Intervention du P. Vincent Leclercq - Alliance Assomptionniste

les Églises se sont mises au service de cette appartenance de l’enfant à l’ensemble
de la communauté humaine. En témoigne par exemple, le soin apporté par les
communautés religieuses aux enfants abandonnés, aux enfants adultérins ou
encore dans l’organisation de l’adoption.
Face aux nouveaux choix de la naissance, les Églises cherchent encore à préserver
ce lien de l’enfant avec les parents qui lui ont transmis la vie et donné d’entrer
ainsi dans la communauté humaine. Dans ce sens, les croyants vont s’attacher à
défendre les droits et l’intérêt de l’enfant lorsque de nouveaux choix concernant la
naissance peuvent être compris comme un « droit à l’enfant », ou un droit à un
enfant « à tout prix ».
Pour le dire autrement, les pratiques des chrétiens ainsi que les normes de l’Église
rappellent à tous que la naissance de l’enfant constitue une véritable mission pour
les parents : accueillir l’enfant dans la fragilité de toute vie mais aussi servir les
liens qui le feront vivre, grandir et s’épanouir dans la société de ses semblables.
Une telle vision des choses est bien-sûr marquée par la particularité car elle est
façonnée par des convictions religieuses personnelles et institutionnelles. Mais
elle n’est pas pour autant réservée aux seuls croyants. Elle peut donc être
proposée à tous, soumise au débat de la société, en vue d’un discernement sur les
pratiques de PMA. Bien-sûr, une telle proposition se confronte à d’autres visions
de l’homme et de l’enfant comme celles que nous pouvons rencontrer aujourd’hui
dans une société pluraliste comme la nôtre. Pour autant, elle fournit des repères
importants à entendre…
III. TROISIEME PARTIE : L’aventure de votre vie chrétienne
III. 3 L’aventure de l’amour dans la perspective biblique du récit de la création
L’amour humain permet l’alliance. Pour les chrétiens, il est même le lieu de l’alliance avec
Dieu. Cette alliance est à vivre et à expérimenter à travers l’amour humain, dans un quotidien
qui peut paraître souvent banal mais qui – si nous le regardons avec les yeux de la foi – est
aussi le lieu d’une présence active et amoureuse de Dieu à nos côtés, marquée aussi par la
miséricorde et l’hospitalité. 10
L’Eros comme l’agapè vous ont été donnés. Eros comme Agapè sont confiés à la
responsabilité de chacun, à l’un et à l’autre, à l’un avec l’autre, et l’un mais jamais plus sans
l’autre. L’alliance manifeste que la sexualité n’est sans doute pas à sacraliser mais elle est à
sanctifier. La sexualité n’est pas le but ultime de votre couple, mais elle en est un des moyens
privilégié. En d’autres termes, elle est importante car elle est sainte à travers la relation qu’elle
ouvre à Dieu.
Ce qui peut résister à une telle vision, c’est évidemment toute la force du péché. D’ailleurs,
dans le récit de la Genèse, la volonté d’indépendance à l’égard de Dieu vient très vite brouiller
les relations entre l’homme et la femme : « Vous serez comme des dieux ». (Gn 3, 5). Ce que
le serpent dit à la femme annonce déjà le refus de l’appel de Dieu, et la volonté de le faire
10 Philippe BORDEYNE, Ethique du mariage. La vocation sociale de l’amour. Paris, Desclée de Brouwer, 2010,
p. 176
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