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le dodécaèdre : mesureur d'angle - Kadath

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a posteriori. Pour répondre à cette question, il<br />

suffit de se demander à quel besoin répondait un<br />

instrument apte à localiser <strong>le</strong> pô<strong>le</strong>. Comparons à<br />

cette fin l’astronomie chinoise avec notre astronomie<br />

occidenta<strong>le</strong>. Cette dernière est empreinte<br />

de préoccupations métriques. J’entends par là<br />

qu’el<strong>le</strong> s’attache à la mesure du ciel et des mouvements<br />

cé<strong>le</strong>stes. Les géomètres babyloniens,<br />

puis <strong>le</strong>urs successeurs grecs, ont particulièrement<br />

observé <strong>le</strong>s « astres errants », <strong>le</strong>s planètes<br />

: So<strong>le</strong>il, Lune, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne.<br />

Ils ont tôt fait de voir que ces astres se suivent<br />

sur une route étroite, sur laquel<strong>le</strong> ils s’alignent<br />

sensib<strong>le</strong>ment. Que cette route ait, en fait, quelques<br />

degrés de largeur que pour la localiser on<br />

ait noté <strong>le</strong>s constellations qui la jalonnent ; que<br />

cette série de douze astérismes, <strong>le</strong> Zodiaque,<br />

soit devenu la base de notre uranographie, il n’en<br />

est pas moins vrai que l’Ecliptique est <strong>le</strong> repère<br />

fondamental de notre astronomie (5).<br />

Les Chinois n’ont pas cet esprit géométrique ; ils<br />

n’ont pas spéculé sur <strong>le</strong> système du Monde et<br />

pris <strong>le</strong>s mesures de l’Univers. Le seul objectif de<br />

<strong>le</strong>ur astronomie est <strong>le</strong> ca<strong>le</strong>ndrier. Dans un pays<br />

dont toute l’économie est agrico<strong>le</strong>, la fixation des<br />

dates du labour, des semail<strong>le</strong>s, de la récolte est<br />

la question vita<strong>le</strong>. Le ca<strong>le</strong>ndrier est calculé chaque<br />

année par un Collège Impérial ; il est distribué<br />

en grande cérémonie par l’Empereur luimême,<br />

qui trace <strong>le</strong> premier sillon du labourage.<br />

Dans ces conditions, l’unique mission des astronomes<br />

est de déterminer <strong>le</strong> premier jour de l’an-<br />

née, <strong>le</strong> solstice d’hiver. A cette fin, ils pouvaient<br />

recourir à diverses méthodes : observation du<br />

jour où l’ombre méridienne d’un gnomon est la<br />

plus longue ; mesure de l’arc diurne du So<strong>le</strong>il ;<br />

contrô<strong>le</strong> du passage du So<strong>le</strong>il au colure des solstices.<br />

Tous ces procédés ont été appliqués par<br />

<strong>le</strong>s Chinois.<br />

Le premier serait <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong>, si l’ombre d’un<br />

gnomon au solstice d’hiver n’était pas démesurément<br />

longue, donc imprécise. Les Cé<strong>le</strong>stes ont<br />

tourné la difficulté en contrôlant l’ombre méridienne<br />

au jour du solstice d’été, et en admettant que<br />

<strong>le</strong> solstice d’hiver aurait lieu 182 jours plus tard.<br />

C’est une méthode rustique et approximative ;<br />

c’est aussi la plus ancienne (6). Le second procé-<br />

5) C’est un fait digne de remarque, et je ne sache<br />

pas qu’on l’ait assez signalé, que l’Ecliptique est<br />

ainsi pratiquement visib<strong>le</strong> sur la voûte du ciel,<br />

alors que l’Equateur ne l’est pas. Ce n’est que<br />

depuis peu de temps, trois sièc<strong>le</strong>s environ, que<br />

nous avons passé des coordonnées écliptiques<br />

aux coordonnées équatoria<strong>le</strong>s. Avant Roemer,<br />

<strong>le</strong>s mesures cé<strong>le</strong>stes se prenaient par une espèce<br />

de triangulation pénib<strong>le</strong>. Il a fallu <strong>le</strong>s horloges<br />

à pendu<strong>le</strong> pour que l’observation des passages<br />

permette une mesure faci<strong>le</strong> et précise des ascensions<br />

droites.<br />

6) Je pense avoir identifié l’instrument qui servait à<br />

cet usage : <strong>le</strong> t’ou-kuei. C’est une latte de jade,<br />

longue de 30 à 50 cm, que, faute d’en connaître<br />

l’usage, on dénommait « couteau rituel ». (v. Ciel<br />

& Terre, n° 3-4, Bruxel<strong>le</strong>s, 1962).<br />

Un ts’ung en jade (Dynastie des Chang) et un disque pî (Tcheou orientaux), devenus objets rituels.<br />

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