés sont purement<br />

conjecturaux, et figurent dans <strong>le</strong> livre d’un certain<br />

Wolff (1872). L’auteur de la Chronique<br />

Tartare avait-il lu Wolff ?<br />

3) L’auteur de la chronique établit un trip<strong>le</strong> parallélisme<br />

entre <strong>le</strong>s montagnes caspiennes, Gog<br />

et Magog, et <strong>le</strong> magnétisme. La même association<br />

se retrouve dans un texte espagnol du<br />

XIV e sièc<strong>le</strong> (écrit cent ans après <strong>le</strong> voyage de<br />

Carpini) publié en 1929.<br />

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