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— Inutile de creuser, il n’y a qu’à les confier à Georges.<br />
— Georges ?<br />
Elles tournèrent la tête vers lui.<br />
A ma deuxième rencontre avec Anaïs, elle m’a dit :<br />
« Aujourd’hui mon grand-père est mort. Il te ressemblait<br />
beaucoup. Il parlait peu, lui aussi. Mais je l’aimais énormément.<br />
Je crois que c’est son regard qui faisait tout passer. Je sentais<br />
qu’il m’écoutait et qu’il me comprenait. Il s’appelait Georges. Ça<br />
te gêne si je t’appelle Georges ? »<br />
— Georges ?<br />
— Georges est la seule solution, insista Anaïs.<br />
Charlotte pouffa.<br />
— Georges !<br />
Marie-Natacha haussa les épaules.<br />
— Tu crois vraiment que nous pouvons lui confier notre<br />
trésor ?<br />
— Oui. Il sera patient et discret. Le complice parfait. Il ne<br />
fera rien qui puisse nous porter préjudice. Jamais. N’est-ce pas,<br />
Georges ?<br />
Marie-Natacha releva sa longue mèche blonde et le toisa<br />
avec dédain.<br />
— Ce n’est quand même qu’un…<br />
Elle éclata de rire.<br />
— Bah, après tout, pourquoi pas !<br />
Elles confièrent donc leur butin à Georges. Anaïs se tourna<br />
vers lui et dit :<br />
— Merci, Georges, pour ta compréhension.<br />
Puis elle l’embrassa.<br />
La troisième fois, Anaïs m’a confié que ses parents lui<br />
faisaient rencontrer une psychothérapeute. « Une fois j’ai dit<br />
que j’ai rêvé de toi, et tu sais ce qu'elle a répondu ? Que c’était<br />
malsain. C’est malsain que je rêve de toi, Georges ! Je te<br />
demande un peu ! »<br />
Les trois filles étaient dans la forêt, les orteils en éventail<br />
séparés par de petits cotons. Elles se passèrent le flacon de<br />
vernis anthracite. Comme c’était l’été et qu’il faisait chaud, elles<br />
avaient décidé de porter <strong>des</strong> sandales à talons.<br />
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